Le papier d'emballage était un cadeau

Mise en ligne Sep 22, 2014 par Etoile du Matin dans Coin Enfants

Le papier d’emballage était un cadeau

 

   Au début des années 1900, la population étrangère de l’Australie était peu nombreuse et se groupait près de la côte ; très peu de personnes s’aventuraient à l’intérieur du pays.

   Parmi les habitants de la côte se trouvait Arthur Jones, qui avec sa jolie épouse irlandaise, Kate, et sa petite fille Daisy, décida un jour de tenter sa chance à l’intérieur du pays.

   Après un voyage de plusieurs jours en chariot, ils arrivèrent à un petit village où la famille resta jusqu’à ce que le père ait pris possession d’un terrain et ait construit une cabane. Ce fut un jour de joie quand ils furent à nouveau tous trois réunis dans la jolie cabane que le père avait construite dans une clairière, au milieu de la nature. Une fois par semaine, ils allaient au village en voiture à cheval pour faire leurs provisions. Au retour de l’une de ces excursions, Arthur aidait sa femme à déballer ses achats lorsque son attention fut attirée par le papier qui enveloppait le savon. C’était une feuille de magazine, et il la lut tout entière.

- Kate, quand Daisy sera au lit, nous allons étudier cela ensemble, dit-il à sa femme.

   De sorte que ce soir-là, avec la page de la revue Signs of the Times (Signes des Temps) et une Bible qu’ils avaient à la maison, ils essayèrent d’étudier ce qui était présenté.

   Ils furent tellement intéressés qu’Arthur écrivit à l’adresse qu’il trouva sur la page, et quelques semaines plus tard, ils reçurent un paquet de revues.

   Ils continuèrent à étudier, et découvrirent enfin la merveilleuse vérité du prochain retour de Jésus.

- Maintenant, nous devons nous préparer à Le rencontrer, dit Arthur. Et nous devons aussi faire connaître cette vérité autour de nous. Nous allons aller chez les Mitchell. Je voudrais savoir ce que Robert pense de tout cela.

   Les Mitchell étaient leurs voisins les plus proches. Ils vivaient à deux kilomètres de distance. Ce soir-là, toute la famille se réunit pour écouter ce qu’Arthur avait à leur dire.

- Mais j’aimerais étudier cela pour moi-même, dit M. Mitchell. Laissez-moi les revues et revenez encore nous parler de ces choses.

   C’est alors qu’arriva au foyer des Jones leur seconde fille, Iris. Arthur avait déjà agrandi la cabane de deux chambres.

   Ils venaient de recevoir un autre paquet de revues dans lequel ils trouvèrent une brochure intitulée : « Le septième jour est le samedi. »

   Bien que ce sujet leur paraissait étrange, ils l’étudièrent, car ils s’étaient proposé de vérifier soigneusement les vérités bibliques.

   Et ils continuèrent à visiter les Mitchell.

- Si la Bible nous convainc qu’il faut observer le samedi, c’est ce que nous devons faire, dit Arthur.

   Un soir, il dit à sa femme :

- Maintenant que les deux chambres sont terminées, je vais écrire au bureau de la revue pour qu’ils nous envoient quelqu’un pour nous expliquer ce que nous ne comprenons pas. L’une d’elles pourra servir de chambre d’hôtes et l’autre de lieu de réunion. Je vais acheter d’autres chaises, et je suis sûr que s’il vient quelqu’un de Sidney pour nous aider, les voisins viendront étudier avec nous.

   Du bureau de Sidney, on leur répondit que le pasteur Paap se rendrait chez eux.

   Lorsque le pasteur Paap arriva, il se rendit compte que non seulement ces deux familles étaient intéressées, mais également plusieurs voisins à qui elles avaient parlé. Ce soir-là, un bon groupe se réunit, et ils eurent une merveilleuse étude biblique.

   Le lendemain matin, quand ils se levèrent, Arthur et le pasteur découvrirent que le portail était ouvert et que le cheval loué par le pasteur Paap pour son voyage avait disparu.

   Ils le cherchèrent pendant toute la matinée, mais en vain.

- J’ai prié à ce sujet, dit le pasteur, et je suis sûr que le cheval reviendra.

- Ce serait extraordinaire qu’un cheval revienne à un endroit qu’il ne connaît pas, dit Arthur.

- Je suis certain qu’il reviendra. Ce soir, à la réunion, nous allons prier à ce sujet, déclara le pasteur avec confiance.

   De sorte que ce soir-là tout le groupe pria pour que, si c’était la volonté de Dieu, il en soit ainsi.

   Quelques jours plus tard, un matin, quand le pasteur regarda par la fenêtre, il vit le cheval, attendant tranquillement devant le portail.

   Cet incident aida beaucoup à affermir la foi du groupe de nouveaux croyants. La plupart d’entre eux étaient déjà convaincu de la vérité du Sabbat.

