Etoile du matin

2. Le coeur primitif

Mise en ligne Mai 28, 2012 par Etoile du Matin dans Le Son de la Musique
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LE CŒUR PRIMITIF

 

   Nous ne saisirons jamais l’essence du sujet à moins de découvrir quelque chose de ses origines. L’histoire de ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de musique rock est très complexe et provient de nombreuses sources. Il y a des éléments de blues, de jazz, de folk, de country et de musique classique dans le rock. Ces derniers temps, la musique rock qui se fait également connaître de nos jours sous la forme de rap, techno, rave, etc., s’est métamorphosée en un tel mélange d’influences qu’elle contient également des éléments d’ambiances orientales, celtiques et aborigènes. Mais peu importe la forme que prend la musique rock, son essence est toujours la même. Il existe un fil conducteur qui traverse toutes les formes de rock, du rock néo classique aux pionniers tels que Little Richard, Bill Haley et les Comets, Chuck Berry, Elvis Presley et ainsi de suite. C’est la raison pour laquelle cette industrie a pris le nom d’industrie du « rock ‘n’ roll »,  même jusqu’à ce jour. Les éléments clefs qui ont formé le rock ‘n’ roll à ses débuts sont toujours les mêmes dans la musique populaire contemporaine.

   Mais où ces racines trouvent-elles leurs origines ? Jusqu’où cela va-t-il, et quel est donc l’élément qui fait vivre la scène du rock ? 

   Alors que je vous emmène dans ce voyage historique, vous allez être confrontés à de nombreuses informations qui vous sembleront peut-être parfois difficiles à croire. Le panorama qui va s’étendre devant nous, aussi intrigant qu’il puisse être, n’est pas admirable du tout. Tout sera confirmé et pour finir, des citations de l’industrie elle-même allant dans le même sens boucleront l’ensemble. Ses membres savent exactement où ils en sont, pourquoi ils sont là, pourquoi ils se battent, et ce qu’ils font. C’est à notre tour d’en prendre également connaissance. Avant de commencer, laissez-moi partager avec vous deux citations de musiciens bien connus qui donneront le ton pour notre voyage dans les annales du rock et du pop.

   Mick Jagger, révèle leurs intentions pour la jeunesse :

   Nous travaillons sur les esprits, et c’est ce que font la plupart des nouveaux groupes. (Tame, La puissance secrète de la musique, p. 153)

   David Crosby, se prononce sur le même thème :

   Je me suis dit que la seule chose à faire était de leur faucher leurs enfants… Je ne parle pas de les kidnapper, mais de changer leur système de valeurs, ce qui les sépare très efficacement du monde de leurs parents. (Peter Herbst, interview des Rolling Stones, 1981) 

   D’après vous, qu’allaient-ils utiliser pour ‘voler les esprits’ des jeunes et les conduire loin du monde de leurs parents ? Ils ont opté pour le langage le plus puissant et le plus persuasif que l’homme connaisse – le langage de la musique. Et par ce biais, utilisant des facettes spécifiques de la communication musicale tout comme les médias dans leur ensemble, ils se sont fixés pour objectif de manipuler et de changer le psychisme de plus de trois générations sur notre planète. Ainsi que le révéla Aleister Crowley, le père du satanisme moderne : il devait mettre en place un système de magie qui, s’il devait un jour être associé à la puissance de la musique, serait capable de « révolutionner le monde ». 

   Cette industrie allait mettre en pratique un savoir païen ancien, dont l’origine remonte directement à l’aurore de l’existence de la religion humaine : un ‘pouvoir secret’, né dans le cœur et l’âme de Lucifer lui-même, conçu pour qu’on lui rende un culte rituel, et que ses sujets soient capturés et liés sous son charme démoniaque. 

   Alors qu’il était le chef des armées angéliques dans le royaume parfait de Dieu, Lucifer était le dirigeant et le  premier chanteur des chorales célestes. Il était un ange d’une très grande beauté et d’un talent musical sans égal, mais lorsqu’il devint l’ennemi numéro un de son ancien Seigneur et Maître, il détourna ses talents et son génie vers la destruction de la race humaine.

   Dans leurs rituels, les anciens utilisaient la musique pour hypnotiser les adorateurs, afin qu’ils soient des canaux ouverts aux ‘esprits des morts’. Le tambour devenait l’oreille des dieux, martelant ses rythmes répétitifs et hypnotiques dans l’être intérieur des masses en adoration. Les prêtres et les magiciens étaient aussi, pour la plupart, des musiciens. Ils utilisaient leurs connaissances musicales inspirées de Satan pour jeter un sort aux sujets soumis à sa majesté.

   L’emploi de la musique durant les cérémonies sacrées et les rituels chamaniques date des temps les plus reculés. Il a récemment été vérifié que le son peut être utilisé pour affecter et changer les ondes cérébrales. Les changements de ces fréquences créent des changements dans la conscience, permettant de provoquer des états mystiques… La relation entre la sagesse occulte et le son peut sembler, à première vue, quasi inexistante. Pourtant, dans les anciennes écoles mystiques d’Egypte, de Rome, de Grèce, du Tibet, d’Inde et d’autres centres d’apprentissage, la connaissance du son était une science très raffinée… (Jonathan Goldman, Les sons guérisseurs, Le pouvoir des harmoniques, p. 11)

   Une science très raffinée, en effet, qui a encore cours aujourd’hui dans divers systèmes religieux qui s’enracinent dans les rituels de ces anciens rites païens. Nulle part ailleurs cette science n’a autant d’importance que dans les rituels cérémoniels vaudous du continent africain. J’émets une réserve, car même si ce n’est pas flagrant, ce système est pratiqué de diverses manières tout autour du globe. En effet, l’emploi de ces principes musicaux puissants est aussi vieux que l’histoire de l’homme déchu et de son voyage dans le paganisme. John H. Steele donne une description adéquate de ce qui a lieu lors d’un rituel vaudou.

