Etoile du matin

2. Système de Valeur

Mise en ligne Nov 04, 2012 par Adrian Ebens dans Le Retour d'Elie
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Chapitre 2 – Système de Valeur

 

A. Mon Fils Bien-Aimé

   Alors que nous nous pressions sur la route à une vitesse plus élevée que d’habitude, les contractions de Lorelle devenaient de plus en plus régulières. Ne voulant pas être pris au dépourvu, nous nous sommes littéralement précipités vers l’hôpital. Tout cela était très nouveau et excitant -  nous allions bientôt avoir notre premier enfant. Nous nous dirigions aussi vite que Lorelle le pouvait vers la salle de travail. L’infirmière nous regarda et dit, « Vous avez l’air trop joyeux, sortez donc vous promener. » Eh bien, cela a refroidi notre enthousiasme. Nous revînmes quarante cinq minutes plus tard, et Lorelle n’avait plus le sourire à présent. Trente minutes plus tard nous nous trouvions en plein travail. Ouais, il n’y a pas d’autres mots pour le décrire, c’était du travail, même du travail très dur. Nous essayions de nous souvenir de toutes les techniques des classes prénatales, mais c’était difficile de rester concentrés. Ces contractions frappaient comme un train effrayant venant de front. Aussitôt que l’une était terminée, l’autre suivait de près. Finalement, après onze heures, nous avons eu notre fils premier né, Michaël.

   Nous avons une photo vraiment intéressante de Lorelle et moi, juste après l’accouchement. C’est vraiment incroyable. Lorelle est assise là, comme si tout avait été l’affaire d’une minute, alors que je donne l’impression de m’évanouir, tellement je suis trempé de sueur. Ce jour là, j’ai développé un respect nouveau et profond pour les femmes. Je dois vous dire mesdames, que c’est vraiment un travail laborieux de voir sa femme mettre un enfant au monde. Lorsque vous aurez fini de rire, je poursuivrai ma pensée. Le stress émotionnel de voir souffrir à ce point celle que vous aimez est vraiment incroyable. Nous les hommes, nous avons généralement réponse à tout, mais cette fois-ci je n’avais pas de solution et c’était douloureux. J’ai juste prié, « Dieu, je sais qu’il y a une raison à toute cette souffrance, mais je ne peux la saisir pour le moment. » Comme j’étais content lorsque tout était terminé.

   Lorsque je tins mon fils pour la première fois, c’était un moment éternel. J’ai baissé mes yeux sur lui et il m’a regardé droit dans les yeux, c’était merveilleux. Alors que je continuais à le regarder admiratif et émerveillé, je fus saisi d’un profond sentiment de peur. Je savais que mon fils était né avec la même nature que moi, une nature imprégnée du mensonge du serpent, d’après lequel nous sommes auto-suffisants et nous pouvons trouver de la valeur dans nos réalisations. Je savais que j’avais la responsabilité de diriger cette volonté et de lui enseigner où se trouve la vraie source de la vie, afin qu’elle répande en lui le véritable amour, la gentillesse, l’altruisme et l’obéissance. Après tout cela, je me suis demandé : « Sera-t-il mon ami ? Ou bien son désir naturel de se suffire à lui-même viendra-t-il se placer entre nous et nous séparer ? » A ce moment même j’ai prié, « Oh, mon Père céleste, ne laisse rien s’interposer entre mon fils et moi, que nous soyons toujours proches, et je te prie qu’il puisse un jour apprendre à me connaître et être mon ami. » L’intensité de cette prière ne m’a pas quitté jusqu’à ce jour. Je la ressens souvent, et je la fais encore mienne, croyant que Dieu la réalisera.

