Vol.1 - Janvier 2010
Mise en ligne Avr 23, 2012 par Etoile du Matin dans Etoile du Matin 2010
Béni soit le nom de Dieu d’éternité en éternité ! A Lui appartiennent la sagesse et la force. Daniel 2 : 20.
Table des matières
Editorial
Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Matthieu 7:21
Chers lecteurs,
Jésus est notre Sauveur. C’est lui qui donne un sens à notre vie, et c’est de son Esprit que nous voulons vivre. Cet Esprit, il l’a déversé sur nous en abondance, c’est à nous de nous laisser conduire jour après jour dans les voies que nous ouvre la providence.
Sa Parole et les beautés de la nature sont d’autres moyens que Dieu utilise pour nous parler de son Amour pour nous. Actuellement, nous lisons « Le Voyage du Pèlerin » de John Bunyan au culte du soir, et nos enfants sont passionnés par cette histoire du Pèlerin qui se dirige vers la Cité Céleste. Il s’agit d’une allégorie qui nous a été recommandée par Sœur White dans « La Tragédie des Siècles, » p. 271. Je voudrai partager l’extrait suivant avec vous, afin d’éveiller votre intérêt :
« Fidèle : …Je vous propose de résoudre cette question : Comment peut-on reconnaître que la grâce de Dieu opère dans le cœur d’un homme ?
Beau-Parleur : Je comprends ; notre conversation doit donc rouler sur l’efficacité de la grâce. C’est un excellent sujet, et je vais vous répondre brièvement. Premièrement : quand la grâce de Dieu opère dans le cœur d’un homme, il déplore son péché. Secondement…
Fidèle : Arrêtez-vous là, je vous prie, et examinons de plus près ce premier point. Il me semble que vous devriez dire : Cette grâce incline le cœur de l’homme à détester son péché.
Beau-Parleur : Quelle différence y a-t-il entre déplorer son péché et le détester ?
Fidèle : Oh ! une très grande. Un homme peut déplorer son péché sans le détester encore réellement, sans avoir une réelle antipathie contre lui. J’en ai vu qui dénonçaient le péché, en chaire, et qui le conservaient dans leur cœur et dans leur maison. La femme de Potiphar s’indigna très fort contre le péché d’impureté, et cependant, elle l’aurait commis très volontiers si Joseph l’avait voulu. Bien des personnes agissent à l’égard du péché comme une mère qui crie contre son enfant, le traitant de polisson et de méchant, en même temps qu’elle le serre contre son cœur, et l’embrasse.
Beau-Parleur : Je crois que vous cherchez à m’embarrasser.
Fidèle : Pas du tout ; je remets seulement les choses au point. Mais quelle est, selon vous, la seconde preuve que l’œuvre de la grâce s’opère dans un cœur ?
Beau-Parleur : Elle communique la connaissance du mystère de l’Evangile.
Fidèle : Il me semble que vous auriez dû citer cette preuve en premier lieu ; mais peu importe, car une grande connaissance des mystères de le l’Evangile peut exister chez une personne encore étrangère à l’œuvre de la grâce. Quand Christ demanda à ses disciples : « Comprenez-vous toutes ces choses ? » et que ceux-ci répondirent : « Oui, » il ajouta : « Vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. » (Jean 13 : 17) Car il y a une connaissance qui est stérile, celle de celui qui connaît la volonté de son Maître, et ne la fait pas. Un homme pourrait être aussi instruit que les anges, et cependant, n’être pas Chrétien. Votre preuve n’est donc pas juste. La connaissance plaît aux hommes vains, mais l’obéissance plaît à Dieu. Non que le cœur puisse être bon sans la connaissance ; mais il y a une connaissance qui n’est qu’une spéculation de l’intelligence, tandis que la vraie connaissance s’accompagne de foi et d’amour, et apprend à l’homme à faire la volonté de Dieu. Un chrétien fidèle la désire et la demande : « Donne-moi l’intelligence pour que je garde ta loi et que je l’observe de tout mon cœur. » (Psaumes 119 : 34)
Beau-Parleur : Vous cherchez de nouveau à m’embarrasser. Ce n’est pas juste.
Fidèle : Eh bien, proposez-moi une autre preuve de l’action de Dieu dans un cœur.
Beau-Parleur : Non, car je vois que nous ne serons pas d’accord.
Fidèle : Me permettez-vous alors de me la donner ?
Beau-Parleur : Vous êtes libre.