   Le disciple vaudou cherche à fusionner avec un LOA (dieu inférieur) en sautant et en se contorsionnant dans une danse, tandis que les tambours battent des rythmes complexes. Lorsque le bon rythme est trouvé pour un individu LOA, le danseur se lie avec lui, et le LOA entre dans son âme. Ses forces mentales et physiques s’intensifient immédiatement ; il devient lui-même semblable à un dieu. Des animaux sont souvent sacrifiés pour apaiser les esprits. … La religion est strictement Dionysienne (sensuelle, non réfrénée), et les danses se terminent souvent par une copulation massive. (John H. Steele, Le Monde de l’inexpliqué, musée Ripley, 1977, p. 9 et 10)

  

   Note : Une partie des informations contenues dans la prochaine section est tirée des sources suivantes :

(A)     Ecoutez  ce long serpent gémir par Michael Ventura (Revue de la terre entière, printemps et été 1987).

(B)     Le pouvoir secret de la musique par David Tame (Livres du destin, Rochester, VT, 1984).

(C)     A vous d’appeler : Styles et textes bibliques de genres musicaux courants compilés par David Warren.

(D)    Faites face à la musique par Leonard J. Seifel (Publications de la grâce illimitée, Springfield, 1988).

(E)     Le pop dans le gospel par John Blanchard (Presse évangélique, Durham, Angleterre, 1989). 

(F)     Tout est dans votre âme par Martha Bayles (Université de la presse de Chicago, 1994). 

(G)    Le tambour est l’oreille de dieu par Richard Hodges (De quoi nourrir votre esprit, No 13, S.F., 1992)

(H)    Apprécier la musique par Joseph Machlis et Kristine Forney (7ème édition, W.W. Norton & Co., N.Y.)

 

   Pour les gens des tribus, le culte est vu comme une ‘célébration corporelle’. C’est pourquoi le rythme, ou pulsation, est tellement accentué. Peut-être vous souvenez-vous que le rythme est la partie de la communication musicale qui affecte le côté physique de l’organisme humain. Dans les cultures africaines, méditer et danser forment un tout. Pour elles, le monde spirituel et le monde physique ne sont pas parallèles, ils se croisent. C’est en ce lieu d’intersection que tout l’essentiel prend place (il est intéressant de remarquer que le symbole de cette intersection spirituelle et physique est le signe de la croix, également utilisé par les anciens adorateurs païens). L’objectif des religions africaines est d’expérimenter dans son corps les ‘croisées de chemins’ des mondes physiques et spirituels. (A. p. 32)

 

Les tambours et leur rapport avec le “vaudou”

   Les tambours africains sont considérés comme sacrés. Ils sont lavés, mis au repos et adorés comme des dieux. On croit que les tambours sont les oreilles des dieux et qu’il faut en jouer dans l’attitude d’un plaidoyer pour l’humanité. Les cérémonies religieuses ne peuvent pas commencer tant que les danseurs n’ont pas salué les batteurs. (A. p. 31-32)

   Les rythmes africains ne respectent pas la structure délimitée de l’occident. Chaque partie de percussion ou de chant présente un rythme légèrement différent, qui coïncide avec, et croise parfois les autres rythmes ou la pulsation principale à des moments stratégiques. Cette qualité ou habileté à rester dans le rythme fondamental pendant que vous jouez votre propre contre rythme est appelée « grounding ». Les batteurs traînent souvent leurs pieds ou se balancent dans une danse dont les mouvements les aident à maintenir le contact avec le battement principal, surtout lorsque le rythme est syncopé. Ces subtils délais rythmiques et ces anticipations apportent des nuances au cycle rythmique, établissant une structure organique qui se répercute en sensations et en mouvements sur le corps. (G)

   Lors des rituels sataniques ayant encore lieu au Congo et au Nigeria (peuple Yoruba), les formes complexes des multiples rythmes de tambours sont considérées comme la première source de puissance occulte. Ces cérémonies diaboliques se terminent généralement par des orgies perverses et des sacrifices humains. (G)

   Alors que les rituels s’intensifient, les gens qui dansent finissent par entrer dans un état profond de méditation hypnotique et physique ; les dieux africains nommés « vaudous » s’emparent d’eux et leurs corps deviennent le lieu de rencontre des mondes physiques et spirituels. Chaque dieu préfère un rythme fondamentalement différent et les batteurs doivent s’entraîner de façon spécifique pour reconnaître et jouer ces rythmes. Il n’y a pas de spectateur lors d’une cérémonie, car chacun peut être possédé d’un « vaudou ». (A. p. 32)

