4. Paroles aux sages
Mise en ligne Mai 28, 2012 par Etoile du Matin dans Le Son de la Musique
PAROLES AUX SAGES
La Bible, le culte et la musique
Du point de vue chrétien, une étude sur le thème de la musique ne serait jamais complète si l’on ne se tournait pas vers la Parole de Dieu pour y trouver un enseignement précis concernant ce sujet important. On prend souvent la Bible pour justifier certaines approches de la louange et du culte. La plupart du temps on se sert des Psaumes pour prouver que Dieu ne se soucie pas vraiment de la façon dont nous l’adorons pourvu que nos motivations soient authentiques, et que nous le fassions de tout notre cœur. On utilise également d’autres arguments bibliques, et dans cette partie de notre étude, nous essaierons d’en examiner le plus grand nombre. Commençons par un texte biblique de Amos, qui nous ouvrira la voie pour mettre sur table quelques points de départ absolument capitaux :
Je hais, je méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, je n’y prends aucun plaisir ; et les veaux engraissés que vous sacrifiez en action de grâce, je ne les regarde pas. Eloigne de moi le bruit de tes cantiques ; je n’écoute pas le son de tes luths. (Amos 5 : 21-23)
Un certain nombre d’éléments sont immédiatement apparent lorsqu’on lit ces textes. Le plus frappant est que la façon d’adorer des enfants d’Israël ne plaît pas du tout à Dieu. Disons que s’ils adoraient consciemment les dieux païens, il serait parfaitement compréhensible que Dieu soit mécontent. Mais dans ce cas précis, il est clair qu’en fait, ils s’imaginent adorer Dieu. Remarquez que le texte dit : « Quand vous ME présentez des holocaustes… Je n’y prends point plaisir. » La conclusion clef qui peut être tirée de ce texte est que Dieu est absolument concerné par la FAÇON dont il est adoré.
Bien sûr, l’objectif de cette étude biblique n’est pas seulement d’établir que Dieu n’aime pas les formes de cultes inappropriées, ce qui sera amplement prouvé au long de ce voyage scripturaire. Mais notre objectif est aussi de montrer l’importance vitale que Dieu donne à ce talent, sans doute le plus beau de tous ceux dont il combla l’humanité, et d’établir clairement que la Bible n’est pas sans avis en ce qui concerne la musique. A présent, retournons aux origines.
Le langage des événements particuliers
Nous savons que même avant la création, la musique était le moyen utilisé dans le ciel pour louer Dieu. Nous savons qu’avant sa chute, Lucifer était le directeur des chorales angéliques. Ensuite, si l’on s’intéresse à l’histoire de la création, on apprend que les anges chantèrent ensemble lorsque Dieu eut achevé son œuvre créatrice.
La musique fut le langage utilisé à la Mer Rouge, pour exprimer la joie de la victoire sur les égyptiens.
La musique fut le langage choisi par David pour communiquer ses nombreux états d’âme. Il exprima sa joie, son adoration, et parfois ses doutes et ses craintes au travers de la poésie et de la musique.
Elle fut le langage que les enfants utilisèrent pour chanter les alléluias joyeux lors de l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem, sur le dos d’un ânon.
Nous nous réjouissons en pensant à ce moment, dont il est question dans Esaïe 35 : 10 et dans d’autres passages des Ecritures, où il nous est dit que la musique sera le langage de louange utilisé par les rachetés lorsqu’ils seront enfin parvenus à Sion.
Dans Sophonie 3 : 17, nous lisons que même Dieu se réjouira avec des chants (KJV), lorsque les rachetés atteindront le Pays Promis.
Il est clair que le langage de la musique est utilisé pour marquer ou commémorer la plupart des principaux événements mentionnés dans la Bible. Dieu lui-même chante, et, créés à son image, nous avons hérité ce don particulier directement de lui. Par conséquent, ne devrions-nous pas l’utiliser pour son honneur à lui, et pour sa gloire ? En effet, d’après ce que nous enseignent les Ecritures, la musique était originellement un langage consacré à la religion et au culte. Même les ethnomusicologues séculiers, qui étudient la musique dans les religions de l’histoire du monde, reconnaissent les liens spirituels profonds que l’humanité a tissés, durant des millénaires, au travers de la musique.
Soeur White est en harmonie avec cette façon de voir, lorsqu’elle écrit qu’originellement, « La musique fut créée dans un but sacré... … Quel contraste entre la tradition ancienne et l’emploi auquel la musique est trop souvent consacrée. » (Patriarches et prophètes, p. 594)
La façon dont Dieu mit la musique en valeur peut encore être soulignée par le fait qu’il choisit d’inclure le cantique des Hébreux (les Psaumes) dans la Bible. Dans les Psaumes et de nombreux autres livres de la Bible (Le Cantique des Cantiques, les écrits des prophètes, etc.), nous voyons que Dieu affirme clairement l’aspect esthétique de notre nature humaine. Il valide l’expression artistique par la poésie et le chant. La Bible nous montre également qu’il est glorifié par la discipline et le raffinement de ces dons.
Les Ecritures nous rapportent même comment la musique peut influencer le mental d’un individu. Dans le texte, un certain David nous est présenté, jouant de la harpe pour calmer le roi Saül affolé, ce qui nous montre comment la musique était utilisée dans ce sens. Les musicologues séculiers considèrent ce récit comme l’un des premiers incidents enregistrés par l’histoire où la musique fut utilisée de cette façon.
Ainsi nous voyons que, au moins dans les domaines de la valeur de la musique et de ses effets sur l’organisme humain, la Bible n’est pas silencieuse. Elle établit clairement que la musique, en tant qu’expression artistique supérieure, joue un rôle important non seulement dans l’existence humaine, mais dans la création entière de Dieu.
Pourtant, la Bible va encore plus loin. Elle établit clairement des principes d’adoration que chacun de nous doit étudier dans une certaine mesure. Commençons par retourner au temps de Moïse.
Israël et le culte à Dieu
Lorsque Dieu donna les instructions au sujet du sanctuaire et de sa construction, il dit aux israélites que cet édifice était une copie miniature du sanctuaire céleste. Il fut également clair concernant la façon dont les choses devaient être dirigées dans cette réplique terrestre et comment son peuple devait, ou ne devait pas, lui rendre un culte. Il établit clairement qu’il devait y avoir une distinction entre la façon dont les païens adoraient leurs dieux et celle employée par les israélites pour l’adorer lui.
