Introduction
Mise en ligne Jun 05, 2014 par Etoile du Matin dans Le Retour d'Elie
Introduction
Si Dieu nous dit que Ses pensées ne sont pas nos pensées (Esaïe 55 : 8), comment pouvons-nous être certains que lorsque nous lisons la Bible, nous recevons Ses pensées, sans les tordre pour notre destruction ? Les pensées de l’humanité se fondent sur la première tromperie donnée à l’homme selon laquelle il ne mourra point, ayant une source de vie ou de puissance inhérente[1]. Ce mensonge, incrusté dans notre pensée, déformera tout ce que Dieu nous dit.
Les érudits bibliques affirment souvent avec assurance que dans leur recherche de la vérité, ils ont appliqué les principes d’exégèse les plus stricts, suggérant ainsi que l’exégèse empêche l’erreur de s’infiltrer dans l’œuvre d’une personne. Mais la question est la suivante : sur quoi se fonde cette exégèse ? L’Adventisme s’est développé à partir d’une méthode d’étude biblique très spécifique, méthode donnée à William Miller et ayant été la clé a partir de laquelle les vérités de l’Adventisme se sont développées. Comme l’a clairement affirmé le prophète de Dieu, « Ceux qui sont engagés dans la proclamation du message du troisième ange sondent les Ecritures en suivant la même méthode que celle adoptée par le Père Miller.[2] » Aujourd’hui, cette méthode d’étude n’est plus enseignée dans nos écoles et nos universités, son héritage est largement oublié.
Comme le dit Uriah Smith :
Tout langage biblique doit être pris au sens littéral, à moins qu’il existe une bonne raison pour supposer qu’il soit au sens figuré ; et tout ce qui est au sens figuré doit être interprété par ce qui est au sens littéral.[3]
C’est ainsi que l’Adventisme est né. Des hommes ont fidèlement étudié les Ecritures d’après les règles écrites par William Miller. Lorsqu’ils ne pouvaient aller plus loin, l’Esprit de Prophétie leur montrait où leurs suppositions étaient incorrectes, et où ils devaient concentrer leur attention. C’était là l’exégèse de l’Adventisme : les faits de l’Ecriture sondés et placés en un ensemble correct de propositions par l’Esprit de Prophétie, confirmant le fait que la vérité découle de la révélation ; la vérité nous parvient dans notre poursuite d’une relation réelle avec Dieu. La vérité ne peut être extraite par la volonté de l’homme ou l’une quelconque de ses méthodes scientifiques, mis à part cette aspiration à connaître Dieu et le voir se révéler à nous. Sa promesse est que vous « me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur » (Jérémie 29 : 13).
J’ai tenté de former cette étude d’après cette méthode, une méthode d’interprétation littérale qui réunit tous les faits de l’Ecriture en un ensemble harmonieux. Confronté à des points difficiles, j’ai cherché des explications de l’Esprit de Prophétie. Cela est en harmonie avec nos pères fondateurs.
Dans ce manuscrit, je mets à plat une structure tirée de principes bibliques qui coordonnent les suppositions humaines. Tous les protestants s’accordent sur « la Bible et la Bible seule. » Nous croyons dans les principes de la révélation divine et dans la manière dont Dieu a préservé Sa Parole. Ces choses-là sont des acquis. Ma question est la suivante : de quelles suppositions partez-vous pour interpréter les faits de l’Ecriture ? Comme exemple, laissez-moi mentionner une question clé de ce manuscrit. Lorsque nous disons que Jésus est égal au Père, comment interprétons-nous le mot égal ? Le mot égal nous invite à nous inspirer de notre système de valeur personnel, et à établir une comparaison. Il nous demande de sortir nos règles de mesures et de déterminer une valeur. Je défends l’idée selon laquelle le cœur humain influencé par le mensonge du serpent présente un système de valeur défectueux qui affecte directement notre interprétation du mot égal. Ce système de valeur défectueux est enraciné si profondément que nous ne sommes même pas conscients de l’utiliser.
Si vous deviez ne rien retirer d’autre de cette étude, je serais satisfait si vous, lecteur, étiez à même d’évaluer suffisamment votre propre pensée pour savoir comment vous comprenez le mot égal. De notre compréhension de ce mot dépend le cœur même de notre croyance en Dieu et notre compréhension de ce qui constitue les relations humaines dans la famille, dans l’église et dans la communauté. Sur ce petit mot (qui a été mis au cœur de la controverse lorsque Satan affirma qu’il serait semblable, ou égal au Très Haut) repose la clé pour découvrir les principaux éléments de la grande controverse.
En vous demandant d’évaluer votre compréhension du mot égal, je vous prie d’évaluer de près votre système de valeur afin de savoir s’il supporte l’épreuve de l’Ecriture. Dans le manuscrit, je mets en contraste un système de valeur basé sur la relation avec un système de valeur basé sur la performance. Je ne compare pas un focus sur la relation avec un focus sur la performance – c’est là tout autre chose. Ils sont nombreux parmi ceux qui accomplissent de grands exploits à être centrés sur les relations ; ils en ont besoin pour réussir. Les entrepreneurs professionnels, les commerciaux et les agents de réseaux ont tous besoin de relations, mais ils utilisent les relations pour tirer de la valeur de leurs performances ou accomplissements. Veuillez relever cette différence, étant donné que cela semble avoir échappé à certains lecteurs.