   Il restait maintenant au pasteur à leur enseigner comment l’observer.

- Ma femme nettoie toujours la maison à fond le jeudi, de sorte qu’elle est libre le vendredi pour cuisiner et faire les autres préparatifs pour le Sabbat, leur dit-il en manière de suggestion.

   Kate suivit toutes les instructions au pied de la lettre et le vendredi après-midi la maison était reluisante de propreté et d’ordre, et de la cuisine s’échappait la délicieuse odeur des aliments préparés. Dans la pièce où avaient lieu des réunions, les chaises étaient bien alignées, et il y avait une table qui servait de chaire à l’orateur. Arthur était fier de cette pièce et il alla lui-même cueillir un bouquet de fleurs sauvages pour mettre sur la table.

   Quelle joie pour le pasteur Paap de se réunir avec ce groupe de croyants en ce Sabbat matin ! Il leur présenta de façon tellement vivante les réalités de la nouvelle terre que tous décidèrent de faire tout leur possible pour s’y assurer une place.

   Le pasteur Paap dut poursuivre son voyage, mais le groupe continua à se réunir fidèlement tous les Sabbats matins pour étudier la Parole de Dieu, et dirigés par Arthur, ils commencèrent à faire du travail missionnaire parmi les aborigènes. Plusieurs se convertirent.

   C’est alors que le malheur s’abattit sur le foyer des Jones. Malgré tout ce qu’ils firent pour la sauver, Daisy, leur fille aînée, mourut.

- Pourquoi ? sanglotait Kate, le cœur brisé. Pourquoi Dieu a-t-il permis que ceci arrive alors que nous faisons tout ce que nous pouvons pour Le servir ?

- Ma chérie, je ne sais pas pourquoi. Nous ne comprendrons peut-être jamais pourquoi ces choses nous arrivent. Mais il y a un passage des Saintes Écritures qui me revient sans cesse à l’esprit : « Nous savons… que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Nous allons devoir apprendre à accepter ces épreuves et à croire qu’elles nous sont envoyées pour nous aider d’une manière ou d’une autre… dit le mari, en essayant de consoler sa femme.

   Puis il poursuivit :

- Te souviens-tu de cette histoire que je t’ai lue un jour au sujet de ce berger écossais qui voulait faire traverser une rivière à son troupeau ? Les bêtes ne voulaient pas entrer dans l’eau. Finalement, il prit un agneau et nagea avec lui de l’autre côté. Alors la mère se jeta à l’eau et traversa la rivière pour retrouver son petit, et tout le troupeau suivit ! Ma chérie, Dieu nous a peut-être repris notre petit agneau pour nous inviter à Le suivre plus fidèlement.

- Comment aurions-nous pu accepter cela si nous n’avions pas été chrétiens ! soupira Kate. Dieu soit loué que cela ne nous soit pas arrivé il y a un an !

   Mais bien qu’ils aient confiance en Dieu, leur petite fille leur manquait terriblement, de sorte qu’Arthur proposa à Kate :

- Allons chez ta sœur Nelida pour quinze jours. Les garçons de Robert peuvent s’occuper de nos bêtes. J’aimerais parler de notre foi à Nelida et Francis.

   Après un voyage de trois jours en voiture à cheval, ils arrivèrent enfin chez les Wordt, qui habitaient à cent soixante kilomètres environ.

   En se voyant, les deux sœurs se remirent à verser des larmes sur le décès de la chère petite Daisy, mais au milieu de sa peine, Kate expliqua à sa sœur comment sa foi en Dieu l’avait soutenue dans ces moments de douleur.

- Ce soir, nous voulons parler avec toi et avec Francis de quelques merveilleuses vérités bibliques que nous avons découvertes, dit Kate à sa sœur.

   Et ce soir-là, après avoir couché les enfants, tous quatre eurent une magnifique étude biblique sur la seconde venue du Christ. Ce couple manifesta beaucoup d’intérêt, et ils continuèrent tous les soirs à étudier la Parole de Dieu avec Arthur et Kate. Quand la famille Jones repartit, la famille Wordt connaissait déjà les principales doctrines bibliques, et ils devinrent bientôt de fidèles adventistes et de diligents gagneurs d’âmes.

   En rentrant chez eux, Arthur et Kate ne purent que s’émerveiller devant la consolation admirable que le Seigneur leur donnait. Et plus tard, quand quelqu’un passait par une dure épreuve, ils étaient préparés à leur prodiguer compréhension et amour, car eux-mêmes savaient ce qu’est la souffrance.

   Kate est toujours en vie (cette histoire a été écrite en 1970), entourée de cinq enfants, de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants, et dans son cœur brûle vivante la flamme de l’espérance dans le prompt retour de Jésus.

   Arthur se repose. Et ce n’est que dans le ciel qu’on sait combien de personnes il a gagné à la vérité, directement ou indirectement, par ses travaux fidèles et diligents. – J.R.