Ouvrez vos Bibles, et lisez le chapitre 12 de Deutéronome en entier, en vous concentrant spécialement sur les versets 4, 30 et 31. Moïse instruit le peuple concernant son entrée dans le pays promis, relatant clairement les instructions de Dieu : ils ne devaient pas imiter les nations païennes dans leur adoration, ni essayer de vivre leurs cultes de la même façon. « Garde-toi de rechercher leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. » (v.30b et 31a)
Tout comme l’histoire biblique le spécifie, les israélites ne suivirent pas les instructions de Dieu. Encore et encore, ils imitèrent l’exemple des nations idolâtres qui les environnaient, et c’est pour cette raison même que Dieu les reprit aussi sévèrement dans Amos 5 : 21-23. (Notre texte de départ) Il y avait une bonne façon, et il y avait une mauvaise façon d’adorer. La question du culte n’était pas placée entre les mains de l’individu et de ses préférences personnelles. Il est essentiel que nous établissions ce principe vital dès le début. De nombreux textes bibliques nous prouvent amplement que les israélites s’attirèrent bien des ennuis causés par l’introduction d’aspects païens dans le culte du Dieu Tout-Puissant. Il est certain que Dieu est concerné par la façon dont nous lui rendons un culte.
La musique et l’adoration dans le temple.
Les chrétiens peuvent apprendre de l’aspect sacré dont le sanctuaire terrestre était entouré, comment ils devraient considérer le lieu où Dieu rencontre son peuple. La révérence que les gens manifestaient jadis pour le sanctuaire, où ils rencontraient Dieu par le service sacré, s’est largement perdue. Malgré tout, Dieu donna lui-même les ordres pour son service, l’exaltant loin au-dessus de tout ce qui est d’ordre temporel. (EW, Child Guidance, p.540)
Lorsqu’on lit les livres des Chroniques, on s’étonne de découvrir la façon dont Dieu prit le contrôle absolu de chaque détail de l’activité du sanctuaire. Nous ferions bien de lire ces passages – généralement négligés à cause des généalogies et des listes interminables – parce qu’on y trouve des principes valables que seule leur étude peut nous apporter, de même que des principes spécifiques à la musique et au culte.
1 Chroniques 23 : 2-5 nous parle de l’organisation des Lévites (la tribu sacerdotale). Au verset 5, nous lisons que 4000 Lévites furent choisis pour être musiciens dans la maison de Dieu.
A première vue, il peut sembler plutôt ordinaire de déléguer des musiciens pour le culte. Cela se pratique encore aujourd’hui, une nécessité parmi d’autres pour pourvoir à la musique lors du service de culte. Mais ici, dans ce regroupement de 4000 musiciens, nous ne voyons pas de course aux intérêts commerciaux, et je ne me réfère pas à leur nombre imposant, mais plus spécifiquement à leur origine.
Les 4000 musiciens choisis étaient tous de la tribu de Lévi. Une tribu particulière de prêtres, choisie pour servir dans le temple, spécialement proche de Dieu. Ceci a plus de sens qu’il n’en paraît à première vue. Et l’implication pour l’Israël moderne de Dieu est profonde. Durant ces dernières heures de l’histoire du monde, Dieu a confié une importante mission à son « sacerdoce royal », son « peuple particulier ». Peuple qui devrait s’efforcer de ne pas être souillé par le mal du monde environnant.
Voyez-vous, si Dieu a choisi la tribu de Lévi, elle signifiait plus pour lui que des prêtres particuliers à son service pour les tâches générales du temple ou des musiciens divinement désignés. Il souhaitait que les dirigeants du culte offert à son honneur aient une communion spirituelle profonde avec lui. C’est ici que vous et moi entrons en jeu aujourd’hui. Si notre culte, en tant qu’ Israël moderne de Dieu, ne lui est pas rendu dans son Esprit, et avec intelligence, il est une pure forme, morte et vide, peu importe à quel point il semble actif et spirituel vu de l’extérieur. On peut très bien présenter tous les signes de dévotion extérieure, et même des statistiques avantageuses, tout en étant intérieurement aussi morts que des corps en décomposition.
C’est aussi le Seigneur qui spécifia les types d’instruments de musique appropriés pour les Lévites dans le Sanctuaire. (1 Chroniques 25 : 1) Vous remarquerez que trois instruments spécifiques sont ici nommés : la harpe, le luth et la cymbale. Ce choix d’instruments n’est pas aléatoire et, bien sûr, ce ne furent pas les seuls instruments employés, mais ce furent les trois instruments principaux à la base de la musique quotidienne du sanctuaire. Cependant, il est remarquable que Dieu lui-même mentionna le genre d’instruments qui devaient être utilisés. Il n’a pas dit : « Rassemblez-moi quelques amateurs, voyez quels instruments ils jouent, lancez un groupe, et faite de la musique. » Dieu se souciait à tel point de la musique qu’il se prit le temps de spécifier ce qui devait être utilisé et de quelle manière le culte devait être conduit.
Lisons 1 Chroniques 25 : 6. Ici les trois mêmes instruments sont à nouveau spécifiés, avec l’instruction supplémentaire que les musiciens devaient être instruits par leurs pères (des hommes d’expérience sur le plan musical et surtout spirituel). Dans deux Chroniques, à l’époque d’Ezéchiel, il fut clairement établi qui était à l’origine des instructions quant au choix des instruments et des Lévites. Notez aussi la mention importante des trois instruments principaux :
Il fit placer les Lévites dans la maison de l’Eternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l’ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan le prophète ; car c’était un ordre de l’Eternel transmis par ses prophètes. (2 Chroniques 29 : 25)
Les instruments à vent (tels que les trompettes, les cors, etc.) étaient également utilisés, dans un but précis, lors des jours de fêtes des célébrations spéciales, et pour appeler le peuple à l’adoration ; mais la harpe, le luth et la cymbale étaient les instruments de base du sanctuaire.
Nous devrions parler quelques instants d’un autre instrument qui fut utilisé dans l’expérience des Israélites. Un instrument dont nous avons discuté en détail dans notre étude sur le culte rituel païen des Vaudous, mais qu’il nous faut à présent approcher d’un point de vue légèrement différent. Cet instrument, comme vous l’avez déjà deviné, est le ‘tambour’. En règle générale, il n’est pas nommé ainsi dans les récits bibliques – les Ecritures se réfèrent au tambourin – mais, si l’on est strict, il s’agit malgré tout d’un tambour tenu à la main. Il ressemblerait plutôt à un petit tambour (peut-être à mi-chemin entre le bongo et le tambourin), que l’on pouvait frapper tout en le tenant à la main.