   Comme dans les anciennes traditions païennes (les peuples anciens irlandais, gallois, druides, chinois et égyptiens…), le serpent est le premier symbole des rituels vaudous, avec l’idée de sang froid, de paix et de puissance. (A. p. 31)

 

La relation entre l’esclavage et le vaudou

   Dans les années 1800, de nombreux africains s’enrichirent en réduisant leurs voisins à l’esclavage, et en les vendant aux marchands blancs des Indes occidentales (Haïti et Cuba) et de l’Amérique du Nord (A. p. 32) Les esclaves africains arrachés à leurs terres natales tenaient à leurs tambours et à leurs cérémonies religieuses. Ils continuaient à honorer leurs dieux au risque d’être punis de leurs maîtres. Ils se transmirent leurs chants tribaux et leurs rythmes de génération en génération. Evidemment, sous l’impact de l’esclavage, des autres influences religieuses et de la pauvreté, leurs religions étaient contraintes à subir quelques changements. Le résultat de ces changements finit par se faire connaître sous le nom de vaudou (le nom du dieu « Vaudou »). 

   Etant donné que la plupart des marchands d’esclaves européens étaient catholiques, leurs esclaves commencèrent à assimiler des éléments du catholicisme. Les catholiques pratiquaient le culte des saints, et comme les africains étaient habitués aux concepts de l’adoration de dieux multiples, les catholiques gagnèrent de nombreux « convertis » chez les esclaves. Les africains aimaient beaucoup les icônes catholiques des saints, ainsi que d’autres entités religieuses diverses. Pour eux, c’était comme s’ils pouvaient enfin voir de véritables représentations de leurs dieux. St Patrick tenant un sceptre et commandant les serpents représentait à leurs yeux un chaman qui communiquait avec les esprits.

   Bien que le catholicisme et le vaudou s’harmonisent bien, le protestantisme et le vaudou sont toujours en désaccord. Une maxime haïtienne dit : « Si vous voulez que les dieux vous laissent tranquilles, devenez protestants. » (A. p. 34-36, D. p. 35-38)

   Vu ce que les maîtres d’esclaves américains avaient entendu dire concernant les « tambours parlants », la plupart des pratiques qui subsistèrent dans les Indes occidentales étaient défendues, ainsi que  l’achat d’esclaves provenant de Haïti, de Martinique ou de Saint-Domingue. Comme les tambours furent interdits dans un premier temps, les esclaves trouvèrent d’autres moyens pour maintenir leurs rythmes tribaux : la vocalisation syllabique (très semblable au concept du rap moderne), et les claquettes. Mais après une révolution d’esclaves qui eut lieu le 14 août 1791 (lors d’une cérémonie vaudoue), l’interdiction d’acheter les esclaves des Indes occidentales fut levée, et de nombreux esclaves s’évadèrent vers la Nouvelle-Orléans, une ville catholique de l’Amérique du Nord. On se souvient de cette émigration comme étant à l’origine du « vaudou organisé » dans cette ville. (A. p. 36, B. p. 190,  A. p.37) 

   Après 1817, Congo Square, au cœur de la Nouvelle-Orléans, devint le lieu de rencontre des esclaves issus des Indes Occidentales. C’est à Congo Square que la musique rituelle d’Afrique subit une intéressante métamorphose. Dans les cérémonies tribales, il n’y avait pas de spectateur : chacun était participant. Mais la musique africaine de Congo Square fut présentée sous une forme occidentale. Dorénavant, l'élément religieux africain, toujours présent, devint un secret dans la musique plutôt que sa raison d’être. (A. p.38) L’extérieur avait changé, prenant une apparence occidentale, mais le cœur réel du vaudou subsistait. Un cœur qui continuait à battre avec les croisements rythmiques syncopés des battements inspirés par les esprits vaudous de l’Afrique la plus noire. En réalité, rien n’avait changé.

   Les danses de la Nouvelle-Orléans furent dédiées aux dieux vaudous des cultes rituels. La samba fut dédiée au dieu « Simbi », dieu de la séduction et de la fertilité. La conga fut nommée d’après le démon africain « Congo », et la mamba tira son nom de la prêtresse vaudoue qui offrait les sacrifices aux démons pendant les rituels. (D. p. 36)

 

Le culte chrétien américain et l’influence de l’Afrique

   Jusque dans les années 1840, les noirs des Etats-Unis n’étaient pas autorisés à avoir leurs propres églises, mêmes chrétiennes. Mais lorsque la guerre civile prit fin, les églises de noirs se répandirent partout. Bien que les doctrines de base de ces chrétiens noirs étaient puritaines, le genre de leur culte était distinctement africain. Le style fondamentaliste du sud, tel que nous le connaissons aujourd’hui, provient directement de ces églises africaines. Le mouvement « camp meeting » attira des milliers de gens à de vastes campagnes de réveil en plein air, et cela durant plusieurs jours de suite. Bien que les noirs étaient séparés des blancs lors de ces rencontres, ils étaient bien plus nombreux. Leur style de culte était si écrasant de par son intensité et sa durée que le culte des blancs fut évincé. Alors que les « maîtres blancs » chantaient des chants dont les mesures étaient bien rangées, leurs esclaves braillaient les mêmes chants en frappant des contre rythmes sur des tambourins, des gourdes et des morceaux de bois. (A. p. 42, F. p. 128, D. p. 40)

   Pour finir, cette forme de culte s’est infiltrée dans la liturgie de l’Eglise protestante, mêlant ces styles de rythmes vaudous à leurs louanges et leurs services de culte. C’est à cette époque, au milieu des années 1800 que l’Amérique fut témoin de la frénésie des rencontres de réveils hystériques. C’était le début du Mouvement de sainteté (incorporant le concept de « chair sanctifiée » et d’autres doctrines dérivant du vaudou).

