12. Le Dénominateur Commun

Mise en ligne Nov 04, 2012 par Adrian Ebens dans Le Retour d'Elie

 

Chapitre 12 – Le Dénominateur Commun

 

Examinons d’un peu plus près la supposition cachée de la première proposition :

Hypothèse Sous-jacente ou Cachée : Tout effort est du légalisme.

   Pourquoi cette supposition est-elle cachée ? Une chose est cachée à la vue, lorsqu’on suppose qu’elle est complètement évidente. Nous n’avons pas besoin de la mentionner, puisqu’elle est tellement évidente. Ce principe est plutôt vrai en rapport avec les textes qui se réfèrent au Sabbat dans le Nouveau Testament. Pourquoi devriez-vous persister à dire aux gens d’observer le Sabbat, alors que tout le monde le comprend très bien ? Cela se prouve facilement par le fait que lorsque Paul commença à enseigner la fin de la circoncision (1 Cor. 7 : 19), il y eu un tollé parmi les Juif. Nous trouvons de nombreux endroits où Paul explique que la circoncision n’est pas nécessaire. Voyez Romains 2 : 28-31 par exemple. Si Paul avait dit que le Sabbat n’était plus en vigueur, le Nouveau Testament aurait été rempli de centaines de textes établissant la chose, mais nous n’en trouvons pas un seul qui soutienne cela. Le Sabbat est une supposition cachée légitime du Nouveau Testament, parce qu’il est totalement évident qu’il a toujours été considéré comme devant être observé.

   Alors qu’est-ce qui pousse les gens (surtout les protestants) à penser qu’il est complètement évident que tout effort est du légalisme ? Tout cela est relié au mensonge universel affirmé à Eve par le serpent dans Genèse 3 : 5 – « Tu ne mourras point ». Cette déclaration selon laquelle l’homme ne mourrait point est à la base de l’immortalité de l’âme, et de l’idée selon laquelle l’homme à la vie en lui-même. Ce concept fut développé et élargit par Nimrod le fondateur de Babylone. Citons Josèphe :

   C’est Nimrod qui les a poussé dans un tel affront et une telle colère envers Dieu. Il était le petit-fils de Cham, le fils de Noé, un homme audacieux, et d’une grande force. Il les persuada de ne pas assigner leur force à Dieu, comme si c’était par Lui qu’ils étaient heureux, mais de croire que c’était leur propre courage qui leur procurait ce bonheur. Il transforma également graduellement le gouvernement en une tyrannie, ne voyant aucune autre manière de détourner l’homme de la crainte de Dieu sinon de le conduire vers une dépendance continuelle de sa puissance (Antiquités des Juifs, livre 1, Chap. 4, par. 2)

   C’est là le vin de Babylone, le concept d’après lequel l’homme a la vie/la source de puissance, soit indépendamment de Dieu, soit reçue de Dieu de manière à pouvoir vivre, agir et exister sans avoir besoin d’une relation intime avec Lui.

   Babylone était dans la main de l’Eternel une coupe d’or, qui enivrait toute la terre ; les nations ont bu de son vin : c’est pourquoi les nations ont été comme en délire (Jér. 51 : 7)

   Nous voyons la puissance et l’effort personnels manifestés dans les paroles de Nébucadnetsar dans le verset suivant :

   Le roi prit la parole et dit : N’est-ce pas ici Babylone la grande, que j’aie bâti, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? (Dan. 4 : 30)

   Le vin de Babylone consiste en l’ivresse de vous complaire dans les œuvres de vos propres mains d’après la croyance que la puissance de la vie trouve son origine en vous-même. Ou encore Dieu vous l’a donnée, et vous vous appropriez ce don pour vos propres fins, comme Israël l’a fait à Dieu dans Ezéchiel 16 : 8 – 17.

   Nous voyons que la Babylone spirituelle et l’Israël spirituel expérimentent toutes deux le même problème en ces derniers jours. Babylone est puissante par ses richesses et son abondance (Ap. 18 : 7, 12-13), et Laodicée met sa confiance dans ses richesses et ses biens en se les attribuant (Ap. 3 : 14-17). Ce qui est vraiment triste pour l’Israël spirituel, l’église, c’est que bien qu’elle soit une vierge et qu’elle détient la vérité de la non immortalité de l’âme, elle est quand même affectée par le vin qui la fait se glorifier dans ses propres œuvres – c’est là en effet un grand mystère. Quelqu’un a dû arroser sa boisson ! En effet, comme nous le verrons plus tard, sa boisson a été coupée avec un mystère, un prix élevé à payer pour visiter un bistro Babylonien et se sentir en sécurité en buvant seulement son jus de raisin, sans se douter que sa boisson serait arrosée pendant qu’elle aurait le dos tourné.

