5. Remuer les masses

Mise en ligne Mai 28, 2012 par Etoile du Matin dans Le Son de la Musique

 

REMUER LES MASSES

 

La scène de la musique chrétienne contemporaine (M.C.C.)

   De façon générale, jusqu’à quel point l’industrie de la musique chrétienne contemporaine est-elle chrétienne ? Ses musiciens sont-ils différents du reste de l’industrie de la musique, ou bien font-ils partie de cette énorme machine à sous ? Comment la musique populaire est-elle devenue une telle spécialité dans le christianisme ? Etait-ce uniquement la progression naturelle d’un monde en transition qui provoqua ce paradigme du changement musical, ou y a-t-il autre chose de plus ? Voilà quelques-unes des importantes questions auxquelles il nous faut répondre dans la suite de ce chapitre.

   Dans l’un des chapitres précédents, je vous ai déjà introduits dans l’histoire du rock ‘n’ roll. J’ai partagé avec vous certaines des circonstances et des conditions internationales qui ouvrirent la voie à la naissance officielle de ce genre de musique. Ce que nous avons vu n’était pas seulement un style musical explosant sur la scène musicale des années cinquante, mais une attitude et une expression enracinées dans l’esprit de rébellion. Non seulement une rébellion en termes séculiers modérés, mais de manière plus significative, une rébellion contre Dieu et la moralité spirituelle. De ces premiers débuts, des arrière-cours des grattes ciel des métropoles du pop et du rock, avec leurs lumières brillantes, leurs regards lorgneurs, et leurs modes indécentes, naquirent les nouvelles structures de la révolution musicale spécifique au christianisme.

   L’aspect le plus intéressant et le plus révélateur de ce phénomène n’était pas tant la mouvance de la musique chrétienne, que le lieu où elle allait emprunter ses idées. (De quel arbre cueillait-elle ses fruits ?) Peut-être que certains trouvent absurde de s’interroger sur l’origine d’une idée, tant qu’elle est employée pour le plus grand bien de Dieu et des hommes.

   Eh bien, il faut savoir que lorsqu’un arbre porte des fruits, on ne peut pas toujours savoir d’emblée comment ils vont mûrir. Mais attendez un peu, cueillez-en deux ou trois, coupez-les en deux, et il se peut que vous y trouviez des vers. Patientez un peu, et bientôt de petits trous commenceront à apparaître tout autour du fruit. Encore un peu plus de temps, et le fruit entier peut très bien se transformer en une véritable passoire, révélant que le cœur est pourri. Non, il n’y a fondamentalement pas de problème à emprunter des idées, tant que l’on considère suffisamment les effets à long terme de l’emploi de sources contaminées. 

   Lorsque le rock ‘n’ roll était encore à ses débuts, certains virent immédiatement le danger de cueillir des fruits de l’arbre de Satan, mais leurs voix furent couvertes par le vacarme des foules rugissantes et des tambours bruyants. L’épidémie du rock s’était répandue si rapidement que cette véritable gangrène avait réussi à se faire passer pour une petite fête inoffensive. En un clin d’œil, le monde protestant se trouva pris par les stars, tournant la page de l’époque où Dieu était honoré. De la communion aux funérailles, tout se transforma en célébration. Les manifestations charismatiques et pentecôtistes qui avaient essentiellement vu le jour dans des congrégations minoritaires, surtout en Amérique, devinrent rapidement le pain spirituel quotidien sur les assiettes vides d’un monde chrétien affamé.

   Les années soixante venaient à peine de commencer que le souffle puissant du concile de Vatican II commença à brouiller la vision déjà floue du protestantisme. L’année 1962 fut témoin d’un monde protestant déchaîné, dansant au bruit du tambour de l’Eglise Mère, alors que Jean XXIII convoquait le concile de Vatican II. Le premier objectif de l’Eglise de Rome, était de réunir tout le monde chrétien, pour enfin réclamer la brebis perdue qui s’était égarée loin du troupeau papal, tombant ainsi dans le piège de l’hérésie spirituelle. Son plan de réunification était bien pensé, et s’adaptait parfaitement à la tendance dans laquelle le monde protestant était entrain de tomber, une tendance que l’on nomma sécularisation. (Prendre les caractéristiques du monde, afin de ne pas être dépassé dans le vingtième siècle en mutations continuelles).