   Les symboles vaudous ont changé, mais la frénésie présente dans ce style de culte et d’expression musicale est restée intacte. La possession visible par le « Saint-Esprit » était autant recherchée dans la religion des églises saintes du sud que l’était la possession dans le vaudou. L’extase du parler en langues (la prononciation de syllabes incompréhensibles), qui accompagnait ce Mouvement de pentecôte et d’autres manifestations physiques de possession, présentaient les mêmes symptômes que ceux manifestés chez les personnes possédées par les dieux lors des rituels africains. Cette religion, basée sur l’exaltation des sentiments fut le vestige du comportement religieux, voir des rites d’une forme de culte païen croyant aux « croisements », où les mondes physiques et spirituels se rencontrent et fusionnent. (A. p. 43)

   Les trois interprètes les plus galvanisants du rock ‘n’ roll naissant – Little Richard, Elvis Presley et Jerry Lee Lewis (premier cousin de Jimmy Swaggart) – sont tous issus du Mouvement pentecôtiste. De plus, ces artistes, avec Chuck Berry, Janis Joplin et de nombreux autres, ont tous grandi à moins d’une demi-heure de route de la Nouvelle-Orléans. Il est intéressant de noter que presque tous les chanteurs noirs influents apprirent leur savoir-faire dans ces églises. C’est encore le cas aujourd’hui. (A. p.42, F. p.127)

 

Le blues, le jazz et le rock ‘n’ roll

   Les atmosphères se feront par la musique, car la musique est une chose spirituelle en elle-même. Vous pouvez hypnotiser les gens par la musique, et lorsque leur vigilance est affaiblie, prêcher dans leur subconscient ce que vous voulez faire passer. (Jimi Hendrix, Life, 3 octobre 1969)

   Lorsque Jimi Hendrix, (disciple vaudou et auteur du chant « Enfant vaudou »), fit cette déclaration, la scène était depuis longtemps prête pour l’arrivée de ces « atmosphères » auxquelles il se référait. En effet, Jimi lui-même fut l’un des pionniers les plus influents ayant construit des ponts entre le blues naissant, le rock ‘n’ roll et le psychédélique des années soixante-dix. Cette entité spirituelle – de retour des jungles africaines – avait été nourrie et préservée dans le « groove » au début du blues et le « swing chaud » du jazz naissant. Ce qui était considéré comme unique et nouveau par les audiences naïves de la culture occidentale populaire était en fait aussi vieux que l’histoire de cette planète déchue. Et même aujourd’hui, ce que l’on estime nouveau et à la page dans la génération de la fin du 20ème siècle/début du 21ème siècle, n’est qu’une simple régurgitation et reformulation de ce qui s’est « réincarné », en mode et en musique, maintes et maintes fois.

   Le blues est la sonorité que les esclaves africains créèrent lorsqu’ils furent privés de leurs tambours, qu’on leur interdit de chanter leurs chants tribaux et d’avoir leurs propres églises. Tout d’abord, le blues était polyrythmique (constitué de combinaisons multi rythmiques), et possédait la qualité insaisissable mais essentielle du « swing ». Son rythme était si implicite que les musiciens de blues n’avaient pas besoin de tambour à leurs débuts. Le blues utilisait des techniques vocales et instrumentales distinctes telles que la « plainte », la « corde tordue » et la « note bleue » (baisse légère de la tierce, la quinte et la septième), produisant une large variété de timbres et de nuances. Ces techniques, tout comme les rythmes multiples, sont d’origine africaines. (E. p. 14)

   Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne suggère pas que ces aspects de la musique sont négatifs en eux-mêmes ou même païens. Je ne soutiens pas non plus que toute innovation musicale provenant de l’Afrique est sans valeur. On peut retrouver bon nombre de ces aspects dans la musique de différentes cultures autour du monde, et la musique occidentale en fait partie, avec par exemple le classique, où la syncope est utilisée comme un outil d’expression musicale puissant. C’est plutôt l’emploi spécifique et combiné de ces principes musicaux, et leurs rapports avec la musique rituelle africaine qui représente un danger.

   Le blues tire son nom de la phrase Elizabethaine « blue devils » (diables bleus), signifiant une crise de mauvaise humeur ou de mélancolie. Les premiers chanteurs de blues rejetèrent la foi chrétienne et dédièrent leur musique à l’expression des « plaisirs de ce monde ». Le blues était traditionnellement une musique séculière appartenant aux théâtres, aux clubs, aux maisons closes, aux bars et à tous les plaisirs de la chair. Les thèmes chantés dans le blues se référaient aux formes les plus basses de la nature humaine, exprimant souvent la tromperie, l’absence de confiance, la perversion et le désir sexuel. La nature sexuelle de nombreux chants était délibérément voilée dans des termes et des expressions familières aux africains. Par conséquent, les auditeurs blancs amateurs de cette musique ne pouvaient souvent pas comprendre la signification profonde des chants. (E. p. 14) 

   Le jazz, style musical ayant fait surface dans les années 1890 à la Nouvelle Orléans par le style musical de Buddy Bolden, trouva ses racines et son inspiration dans le blues. Ce que Buddy Bolden joua fut, dans son essence, du blues.