Il en est parfois question dans les Ecritures, toutefois bien moins souvent que beaucoup ne le réalisent, et dans quasiment chaque récit il fut employé dans un environnement plus séculier, en dehors du sanctuaire. Certaines références spécifiques auxquelles je ferai allusion concernent la traversée de la Mer Rouge (Exode 14 et 15), les récits des Psaumes et le récit de la victoire de David et de Saül dans la bataille, où les femmes chantaient des louanges et jouaient du tambourin (1 Samuel 18 : 5-8). Examinons certains passages dans les Psaumes.
Les Psaumes
Lorsque nous choisissons des chants ou des hymnes pour différentes occasions, choisissons-nous, par exemple, des hymnes de Noël pour la sainte scène, ou des chants d’enterrement pour une cérémonie de mariage ? Lorsque les israélites chantaient dans leur recueil de cantiques – les Psaumes – ne pensez-vous pas qu’ils utilisaient des chants appropriés aux différents types d’événements ? En fait, une simple lecture des Psaumes nous fournirait une variété de références faites à différentes atmosphères. Certains nous parlent de chanter au Seigneur avec solennité, d’autres se réfèrent à des célébrations joyeuses, et d’autres encore suggèrent l’admiration et la sainteté. Les juifs auraient-ils chanté des cantiques et des Psaumes de célébrations joyeuses lors de funérailles ? Une simple étude de leurs coutumes révélerait que non. Alors, qu’est-ce que j’essaie de vous dire ? Je suggère qu’il nous faut être extrêmement prudent lorsqu’on prend des textes de la Bible, surtout dans un « recueil de cantiques » tel que les Psaumes, pour tenter de les utiliser hors du contexte de leur objectif premier.
Le tambourin est mentionné quatre fois dans l’ensemble des Psaumes. Sur les quatre, il y en a deux dans les Psaumes 149 et 150, et les autres sont dans le Psaume 81, se référant à la traversée de la Mer Rouge pendant l’Exode, et dans le Psaume 68, qui se réfère clairement à une bataille. Penchons-nous sur les Psaumes 149 et 150, pour voir ce qui nous est réellement suggéré.
En lisant les versets 1 et 2 du Psaume 149, on comprend immédiatement qu’il s’agit d’un Psaume de célébration, qui se sert d’expressions telles que louer, joie et se réjouir. Il est clair que ce n’est pas un chant d’enterrement. Au verset 3, il est question « des danses » (l’annotation suggère que certains textes originaux parlaient « du chalumeau », et du « tambourin »). Mais que célèbrent-ils exactement dans ce Psaume là ? Bien, lisez les versets 6-9, qui parlent de « glaives à deux tranchants dans leurs mains », « exercer la vengeance…châtier les peuples », « lier leurs rois avec des chaînes », etc. S’agit-il de la célébration de la dernière récolte de blé, ou de la naissance d’une princesse ? De façon claire et nette, le langage de ce psaume suggère la conquête et la bataille. Sans aucun doute, nous avons affaire à un chant de guerre. Ajoutez-y le Psaume 150, qui fait partie du même chant – il n’y avait pas de division par verset ni par chapitre dans les manuscrits anciens, et dans ce cas, pas non plus de titre introductif – et vous avez la deuxième mention de l’emploi du tambour.
Le Psaume 150 pourrait poser problème à certaines personnes, car il est question, au verset 1, de louer Dieu « dans son sanctuaire ». Cela leur donnerait l’impression que ce type de célébration, avec des tambours et des danses, serait approprié pour le culte du sanctuaire, ou église. A nouveau, veillons à la manière dont nous lisons.
Verset 1 : « …Louez Dieu dans son sanctuaire : Louez-le dans l’étendue où éclate sa puissance ! »
Bien sûr, Dieu est dans son sanctuaire céleste. Ainsi, qu’il s’agisse des Israélites à l’époque ou de nous aujourd’hui qui le louions, voici le lieu où il se trouve : dans l’étendue où éclate sa puissance. Si nous acceptons que la première partie mentionnant le sanctuaire voulait dire que les Israélites adoraient Dieu dans le sanctuaire terrestre, nous devrions aussi croire qu’ils pouvaient se transporter dans le firmament où éclate sa gloire (deuxième partie du verset), qui ne peut qu’être le ciel, et y être physiquement présents. En effet, la notion est absolument absurde. En réalité, la deuxième partie du verset ne fait que confirmer que Dieu est dans SON sanctuaire, qui est l’étendue où éclate SA puissance. En fait, on ne fait pas la moindre allusion au lieu où se trouve le peuple. Toutefois, l’évidence biblique suggère que l’emploi du tambourin est toujours mentionné dans un cadre séculier et plus spécifiquement celui d’une bataille ou d’une victoire.
La traversée de la Mer Rouge
Le contexte d’Exode 14 et 15 est celui d’une victoire dans les combats. Le cadre est une vaste étendue de terrain (une plage), et la célébration est la réponse directe à un événement concret qui vient juste d’avoir lieu, alors que Dieu vient de détruire l’ennemi aux yeux de son peuple. La louange et l’honneur vont à Dieu dans une célébration joyeuse, car c’est lui qui a gagné la bataille. La réaction naturelle et spontanée du peuple est de louer Dieu, en utilisant la danse (ce qui pourrait très bien consister à sauter de joie), et en jouant du tambourin.
Lisez simplement le langage de louange et d’admiration utilisé au chapitre 15. Considérez aussi pourquoi le Seigneur avait demandé à Moïse de conduire le peuple dans un désert, plutôt que de le conduire directement en Terre Promise. Ensuite, lisez le récit des pérégrinations des israélites, et de leurs murmures alors qu’ils retombaient continuellement dans leurs anciennes coutumes païennes, s’agrippant à leurs voies idolâtres qui firent tant partie de leur vie en Egypte. Il semble évident que ces gens n’avaient pas tous vécu une vie de service dévouée au Dieu Tout-Puissant Jéhovah. Il s’agissait là d’un groupe d’esclaves imprégnés de paganisme, qui furent emmenés hors du pays d’Egypte pour y être enseignés et purifiés en vue d’entrer dans le pays promis. Ils étaient certes une nation choisie, mais en tant que collectivité, ils ne représentaient pas encore une nation convertie. Pour y arriver, il faudra quarante années de dures leçons, que bon nombre n’allait jamais assimiler.