   L’ apparence pieuse et conservatrice du catholicisme visible présentait un étrange contraste avec certaines des réformes inscrites dans la section liturgique du document de Vatican II, vol. 1, utilisant plus de 500 fois des terminologies en rapport avec la célébration. C’est là qu’il dévoile son plan opportuniste dont l’objet était de faire danser et célébrer les églises dans les bras grands ouverts de l’Eglise de Rome et d’organiser de joyeuses tournées Mariales qui finiraient par conduire toute la chrétienté de l’an 2000 et au-delà dans l’œcuménisme ‘plein de paix’ du 21ème siècle. Voici quelques points présentés dans le livre « Carnavals adventistes » :

   A. Que les églises soient familiarisées avec la terminologie de la célébration, ainsi qu’avec son concept. De la communion aux funérailles, chaque fonction de l’Eglise devient une célébration.

   B. Que les églises s’habituent à un style revitalisé du service de célébration. Cela inclut une réduction de l’inhibition, un accroissement important de la participation verbale des congrégations, et surtout des gestes physiques, des attitudes corporelles et des mouvements en grands nombres. 

   C. Présentez les chants et les célébrations musicales comme étant les meilleures célébrations, et utilisez les chants religieux populaires en adaptant la musique aux cultures variées ainsi qu’aux tempéraments des gens. (Carnavals adventistes, Loyd and Leola Rosenvold, p. 116)

   Et nous n’avons cité ici que trois points parmi bien d’autres déclarations semblables à même de révéler de grandes réalisations à ceux qui peuvent voir au-delà du un plus un élémentaire de l’œcuménisme, et commencer à additionner deux à deux. Pour être franc, le plan a si bien réussi que le monde religieux l’a non seulement reçu avec joie comme remède miracle à sa mort spirituelle, mais qu’en plus, il ne semble ni connaître son origine, ni même s’y intéresser.

   Considérez par exemple cette déclaration du pasteur luthérien Erwin Prange, en rapport avec le lien charismatique et publiée dans le magasine « Voix » d’avril 1965, quatrième et dernière année de Vatican II. Gardez également à l’esprit que la raison même de l’existence de l’Eglise luthérienne était son rejet du credo papal, et sa position fermement établie déclarant que le pape était l’antichrist. A présent, tout comme l’ensemble du monde protestant, les luthériens rendent le nom même de ‘p-r-o-t-e-s-t-a-n-t’ (c’est-à-dire protestation contre Rome et tout ce qu’elle représente), vide de sens.

   J’ai eu des dialogues avec les catholiques et les pentecôtistes, et ce fut une merveilleuse bénédiction. …Nous nous rencontrons et étudions les Ecritures ensemble, prions ensemble, parlons de problèmes communautaires, et discutons des implications mutuelles de nos paroisses… J’ai récemment participé à une retraite entre catholiques romains, épiscopaliens et luthériens. Le Saint-Esprit travaille dans l’Eglise catholique romaine. Je suis convaincu que le sens fondamental du renouveau charismatique est la réunion de toutes les églises… (Erwin Prange, Voix, avril 1965, p. 7)

   Rome n’a pas changé la moindre doctrine, ou prise de position, depuis les sombres années du Moyen-âge durant lesquelles l’inquisition et le reste de son histoire tyrannique eurent lieu. Son assertion est, même aujourd’hui, que les églises protestantes sont hérétiques, qu’elles se sont égarées loin de l’Eglise Mère et du berger de Rome. L’institution catholique n’a fait aucun compromis, tous les compromis étant du côté de ceux qui se tinrent jadis en opposition claire et nette face aux doctrines anti-scripturaires et aux hérésies soutenues par l’Eglise du pape. A la lumière de tels compromis, il n’est pas surprenant que j’aie trouvé cet article dans la presse libre de Chattanooga à propos de la mort du protestantisme.