Fidèle : L’œuvre de la grâce se manifeste soit à celui dans lequel elle opère, soit à ceux qui vivent près de lui. Dans celui en qui elle agit, elle produit la conviction du péché ; (Rom. 7 : 24) en particulier de sa révolte contre Dieu et de son incrédulité, (Jn 16 : 19) ce qui lui fait sentir le besoin du pardon de Dieu en Jésus-Christ. Cette conviction éveille en lui la tristesse et la honte, à cause de son péché ; (Jér. 31 : 19) le Sauveur du monde se manifeste à lui, et il voit la nécessité absolue de s’unir à ce Sauveur pour la vie ; (Actes 4 : 12) il a faim et soif de justice et de sainteté, et il reçoit les promesses qui sont liées à cette faim et à cette soif. (Mat. 5 : 6 ; Ap. 21 : 6) Sa joie, sa paix et son amour de la sainteté sont en proportion de sa foi en son Sauveur ; il désire mieux le connaître et le servir dans ce monde. Mais, quoiqu’il découvre toutes ces choses en lui, il est rarement capable de conclure que tout ceci est l’œuvre de la grâce, parce que sa corruption naturelle et les illusions de son esprit peuvent égarer son jugement. C’est pourquoi il ne suffit pas qu’il constate ces choses en lui, il lui faut beaucoup plus de discernement pour en conclure qu’elles sont le résultat de l’œuvre de la grâce, et pour qu’il s’affermisse dans cette assurance.
Pour ceux qui vivent près de lui, cette œuvre se manifeste :
1° Par une confession sincère de sa foi en Jésus-Christ.
2° Par une vie en accord avec cette foi, par la pureté du cœur, la sainteté de la conduite dans la vie de famille et dans les conversations.
La grâce lui enseigne à détester le péché, à haïr son vieil homme corrompu, à former les siens à la sainteté et à faire avancer la piété dans ce monde, non par des paroles seulement, comme les hypocrites et les beaux parleurs, mais par l’obéissance pratique, dans la foi et l’amour de la Parole.
Si vous avez quelque chose à objecter contre ce que je viens de dire, faites-le ; sinon, permettez-moi de vous poser une seconde question.
Beau-Parleur : Pour le moment, je ne dis rien ; j’écoute. Posez donc votre seconde question.
Fidèle : La voici : Avez-vous fait l’expérience que je viens de décrire ? Votre vie et vos conversations en rendent-elles témoignage ? Ou votre piété se manifeste-t-elle « en paroles et avec la langue, et non en action et avec vérité ? » Ne me répondez que ce que Dieu pourrait entendre et approuver, et que ce que votre conscience vous dicte, « car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande. » D’ailleurs, dire : « Je suis ainsi ou ainsi, » quand nos actes ou ceux qui nous connaissent peuvent nous démentir est une tromperie.
Beau-Parleur rougit en entendant cela, mais retrouvant son assurance, il répliqua :
Vous en appelez maintenant à l’expérience, à la conscience et à Dieu pour justifier ce que vous dites. Je ne m’attendais pas à de tels discours, et je ne suis pas disposé à répondre à de semblables questions, je ne m’y vois pas obligé, à moins que vous ne vouliez être mon catéchiste, et même dans ce cas, je refuserais de vous reconnaître pour mon juge. Mais, je vous prie, pourquoi m’avez-vous posé ces questions ?
Fidèle : Parce que je vous voyais disposé à causer, et que je ne savais pas que vous ne saviez faire que des discours. D’ailleurs, pour vous dire la vérité, j’ai appris que votre religion ne consiste qu’en paroles. On dit que vous êtes une tache parmi les chrétiens et que la piété est décriée à cause de vous. On dit encore que votre conduite en a déjà détourné plusieurs du bon chemin, et que beaucoup d’autres sont en danger de périr aussi. La religion, chez vous, s’allie à l’avarice, à l’impureté, aux jugements, aux mensonges, à l’intempérance et à la fréquentation des mauvaises compagnies. Vous êtes à l’égard des chrétiens ce qu’une prostituée est à l’égard des honnêtes femmes.
Beau-Parleur : Puisque vous acceptez si facilement les racontars, et jugez si sévèrement les autres, je ne peux qu’en conclure que vous êtes un homme à l’esprit chagrin et mélancolique avec lequel on ne peut raisonner. Ainsi : Adieu !
Chrétien s’approcha alors et dit à son frère :
Je t’avais bien dit que cela arriverait ; tes paroles et ses convoitises ne pouvaient s’accorder ; il aime mieux perdre ta compagnie que réformer sa vie. Le voilà parti, laissons-le courir ; il nous a épargné la peine de nous séparer de lui. D’ailleurs, c’est de semblables personnages que l’apôtre Paul dit : « Séparez-vous d’eux. » (1 Tim. 6 : 5 ; 2 Tim. 3 : 5 ; 2 Cor. 6 : 17)
Fidèle : Je suis content que nous ayons eu cette conversation avec lui ; peut-être s’en souviendra-t-il quelquefois. Je lui ai parlé avec franchise ; s’il se perd, je serai innocent de son sang.