Image : Congo Square


   Ce qui était joué à Congo Square au début du 19ème siècle se rapprochait de la musique africaine, mais aujourd’hui la musique issue de la base blues a adopté de nombreux éléments occidentaux. Buddy Bolden lança quelque chose de nouveau parce qu’il utilisa des instruments européens, joués par un orchestre américain, mais avec la simultanéité et l’improvisation africaine. Il y avait là un concept musical africain offert dans un emballage sonore occidental. (A. p. 83) Même dans son expression la plus douce, il avait ce rythme essentiel africain, et dans le battement se trouvait tout ce qui s’opposait à la séparation de l’esprit et le corps. A cet égard, ce qui se fit connaître sous le nom de jazz n’était pas du tout nouveau.

   Les éléments clefs de la musique rituelle vaudoue subsistèrent dans le jazz. La pulsation principale, avec son interaction entre des accents syncopés et des rythmes d’une exactitude improvisée captivait l’auditeur de la même façon que la musique africaine hypnotisait les adorateurs en un état de transe lors d’un rituel vaudou. Le célèbre pianiste de jazz, Cecil Taylor, parle ainsi de l’improvisation et de la spiritualité du jazz.

   La plupart des gens n’ont aucune idée de ce qu’est la vraie improvisation… elle concerne l’élévation magique d’un esprit à un état de transe… Il s’agit d’expérimenter son être comme un autre genre d’organisme vivant… Cela concerne les forces religieuses. Il s’agit de magie, et de capture d’esprits. (Ecoute ce long serpent gémir, par Michaël Ventura, p. 83-84)

   La popularité de la musique jazz fit des pas de géants, évoluant rapidement vers le ragtime (une musique connue pour ses rythmes « déchiquetés » et ses mélodies hautement syncopées), au début des années 1900.

   Vers 1917, le monde s’était mis en colère, et le ragtime était devenu une musique trop correcte. Ainsi, en guise de réponse de la Nouvelle Orléans, L’Original Dixiland Jazz Band (ODJB) est né. Dans l’ODJB tous les instruments jouaient simultanément et à toute vitesse, accompagnés de battements de tambours frénétiques. C’était une musique vertigineuse, à peine contrôlée, et le seul moyen d’y danser était d’agiter les jambes et de secouer les bras (le charleston). Les enregistrements de ODJB furent vendus par millions. (A. p. 86)

   Vers les années 1930, bon nombre de musiciens de jazz étaient blancs, et les premiers solistes entrèrent en scène avec force. Parmi ces solistes de jazz, on trouvait des personnes telles que « Jelly Roll » Morton (dont la mère spirituelle était une prêtresse vaudoue), et Louis Armstrong (« Satchmo »). (H. p. 523, A. p. 41)

   Sans aucun doute, Louis Armstrong fut la force individuelle la plus importante dans le développement des premiers styles jazz. Pour distinguer son unique performance mélodique et rythmique, ses admirateurs inventèrent le terme « swing », qui devint la description standard du jazz. (H. p. 523-524) Malgré tout, ces débuts du jazz cachaient des descriptions de pratiques et d’images vaudoues, apparaissant dans les paroles d’un grand nombre de chants. Des mots et des phrases africains furent insérés dans les textes et devinrent finalement des standards argotiques à travers le blues, le jazz et enfin la scène musicale dans son ensemble. Par exemple : 

Funky          = « transpiration positive », ou « forte odeur ». Avec de fortes connotations sexuelles. 

Mojo = « Âme » objet investi d’une puissance spirituelle ayant la capacité de guérison ou d’influence.

Boogie = « Diaboliquement bon ».

Juke   = « Mauvais, ou diabolique ». D’où le terme « juke-box » -            « boîte diabolique ».

Jazz    = « Un acte immoral ». Autre terme pour relation sexuelle.

   Les termes rap, dig, et hippie viennent également de la même source. (A. p. 30, B. p. 192)

   Aujourd’hui, on semble manifester une totale indifférence à l’égard de l’effet des tendances musicales courantes. Mais dans les années 1920, les gens étaient tout à fait conscients de la menace que le jazz faisait peser sur la société, et ce dernier subissait constamment des attaques dans la presse. Des réactions d’opposition eurent lieu de la part de journalistes, de musiciens classiques, de prêtres, de politiciens et d’un grand nombre de personnes influentes. Les journaux citaient le jazz non seulement comme un symptôme, mais comme cause spécifique de la décadence morale dans la société. A notre époque, par la familiarité absolue avec une musique aux sons durs et discordants, nos sens se sont affaiblis et notre discernement s’est émoussé.

   Alors que le jazz s’est développé durant les années 30, 40, et 50 en « swing », « be-bop » et «cool », le blues a également évolué du « blues folk » et « blues classique » au « rhythm and blues » des années 40 et 50.