   Lorsque son excellence Adler, archevêque de la communion internationale de l’Eglise charismatique épiscopale prit récemment la parole à Chattanooga, ceux qui l’entendirent furent choqués : …il prêcha un message à propos de l’échec du protestantisme et de sa prochaine destruction ! Il est intéressant de remarquer qu’à la conférence internationale du clergé paroissial d’avril, à Atlanta, trois orateurs partagèrent son affirmation :

   Dr. Ben Ohnson, professeur au séminaire de théologie de Colombie, a dit : « Nous voyons la fin du protestantisme tel qu’il est connu, et nous ne savons pas ce qui va suivre. »

   Dr. John Hall de l’Eglise unifié du Canada, a dit : « Nous sommes témoins de la fin du protestantisme. »

   Et l’auteur nationalement connu, Tom Olden, écrivit : « Nos hypothèses protestantes étaient toutes fausses. » (Presse libre de Chattanooga, note de l’éditeur, 10 mai 1997. Italiques ajoutés)

   Depuis Vatican II le renouveau charismatique a fait boule de neige, et s’est transformé en une lamentable propagande du « Saint-Esprit » et de Marie. Il est devenu le témoin du monde occidental et se réclame de sa fraternité avec Rome. Cette propagande inversa le sens de la célébration (la vérité est devenue un mensonge, et le mensonge est devenu la vérité), en manifestations absurdes telles qu’on peut les voir aujourd’hui.

   A la base, il n’y a rien de mauvais dans la célébration, mais si une forme de célébration ne supporte pas l’épreuve des Ecritures, son authenticité doit immédiatement être remise en question. Ce qui m’alarme le plus, c’est que les moyens extérieurs de la célébration sont le catalyseur qui unira les églises en un seul troupeau, en harmonie avec le « Saint-Esprit ». Par l’emploi généreux de styles musicaux populaires, de nombreux gestes physiques et d’attitudes corporelles, on espère arriver à une communion dans l’ « Esprit » sans précédent. Et tout cela dans l’objectif de ramener les églises à Rome : c’est là que la motivation est douteuse.

   Pas question de prière pénétrante qui nous conduira, non pas à Rome, mais dans toute la vérité, quel qu’en soit le prix. Pas d’agenda soulignant un programme de repentance et de supplication, comme ce fut le cas lors de la pentecôte. Si l’on considère l’histoire des inquisitions du pape, sa théologie anti-scripturaire et la condition laodicéenne tiède du protestantisme du vingtième siècle, il devient évident que ce dont nous avons besoin n’est pas une sorte de chirurgie esthétique – proprement bouclée sur le plan symptomatique – mais une véritable nouvelle naissance provenant de l’intérieur, par la puissance de l’Esprit de Dieu. 

   L’une des principales manifestations me poussant à être extrêmement prudent devant la nouvelle voie suivie par le christianisme nominal est l’ensemble des fruits portés par le chaos croissant des rallyes émotionnellement chargés, où l’on parle en langue, et que l’on qualifie d’expérience remplie de l’ « esprit ». Un véritable vacarme de musique populaire se fait entendre par de monstrueux systèmes, alors que les évangélistes enfiévrés crient et vocifèrent des ordres au Saint-Esprit, cherchant à contrôler ses mouvements pour les dispenser sur une foule de desperados à demi hypnotisés. La plupart de ces gens ne tomberait pas dans cette célébration incontrôlable et hystérique des temples modernes du culte païen, si on leur donnait seulement la chance de connaître la vérité. 

