Appendice J

Mise en ligne Jun 05, 2014 par Etoile du Matin dans Le Retour d'Elie

 

Appendice J – Retracer le don prophétique

 

Cet article écrit par J.O. Corliss explique la raison primordiale pour laquelle le dragon est irrité contre le reste : un réveil de l’adoration du vrai Dieu, nourri par le véritable don prophétique en opposition avec le faux don prophétique révélé dans la papauté.

Retracer le don prophétique

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Par J.O. Corliss

The Review and Herald, 7 septembre 1911

 

La toute première promesse de la Bible est que la semence[1] de la première femme écraserait finalement la tête du serpent (Satan). Gen. 3 : 15. La signification de cette promesse est rendue facilement compréhensible dans le Psaume cent dix. Ici le Seigneur Jésus est présenté comme étant le sacrificateur Melchisédek devant juger les nations, et briser des têtes sur l’étendue de plusieurs pays. Alors que Christ est la semence [postérité] par laquelle cette œuvre sera réalisée, il accomplira son dessein au moyen de son église, qui porte son nom et a reçu pour mission de poursuivre son œuvre sur la terre.

Mais l’état présent des affaires du monde révèle que la tête du serpent ancien (Apoc. 12 : 9) n’a pas encore été écrasée, mais qu’il règne encore parmi les hommes, les amenant à faire avancer ses plans en opposition avec l’œuvre divine. Cependant, il n’emploie pas les personnes apparemment les plus mauvaises parmi la race humaine pour faire avancer son œuvre de destruction, mais lorsque c’est possible, il utilise et inspire ceux qui se disent disciples de Christ pour accomplir son dessein. Durant le Moyen-Âge, c’est au moyen de l’église – ceux qui déclaraient être les représentants de Christ sur la terre, qu’il accomplit l’œuvre de persécution la plus effroyable enregistrée dans l’histoire de cette terre.

Mais cela même ne satisfit pas la colère du dragon. Nous apprenons qu’il a réservé ses efforts les plus déterminés contre la dernière génération d’êtres humains. Nous lisons ainsi : « Le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » Apocalypse 12 : 17. … Dans ce texte, il ne nous est pas uniquement révélé l’action qui sera attentée contre le reste de la postérité de la femme, mais la raison même d’une telle attaque est présentée : le reste offensant le dragon garde les commandements de Dieu et a le « témoignage de Jésus-Christ ».

Mais pour quelle raison ces réalisations particulières excitent-elles autant la colère du dragon ? Simplement parce que les pratiques liées à ces réalisations sont opposées aux efforts continuels déployés par Satan dès le début pour pervertir la connaissance du vrai Dieu. Il est généralement reconnu que l’unicité de Dieu est précisément la doctrine dont la révélation concentre les plus grands enjeux. Veiller sur cela était l’objet principal de la religion Juive. Cette doctrine introduit chaque déclaration importante de l’Ancien Testament, de la proclamation des dix commandements aux récits des moindres lois cérémonielles. Chaque mise en garde prophétique gardait cet aspect particulier à l’esprit. Dans tous ses enseignements, le Seigneur Jésus mettait toujours son Père en avant. L’apôtre Paul prit soin de dire que s’il était vrai qu’il y avait à son époque plusieurs seigneurs et plusieurs dieux, il n’y avait pour lui et ses associés qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses, et pour qui nous sommes. 1 Co. 8 : 5, 6.

L’énonciation de la loi au Sinaï, au milieu du tonnerre et des éclairs effrayants, était un grand raz de marée dans la vie humaine. Mais de même qu’aucune vague ne reste de manière indéfinie à son point culminant, l’ordre prophétique vint de répéter aux oreilles de ces réfugiés Hébreux l’unicité de Dieu, si merveilleusement démontrée près du Sinaï, mais dont les souvenirs s’estomperaient graduellement, à mesure que le sentiment profond de l’occasion passerait. Leur œuvre était donc, comme celle du Sauveur plus tard, d’accomplir la loi, en la rendant grande et magnifique.