C’est dans cet arrière-plan historique que l’on devrait considérer les événements qui eurent lieu sur les rives de la Mer Rouge, il y a des milliers d’années. J’insiste sur le mot ‘milliers’, car il s’agit là d’une autre facette importante aisément négligée. Cela prit place il y a si longtemps que personne ne peut vraiment dire comment les israélites dansèrent et chantèrent réellement en ce jour. Alors, que nous reste-t-il de concrètement exploitable ? Ce qui est clair, c’est que païens ou non, ils étaient des humains et eurent une réaction humaine normale face à des événements d’une nature aussi étonnante.
L’un des plus grands miracles de sauvetage dans l’histoire de ce monde venait juste d’avoir lieu. Il y eut une réaction d’étonnement et d’euphorie incontrôlée. Les gens dansaient (ou peut-être, sautaient de joie), en réaction directe à ce qui venait juste de se produire devant leurs yeux de mortels. Rien ne pouvait retenir leurs expressions de louanges et de joie, qu’ils manifestèrent du mieux qu’ils pouvaient. Sans aucun doute, cela plût à Dieu et fut agréé de sa part, alors que des femmes, tambourins à la main, dansaient et sautaient de joie pour louer son nom.
Qui sait exactement comment tout cela prit place et si les danses avaient été organisées à l’avance ? Il se peut qu’un groupe de femmes reconnaissantes à Dieu, sautaient d’une joie spontanée. Mais à la lumière des considérations historiques et ethnologiques qui s’y rattachent, on peut difficilement utiliser ce type d’événement pour justifier quoi que ce soit.
La victoire de David et Saül
Nous lisons à ce sujet dans 1 Samuel 18 : 5-8. Il n’est même pas nécessaire de passer du temps à analyser ces textes. Il est clair qu’une victoire est ici célébrée suite à un combat. C’est une évidence scripturaire de plus qui nous parle des tambourins utilisés dans ce type de situation.
L’évidence biblique suggère-t-elle que le tambour est un instrument mauvais ? Non, il va de soi que le tambour était utilisé par les israélites sans aucune culpabilité. La Bible nous apprend-elle que le tambour était utilisé dans le culte du sanctuaire ou dans une situation sacrée quelconque ? Non, le récit biblique semble suggérer que le tambour ne faisait pas partie de l’expérience du culte chez les hébreux. Nul doute, lorsqu’ils suivirent les coutumes des nations païennes environnantes, adorant leur Dieu comme les païens leurs idoles, ils adoptèrent probablement aussi leur style de musique pour le culte, ainsi que leurs instruments. (L’évidence de Amos 5 : 21-23 l’appuie).
Il est un fait intéressant supplémentaire – encore pratiqué de nos jours – pouvant avoir un impact sur notre conception du culte de la nation hébraïque de l’époque. Jusqu’à ce jour, les peuples du Moyen-Orient utilisent le tambour dans des cadres séculiers – par exemple pour célébrer une victoire militaire – mais jamais pour l’adoration.
Gardons toutefois à l’esprit que nous ne pouvons utiliser ces références ou les tendances actuelles du Moyen-Orient, sans rencontrer de sérieux problèmes d’interprétation. Ni l’emploi, ni même le « non emploi » des tambours ou d’autres formes de cultes de style « célébration » ne peuvent être justifiés ainsi. Nous examinerons un peu plus loin d’autres perspectives, plus profondes et fondées sur des principes, qui nous aiderons à mieux éclaircir ce sujet.
David et l’arche de l’alliance
Dans le livre de 1 Chroniques 13 (ou 2 Samuel 6), nous lisons au sujet de la première tentative de David pour apporter l’arche de l’alliance à Jérusalem. David mit tout en œuvre pour en faire une occasion vraiment particulière.
Un superbe « char neuf » (verset 7) est construit pour transporter l’arche. David et le peuple vont de l’avant dans une joyeuse procession, louant Dieu avec des « des chants, des harpes, des luths, des tambourins, des cymbales et des trompettes ». (Verset 8) Il semblerait que David, par ses motivations et ses actions, cherche à faire de ce moment un événement mémorable. Son amour profond pour Dieu et son désir constant de l’honorer ressortent de l’ensemble des écrits de David. Mais quelque chose semble très mal se passer dans l’histoire telle qu’elle est relatée dans les versets 9 et 10. Alors que les bœufs font pencher l’arche, Uzza tente de la retenir, puis il est frappé de mort. Tout se termine de façon accablante et David, mécontent et perplexe, laisse l’arche dans la maison d’Obed-Edom pour trois mois. (Versets 11 et 14)
Pour la plupart de ceux qui lisent cette histoire, la chose qui “ruina la journée”, fut l’acte de désobéissance d’Uzza, qui toucha l’arche. Mais était-ce là vraiment tout le problème, ou y avait-il une autre raison pour laquelle Dieu provoqua une ‘brèche’ si importante ?
Malgré les bonnes intentions de David et ses motivations louables, quasiment toute l’affaire était un acte de désobéissance aux instructions claires de Dieu. Premièrement, l’Arche n’aurait jamais dû être mise sur un char tiré par des bœufs. Dieu avait précisé qu’elle devait toujours être transportée par quatre Lévites se déplaçant à pieds. Il semblerait que vu la sainteté de l’arche et sa proximité avec le peuple durant cet événement extérieur, le choix même des instruments n’était pas vraiment satisfaisant. Cela deviendra évident, alors que nous ouvrirons nos Bibles à 1 Chroniques 15, concernant la deuxième tentative de David pour transférer l’arche à Jérusalem. Notez attentivement comment il présente la chose aux « chefs de famille des Lévites ». (Verset 12)
Tout d’abord, dans ce même verset, il leur demande de se sanctifier, afin d’être prêt à amener l’arche à Jérusalem. Ensuite, au verset 13, il leur dit très clairement pourquoi Dieu était si mécontent au sujet de leur première tentative de transporter l’arche au lieu qu’il lui avait préparé.
Parce que vous n’y étiez pas la première fois, l’Eternel, notre Dieu, nous a frappé ; car nous ne l’avons pas cherché selon la loi. (1 Chronique 15 : 13)
Malgré la sincérité de David, et ses bonnes intentions, Dieu rejeta les efforts des israélites, car ils ne l’ont pas cherché ‘selon la loi’. Plus loin, au verset 16, les Ecritures mentionnent les instruments utilisés lors de la deuxième cérémonie, celle qui fut couronnée de succès : «Des luths, des harpes et des cymbales », soit les trois instruments principaux utilisés par les Lévites. Nous lisons plus loin dans ce compte rendu qu’ils utilisèrent aussi des cors et des instruments à vent tel que la trompette. Mais cette fois-ci, il n’est pas question des tambours, utilisés lors de la première tentative, vouée à l’échec. Il est également question de David, dansant devant l’arche de l’alliance. Considérez ces déclarations intéressantes provenant de la plume inspirée à ce sujet :
Une fois de plus, le long cortège se mit en route alors que le son de la harpe, du cor, de la trompette et de la cymbale s’élevait vers le ciel, mêlé de nombreuses voix mélodieuses. Et David dansa devant le Seigneur, marquant le rythme du chant de son pas joyeux.