   Si vous pensez que j’ai fait beaucoup d’hypothèses, et si je vous semble être un sectaire paranoïaque, il nous faut aller à la Parole de Dieu et voir ce qu’elle nous enseigne concernant les attitudes propres à l’adoration. Mais avant de faire cela, jetons un coup d’œil au succès dont l’agenda de Vatican II est aujourd’hui couronné, plus de 30 ans après que les portes se soient fermées sur ce concile de quatre années. Ci-après se trouve un article du Signswatch de l’hiver 1996, qui se réfère à un autre article apparu dans le « Rapport des religions nationales et internationales ».

   Dix mille charismatiques et pentecôtistes ont prié, dansé, frappé des mains, et se sont réjouis dans le lien commun du Saint-Esprit durant la convention œcuménique de quatre jours l’été dernier.

   Environ la moitié des participants au congrès sur le Saint-Esprit et l’Evangélisation Mondiale, s’étant déroulé du 26 au 29 juillet à Orlando, étaient des catholiques ; les autres vinrent essentiellement du monde protestant, des pentecôtistes classiques, et des églises sans dénomination. 

   Parmi les nombreux orateurs se trouvaient les personnalités TV Pat Robertson  et Paul Crouch (dont la théologie s’inspire du New Age) ; Raniero Cantalamessa, prêtre catholique donnant fréquemment des sermons au Vatican, et Benny Hinn l’évangéliste guérisseur. Egalement présents étaient les représentants de différents groupes d’Eglise, incluant l’Eglise de Dieu en Christ, l’Assemblée de Dieu et les épiscopaliens. « Le Saint-Esprit veut démolir les murs qui séparent les catholiques et les protestants, » nous dit Vinson Synan, doyen en théologie de l’université régente de Pat Robertson, qui supervisa le congrès. Synan dit que le Saint-Esprit donne la force aux chrétiens de se faire confiance malgré leurs différences. Et Jack Hayford, pasteur à Van Nyus, Californie, dit que c’est la nature du Saint-Esprit de « mélanger et de lier sans sacrifier l’unicité et l’individualité. » (Italiques ajoutés)

   On ne peut pas le nier, la célébration a effectivement uni toutes les religions du monde, mais j’aimerais poser quelques questions. Est-ce par le lien du Saint-Esprit, ou celui d’un autre esprit ? Le Saint-Esprit souhaite-t-il détruire les murs de séparation et mélanger les églises dans une union de confiance malgré leurs nombreuses différences, même si cela implique un mépris évident et flagrant des principes scripturaires ? La Parole de Dieu ne soutient absolument pas un tel point de vue. Comment le Saint-Esprit peut-il nous guider lorsque chaque facette du culte et des projets religieux est dictée par la logique humaine ? Comment peut-on espérer l’action de l’Esprit lorsqu’au lieu de prier humblement pour obtenir des directives divines réelles, les gens pataugent dans un océan de sable mouvant spirituel, les retenant de plus en plus dans leurs comportements anti-scripturaires ? Que dit la Bible sur la façon dont on devrait conduire nos cultes ?

   « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » (1 Corinthiens 14 : 33)

   Si vous aviez à prendre place dans l’une des nombreuses rencontres de célébration par la foi et la guérison, généralement connues sous le nom de l’expérience bénie de Toronto, vous verriez exactement le contraire de ce qui est prescrit dans 1 Corinthiens 14 en rapport avec le culte, le parler en langues, et autres soit-disantes manifestations de l’Esprit.

   Bon nombre de ces manifestations se reconnaissent par leur manière de rire dans l’esprit, de pleurer dans l’esprit, d’être saoul dans l’esprit et de hurler dans l’esprit. Il est ensuite une série d’autres révélations telles que faire la roue dans l’allée de l’église, tomber et se rouler par terre dans un état d’euphorie incontrôlée, et j’en passe. Bien souvent, le don spirituel en tête de liste est le don des langues. Si vous n’avez jamais parlé en langues, vous n’avez pas expérimenté l’ « Esprit ».