   Quatre années plus tard, je passais un sabbat tranquille, marchant et parlant avec le Seigneur, loin de toutes les agitations de la vie. Je pensais à mon Père dans le ciel, à Son amour pour moi, et à la valeur inestimable de cet amour. Tout à coup, le souvenir de la naissance de mon fils me revint à l’esprit et je revécus ce désir intense de ne jamais être séparé de lui, ce désir qu’il apprendrait vraiment à me connaître. La scène passa, et dans le silence, j’entendis un murmure doux et léger dans ma pensée me disant : « C’est exactement ce que je ressens vis-à-vis de toi. » Je ne savais pas s’il valait mieux rire ou pleurer, et je trouvai cela incroyablement dur à accepter, « Mais Seigneur, » dis-je, « Tu me connais, tu sais que j’ai fait et dit tant de mauvaises choses. » Et je continuais ainsi à lutter. Vous savez, je fus vraiment surpris de moi-même. Je suis un homme ayant accepté Christ comme mon Sauveur, et je crois que mes péchés sont pardonnés, mais lorsque Dieu s’approcha si près de moi et me dit ce qu’Il ressentait à mon sujet, ce fut dur à accepter. Finalement, je me suis simplement écrié, « Oh merci, merci de m’aimer, et merci de tout ce que tu as fait pour moi. Je t’aime beaucoup. » Dans un sens très réel, je me sentis comme tenu dans ses bras. Je n’aurais pas pu me sentir plus heureux. Je réalisai que mon Père céleste m’aime au point qu’Il ne veut pas que quoi que ce soit s’interpose entre nous, et que cela lui fait mal de penser que nous pourrions être séparés. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que cela n’arrive.

 

B. Le Système de Valeur du Ciel Révélé dans les Pensées d’Amour de Dieu envers Nous

   Dans cette expérience, les privilèges merveilleux de faire partie du royaume de Dieu me furent révélés sur le plan affectif. Peu de temps après, je fus conduit vers certains passages de la Bible qui ouvrirent vraiment mes yeux, et me firent louer Dieu encore plus. Je prie afin que la signification de ce texte illumine vos cœurs et ne vous quitte jamais. Nous avons là une fenêtre grande ouverte sur le royaume de Dieu.

   Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous ? Cependant, pas un d’eux n’est oublié devant Dieu. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux (Luc 12 : 6, 7).

   Jésus explique les principes de Son royaume. Dans ces versets, il définit ce qui donne de la valeur aux gens dans ce royaume ; ce qui leur donne de l’importance, ce qui leur donne une valeur particulière, ce qui leur donne un prix. Ce texte, ainsi que l’expérience de la naissance de mon fils, clarifia pour moi que ma raison d’exister me venait réellement de mon Père céleste. J’avais cru cela intellectuellement pendant des années, mais toute ma connaissance de l’Ecriture n’avait jusque là pas encore pénétré mon système de valeur fondé sur la performance. [1] Je commençais à présent à obtenir une vision plus nette des véritables questions confrontant la race humaine.

   Jésus définit la valeur de cinq passereaux en termes humains. Le mot sou utilisé ici est en réalité assarius. [2] Un assarius équivalait au salaire d’une journée de travail pour une personne de classe moyenne. Avec deux assarius, vous pouviez acheter cinq passereaux. Ainsi, sur un plan humain, ces passereaux ont une valeur relativement faible. Jésus établit alors un contraste [3] et dit, « Cependant, pas un d’eux n’est oublié devant Dieu. » Puisque Dieu se souvient des passereaux qui ne valent que deux sous, ils ont beaucoup de valeur dans le royaume de Dieu. Jésus élargit ce principe en comparant la sollicitude de Dieu pour nous à celle qu’il ressent envers les passereaux. « Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. » Si cela n’est pas « direct, proche et personnel » alors qu’est-ce ? Connaissez-vous quelqu’un qui veut en savoir tant sur vous, qu’il tient même un compte du nombre de cheveux sur votre tête ? C’est alors qu’on en vient à l’essentiel : « Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux. » Comprenez-vous comment la valeur et l’importance se gagnent dans le royaume de Dieu ? Il nous suffit simplement de réaliser que Dieu ne cesse de penser à nous avec amour. [4] Il est clair que nous sommes dans ses pensées. Il nous donne la vie, fait battre notre cœur, et déverse activement Son amour et sa bénédiction dans nos vies afin que nous puissions en jouir, et il nous comble de riches dons, de talents et de capacités pour notre satisfaction, notre plaisir de vivre et le service envers les autres. [5] C’est là le secret du royaume de Dieu, le secret de notre importance. Voici la clef qui déverrouille le royaume asservissant de l’absence de valeur et de la dépression. Ce principe de valeur que nous venons d’énoncer, la relation avec notre Père céleste en opposition avec la valeur par la puissance, la position, et la performance, se cristallise dans les versets suivants :

   Ainsi parle l’Eternel : que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, Que le fort ne se glorifie pas de sa force, Que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie D’avoir de l’intelligence et de me connaître, De savoir que je suis l’Eternel, Qui exerce la bonté, le droit et la justice, sur la terre ; Car c’est à cela que je prends plaisir, dit l’Eternel (Jér. 9 : 23, 24).

