Etoile du matin

La bonne décision

Mise en ligne Sep 22, 2014 par Etoile du Matin dans Coin Enfants
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La bonne décision

    Nous étions au début des vacances lorsque Mr. Davis, un ami de mon père, vint nous rendre visite et proposa de m’emmener avec lui dans sa famille. J’étais très heureux à l’idée de passer quelques temps en vacances. Le voyage fût très agréable, et lorsque nous avons atteint la maison de Mr Davis, tout me donnait à penser que j’allais passer un très bon moment. Fred Davis, un garçon de mon âge, me prit par la main, et rapidement il semblait que j’étais un ancien ami de toute la famille. Plusieurs fois durant la soirée, alors que nous faisions des jeux, posions des devinettes et que nous riions et discutions joyeusement, je me dis que ces vacances promettaient d’être vraiment très bonnes.

   Enfin, madame Davis dit qu’il était presque l’heure d’aller se coucher. Je m’attendais à la prière familiale, mais bientôt on nous invita à aller dans nos chambres. Cela me semblait tellement étrange, car je n’avais jamais été dans une famille où le culte de famille n’avait pas lieu. « Viens », me dit Fred, « maman dit que nous allons dormir dans la même chambre. » Je le suivis dans les quelques marches qui conduisaient à une jolie petite pièce qu’il appelait sa chambre ; il ouvrit un tiroir et me montra une boîte, un bateau, ses couteaux, sa corne à poudre, et tous ses trésors. Il me raconta une foule de choses nouvelles sur ce que les garçons faisaient dans ce village. Il se dévêtit en premier et sauta dans son lit. Je pris beaucoup plus de temps pour le faire, car de nouvelles pensées commencèrent à naître dans mon esprit.

   Lorsque ma mère avait mis entre mes mains ma valise, avant que la diligence ne parte, elle m’avait dit tendrement, d’une voix douce : « Souviens-toi Robert que tu es un garçon chrétien. » Je savais très bien ce que cela signifiait, et j’étais tout juste au moment où ses paroles devaient être prises à cœur. A la maison, on m’avait enseigner les devoirs d’un enfant chrétien ; et si j’étais loin de chez moi, je ne devais pas les négliger. L’un de ces devoirs était la prière du soir. Dès mon enfance, j’avais pris l’habitude de m’agenouiller et de demander le pardon de Dieu, au nom de Jésus, reconnaissant ses bontés et demandant sa protection et sa bénédiction.

   « Pourquoi ne te couches-tu pas, Robert ? » demanda Fred « Pourquoi restes-tu assis ? » J’avais peur de prier, et peur de ne pas prier. Il semblait que je n’arriverais pas à m’agenouiller et prier devant Fred. Qu’allait-il dire ? N’allait-il pas rire ? La crainte de Fred faisait de moi un lâche. Et pourtant, je ne pouvais pas me coucher sans avoir prié. Si j’avais besoin de la protection de mon Père céleste à la maison, à combien plus forte raison en avais-je besoin lorsque j’en étais éloigné. Je souhaitais plusieurs choses : avoir une chambre seule, que Fred s’endorme, ou quelque chose d’autre. Mais Fred ne s’endormait pas.

   Des luttes similaires à celle-ci ont lieu dans le cœur de toute personne quittant pour la première fois la maison et commençant à prendre des décisions pour elle-même. Et sur cette décision repose son caractère pour le temps et pour l’éternité. Pour moi, cette lutte fut sévère. Enfin, lorsque Fred me cria : « Alors, tu viens au lit ? » je rassemblais tout mon courage pour dire : « D’abord, je vais m’agenouiller et prier ; c’est toujours ce que je fais. » « Prier ? » demanda Fred. Il se tourna sur son oreiller et ne dit plus un mot. Son comportement respectueux me rendit honteux. J’avais eu peur de sa réaction pendant un long moment, et voilà qu’il connaissait mon souhait et me laissait tranquille. Oh, combien j’étais reconnaissant que le devoir et la conscience aient triomphé !

   Cette expérience établit ma ligne de conduite future. Elle me donna la force pour les événements à venir. Je crois que la décision d’un « garçon chrétien », par la bénédiction divine, fit de moi un homme chrétien ; dans les années qui suivirent je fus placé au sein d’épreuves et de tentations qui auraient dû m’éloigner de Dieu et de la vertu, si je n’avais pas eu mon habitude bien établie de la prière secrète.

   Que chaque jeune homme, ayant des parents pieux, lise et réfléchisse à ce sujet. Vous avez été enseignés et formés dans les devoirs et les principes chrétiens. Lorsque vous quittez la maison, ne les laissez pas derrière vous, mais au contraire prenez-les avec vous et tenez-y ferme. Ainsi lors des faiblesses et de la tentation, avec l’aide de Dieu, ce sont eux qui vous soutiendront. Prenez position fermement pour votre Dieu et Sauveur, pour le Dieu de votre père. C’est en abandonnant leur droit de chrétien, acquis à la naissance, que tant de garçons s’égarent, et deviennent des jeunes gens qui déshonorent leurs parents, sans espérance et sans Dieu dans le monde.