   Le fait le plus troublant est qu’aucune de ces activités ne se manifeste spontanément dans une atmosphère de révérence et de respect pour Dieu. La plupart du temps l’ordre n’y règne pas du tout. De l’estrade au sol, on ne voit qu’une masse humaine en contorsion. Voici une personne qui fait des cabrioles et se tord en tous sens par terre avec les yeux follement fixés dans un vide spirituel total, une autre se roule n’importe où, et semble oublier que d’autres corps sont éparpillés dans l’auditorium, souvent par milliers. D’autres encore sautent de haut en bas dans une folie extatique, hurlant au plus fort de leurs voix, la tête jetée en arrière et les bras en l’air, s’agrippant  désespérément à une entité spirituelle invisible. La folie et la confusion se poursuivent lorsque d’autres, dépassant les limites de la décence, se jettent dans les allées tels des gymnastes qui viennent de prendre part à une beuverie massive. On en voit qui se tiennent debout, arpentant le sol dans une conversation profonde avec un interlocuteur invisible, prononçant des mots en langues inconnues, pendant que d’autres encore, que vous me croyez ou non, vomissent dans l’ « Esprit ». Enfin, au milieu de toute cette confusion, il y a des personnes éparpillées ça et là, qui regardent d’un air perplexe, les yeux grands ouverts, se demandant ce qui a bien pu leur faire croire que le Saint-Esprit était un don pour des gens normaux. Bon nombre de ces âmes choquées passent le restant de leurs jours persuadées que le christianisme est une béquille pour les instables mentaux et les amateurs de sensationnel.

   Pour accompagner cet océan de possession démoniaque il y a les musiciens, dont la musique résonne dans toute l’église,  dans le hall, le stade ou le lieu en question, forçant son passage dans les fibres mêmes de la conscience collective de la masse en adoration. Bien souvent la musique n’est qu’une cacophonie de bruits à la limite du supportable, avec des guitares stridentes, le martèlement des tambours et les chanteurs hurlant comme des bêtes sauvages. Par-dessus tout cela on peut entendre la voix du prédicateur, vociférant des ordres et des bénédictions spirituelles, comme s’il était le seul gardien de l’activité du Saint-Esprit. Comme dans un rituel de paganisme babylonien, les gens tombent devant la statue en or lorsque les musiciens lancent la musique.

   Nous n’avons pas affaire ici à une forme de culte dirigée par un groupe marginal de fanatiques de la célébration, dans des lieux isolés. Il s’agit d’un phénomène mondial prenant place dans le « Mouvement de la foi » et dans d’autres dénominations chrétiennes. Les rallyes de la foi et de la guérison sont suivis par les dénominations de l’ensemble de la chrétienté, et sont pris en charge et dirigés par des évangélistes de renom tels que Benny Hinn, Kenneth Copeland (un leader bien connu du Mouvement de la foi), et beaucoup d’autres. Ces rencontres se déroulent dans le chaos et la confusion, pendant que les dirigeants professent sans rougir faire tout cela au nom de Jésus. Ce Jésus doux et humble qui ne s’est jamais appuyé sur des manifestations extérieures et des expressions physiques exagérées, mais qui prononçait gentiment et humblement des paroles de sagesse spirituellement profondes. Il édifiait les masses au lieu de remplir leurs esprits d’un mélange de syllabes incompréhensibles.

   Est-ce ainsi qu’on nous a enseigné à nous comporter devant le Dieu d’ordre et de paix ? Suivons à présent le bon conseil de 1 Jean 4 : 1, et éprouvons les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu ou non. Cherchons également des conseils de la part de notre Seigneur dans Matthieu 7 : 15 et 16, en nous intéressant aux fruits portés par ces guides spirituels, et à leurs professions de foi.