   Alors comment cette logique pousse-t-elle à considérer toute œuvre comme du légalisme ? Pour répondre à cette question, intéressons-nous d’abord à la vision Catholique des œuvres. Souvenons-nous que ceux qui professent croire en Dieu vont naturellement dédier leur puissance personnelle pour gagner la faveur de Dieu, plutôt que de vivre en athée et se contenter de suivre leurs penchant. Alors que les Catholiques et les Protestants croient tous deux à l’immortalité de l’âme, ils diffèrent dans leur compréhension des œuvres. Le diagramme suivant donne un schéma de base du modèle Catholique des œuvres :

 Schéma

   Dans ce diagramme, Dieu donne à l’homme sa loi afin qu’elle soit obéie. Etant donné que l’homme dispose d’une immortalité inhérente, il essaye de suivre cette loi et de l’observer. Les bonnes œuvres coulent de l’homme vers Dieu, et celles-ci sont acceptées au travers de Christ et des saints, qui les rendent plus acceptables devant Dieu. Une telle acceptation de Dieu Le pousse à nous donner plus de puissance pour accomplir plus d’œuvres jusqu’à ce que nous puissions également devenir des saints, ou au moins échapper à l’enfer. Etant donné que l’homme dispose d’une source de vie, ou de puissance, toute puissance donnée à l’homme par Dieu est véhiculée par la source de puissance de l’homme et est considérée comme sa propre puissance et ses propres efforts. Cela est parfaitement acceptable dans le modèle Catholique de la grâce. D’un point de vue Biblique, cela est effectivement du légalisme (justification par les œuvres). Mais les Protestants ont placé leur fondement sur la foi seule sans les œuvres. Remarquez le diagramme suivant :

Schéma

   Toute tentative de l’homme de se soumettre à la loi sera considérée comme une tentative d’obtenir des mérites. Etant donné que le système de Nimrod promeut un déploiement de puissance et d’effort pour gagner de la valeur ou des mérites, dans un système Protestant toute tentative d’observer la loi sera perçue comme une recherche de mérites. Il y a deux façons de gérer cela :

       1. Changer votre vision de l’homme.

       2. Changer votre vision des attentes de Dieu.

   Ce sont là les deux seules options possibles. Puisque les Protestants n’ont pas voulu changer leur croyance en l’immortalité de l’âme, ils ont changé les attentes de Dieu. Ils sont nombreux à croire que la loi a été abrogée, ce qui nous garantit de tout légalisme. D’autres disent, « Christ observe la loi pour moi et cela suffit. Il me couvre et me couvrira toujours. Je sais que je pécherai toujours, mais puisque Jésus m’aime, ça n’a pas d’importance. Il sait que je ne peux pas observer la loi, alors Il me demande simplement d’aimer tout le monde tout comme il nous a aimé. »

   Plutôt que de prendre la position audacieuse de changer ce que Dieu nous demande, nous pouvons changer notre vision de l’homme, et rejeter le mensonge de son l’immortalité. Cela supprimera alors la source de vie comme étant inhérente à l’homme. Remarquez ce schéma :

Schéma

   Dans ce système, les œuvres ne sont pas les œuvres de l’homme (légalisme), mais les œuvres de Dieu révélées en l’homme. La puissance de Dieu engage l’homme par sa volonté, par le biais d’une relation qui est alors manifestée par de bonnes œuvres. Dans ce modèle, une personne comprend qu’elle n’a aucune puissance pour faire quoi que ce soit, et ainsi, tout accomplissement de bonnes œuvres sera automatiquement compris comme étant l’œuvre de Dieu et non les efforts légalistes de l’homme.

   Ainsi, la supposition cachée dans le premier principe, « essayer d’observer la loi est du légalisme, » se fonde sur le mensonge du serpent, « vous ne mourrez point ». En d’autres termes, la doctrine de la justification par la foi est faussée par une croyance en l’immortalité de l’âme, et que toute bonne œuvre est méritoire.

   Le problème avec le second principe, « essayer d’observer la loi est obéissance à Dieu, » est le suivant : du moment qu’une personne commence à comprendre la validité des attentes de la loi, sa tendance naturelle sera d’essayer d’observer les commandements. Même si nous comprenons mentalement que les œuvres ne sont d’aucun mérite devant Dieu (la supposition cachée du second principe), la présentation des exigences de Dieu en pousse beaucoup à chercher naturellement à répondre à ces exigences au moyen de ce que nous comprenons à tord être nos propres forces, à cause du principe universel de source de vie inhérente.

   En conclusion, le danger lié aux deux principes est le concept d’une vie inhérente à l’homme obtenant des mérites pour son âme, concept basé sur le mensonge du serpent, « tu ne mourras point. »