David, dansant d’une joie révérencieuse devant Dieu, a été cité par les amateurs de plaisir pour justifier la danse moderne populaire, mais un tel argument n’est pas fondé. De nos jours, on associe la danse avec la folie et les divertissements de minuit. La santé et la moralité sont sacrifiées au plaisir… La musique et la danse, mêlées de joyeuses louanges, n’avaient pas la moindre ressemblance avec la dissipation de la danse moderne. D’une part, on était conduit à Dieu et son saint nom était exalté, d’une autre part, une tromperie de Satan poussait les hommes à l’oublier et à le déshonorer. (Patriarches et prophètes, p.707 ; E.G.White, Italiques ajoutés)
Les deux choses à relever de ce passage sont les suivantes : d’une part, la danse de David avait la forme d’une ‘joie révérencieuse’, d’autre part, elle en avait aussi les caractéristiques. En d’autres termes, David était parfaitement conscient de la présence du Dieu Tout-Puissant. Bien qu’il y avait une grande joie, elle était tempérée par le respect et l’humilité en présence du Roi des rois. On ne pouvait y discerner la moindre ressemblance au genre de danse que l’on peut trouver de nos jours sur nos scènes, dans nos clubs et nos fêtes. Pourquoi ? Parce qu’on n’accordait aucune place au moi, à l’orgueil personnel ou à l’ostentation dans ce genre de louange révérencieuse. Toute l’attention était concentrée sur Dieu et sur ce qu’il avait fait pour son peuple. Est-ce mal, dans ce cas, de louer Dieu par la danse ?
La musique et la danse ne sont pas une mauvaise façon en soi d’exprimer la joie. Que le cœur soit réellement pur et centré sur Dieu, et tout ce qui sortira d’une âme débordante d’admiration et d’adoration, sera également d’un caractère pur et innocent. Si vous êtes remplis du Saint-Esprit, et conduits par lui (c’est-à-dire que vous testez les esprits auxquels vous accordez votre confiance, en considérant le moment et le lieu), le Christ vous amènera à lui répondre de la meilleure façon.
Cela voudrait-il dire qu’il est temps d’ouvrir nos églises à des services de danses et de louanges? Si telle est notre conclusion, c’est que nous n’avons pas encore saisi le message. Ce n’est pas de la danse, ni de la musique forte que Dieu demande et dont l’Eglise a besoin. En fait, l’exemple des Ecritures et les enseignements de l’Esprit de Prophétie semblent suggérer que ces choses ne sont pas appropriées pour adorer un Dieu saint.
Ce dont l’Eglise a le plus besoin, c’est de la puissance du Saint-Esprit si rare de nos jours, plus que de toute autre expression extérieure de culte. Ce que Dieu souhaite voir, ce sont des cœurs humbles et convertis, désireux d’être conduits par son Esprit divin. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Vous ne pouvez introduire le Saint-Esprit dans votre vie et votre adoration par de la danse et des manifestations extérieures. C’est ainsi que les païens invoquent la présence des démons. C’est de manière appropriée que la tromperie de cette méthode fut démasquée sur le Mont Carmel, lorsque les prêtres de Baal dansaient et célébraient, espérant que cela provoquerait la satisfaction de leurs dieux. Mais il en résulta de la frustration et un échec. Ensuite, en contraste frappant, Elie se prosterna calmement et humblement pour prier le Dieu Tout-puissant, et il fut exaucé par une manifestation de puissance. La révérence, la prière, la confession, la repentance, la conversion et l’unité dans l’amour constituent les actes et les attitudes ouvrant la voie au Saint-Esprit et lui permettant de se manifester puissamment.
Vous trouverez ci-dessous les autres versets de l’Ancien Testament qui se réfèrent au tambourin. Remarquez bien que chacun de ces événements se réfère à la bataille :
1. La fille de Jephté, sortant à sa rencontre avec des tambourins et des danses, après la défaite d’Ammon. Juges 11 : 34.
2. La bataille du Seigneur, contre les Assyriens – tambourins, harpes …batailles. Esaïe 30 : 32.
La Bible nous dit clairement que l’emploi du tambourin, des gesticulations physiques, et de célébrations bruyantes étaient réservées aux situations séculières, plus spécifiquement à la bataille.
Arguments historiques
Dans les années 1700, il y eut une vive réaction concernant le choix musical dans les compositions religieuses de Isaac Watts. Certains dirigeants spirituels de l’époque trouvaient que les genres musicaux populaires qu’il introduisit n’étaient pas du tout conformes avec les standards de l’Eglise et son style musical établi. On s’appuie aujourd’hui sur cette expérience pour prouver que l’on ne peut pas se fier aux dogmes musicaux de l’Eglise lorsqu’il s’agit de choisir une musique appropriée au culte. Après tout, on chante encore toujours les cantiques de Isaac Watts de nos jours, et ils nous paraissent conservateurs à l’extrême.
Un autre argument régulièrement avancé concerne les paroles du chant de Martin Luther « C’est un rempart que notre Dieu », qui furent associées à la mélodie d’un chant populaire de cabaret de l’époque. Comment réagir face à une telle évidence ? Je crois que cette affaire est bien plus simple qu’elle n’en a l’air.
Chercher à justifier ses actions par les événements qui eurent lieu dans l’histoire de l’Eglise d’autrefois revient à se suicider spirituellement. La lumière dont nous disposons aujourd’hui au sujet de la musique (tant spirituelle que scientifique), devrait plutôt nous conduire à réagir en conséquence, au lieu de nous tourner vers le passé pour chercher à justifier les désirs de la chair, ici et maintenant.
Le fait suivant est encore plus lourd de sens : Au 16ème et au 17ème siècle, la musique séculière et la musique sacrée n’étaient pas vraiment différentes – c’est pourquoi Martin Luther put aisément utiliser une ‘chanson de la rue’. L’air était bien connu, et son style était tel qu’il pouvait aisément être utilisé à l’église. Alors que les hymnes chrétiens se développaient, il n’y avait pas de différence réelle entre les styles de musiques séculières et ceux de la musique sacrée. Presque toutes les musiques de cette époque avaient des caractéristiques semblables. De nombreux hymnes sacrés ont des racines séculières. Luther, Palestrina et bien d’autres prirent les mélodies de chants folks courants, puis les raffinèrent à des fins sacrées. La situation actuelle est tellement différente qu’il serait honteusement stupide d’utiliser ces références historiques pour justifier les pratiques actuelles. J.S. Bach utilisa également des mélodies séculières – ses musiques sacrées et séculières avaient le même style, et il signait chaque composition à ‘l’honneur et à la gloire de Dieu’.