   On voit ici un contraste évident : ne vous glorifiez pas, ou ne vous vantez pas, ne trouvez pas votre valeur dans la sagesse, la puissance ou les richesses, mais glorifiez-vous, ou trouvez de la valeur dans la connaissance et la compréhension de votre Père céleste. Ce principe est affirmé encore et encore dans les écritures. Dans le livre de Matthieu, l’illustration qui nous montre que nous sommes plus précieux que les oiseaux, se développe en une série complète de déclarations qui culminent dans le texte familier de Matthieu 6 : 33 où nous sommes exhortés à rechercher d’abord le royaume de Dieu et à ne pas nous soucier des choses de la vie. Au verset 27 Jésus affirme, « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à sa stature ? [KJV] » Le mot stature peut se référer à la taille ou à la durée de la vie, mais il peut aussi se référer métaphoriquement à un état atteint qui vous qualifie pour quelque chose : votre standing, votre statut. Un système de valeur basé sur la performance implique un questionnement continuel pour s’assurer qu’on a atteint le niveau requis. Jésus connaît le cœur humain et la manière dont il a été influencé par le mensonge de Satan quant à l’autosuffisance et la valeur par les réalisations. Au verset 28, Jésus évoque les problèmes de sécurité par les possessions et combien il est futile de penser de cette manière. Dans Luc 12 : 15 Jésus l’affirme ainsi : « …la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens. »

 

C. La Performance est-elle Répréhensible ?

   Arrivés à ce point, certains posent la question suivante, « Affirmez-vous que la performance est quelque chose de mauvais ? » Il n’y a rien de mal dans la performance et la réalisation en elles-mêmes. Dieu a établi une trame pour l’existence humaine nous demandant d’utiliser chaque jour Sa puissance pour effectuer un certain travail. Ce n’est pas la performance qui pose problème, c’est le désir ou la pratique de tirer votre valeur de ce que vous accomplissez ou possédez ; c’est cela qui révèle que vous avez été séduit par le mensonge du serpent.

 

 D. Le Focus Relationnel sur l’Invisible

   C’est aussi en nous souciant plus de ce qui est invisible que de ce qui est visible que nous exprimons notre confiance en notre Père céleste et en Son plan pour nous sauver :

   Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous (Luc 17 : 20, 21).

   Parce ce que nous regardons, non point aux choses qui sont visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles (2 Cor. 4 : 18).

   Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas (Héb. 11 : 1).

   Jean fait une distinction claire entre les deux royaumes dans 1 Jean 2 : 15 

   N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui.

   L’amour du monde et des choses qui sont dans le monde proviennent directement d’un désir de « grandir en stature » par la possession et le contrôle de la puissance, de la richesse et de la célébrité. De tels désirs ne se trouvent pas dans les cœurs de ceux qui ont confiance dans l’amour de leur père Céleste. Ils ne sont pas gouvernés par l’ambition d’être meilleurs que les autres ou d’être reconnus comme des personnes aux réalisations remarquables. Ils ont cette capacité d’estimer les autres comme étant meilleurs qu’eux-mêmes parce qu’ils n’ont pas besoin de l’approbation du monde. [6]

 

E. La Révélation la Plus Claire du Royaume de Dieu

   L’énoncé le plus clair et le plus pénétrant du système de valeur de Dieu est révélé dans les premières paroles connues que le Père a prononcées à l’intention de la race humaine. Jusqu’à ce moment, toute communication entre le ciel et la terre était passée par Christ, la Parole de Dieu. Mais à présent, le Père parle, et ses paroles établissent les principes mêmes de Son royaume.

   Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection (Mat. 3 : 17).