Chrétien : Tu as bien fait de lui parler franchement. Il est rare aujourd’hui que les hommes soient aussi sincères les uns envers les autres, et c’est ce qui rend la religion odieuse à tant de personnes. Ces Beaux-Parleurs, dont la piété ne consiste qu’en paroles, et qui sont débauchés et méchants dans leurs actions, sont ceux qui scandalisent le monde, nuisent au christianisme et affligent les chrétiens sincères. Je voudrais que chacun usât envers de telles gens de la même fidélité dont tu as usé envers Beau-Parleur. Alors ils changeraient de conduite, ou la compagnie des chrétiens leur deviendrait si odieuse qu’ils ne pourraient la supporter.
Chrétien et Fidèle se mirent alors à chanter ce qui suit :
Un faux chrétien qui dans l’école du Saint-Esprit ne fut jamais instruit,
Se vante et fait beaucoup de bruit ; de son savoir il se fait une idole.
Mais en vain à sa langue il donne un libre cours ; Il n’est qu’une peste publique
Qui détruit plus par sa pratique, qu’il ne bâtit par ses discours.
Pour cette nouvelle année, prenons la résolution de ne plus être des beaux-parleurs, mais d’être semblables à Fidèle et Chrétien !
Que Dieu vous bénisse, Marc et Elisabeth.
Le soutien du ministère évangélique
1) Quel est le plan que Dieu a conçu pour le soutien du ministère évangélique ?
« Ne savez-vous pas que ceux qui font le service sacré, mangent des choses sacrées, et que ceux qui servent à l’autel, ont part à l’autel ? » 1 Corinthiens 9 : 13
2) Quelle part de notre revenu Dieu nous demande-t-Il de consacrer à son œuvre ?
« Toute dîme de la terre, tant des semences de la terre que du fruits des arbres, appartient à l’Eternel ; c’est une chose consacrée à l’Eternel. …Mais pour toute dîme de gros et de menu bétail, pour tout ce qui passe sous la verge, le dixième en sera consacré à l’Eternel. » Lévitique 27 : 30-32.
3) A quoi la dîme doit-elle servir ?
« Voici que je donne comme héritage aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le travail qu’ils font, le travail de la tente de réunion. » Nombres 18 : 21.
Note – La tribu de Lévi, parmi les Israélites, comprenait les ministres de Dieu sous l’ancienne dispensation. Aujourd’hui, ceux qui prêchent la Parole et enseignent la doctrine font partie de la même classe.
4) Le Sauveur a-t-il enseigné le paiement de la dîme ?
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et vous négligez les choses les plus importantes de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité. Il fallait faire ces choses-ci et ne pas omettre celles-là. » Matthieu 23 : 23.
5) A qui appartient tout ce qui est dans le monde ?
« A Yahweh la terre et ce qu’elle renferme, le monde et tous ceux qui l’habitent. » « A moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers. » « Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu’il renferme. » Psaumes 24 : 1 ; 50 : 10, 12.
6) Que sommes-nous à l’égard des biens du Seigneur ?
Nous en sommes les économes. Voir Matthieu 25 : 14 ; Luc 16 : 1, 2.
7) Si nous retenons la dîme, de quoi nous rendons-nous coupables ?
« L’homme peut-il tromper Dieu ? Pourquoi donc cherchez-vous à me tromper ? Car, tout en demandant : ‘En quoi t’avons-nous trompé ?’ – vous me trompez quand vous retenez vos dîmes et vos offrandes. » Malachie 3 : 8.
8) Qu’arriva-t-il à l’Israël d’autrefois à cause de son infidélité dans le paiement de la dîme ?
« Vous êtes frappés de malédiction, parce que vous me trompez, vous toute la nation ! » Malachie 3 : 9.
9) De quelle partie de notre revenu devrions-nous prendre la dîme ?
« Fais honneur à Dieu de tes biens, des prémices de tout ton revenu. Alors tes greniers seront abondamment remplis et tes cuves déborderont de vin nouveau. » Proverbes 3 : 9, 10.
10) Les pasteurs doivent-ils eux aussi payer la dîme ?
« Tu parleras aux Lévites et tu leur diras : Lorsque vous recevrez des enfants d’Israël la dîme que je vous donne de leur biens pour votre héritage, vous en prélèverez une offrande pour Yahweh, une dîme de la dîme. » Nombres 18 : 26.
11) À part la dîme, qu’est-ce que Dieu demande de son peuple ?
« L’homme peut-il tromper Dieu ? Pourquoi donc cherchez-vous à me tromper ? Car tout en demandant : ‘En quoi t’avons-nous trompé ?’ – vous me trompez quand vous retenez vos dîmes et vos offrandes. » Malachie 3 : 8.