 

Pour ce qui est des langues

   « Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langue, à moins que ce dernier n’interprète, pour que l’Eglise en reçoive de l’édification. » (1 Corinthiens 14 : 5) 

   « Mais, dans l’Eglise, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. » (1 Corinthiens 14 : 19)

   « Si donc, dans une assemblée de l’Eglise entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? » (1 Corinthiens 14 : 23)

   Et lorsque Paul parle de prophétiser, il ne parle pas seulement du don de prophétie comme on le trouve chez ceux qui ont des visions et des révélations d’événements futurs, il se réfère aussi au don de la prédication et de l’instruction, comme l’explique le verset 19 de ce chapitre. Il poursuit en exhortant à la prophétie, la prédication et l’instruction dans les versets 24 et 25, surtout par rapport aux incroyants.

   « Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. » (1 Corinthiens 14 : 24 et 25) 

   L’incroyant, dans ce cas, prend position pour Dieu, non pas suite à des manifestations qui éblouissent les sens et excitent les émotions, mais par la parole de vérité révélant la véritable nature du péché. Son intellect n’est pas affecté par des signes et des merveilles, mais il est exercé par une doctrine logique, théologique et biblique. Tous ces concepts sont présentés conjointement avec la puissante influence du Saint-Esprit qui travaille sur l’esprit de l’incroyant. Ainsi, Paul peut déclarer : « Dieu est vraiment parmi vous » (verset 25), c’est-à-dire que l’Esprit se manifeste réellement, non pas en show extérieur et en manifestations fanfaronnes, mais par une simple présentation, élevée et décente, des vérités de la Sainte Parole de Dieu. Une âme sensible réellement en recherche ne partira plus en secouant la tête disant, comme au verset 23, « vous êtes fous ».

   Ainsi, après avoir demandé tous les dons et les avoir mis à leur juste place, Paul peut dire : « Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » (1 Corinthiens 14 : 40)

   La Bible, comme vous l’avez vu, est parfaitement claire concernant la façon dont nous devons adorer Dieu. Elle l’est encore davantage au sujet de la doctrine et de la philosophie spirituelle, tout comme pour la théologie concernant la relation entre Dieu et l’homme. Pourtant, on peut trouver des dirigeants de ce nouveau mouvement qui arborent un mépris flagrant de la lumière scripturaire établie ; la lumière même qui devrait être utilisée pour éprouver les esprits de tous ceux qui prétendent être des disciples du Christ. Esaïe 8 : 20 l’exprime de cette façon catégorique : « A la loi et au témoignage : s’ils ne parlent pas ainsi, c’est qu’il n’y pas de lumière en eux. » (KJV Italiques ajoutés)

   Puis-je en toute sécurité me placer sous la direction spirituelle d’un évangéliste tel que Kenneth Copeland qui croit que quiconque est né de nouveau est une incarnation au même titre que Jésus lui-même ? Ou qui enseigne que Dieu nous créa afin de pouvoir se recréer, et que nous ne lui sommes pas subordonnés, que nous ne l’avons pas simplement en nous, mais que nous sommes en fait des dieux nous-mêmes ?

   Si vous faites partie de ceux qui éprouvent les esprits, vous y reconnaîtrez immédiatement le message satanique donné à Eve, par le serpent du jardin d’Eden. (Genèse 3 : 4)

   Benny Hinn, évangéliste guérisseur, croit que quiconque attaque Kenneth Copeland attaque la présence même de Dieu, et pense lui-même être un petit messie sur la terre.