   Le Père établit les paramètres de valeur. Pourquoi devrions-nous écouter Jésus ? Le Père répond : « parce qu’Il est Mon Fils ». La valeur du Christ est révélée dans sa relation avec Son Père. [7] Le Père ne dit pas, « Ecoutez le Messager divin parce qu’Il est votre Créateur et qu’il occupe le poste le plus élevé du ciel, » bien que ce soit vrai. [8] Le Père révèle sa valeur au travers de la relation familiale – c’est si simple, et pourtant si puissant pour nous dans ses ramifications. Christ est le Chemin vers le Père, [9] et ici nous voyons le fondement de ce chemin : une relation de confiance envers le Père céleste.

   Il est intéressant de remarquer que la première déclaration de Satan et la première déclaration du Père révèlent toutes les deux leurs royaumes respectifs. Satan parle dans Genèse 3 : 5, « Vous ne mourrez point, » et le Père parle dans Matthieu 3 : 17, et déclare, « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » Le contraste entre les systèmes de valeur est clair et évident.

   Il est merveilleux de savoir que Dieu désire ardemment être en relation avec nous. Ellen White affirme dans The Desire of Ages, page 113, que « la voix qui parla à Jésus dit à toute âme croyante, C’est ici mon enfant bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » [10] [11] C’est merveilleux de savoir que notre Père pense toujours à nous et qu’il souhaite se rapprocher de nous. Comme le dit le Psalmiste :

   Nombreuses, Ô SEIGNEUR mon Dieu, sont tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous : elles ne peuvent être arrangées devant toi. Si je voulais les déclarer et en parler, voilà qu’elles ne peuvent être comptées. (Ps. 40 : 5 ; KJV)

   Si notre valeur est déterminée par les pensées aimantes que Dieu a envers nous, ce texte nous dit alors que nous sommes inestimables, parce qu’il dit que Ses plans et ses pensées pour nous sont en trop grand nombre pour être proclamés, ou comptés. Quel effet cela nous fait-il d’être inestimables ? Toutefois la valeur de cette vérité n’ira jamais au-delà de votre foi dans l’amour infini de Dieu pour vous, indépendamment de votre degré de bonté ou de méchanceté. [12] Et vous ne pouvez embrasser cette vérité que si vous permettez à la source de la vie de couler du Père, et non de vous-même. C’est là une nouvelle merveilleuse, et j’en suis si reconnaissant. Ainsi, chaque fois que vous êtes tentés de douter de votre valeur, regardez simplement les passereaux, croyez, et résistez à la tentation de placer votre trésor ou valeur en vous-mêmes.

 

F. Lucifer et son Rejet du Système de Valeur Céleste

   Pouvez-vous imaginer le jour où Dieu créa Lucifer et tenait tendrement son nouveau fils ? Dieu avait partagé son cœur même et son âme avec cet ange. Il n’avait cessé de l’aimer, et lui avait accordé le privilège de servir aux plus hauts niveaux de son gouvernement familial. Lucifer avait tiré sa valeur de sa relation avec Son Père céleste. Mais par le mystère de l’iniquité, il rejeta la valeur qu’il avait trouvée en son Père et commença à proférer des paroles de colère et de rébellion. Agissant dans l’ombre de la tromperie et du mensonge, [13] il empoisonna les pensées d’un grand nombre d’enfants de Dieu. Pouvez-vous imaginer la souffrance dans le ciel ? Lucifer, créé si parfait, était maintenant rempli de haine. Il était enclin à détruire le Fils éternel de Dieu, car Jésus révèle que Satan était un meurtrier dès le commencement. [14] La réalité de ce sentiment fut manifestée à la croix du Calvaire, où Satan espérait éliminer Jésus une fois pour toutes.

   Il est crucial de se souvenir que l’identité et la valeur d’une personne sont intimement liées à leur relation au Créateur Dieu, notre Père céleste. Cela vient du fait que la valeur ou le trésor d’une personne se trouve là ou se trouve son cœur, ou son centre de valeur. [15] Si notre cœur est centré sur Dieu, notre valeur ou trésor nous vient de Lui. Si notre cœur est centré sur le moi, notre valeur, ou trésor nous vient de nous-mêmes.

