La fermeté de Marie
Mise en ligne Sep 22, 2014 par Etoile du Matin dans Coin Enfants
La fermeté de marie
Dans le pays où Marie habite, les enfants vont à l’école six jours par semaine, le samedi étant un jour d’école comme les autres.
Il n’y eut pas de difficulté pour Marie jusqu’au jour où, avec sa mère et sa sœur aînée, elle alla écouter un homme qui prêchait la Bible. Pour la première fois de sa vie, Marie apprit que Dieu l’aimait, et lorsqu’elle entendit dire que Dieu désire que son peuple lui obéisse, elle dit qu’elle serait heureuse de le faire.
Bien sûr, cela voulait dire observer le quatrième commandement de même que les neuf autres, et ne plus aller en classe le samedi.
Maman alla voir l’institutrice.
- Eh bien ! dit celle-ci, il y a une loi qui déclare que les élèves dont la religion leur défend d’aller à l’école le samedi doivent être excusés, donc je suppose que je dois lui permettre de manquer les cours ce jour-là. Mais laissez-moi vous dire que je ferai de mon mieux pour qu’elle change d’avis.
Maman se leva pour partir.
- Merci, Mademoiselle Hansen, de bien vouloir excuser l’absence de Marie le samedi. Je le lui dirai.
Le lundi matin, Mademoiselle Hansen dit à sa classe :
- Je dois vous expliquer à tous pourquoi Marie était absente le samedi. Elle fait maintenant partie d’une drôle de petite église qui dit que le samedi est le dimanche. Vous voyez à quel point c’est ridicule ! Marie pense maintenant qu’elle est bien trop savante pour venir à l’école le samedi avec nous tous !
Toute la classe éclata de rire. Marie rougit, mais ne dit rien.
Ce soir-là, pourtant, elle dit à Mademoiselle Hansen :
- Je vais rester et nettoyer les tableaux pour vous, si vous voulez.
Quelques semaines plus tard toute la classe devait passer des examens importants. Les résultats furent mauvais. La classe n’avait pas aussi bien réussi que d’autres classes qui avaient passé le même examen.
Mademoiselle Hansen était furieuse. Elle se tint debout devant ses élèves, et ses yeux noirs lançaient des éclairs.
- J’ai honte de cette classe. Mais ce n’est pas vraiment la faute de tout le monde, si la moyenne a été si basse. La faute en est à une seule fille, qui pense qu’elle en sait trop pour venir à l’école six jours par semaine. C’est Marie. Retournez-vous tous, et regardez-là !
Les élèves fixèrent Marie. Carla Kroeger chuchota :
- Crâneuse !
Mais il arriva qu’à midi, ce jour-là, Carla découvrit qu’elle avait oublié son déjeuné à la maison.
Marie lui dit :
- Je te donne la moitié du mien, Carla !
Le lendemain, Brigit Mulberg traita Marie de tous les noms et lui dit qu’elle voudrait bien la voir aller dans une autre école.
Le même après-midi, pendant la dictée, Brigit cassa son crayon. Marie lui tendit le sien en chuchotant :
- Prends celui-ci, j’en ai un autre !
Et il en fut de même pendant des mois. Mademoiselle Hansen fit de son mieux pour que tous ses élèves se retournent contre Marie. Mais Marie continua à se montrer polie envers son institutrice et aimable envers ses camarades de classe.
Un jour, maman entendit frapper à la porte. Mademoiselle Hansen était venue la voir !
L’institutrice avait l’air ennuyée.
- Je dois vous faire des excuses, dit-elle. Elle baissait la tête, et son visage était tout pâle. Ce n’était pas souvent que Mademoiselle Hansen faisait des excuses.
- C’est au sujet de Marie. J’ai été très dure envers elle, mais j’ai eu tort. Malgré tout ce que j’ai dit sur elle, elle continue à être polie envers moi et aimable envers ses camarades. Je voudrais bien qu’il y ait un moyen pour que toute la classe adopte la même religion.
Elle s’arrêta. Maman ne dit rien.
Mademoiselle Hansen poursuivit :
- Marie me dit que vous avez une autre fille, plus âgée ?
Maman fit un signe de tête affirmatif.
- J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider dans mon ménage. Il faut que cette personne soit honnête, travailleuse, plaisante, et il faut que je puisse compter sur elle…
Mademoiselle Hansen s’interrompit. Elle savait qu’elle n’avait aucun droit de demander un service.
- Je me suis demandé si la sœur de Marie ne voudrait pas venir travailler pour moi. Si elle est comme Marie, elle est exactement la jeune fille qu’il me faut et, bien sûr, elle pourra avoir son samedi toutes les semaines.
- Je vais demander à ma fille, mais je crois qu’elle acceptera votre offre d’emploi, dit maman.
Et elle fut impatiente de dire à Marie quels étaient les résultats de son fidèle témoignage.
L.M.