   Cela n’est absolument pas biblique. En fait, la Bible nous avertit que dans les derniers jours il y aura de nombreux faux christs, et qu’il nous faut à tout prix les éviter. (Matthieu 24 : 24) Peut-on mélanger la vérité et l’erreur au risque de sacrifier les vérités les plus évidentes ? Le sacré et le profane n’ont rien à faire ensemble. Il nous faut remettre le message, le culte et la musique en question, pour voir sur quel arbre les fruits ont été cueillis. C’est pourquoi il est bon de nous intéresser à la manière dont le monde considère les groupes chrétiens contemporains, de voir comment il les classe et les caractérise. En faisant cela, vous saurez s’ils sont une pierre d’achoppement pour les incroyants, ou bien s’ils présentent une image élevée, sainte et sanctifiée à un monde qui se meurt par manque de nourriture spirituelle solide. Considérez par exemple ce commentaire de ‘D.C.Talk’, fameux groupe de musique chrétienne alternative :

   A l’arrière de leur nouveau CD, les membres de D.C. Talk ont la même apparence qu’un groupe de rock alternatif normal  avec leurs barbiches, leurs regards méchants et leurs vêtements délabrés. La musique commence avec une guitare stridente et les chants déformés sont semblables à l’article authentique. Seules les paroles révèlent que quelque chose d’autre prend place. Le single, ‘Jésus hippie’, qui fut retransmis sur le réseau câblé MTV se termine ainsi : « Il n’y a pas lieu de déguiser la vérité – Jésus est le chemin »… D.C. Talk…comme tous les rockers alternatifs, adorent la musique de R.E.M.  (« La musique chrétienne se transforme en force commerciale moderne, » David Bauder, New York, 10 avril 1996).

   Comment ce journaliste séculier voit-il D.C. Talk, un groupe ayant été déclaré ‘le meilleur’ par le programme de musique chrétienne Dove, et dont le chant ‘Jésus hippie’ gagna le prix du meilleur chant dans ce même programme chrétien ? Eprouvons les esprits à l’aide des mots du journaliste David Bauder.

   Il est immédiatement clair qu’aux yeux de David Bauder, ils ont exactement la même apparence qu’un groupe de rock alternatif. Relevez son commentaire : « avec leurs barbiches, leurs regards méchants et leurs vêtements délabrés. » D.C. Talk envoie un message de conformité évident, non seulement au monde séculier en général, mais aussi à l’image d’une industrie qui, nous l’avons déjà vu, est l’œuvre de Satan.

   « La musique », dit-il, « est également semblable à l’article authentique. » Il n’y a toujours rien de différent ou d’original au sujet de ce groupe. Ce qui semble ironiquement clair, c’est que D.C. Talk n’est pas l’article authentique. Dans le fait même d’imiter les autres groupes alternatifs séculiers, ils admettent que dans le domaine de la créativité et de l’originalité, ils n’ont pas de mérite, à tel point qu’ils ont dû aller voler du fruit dans le verger du serpent et en planter les graines dans celui du Christ. Quelles sortes de fruits porteront éventuellement ces graines lorsqu’elles se seront transformées en arbres adultes ?

   L’ironie va même plus loin, lorsque David écrit : « seules les paroles révèlent que quelque chose d’autre prend place. » Et si jamais vous avez entendu ce chant, vous savez à quel point les paroles sont de toute façon difficiles à comprendre. Particulièrement dans cette partie du chant où l’on peut entendre des paroles marmonnées, presque subliminalement, derrière la musique. Faites-en une comparaison avec ce commentaire de Paul dans 1 Corinthiens 14 :

   « Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? De même vous, si par la langue, vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites ? Car vous parlerez en l’air. »  (1 Corinthiens 14 : 7-9)

   Quelle claire accusation scripturaire portée contre certaines formes de musiques chrétiennes si souvent entendues de nos jours ! Mais ceci n’est pas encore le summum de l’ironie, tel qu’il est révélé dans les dernières lignes de Jésus hippie. « Il n’y a pas lieu de déguiser la vérité,  Jésus est le chemin. » Alors que tout est conforme au monde au point de voiler le message, ils vous vendent l’audace au nom de Jésus, et déclarent que la vérité n’est pas déguisée. Et l’industrie de la musique chrétienne l’emballe comme s’il s’agissait de l’évangile. La contradiction ne pourrait atteindre un degré plus haut, car non seulement elle les accepte comme groupe chrétien, mais en plus, elle couronne le tout en les décorant de récompenses. Ceci n’est certainement pas une bonne publicité pour l’intégrité de l’industrie de la musique chrétienne.