   Le rhythm and blues apparut suite aux restrictions économiques, alors que le déclin en popularité des grands groupes de jazz les forçait à réduire leur nombre. A cette même époque, les chanteurs de blues commencèrent à utiliser des instruments électriquement amplifiés afin d’être audibles dans les clubs et les bars. Le rhythm and blues émergea comme hybride entre le jazz et le blues, combinant la brutalité et la peur du blues avec le « groove » entraînant du jazz. Ensuite, au début des années 50, ce petit groupe de rhythm and blues amena une union plus intime entre le blues et le jazz, donnant naissance au rock ‘n’ roll. (B. p.200, H. p.524)

   Joachim E. Berendt, (qui décrocha des distinctions honorifiques en tant qu’écrivain de jazz, et qui produisit et dirigea des shows de jazz, des programmes télévisés, des films et des enregistrements) parle des racines jazz de la musique populaire dans ‘Le livre du jazz’.  Il s’exprime de la façon suivante :

   …s’intéresser activement au jazz signifie travailler pour une majorité, car la musique populaire d’aujourd’hui se nourrit du jazz : toute la musique que nous entendons dans les séries télévisées et le top quarante de la radio, dans les halls d’hôtel et dans les ascenseurs, les publicités et les films ; toute la musique sur laquelle nous dansons, du charleston au rock, funk et disco – tous ces sons qui nous submergent au quotidien – toute cette musique nous vient du jazz (car le battement a rejoint la musique occidentale par le jazz). (p. 3. Italiques ajoutés)

   Le rock ‘n’ roll envahit rapidement l’Amérique, et finalement tout le monde occidental. C’est le beat qui devint la base du rock ‘n’ roll et c’est ce beat de référence qui empêcha les adolescents de se tenir tranquille lorsqu’ils étaient sous l’influence de ce rythme syncopé.

   La syncope place l’accent sur les temps faibles des mesures à quatre temps pour perturber le caractère même du rythme. Les effets de la syncope sont premièrement sexuels et peuvent être vu sur le comportement des danseurs qui devient plus sensuel et s’oriente au niveau des hanches. Lorsque ces forces subtiles se concentrent dans cette région, elles doivent trouver un moyen d’expression pour se libérer, soit dans l’activité sexuelle, ou d’une façon plus générale par un comportement indiscipliné et un manque de contrôle des pulsions sexuelles. Voici les caractéristiques qui marquent tout le style de vie et l’attitude de la génération présente. 

   Bien sur, le concept du rythme et de son utilisation pour modifier le comportement de l’organisme humain n’a rien de nouveau. Pourtant, les recherches récentes dans ce domaine ont mis en avant des évidences scientifiques tangibles. L’évidence suggère clairement que différents types de rythmes auront des effets variés sur notre état mental, spirituel et physique. Si le rythme est accentué dans la musique, et qu’il continue avec insistance sur une période de temps prolongée, elle aura un effet hypnotique sur l’auditeur (c’est exactement ce qui a lieu lors d’un rituel vaudou). Si ce battement est d’une syncope variée, il commence à éveiller des émotions agitées, intenses et excitables.

   On a démontré que la musique rock est particulièrement puissante, qu’elle rend dépendant, et qu’elle est aussi capable de produire une certaine forme d’hypnose sous laquelle le sujet est très suggestible, bien qu’il ne soit pas vraiment en transe. (John Fuller, dans son livre, Les enfants vont-ils bien?)

   Le corps a ses propres biorythmes naturels qui maintiennent le pouls, la pression du sang, la fonction des glandes et le système nerveux en équilibre. L’aspect rythmique de la musique agit directement sur ces fonctions corporelles et si le battement n’est pas synchronisé avec les biorythmes naturels, il en résulte dans l’organisme un état d’agitation et de stress, ayant pour conséquence des types de comportements altérés. Prenez note de l’avis de certains chercheurs de pointe actuels :

   Il se peut que la caractéristique la plus importante du rock soit son battement… Le rock ‘n’ roll se différencie avant tout des autres musiques par le battement. (Charles T. Brown, L’art du rock and roll, p. 42)

   C’est d’abord avec nos corps que nous répondons au rythme de la musique. (La musique en vous, p. 161, par les thérapeutes musicaux Carol Merele Fishman et Shelly Catsh)

   On se réfère généralement à la sexualité de la musique en terme de rythmes – c’est le battement qui commande une réponse physique directe. (Les effets du son, p. 240, par Firth) 

   La perception du rythme inclue tout l’organisme. (La psychologie de la musique, p. 139, par Carl E. Seashore)

   Le Dr Diamond, qui a fait des recherches approfondies sur les effets affaiblissants du rythme syncopé sur le cerveau, a révélé certaines évidences saisissantes qui peuvent nous aider à expliquer pourquoi la génération actuelle a tant de mal à distinguer le bien du mal :

   Utilisant le principe des techniques de kinesthésie comportementale, j’ai aussi démontré que lorsque le rythme affaiblissant est joué, le phénomène appelé interversion prend place – c’est-à-dire que la symétrie entre les deux hémisphères cérébrales est perdue, introduisant des difficultés de perception subtiles et un grand nombre de manifestions de stress. Le corps entier est précipité dans un état d’alarme. (Votre corps ne ment pas p. 161, par le Dr. Diamond)

   Dans la prochaine citation, le Dr Diamond nous montre – par processus expérimental – comment, suite à une exposition prolongée, l’organisme commence à choisir ce qui est destructif plutôt que ce qui est bon. Voilà la confirmation solide d’une autre recherche scientifique qui nous avertit de la perte de capacité cérébrale à développer le discernement. Vous vous souviendrez peut-être de notre discussion à ce sujet un peu plus haut dans notre étude.