Le moyen de pourvoir à la restitution est rempli de prévoyance divine. Sans cette démonstration de préscience, le peuple de Dieu aurait dû faire face à son ennemi avec une conscience morale vierge, totalement impuissant à maîtriser la masse des passions sociales. En effet, l’homme dans son état le meilleur réalise le besoin d’un soutien spirituel important, et regarde à « l’au-delà » pour apercevoir ce qu’il n’arrive à trouver dans aucune couche de la société humaine. Un écrivain populaire a justement remarqué que l’église n’a jamais le droit de perdre l’esprit de prophétie, car le garder, et l’utiliser humblement, est l’une des premières conditions du progrès.

Si chaque personne savait comment l’exprimer, cette pensée serait, du fait de la nature même des choses, répétée par la majorité des lèvres, à cause de l’impuissance de l’esprit humain à saisir les desseins des paroles divinement inspirées. A chaque époque, nombreux sont ceux qui attendaient un saint ou un prophète pour les guider. Pour cette raison, quelques-uns profitèrent de la situation. L’union religio-politique qu’est la Papauté répondit aux demandes humaines en se plaçant à la tête de son organisation comme un prophète venant de Dieu.

Ayant réussi à être ainsi reconnu, ce pseudo-prophète, au lieu de diriger les esprits des gens vers le Dieu unique, le Créateur du ciel et de la terre, comme la source de l’espérance réconfortante, abolit l’observation du Sabbat institué dans l’unique but d’établir l’unicité de Dieu, afin de détourner les hommes de l’adoration de Jéhovah et qu’ils voient en lui-même (le pseudo-prophète) l’objet de leur adoration.

Mais lorsque le reste de la postérité de la femme doit se révéler – lorsqu’arrive l’heure du jugement, – l’appel est fait à toutes les nations de se dégager de cette fausse adoration, et d’adorer Celui qui a fait les cieux et la terre, le seul vrai Dieu. Apoc. 14 : 6, 7. C’est ce qui renouvelle l’antagonisme des siècles, ce qui est à la base d’un conflit mondial tel qu’il n’y en a jamais eu jusqu’à ce jour, car c’est la dernière partie de ce conflit qui dure depuis le début des siècles.

Dans l’amertume d’une telle controverse, la violence prendra possession de chaque élément terrestre. D’anciennes disputes, que l’on croyait éteintes depuis longtemps referont surface; et des dissensions nouvelles et subtiles apparaîtront. Au milieu de tout cela, la nécessité d’une connaissance de la volonté divine se fera sentir. Mais comment la connaître lorsqu’on est entouré de sentiments contradictoires et de tant de discours colériques ? Dieu laissera-t-il son peuple se battre seul contre les éléments déchaînés ? Comment le pourrait-il et rester le même Dieu qui répondait aux appels de son peuple du temps passé ?

Au regard de l’approche du jugement et de l’examen scrupuleux de chaque cas par la loi et les prophètes (Rom. 3 : 21), chaque individu cherche les directives de la loi, telles qu’elles sont présentées ouvertement par le « témoignage de Jésus », qui est l’esprit de prophétie, sachant que c’est uniquement par une marche prudente que l’on peut réussir l’épreuve la plus solennelle qui soit. L’hostilité provenant de la colère du dragon sera tellement forte qu’elle conduira les quelques fidèles vers leur unique refuge, la promesse toujours certaine de puissance protectrice. En réponse à cette expression de foi confiante, des messages d’espérance réconfortante viennent par l’intermédiaire du prophète de Dieu, insufflant courage au défenseur patient des commandements de Dieu. Apoc. 14 : 12.

Par cette seule méthode, la victoire doit être remportée sur la bête, sur son image, sur sa marque, et sur le nombre de son nom. Ceux qui vaincront chanteront « le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau, en disant : Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! » Apoc. 15 : 2, 3. Ainsi se terminera la controverse dont la durée a été si longue, les saints se tiendront debout en la présence même de Celui qui a recherché avec tant de diligence à garder une relation intime avec les hommes, en donnant « de bonne heure à ses envoyés la mission de les avertir, car il voulait épargner son peuple et sa propre demeure. » 2 Chron. 36 : 15. Mountain View, Cal.



[1] Ndt. Il s’agit de la traduction littérale du terme anglais « seed » traduit dans les Bibles françaises par « postérité ».