De toute façon, ce ne sont pas les agissements de Watts ou d’autres compositeurs qui nous donneront des raisons parfaitement valables. L’essentiel se trouve dans le genre d’atmosphère que la musique crée au moment présent. Est-ce de la musique qui favorise l’adoration d’un Dieu saint, en présence duquel les anges mêmes voilent leurs faces, ou l’atmosphère créée serait-elle plus appropriée à la disco, au club rave ou au concert rock ? Ces questions transcendent la manière pathétique de se cramponner aux faits de l’histoire. Elles vont droit au cœur même du christianisme et de ce qu’il représente pour nous, en tant que temple du Saint-Esprit.
Il y a cent cinquante ans, les docteurs prescrivaient des cigarettes pour traiter certains problèmes pulmonaires. Une petite femme, méprisée et rejetée du plus grand nombre, même jusqu’à ce jour, mit en garde contre le danger des cigarettes et un point de vue aussi suicidaire. De nombreuses années après, la science et la médecine confirmèrent son conseil spirituellement éclairé, et déclarèrent que la cigarette était le premier danger des sociétés occidentales.
Si votre corps est le temple de Dieu, et que l’on vous avertit de ne pas le souiller, comment réagiriez-vous face au tabac et toute autre influence potentiellement néfaste ? La réponse est évidente. Essayer de justifier votre habitude en citant la folle sagesse des docteurs du 19ème siècle ne ferait que mettre en lumière votre propre manque de discernement face aux lois physiques, mentales et spirituelles de la vie chrétienne.
Aujourd’hui, des évidences frappantes nous prouvent que certains styles de musiques affectent l’organisme humain de manières très précises, bien souvent si destructrices sur le plan mental, physique et spirituel, que ce serait un aveuglement pur et gratuit de persister à citer des faits historiques pour se justifier.
Bien sûr, tout cela vous laisse peut-être sur votre faim quant à l’emploi des tambours et d’autres instruments de musique dans le contexte de l’adoration, de la louange et du service de culte. C’est peut-être le meilleur moment de se pencher sur certains principes bibliques plus profonds.
Tambours et autres instruments
Il faut noter que dans les cérémonies du culte païen, l’un des instruments les plus utilisés était le tambour. Comme nous l’avons découvert précédemment dans le chapitre parlant du vaudou, l’art d’utiliser le tambour pour créer une atmosphère capable de faciliter la communication avec les esprits était un rite païen antique pratiqué par toutes les nations idolâtres qui entouraient les israélites. Nous avons également vu que le tambour était en effet, et il l’est toujours, un symbole (ou icône) des dieux du culte païen.
Ces instruments (objets fabriqués par l’homme) ne sont pas mauvais pour autant. Ce qui compte, c’est la connotation spirituelle qui s’y rattache dans l’esprit des gens. Même pour la guitare électrique et les tambours ? Bien sûr, la guitare électrique et le tambour en font partie. J’attends encore toujours de voir un morceau de bois avec six cordes, posé sur le support à guitare, commettre une mauvaise action : même avec un modulateur intégré ! J’attends également de voir une batterie cambrioler un supermarché ou harceler une petite femme âgée. Il n’est aucun instrument qui puisse commettre de péché. En théorie, tout instrument peut être utilisé pour adorer Dieu. Mais avant de vous précipiter vers le comité d’église, et de mettre ces citations sous leurs nez en criant « JE VOUS L’AVAIS DIT ! », vous feriez peut-être mieux d’attendre un peu pour connaître la suite de l’histoire.
Bien qu’il soit clair qu’aucun instrument n’est pécheur, on devrait se souvenir que ce n’est pas l’instrument qui joue sa musique. Il faut l’action d’hommes pécheurs et déchus pour en faire sortir des sons. On a maintenant affaire à toute autre chose, car les hommes sont capable de produire des sons plutôt terrifiants avec certains instruments de musique. Je ne me réfère pas seulement à quelqu’un qui joue si mal du violon qu’on croirait entendre un chat étranglé. Prenez par exemple la guitare.
La guitare est un instrument ancien avec lequel on a créé des genres de musique et des sons nombreux et variés. Les doux accords d’une guitare classique peuvent être reposants et agréables à l’oreille. En contre partie, une guitare sur laquelle on se défoule avec persistance est à même de vous faire dresser les cheveux sur la tête. Dans son sens le plus juste, la musique est l’art d’exprimer ses émotions, positives ou sombres, à travers la mélodie, l’harmonie et le rythme. Bien qu’il n’y ait que douze notes disponibles dans la musique, groupées en différentes octaves, je m’étonne toujours de la variété d’expressions et de sons, musicaux ou non, joués à plusieurs ou en solo, qu’on peut produire grâce à ces notes.
Tous les instruments émettent des sons qui leur sont propres, pouvant varier de différentes façons (certains instruments sont plus flexibles que d’autres). Je peux démontrer, et je l’ai souvent fait, comment la guitare électrique peut être aussi agréable et suave qu’une guitare classique ou un violon, pour ensuite résonner comme de la musique de démons. On peut faire la même chose avec un orgue, une trompette ou un autre instrument au choix. Bien sûr, certains sont plus limités que d’autres, mais ils ont tous une marge d’expérimentation.
Ceux qui affirment qu’un orgue est acceptable dans une église, mais refusent la guitare parce qu’elle fait partie de la musique pop, devraient regarder d’un peu plus près ce qu’utilise l’industrie pour faire sa musique. Bon nombre de groupes rock les plus lourds des années 70 utilisaient l’orgue comme principal instrument afin de créer leurs sons uniques. Les pianos eurent leur place dans le rock ‘n’ roll depuis ses débuts, et c’est encore le cas aujourd’hui. La variété d’instruments utilisés par les groupes de rock s’étend du violon à la harpe et est vraiment très étendue. L’argument antique opposant les violons et les harpes aux guitares et aux tambours ne tient tout simplement pas la route, et ne l’a jamais fait. Mais avant de vouloir installer un ensemble rock, avec la batterie et tout le reste dans la maison de Dieu, considérons certains principes et certaines instructions qui nous aideront à voir ce sujet dans la bonne perspective.