   … en réalité, son corps préfère à présent ce qui est destructeur à ce qui est thérapeutique… considérez les millions de personnes exposées heure après heure à la musique rock, étant ainsi continuellement permutés et stressés. Baisser le volume n’y changera rien – le rythme du rock fait des victimes à faibles volumes. (Idem. p. 166)

   Il est troublant de constater que tant de gens ne savent pas apprécier une musique autre que celle des médias populaires, vu que leur cerveau a été permuté et préfère à présent ce qui détruit à ce qui construit et édifie l’âme.

   La musique a le pouvoir de m’influencer et de me transformer, de par son style, son volume et son intensité. Le fait d’apprécier son influence n’en fait pas forcément un bienfait pour le temple qu’est mon corps. Il se peut que je ne réalise pas immédiatement les résultats d’une exposition exagérée à certains genres musicaux, mais en temps voulu leurs effets nuisibles se manifesteront de différentes manières. Le fumeur, par exemple, n’aura pas le cancer du poumon suite à la première cigarette – il n’en subira peut-être pas les effets pendant des années, surtout les jeunes années – mais nous savons tous qu’avec l’âge et le temps, les problèmes surgiront. Aujourd’hui, après 40 ou 50 années de rythmes rock répétitifs et contre nature, on commence à peine à voir les résultats sur les musiciens qui furent les pionniers et les promoteurs de cette cause depuis le début. Jetez un coup d’œil sur les statistiques récentes publiées dans Sunday Times, le 30 mars 1997 sous le titre “RHYTHM AND BLUES” :

   Les musiciens sont plus tendus que des cordes de violon, nous dit un rapport du Centre des performances artistiques britanniques. On a remarqué que deux musiciens sur trois souffrent de rythme cardiaque élevé, de mains moites, de tensions musculaires, de tremblements, de pertes de concentration et de problèmes respiratoires. Ils sont également anxieux et dépressifs et souffrent de douleurs articulaires, de surdité et de ‘doigts désobéissants’. Un sur cinq est sous traitement médical continuel. (© Le télégraphe de Londres. Italiques ajoutés)

   En voici l’une des raisons : lorsque vous êtes constamment exposés à ce genre de rythme, votre cœur ne bat plus normalement. On a prouvé que lorsqu’une personne écoutant le battement de type rock dans un casque de walkman est connectée à un moniteur cardiaque, ce dernier indique de sérieux disfonctionnements du cœur. Enlevez le casque, (le battement en conflit avec le rythme naturel du corps), et le pouls cardiaque retourne à la normale (Confirmé par expérience sur Debbie Boyd, 17 ans, à l’Hôpital Naval de Bremerton, le 14 avril 1992). Considérez les jeunes avec leur walkman du matin au soir : en fait, pendant tout ce temps, leur cœur fonctionne anormalement. Imaginez les effets à long terme que subiront le système nerveux, les glandes du corps, la pression du sang et l’esprit. Si nous prenions le principe du corps/temple au sérieux, ces choses seraient considérées comme il se doit. A un moment donné de la vie, il faudra payer le prix du mépris de ces choses.

   Je vous propose à présent une observation encore plus pertinente issue des recherches de David Tame, publiée par le principal journal de psychologie, « Psychologie Actuelle » :

   Lorsque la pulsation et la syncope constituent les bases rythmiques de la musique d’une salle de danse, les mouvements des danseurs deviennent invariablement très sensuels. (Le pouvoir secret de la musique, p. 199, par David Tame)

   Les rythmes musicaux affectent autant notre cerveau que notre coeur. L’un des moyens pour susciter une suite de sentiments agités – tensions et excitations, parfois sexuelles – est l’exposition à des rythmes prononcés et insistants... savamment utilisés pour augmenter la tension sexuelle… les battements de tambours sont à même de produire ces effets puissants en orientant carrément les rythmes électriques du cerveau. (Psychologie actuelle, décembre 1985, p. 54)

   Toutes ces recherches n’auraient aucune valeur, si les évidences n’étaient pas rendues manifestes dans le témoignage réel du rock ‘n’ roll. Ce témoignage, par le comportement et par la parole, établit catégoriquement que le rock ‘n’ roll dans toutes ses formes préserve l’essence même du vaudou africain, quel que soit l’aspect de sa pratique. Plus encore, le témoignage de l’industrie du rock ‘n’ roll nous montrera clairement que son cœur et son âme sont enracinés dans l’esprit de rébellion, que 1 Samuel 15 dénonce au verset 23 : « la désobéissance est aussi coupable que la divination ». Si la rébellion et la sorcellerie sont aussi étroitement liées, c’est parce que la rébellion de Satan et de ses anges contre Dieu et son ordre est à l'origine de la sorcellerie pratiquée sous toutes ses formes sur la terre entière. Cette rébellion est conservée dans le langage musical de ces anciennes pratiques païennes, et peut être remarquée par quiconque veut bien s’y arrêter.