Le manuscrit se présente comme suit :
La première section de ce livre révèle une structure biblique qui met en contraste un fondement basé sur le mensonge – « Vous ne mourrez point » parce que vous avez naturellement la vie en vous-même – avec le fondement biblique d’après lequel nous recevons uniquement la vie par une relation avec Dieu. La réalité de savoir que la vie ne vient que de Dieu affecte profondément notre perception de nous-mêmes et notre regard sur le monde.
La deuxième section traite de la manière dont un système de valeur basé sur la performance, ou pensée de l’ancienne alliance, tord notre capacité à lire l’Ecriture en accord avec son intention première. Les rigueurs de l’exégèse ne sont pas immunisées contre cette distorsion. C’est une question essentielle. Dans notre tentative de mettre en lumière cette distorsion, nous nous intéresserons aux différents niveaux qui affectent la pensée humaine et ses conséquences. CETTE QUESTION EST VITALE pour saisir les propositions de ce manuscrit. Pour ceux qui souhaiteraient être en désaccord avec mes propositions, je vous demande dans un premier temps de restreindre vos objections à ces deux premières sections jusqu’à ce qu’il soit clair que vous comprenez ce que je propose.
La troisième section se penche sur l’impact de la pensée basée sur la performance, sur différents enseignements Adventistes. Nous observerons comment les doctrines Adventistes clés ne peuvent subsister devant un système de valeur basé sur la performance. Vous pouvez passer cette section si vous le souhaitez, mais elle aide à comprendre comment j’utilise les paradigmes de valeur basée sur la relation et de valeur basée sur la performance pour un ensemble d’enseignements Adventistes.
La quatrième section traite de problèmes de logique ou de méthode Scripturaire. Cette discussion embrasse les problèmes et les difficultés rencontrés lorsqu’on éprouve un principe de base par l’Ecriture, et la manière de le tester correctement, étant donné les suppositions sous-jacentes en rapport avec des systèmes de valeur basés sur la performance qui, bien que naturels pour nous, compromettront le résultat. Dans cette question, je suis allé en profondeur pour montrer comment des suppositions peuvent conduire à des conclusions erronées, et comment cela peut avoir lieu sans même que nous le réalisions. Cette section a également pour but de montrer la tromperie qui consiste à se confier dans ce que nous pensons être purement exégétique, alors que nous ne sommes pas conscients de nos suppositions.
La cinquième section transpose notre discussion sur les systèmes de valeur et les problèmes de logique, dans le débat au sujet de la Divinité. Nous éprouverons l’hypothèse de trois personnes dans la Divinité selon les systèmes de valeur basés sur la performance et sur la relation, pour découvrir quel système harmonisera le mieux les citations de l’inspiration. Les questions clés abordées ici sont l’identité, l’égalité et l’autorité, ainsi que la manière dont notre système de valeur affecte ces termes. Si vous vous précipitez vers cette section et la lisez en premier, il est pratiquement certain que vous faillirez à discerner mon intention. Certains lecteurs ont répondu à ce document selon ce qu’ils perçoivent comme de la simple propagande anti-trinitaire. De telles réponses seront toutes confrontées à une question concernant leur compréhension des deux premières sections avant que d’autres considérations soient entretenues.
La sixième section applique les principes de mes découvertes aux questions des relations humaines et traite des mêmes questions d’identité, d’égalité, et d’autorité. La relation Père-Fils est la relation clé sur laquelle l’humanité définit ses propres concepts de relation. A cette lumière, il devient évident que notre vision de Dieu impacte profondément la famille, l’église, et les valeurs de la communauté. La présentation de Dieu comme source de vie dans les chapitres précédents pose la fondation pour les implications au sujet de la justification par la foi et la préparation pour la pluie de l’arrière-saison, et révèle pourquoi les compréhensions courantes sont potentiellement la cause de distorsions pour la justification par la foi, empêchant ainsi les bénédictions promises d’être déversées.
J’ai essayé de maintenir mon style d’écriture aussi accessible que possible, particulièrement dans les deux premières sections, afin de pourvoir à un accès aussi large que possible à ceux qui seraient intéressés à la discussion.
Seigneur, que Ton Esprit soit avec ce lecteur alors qu’il lira ce livre.
[1] E.J. Waggoner. Review and Herald, 25 novembre 1897. « Celui qui reçoit Jésus Christ comme la Vie ne sera pas coupé de la vie qui est en Lui par l’ancienne fable du serpent en Eden, ‘Vous ne mourrez point’. A la lumière de la présence de Dieu dans sa Parole, l’âme humble reconnaîtra son péché, et donc sa mortalité, et regardera à Jésus-Christ seul comme étant maintenant la Source de la justice et de la vie éternelle pour le croyant, le Donateur de l’immortalité lors de sa venue. »
[2] Review and Herald, 25 novembre 1884.
[3] Uriah Smith, Thoughts on Daniel and Revelation (Review and Herald, 1897), p. 123.