   Lorsque Lucifer sortit de cette relation, il bloqua la lumière de l’Amour de Dieu et provoqua un déluge d’émotions négatives. [16] Avant la rébellion de Lucifer, si vous lui aviez demandé, « Qui es-tu ? », il aurait répondu avec une assurance sereine et avec confiance, « Je suis un fils de Dieu et Il m’aime. » Son cœur, ou centre de valeur, était son Père et son trésor y était donc aussi. Après que Lucifer eut rejeté son Père, si vous lui aviez posé la même question, « Qui es-tu, Lucifer ? », qu’aurait-il pu dire ? Il avait perdu son véritable trésor ou identité comme fils de Dieu. Lucifer se centrait à présent sur lui-même, mais il n’avait pas de source de vie pour remplir son cœur de joie et d’amour. Il avait bloqué cette source lorsqu’il l’échangea contre les trésors ou l’identité quelconque qu’il allait chercher à se créer pour lui-même. A partir de ce moment, il n’a jamais rempli ce vide, ni compensé la perte qu’il a éprouvée en rompant sa relation intime avec son Père céleste.

   Lucifer, dorénavant nommé Satan, se tient seul. Il n’y a personne pour l’étreindre, personne pour l’aimer, et il n’a plus aucun endroit où se sentir « à la maison ». La source de Satan est une citerne crevassée – son eau n’est ni fraîche, ni rafraîchissante, elle est incapable de lui donner un sentiment de sécurité paisible tirée de la valeur que le Père lui a donnée. Il est à présent animé par toutes les émotions liées à l’absence totale de valeur : l’insécurité, la peur, le vide, la jalousie, l’orgueil, l’autojustification, l’arrogance, la rage, la colère et un esprit dominateur. [17] Il a échangé la source de l’amour, de la lumière, et de la véritable valeur, contre une source de haine, de ténèbres et d’absence totale de valeur.

   Puisque Satan rejeta Dieu comme son Père et remplaça cela par la croyance selon laquelle il avait la vie en lui-même, il pensait ne pas avoir besoin d’une relation avec Dieu pour obtenir la vie, ou de la valeur. Il croyait que tout cela trouvait sa source en lui-même. Un tel mensonge sous-entend des tentatives continuelles de prouver qu’il a sa propre source de vie. Il doit continuellement utiliser des manifestations de puissance pour se rassurer, lui et ses partisans, que son mensonge est vrai. Mais d’où lui vient sa vie pour déployer une telle puissance ? En fait, Dieu continue à lui accorder la vie, lui permettant ainsi de révéler les principes de son nouveau royaume [18] et donner à chacun la possibilité de décider pour lui-même lequel des deux royaumes est le meilleur.

   Résumons brièvement :

  1. Dieu est la source de la vie – physique, mentale, spirituelle. Tout notre amour, notre joie, nos capacités créatives et notre bonheur découlent de son trône dans nos cœurs.
  2. Notre valeur ou trésor est là où est notre cœur, ou notre centre de valeur.
  3. Lucifer rejeta Dieu comme son centre de valeur et le déplaça vers lui-même. Il essaya de déplacer la source.
  4. En déplaçant notre centre de valeur, nous perdons le trésor qui nous fait trouver notre valeur dans la relation avec Dieu.
  5. Satan a présenté à Adam et Eve le concept selon lequel chacun a la vie en lui-même et c’est là qu’est notre centre et trésor. considérer
  6. Pour faire face à la perte de la véritable source de vie et de lumière, et pour maintenir le mensonge de la puissance inhérente intérieure, Satan établit son royaume sur le principe d’une valeur fondée sur un déploiement de puissance et de performance.
  7. C’est ainsi que Satan a brillamment réussi à imprimer dans la nature humaine (1)  la croyance selon laquelle l’homme a la vie en lui-même et (2) un système de valeur qui se base sur le besoin de prouver l’existence de cette vie au moyen de performances et d’une manifestation de puissance.
  8. La capacité de déployer de la puissance provient uniquement de Dieu qui nous accorde Sa vie, afin de nous donner le temps de voir la nature défectueuse du royaume de Satan. Ainsi, tirer notre valeur de nos performances revient en réalité à usurper la vie de Dieu et à se l’approprier. Nous avons là un cas évident de vol.
  9. Il n’y a pas doute, ceux qui vivent dans le royaume de Dieu atteignent des objectifs et réalisent des performances. Ils ne tirent simplement pas leur valeur de telles réalisations.