Pourquoi voulons-nous des batteries et des guitares électriques dans l’Eglise ? Est-ce parce que nous voulons ajouter du volume et du rythme à nos services de culte ? Est-ce parce que nous croyons avoir besoin de plus d’excitation et d’énergie, espérant atteindre de nouveaux sommets spirituels en faisant entrer ‘le groupe’ ? Peut-être que nous pensons avoir besoin d’un groupe dans l’Eglise pour nous aider à ressentir l’action du Saint-Esprit. Mais considérons-nous ce que Dieu demande ? Dieu n’a pas besoin de tambours, de guitares, ou bien d’orgues et de pianos pour se manifester. Le Saint-Esprit ne dépend pas des instruments et de beaucoup d’excitation pour accomplir son œuvre sacrée. Et bien qu’il n’existe aucun instrument qui soit foncièrement mauvais, ce n’est tout de même pas l’instrument ou la musique qui conduira nos cultes dans une direction spirituelle divinement approuvée. Le fait de leur donner une place appropriée est certainement profitable, mais lorsque l’on demande l’emploi ou le non emploi de certains instruments ou de certaines musiques, sans se soucier de ce que ressentent les autres, il nous faut commencer à remettre sérieusement nos motivations en question. Il se peut que nous permettions au moi d’influencer nos objectifs, et cette ligne de conduite n’est certainement pas en accord avec l’œuvre du Saint-Esprit.
Par exemple, il m’arrive encore d’entrer dans une église et de me sentir désespéré et blessé parce qu’il n’y a pas de batterie sur l’estrade ! Mais je connais beaucoup de personnes, et je ne parle pas que des gens âgés, qui seraient complètement dévastées si elles étaient accueillies par un kit de batterie complet, un sabbat matin ! Il se peut que la question aille dans les deux sens. On pourrait dire que certaines de ces personnes ne devraient pas être aussi étroites d’esprit. Après tout, la batterie ne peut pas jouer du rock toute seule. Il se peut que ce soit vrai, mais qu’en est-il de ma relation d’amour avec mes frères et sœurs ? Si ma compréhension des choses m’accorde plus de liberté et de savoir, comment dois-je les mettre en oeuvre dans ma relation avec les frères et sœurs, que l’on appelle les plus faibles de l’Eglise ? Après tout, qui est le plus facilement affecté ? Sont-ce ceux qui ne voient pas de batterie lorsqu’ils entrent dans une église, ou bien ceux qui, s’ils en voient une, y trouvent une pierre d’achoppement vu les connotations négatives que ses instruments leur suggèrent ? Si j’aime mon prochain, quelle devrait être alors ma responsabilité dans un tel cas, malgré la liberté que je ressens de la part de Dieu ? Après tout, l’amour de Dieu et du prochain n’est-il pas au cœur de l’expérience chrétienne ? Tournons-nous à présent vers la Bible et les écrits de Paul pour trouver une réponse claire à cette question explosive.
Dans le livre de 1 Corinthiens au chapitre 8, Paul donne de sérieux conseils à l’Eglise de Corinthe en expansion, au sujet des viandes sacrifiées aux idoles. Voyons le message de ce chapitre pour découvrir comment ce principe peut être appliqué à beaucoup d’autres choses dans nos vies, la musique et l’emploi des instruments inclus.
Paul commence au verset 1 en abordant directement le problème sensible : « Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles ». Immédiatement après, il met en garde contre un emploi déplacé du savoir : « La connaissance enfle, mais la charité édifie. »
Il est clair que Paul se réfère ici à la connaissance de Christ, car après avoir souligné son assertion de départ sur la motivation clef qu’est l’amour de Dieu (verset 3), il continue au verset 4, à parler de la connaissance en se référant au regard chrétien sur les idoles et leurs significations :
« Nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. »
Jusque là, Paul semble presque sous-entendre qu’étant donné l’impuissance d’une idole, j’aurais la liberté de manger les viandes qu’on leur sacrifie sans crainte de pécher. Ce qui m’a donné cette liberté c’est ma compréhension plus profonde des choses spirituelles, et ma connaissance d’un Dieu unique, qui n’est fait ni de bois, ni de pierre. Ainsi, manger cette viande ne souillera pas ma conscience. Le verset 8 semble soutenir cela :
« Ce n’est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu : si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus, si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins. »
C’est le verset précédent, le verset 7, qui commence réellement à éclairer le sujet :
« Mais cette connaissance n’est pas chez tous. Quelques-uns d’après la manière dont ils envisagent encore l’idole, mangent de cette viande comme étant sacrifiée aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. »
Alors, qu’est-ce que cela signifie ? Ce n’est certainement pas mon problème si cette personne ne peut saisir qu’un morceau de bois ou de pierre n’a pas de puissance divine. Si sa conscience est faible, c’est son problème. De toutes manières, il ne devrait pas regarder aux autres pour savoir ce qu’il doit faire. Et d’un point de vue mondain, ce raisonnement serait parfaitement acceptable. Mais que dit Paul, au verset 9, concernant notre liberté en tant que chrétiens ?
« Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne pas une pierre d’achoppement pour les faibles. »
Il semblerait que cette liberté nouvelle soit liée à une attitude de sacrifice, une qualité qui nous pousse à considérer les autres, et particulièrement les faibles, à l’exemple du Christ.
Paul aborde ici l’une des attitudes chrétiennes les plus aisément oubliées. En fait, il va droit au cœur de ce que représentait vraiment le péché originel de Satan, le péché qui donna finalement naissance aux nombreux symptômes nommés péchés. Ce péché est le comportement du moi d’abord.
Cette attitude est l’une des premières à devoir être déracinées du cœur des chrétiens. Vous n’êtes plus tout seul. Vous avez été appelé à être un sacrifice vivant, un témoin et un exemple pour tous ceux qui vous entourent. Lorsque Dieu vous donne le don du Saint-Esprit, il imprime le caractère du Christ dans votre vie, et vous êtes alors en mesure de vivre le christianisme dans son essence même : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. C’est ce genre d’amour qui poussa Jésus à sacrifier la gloire du ciel et à descendre en ce monde afin de mourir pour vous et pour moi. Et c’est ce genre d’amour qui nous poussera à ne rien faire qui puisse un tant soit peu être une pierre d’achoppement pour les autres. Paul poursuit en nous faisant saisir les conséquences et le sérieux de ce péché, racine de tous les autres, puis il clarifie notre responsabilité : Jusqu’où notre souci de ne pas être une occasion de chute doit-il aller ? Poursuivons notre lecture en commençant par le verset 11 :
« Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel le Christ est mort ! En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. »
Le sérieux de ces déclarations ne peut absolument pas être surestimé. Jusqu’à quel point faut-il que je me sacrifie ? (Verset 13) :
« C’est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère. »
S’il vous plaît, soyez patient, alors que je passe une fois de plus le chapitre 8 de 1 Corinthiens en revue, juste pour souligner le message. Au lieu d’utiliser le thème des viandes sacrifiées aux idoles, je remplacerai ces sections en insérant l’un des aspects examinés. Je suis certain que vous m’excuserez de changer quelque peu le texte et sa structure afin d’être bien clair. Choisissons par exemple la batterie. Je vous invite à prendre note de la manière dont le principe ressort, et à tenter de l’appliquer pour d’autres choses.