   Le rock moderne est si fortement imprégné du vaudou, qu’il génère inconsciemment les mêmes danses, fusionne l’esprit et le corps, et utilise un dérivé des techniques de possessions vaudoues comme source d’énergie pour le musicien et pour l’audience. Si vous regardez un film de danseurs vaudous Haïtiens, vous observerez la même danse que celle dansée sur le rock ‘n’ roll, le rap, la rave, la techno, le metal, et toutes les musiques du même genre. Ecoutons à présent l’avis de l’industrie de la musique elle-même, et nous serons parfaitement au clair quant à l’esprit qui les motive dans leur mission.

Un témoignage du rock ‘n’ roll 

   Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. 1 Jean 4 : 1. 

   Dans cette prochaine section, je laisserai simplement parler l’industrie pour elle-même. Citation après citation, l’histoire sera de plus en plus claire et l’image sordide apparaîtra dans la bonne perspective. Posez-vous la question : d’où cueillent-ils leurs fruits ? De la vigne qu’est Jésus-Christ, ou  du verger de Satan ?

Le battement

   Le rythme s’étendit de l’Afrique vers l’Amérique – Voulez vous connaître son effet sur vous ? Exactement celui qu’il est supposé avoir. (Duke Ellington – ce célèbre joueur de jazz – dans « Un tambour est une femme », où il explique ce qu’il veut dire : ‘ Un tambour est une déesse ’. 

   Ma véritable croyance concernant le rock ‘n’ roll – et de nombreux propos me furent attribuées au fil des ans – est la suivante : Je crois que ce genre de musique est démoniaque. De nombreux battements dans la musique actuelle proviennent des vaudous, des tambours vaudous. Si vous étudiez la musique dans ses rythmes, comme je l’ai fait, vous verrez que c’est vrai. (La vie et l’époque de Little Richard par Charles White, p. 197)

   Le rock ‘n’ roll est primitif, il n’est pas réfléchi – il passe en vous. Ses battements viennent de la jungle – ils ont du rythme. (John Lennon, Rolling Stones Magazine, 7 janvier 1971)

   Le Rock’n’roll est païen et primitif, il est comme la jungle, et c’est comme ça qu’il doit être ! Dès le moment où il n’est plus tout cela, il est mort… Voici la vraie signification du rock : sexe, subversion et style. (Manager punk rock, Malcolm McLaren, le rock, août 1983, p. 60)

   Le hip-hop (rap) est la plus puissante forme de musique et de communication… Il est très spirituel. Tous les genres de musiques issus de l’Afrique – la musique soul, … le hip-hop – sont les moyens de communication les plus puissants. Ils possèdent de nombreux messages dans leurs rythmes et leurs battements de tambours, ainsi que dans leurs paroles. Les gens ne réalisent pas à quel point le hip-hop est musicalement puissant… La musique est la forme de communication la plus puissante. (Sinead O’Conner)

   Il est un autre point qu’il me faut traiter avant de terminer cette section concernant le battement du rock. C’est une question qui m’a été posée maintes et maintes fois lors de séminaires sur la musique présentés dans différents pays. Qu’en est-il du rap, de la techno, de la house music et des soi-disant nouveaux modes de pop ? Les styles de rythmes font-ils partie de la même catégorie que le battement traditionnellement accepté du rock ‘n’ roll ? Ma réponse est catégorique et donnée sans hésitation : oui !

   La musique contemporaine qui se rapproche le plus de la musique de danse des rituels vaudous est le rap et certaines de ses formes hybrides. Tout comme dans le vaudou, ce sont les éléments essentiels du rythme qui forment la base de cette musique rituelle. Par-dessus tout, on peut entendre le rap, semblable au chant, du chanteur qui officie. Tout se fait dans le battement syncopé de l’infatigable batteur de naissance, pendant que ceux qui participent glissent doucement dans une stupeur hypnotique, provoquée par le battement. Dans cet état, ils perdent le contrôle du cerveau central, et s’ouvrent au pouvoir de la suggestion qui échappe dorénavant à leur possibilité de se souvenir. La musique devient l’outil d’hypnose, et à partir du moment où l’on est sous son charme, l’esprit est laissé grand ouvert aux messages que les démons veulent implanter dans le subconscient. Numérisez et modernisez le style du rituel vaudou, et vous vous trouvez avec la recette même du rap d’aujourd’hui, ou des autres formes ‘plus récentes’.

   Il n’y a rien de nouveau dans le rap, rien de nouveau dans les principes qui sont à la base de ses interminables ‘pistes sensass’, dont on entend souvent les messages ‘à la vaudou’, servis dans les discothèques et les raves tout autour du monde. Dans ces temples du paganisme moderne, on peut trouver les jeunes d’aujourd’hui se glorifiant et révélant leur liberté rebelle. Des corps à moitié nus, tout en sueur, se tordent en rendant un culte aux  dieux des concessions et de l’expression sexuelle, avec l’esprit limité par l’alcool, la marijuana, le LSD, la cocaïne, le speed, le hash, l’extasie et bon nombre d’autres soi-disantes ‘drogues douces’. Ils répètent un rituel qui fut à la base du culte Satanique et des cérémonies païennes pendant des milliers d’années. Que ça nous plaise ou non, les ingrédients donnant à la cérémonie rituelle vaudoue un tel succès sont exactement les mêmes que ceux qui, de nos jours, entretiennent la richesse et la prospérité des églises de danse et de vice. Aucun véritable enfant de Dieu ne se trouvera dans ces lieux.