Schéma



[1] Le système de valeur par la performance trouve sa racine dans le mensonge « vous ne mourrez point » et est au cœur même de la philosophie spirite. Voir La Tragédie des Siècles, p. 610 Retour

[2] Concordance Strong’s : D’origine Latine ; un assarius ou comme une pièce Romaine : - sou. Définition : un assarium ou assarius, nom de la pièce de monnaie égale au dixième d'une drachme, un sou  Retour

[3] Concordance Strong’s : pluriel neutre de G243 ; d’autres choses, ce qui signifie (comme adverbe) à l’opposé. Retour

[4] Telle est la puissance de la bénédiction ­— la bénédiction que quelqu’un, proche de nous, et important à nos yeux prenne le temps de penser à nous, avec des intentions pleines d’amour. Cf. Psaume 8 : 5 Retour

[5] Jacques 1 : 17 « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » Retour

[6] Phil. 2 : 3 « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. » Retour

[7] Heb. 1 : 3 « …qui, étant le reflet de Sa gloire et l’empreinte de Sa personne… » Retour

[8] Ce principe sera étudié plus en profondeur au chapitre 21. Retour

[9] Jean 14 : 6 « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » Retour

[10] NT : Voir Jésus-Christ, p. 94. Retour

[11] RH, 28 juin 1892 « Celui qui ouvre les Ecritures et se nourrit de la manne céleste devient un participant de la nature divine. Il ne possède aucune vie ou expérience en dehors de Christ. Il entend la voix de Dieu disant du ciel “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.” Cette voix lui donne la certitude d’être accepté dans le Bien-Aimé. » Retour

[12] Rom. 4 : 5 « Et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice. » Retour

[13] Lucifer suggéra que la loi de Dieu n’était pas nécessaire car la sainteté était là pour les guider, étant inhérente aux anges. Remarquez la citation suivante : « Quittant la place qu’il occupait en la présence immédiate de Dieu, Lucifer s’en alla répandre son esprit de déplaisir parmi les anges. Opérant dans le secret, et cachant pendant un temps son but réel sous une apparente vénération pour Dieu, il essaya d’exciter le mécontentement contre les lois qui gouvernaient les êtres célestes, affirmant qu’elles imposaient une restriction inutile. Puisqu’ils étaient saints, il prétendit que les anges devraient pouvoir obéir aux inspirations de leur propre volonté. » The Great Controversy, p. 495 Retour

[14] Jean 8 : 44 « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère des mensonges, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge. » Retour

[15] Matt. 6 : 21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » Retour

[16] Plus Satan se considérait comme la source de la puissance, moins il ressentait de sentiments de gratitude. « L’orgueil de sa propre gloire nourrissait le désir de suprématie. Les honneurs élevés conférés à Lucifer ne furent pas appréciés comme un don de Dieu et ne firent naître aucun sentiment de gratitude envers le Créateur. » The Great Controversy, p. 495 Retour

[17] The Spirit of Prophecy, vol. 1, p. 28 « Satan fut surpris de la nouvelle condition dans laquelle il se trouvait. Son bonheur avait disparu. Il considéra les anges qui, auparavant, avaient été si heureux avec lui, mais qui avaient été chassés du ciel à sa suite. Avant leur chute, aucune ombre de mécontentement ne venait assombrir leur parfait bonheur. Maintenant, tout semblait avoir changé. Les visages qui avaient reflété l’image de leur Créateur étaient aujourd’hui marqués par la tristesse et le désespoir. Un esprit de contention, de discorde et de récrimination amère, régnait parmi eux. » Retour

[18] The Great Controversy, p. 497 « Dieu dans sa sagesse permit que Satan poursuivît ses desseins jusqu’à ce que l’esprit de mécontentement se changea en révolte active. Il était nécessaire que ses plans soient pleinement arrivés à maturité pour que tous voient leur véritable nature et leur tendance. » Retour