Pour ce qui concerne l’emploi d’une batterie dans l’Eglise : nous savons que nous avons tous la connaissance. La connaissance enfle, mais la charité édifie. Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut connaître. Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui.
Pour ce qui est donc de la batterie dans l’Eglise, nous savons qu’une batterie n’est rien du tout dans ce monde. (Nous comprenons qu’aucun instrument de musique n’est mal en soi). Mais cette connaissance n’est pas chez tous. Quelques-uns sont encore si habitués à voir l’emploi de la batterie dans un certain contexte, que lorsqu’ils vous voient l’utiliser, ils pensent avoir affaire à un groupe de rock, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. Ce n’est pas la batterie qui nous rapproche de Dieu ; si nous l’utilisons, nous n’avons rien de plus, si nous ne l’utilisons pas, nous n’avons rien de moins.
Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne pas une pierre d’achoppement pour les faibles. Car si quelqu’un te voit, toi qui a de la connaissance, utiliser une batterie dans l’Eglise, ne sera-t-il pas porté à aussi l’utiliser ? (Et ce frère faible pourrait l’utiliser d’une manière tout à fait inappropriée, simplement parce qu’il associe son emploi à la manière dont il a l’habitude de l’appréhender). Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel le Christ est mort ! En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. C’est pourquoi, si le fait de me voir jouer de la batterie scandalise mon frère, je n’en jouerai jamais, afin de ne pas scandaliser mon frère.
Vous pourriez aussi pousser certains frères et soeurs ‘plus faibles’ à suivre votre exemple, et alors que vous utilisez correctement la batterie ou la guitare électrique, ils pourraient sortir et les utiliser de la mauvaise façon. Dans chaque cas, le message est clair. Tenez toujours compte de tous avant d’aller de l’avant et de faire quelque chose qui vous semble juste. J’ai dû apprendre cette leçon à mes dépends, et je l’apprends encore aujourd’hui.
Mettez le moi de côté et permettez à votre amour pour Dieu de prendre le dessus dans chaque situation. Que votre intérêt pour le prochain, fondé dans l’amour, prédomine également. C’est cela l’exercice de l’attribut chrétien du sacrifice, une qualité étrangère à notre tendance humaine. C’est cela l’exercice de la vraie sagesse, non pas une sagesse qui vous isole en plaçant le ‘moi’ sur une île où le roi ‘égo’ règne en maître. Il s’agit d’une sagesse holistique, imprégnant chaque facette de votre existence, incluant tout et se tournant toujours vers l’autre. Il s’agit d’une sagesse qui ne change pas seulement votre vie, mais qui touche tous ceux qui vous entourent, que ce soit de manière directe ou indirecte, par votre soumission à l’esprit d’amour influençant toutes vos décisions, visibles ou non.
C’est cela l’altruisme au sens le plus profond du terme, que je suis absolument incapable de vivre par ma propre force. Ainsi, l’orgueil est enterré et Christ est élevé dans tout ce que je fais. Les gens voient l’amour de Jésus et le caractère de sa justice, ils sont attirés par la beauté de son altruisme parfait. Tout à coup, les instruments, la musique, la danse et les agendas personnels perdent toute leur signification, alors que le chrétien se trouve au pied de la croix, priant pour cet esprit de sacrifice, semblable à celui du Christ, qui donna à notre Seigneur la liberté de choisir le Calvaire afin que vous et moi puissions vivre éternellement.
Une citation de la plume d’Ellen G. White confirmera l’avantage d’utiliser toutes sortes d’instruments de musique dans le culte. Associez cette recommandation aux principes déjà énoncés, et l’on verra un changement dans tous vos services de louange et de musique.
L’emploi d’instruments de musique n’est pas du tout répréhensible…ils étaient utilisés à l’époque…Les adorateurs louaient Dieu sur la harpe et la cymbale, et la musique devrait avoir sa place dans nos services. L’intérêt qu’on y portera en sera accru. (Lettre 132, 1902)
Dans les écrits du même auteur, nous avons également une mise en garde prophétique qui donne une description claire d’une mauvaise forme de culte musical – ayant eu lieu à son époque au célèbre camp meeting d’Indiana – et qui se reproduira juste avant la fin du temps de grâce précédant le retour de Jésus.
Il y aura des cris, avec des tambours, de la musique et de la danse. Les sens d’êtres rationnels deviendront si confus, qu’on ne pourra plus s’y fier pour prendre de bonnes décisions. Et c’est ce qu’on appelle l’œuvre du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit ne se révèle jamais par de telles méthodes. (Réveils et au-delà, p. 50-52)
Si quelqu’un devait évaluer les évidence scripturaires, utilisant une herméneutique valable (autant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament) en rapport avec la musique et le style de culte dans l’Eglise, il ne pourrait pas prouver que Dieu nous laisse dans le vague en ce qui concerne l’adoration. Comme le dit Paul, dans ses enseignements du Nouveau Testament : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre… ». (1 Corinthiens 14 : 33) « Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » (1 Corinthiens 14 : 40) Cela implique également que Dieu se soucie de la façon dont son peuple l’adore.
Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur. (Ezechiel 44 : 23)
Nous servons un Dieu Saint et Tout-puissant. Lorsque nous nous approchons de sa présence, ou accomplissons son oeuvre sacrée, nous ne gérons pas de simples affaires humaines. Ne nous permettons pas de faire descendre Dieu à notre niveau. Qui sommes-nous pour oser déterminer, d’après la limite de notre pensée humaine, comment nous devrions l’adorer et témoigner pour lui ? Dieu n’est pas un homme, et personne ne peut se jouer de lui. Tout est clairement exposé dans sa Parole, par le principe et par l’exemple, et pour rendre les choses encore plus limpides et nous enlever toute excuse, il a donné son témoignage dans l’Esprit de Prophétie, à nous qui faisons partie de la génération finale.