   Une fois de plus, ceci ne devrait pas surprendre ceux qui s’y connaissent un peu sur le plan commercial du marché de la musique chrétienne : Aujourd’hui, tous les principaux labels d’enregistrements chrétiens sont possédés par les labels d’enregistrements mondains plus importants, dont ils sont des entreprises subsidiaires.

   En conclusion de notre analyse de D.C. Talk, retenons qu’ils reconnaissent adorer la musique de R.E.M. comme tous les autres rockers, où qu’ils se trouvent. Quel chrétien admet d’adorer qui que ce soit d’autre que Dieu ?

   Les Ecritures nous parlent d’une époque, juste avant la fin, durant laquelle Dieu permettra que les gens « croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés. » (2 Thessaloniciens 2 : 11,12)

   Passez soigneusement en revue toutes les caractéristiques des groupes chrétiens contemporains, non seulement la musique, l’image, les paroles ou quoi que ce soit d’autre, mais l’ensemble, et vous remarquerez que D.C. Talk n’est pas un cas isolé. Les chrétiens devraient être des individus développés sur tous les plans, bien équilibrés et soucieux de ne pas être une pierre d’achoppement pour leurs semblables. Et permettez-moi de vous rappeler encore une fois quelle est la force motrice, ou la motivation, d’un tel engagement : l’amour de Dieu, et l’amour du prochain.

   Un autre argument populaire en faveur de l’industrie de la musique chrétienne est le suivant : « Jésus s’est mis au niveau des prostituées, des collecteurs d’impôts, et des péagers. Il nous a demandé de laisser notre confort et d’atteindre les gens là où ils se trouvent, dans un langage ou par un moyen qui leur soit accessible. »

   Il est certain que Jésus s’est intéressé à ces gens, indépendamment de son propre confort, et s’est dévoué pour eux dans leur propre environnement. C’est vrai, mais Jésus ne s’est pas habillé comme une prostituée, comporté comme un collecteur d’impôts, ou encore accommodé d’une allure négligée pour atteindre cette classe de gens. En fait, la Bible semble dire que Jésus a toujours donné un exemple différent, humble et profondément spirituel, qui élevait l’attention et les pensées vers quelque chose de plus pur et de meilleur.

   Toute connaissance nous est donnée pour le progrès et l’avancement de la cause de Dieu dans nos propres vies, et pour témoigner à d’autres. Il est toujours important de remarquer comment les non-croyants considèrent un chrétien qui fait tous ses efforts pour ressembler au monde dans ce qu’il fait ou ne fait pas, et la musique ne fait pas exception. Lorsque les gens du monde nous regardent, voient-ils un reflet d’eux-mêmes, ou bien un reflet du peuple mis à part de Christ ? Un peuple qui bien qu’étant dans le monde n’est pas du monde ? Des gens appelés à sortir de Babylone et à s’en séparer, une prêtrise royale, sans tâche, préservée des influences corruptrices du monde ?

   Cela veut-il dire que tout ce qui ressemble vaguement à la musique moderne doit immédiatement être rejeté et mis à la poubelle ? Qu’en est il de certains morceaux chrétiens modernes qui ne proposent pas de guitares hurlantes, de chants déformés, ni de tambours excessifs et trop rapides ; doivent-ils aussi être rejetés comme la musique de Satan ? C’est sûr, il nous faut  une approche saine et bien équilibrée de la musique qui nous gardera des extrêmes. Oui, il y a de la bonne musique, et nous allons à présent nous intéresser à cet aspect-là, nous basant sur les principes de la Parole de Dieu que nous connaissons déjà et sur des lumières supplémentaires qui nous seront extrêmement précieuses.