12) Quelle promesse le Seigneur fait-il à ceux qui apportent toutes leurs dîmes dans son trésor ?
« Apportez toute la dîme au trésor et qu’il y ait des vivres dans ma maison ! Et mettez-moi donc à l’épreuve en ceci, dit Yahweh des armées : si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, et si je ne répands pas sur vous la bénédiction jusqu’à surabondance. Pour vous, je chasserai l’insecte qui dévore ; il ne vous détruira plus les fruits du sol, et la vigne ne sera plus stérile pour vous dans la campagne, dit Yahweh des armées. » Malachie 3 : 10, 11.
Discussion avec la Messagère du Seigneur
quant à l’emploi des dîmes et des offrandes.
Sœur White, suis-je en droit de retenir mes moyens, si j’ai perdu confiance en l’œuvre ?
Certains ont été insatisfaits et ont dit : « Je ne paierai plus la dîme ; car je n’ai pas confiance en la façon dont les choses sont gérées au sein de l’œuvre. Mais allez-vous dérober Dieu car vous pensez que la gestion de l’œuvre n’est pas bonne ? Présentez vos plaintes, de façon claire et ouverte aux personnes concernées. Envoyez vos pétitions concernant les choses qui doivent être ajustées et arrangées ; mais ne vous retirez pas de l’œuvre de Dieu, vous montrant infidèles parce que les autres n’agissent pas bien. (Test. Vol. 9, page 247)
Me conseillez-vous donc de fermer les yeux, et de ne pas tenir compte de ce que l’on fait de mon argent ?
Les églises doivent se réveiller. Les membres doivent se réveiller de leur sommeil et commencer à se renseigner : comment l’argent que nous plaçons dans le trésor est-il utilisé ? Le Seigneur souhaite qu’une recherche pointue soit faite. Tous sont-ils satisfaits de l’histoire de l’œuvre de ces quinze dernières années ? Où est l’évidence de la collaboration avec Dieu ? Où la prière pour l’aide de Dieu a-t-elle été entendue dans les églises ? Où la prière pour l’aide du Saint-Esprit a-t-elle été entendue dans les églises ? Insatisfaits et le cœur attristé, nous nous détournons de la scène. (The Kress Collection, p. 120)
Suis-je donc responsable de l’emploi qui est fait de mes fonds ?
Le Seigneur a voulu que nous soyons Ses gestionnaires individuellement. Nous avons chacun la responsabilité solennelle d’investir nos moyens nous-mêmes… Dieu ne vous enjoint pas de demander la permission de la conférence, ou de quelque conseil humain que ce soit, pour employer vos moyens de la manière qu’il vous semble la meilleure pour l’avancement de l’œuvre de Dieu. (Special Instructions Relating to the R&H Office and the work at Battle Creek, p. 41, 42)
Mais Mme White, on m’a dit que tout l’argent doit passer par l’organisation, c’est bien ce que vous soutenez, n’est-ce pas ?
Veuille Dieu permettre que les voix qui se sont si rapidement élevées pour dire que tout l’argent investi dans l’œuvre doit passer par le canal attitré de Battle Creek ne soient pas entendues. Les personnes à qui Dieu a donné ses moyens ne sont redevables qu’à lui seul. C’est leur privilège de soutenir et d’aider directement les missions. (Spalding-Magan Collection, p. 176 et 177)
Les dispositions qui ont été prises afin que tout l’argent passe par Battle Creek, et soit sous le contrôle des quelques hommes de ce lieu, sont une mauvaise façon de gérer. Il y a déjà bien trop de lourdes responsabilités données à peu d’hommes, et certains ne font pas de Dieu leur conseiller. (Testimonies to Ministers, p. 321)
C’est pourtant important de ne pas perturber les « voies régulières » !
Que de fois les mêmes vieilles difficultés s’élèvent et sont présentées par rapport à perturber « les voies régulières »… Combien d’années faudra-t-il encore attendre avant que nos frères reçoivent le discernement clair et précis qui appelle le bien, bien et le mal, mal ? Quand les hommes cesseront-ils de dépendre de la même routine qui a laissé tant de travail inaccompli, tant de champs délaissés ?... Si nous pouvions nous éloigner des voies régulières pour nous rapprocher de quelque chose qui, bien qu’irrégulier, soit d’après l’ordre de Dieu, il se pourrait qu’une partie du travail irrégulier nous ayant éloigné des principes Bibliques soit coupée… Brisons les liens qui nous lient. (Letter to A.G. Daniells, juin 1900)
Mais que dire aux responsables inquiétés par votre conseil ?
Ne vous inquiétez pas si des moyens sont directement envoyés à ceux qui essayent de faire une œuvre missionnaire d’une manière calme et efficace. Tous les moyens ne doivent pas être gérés par une seule agence, ou organisation. Il y a bien du travail à faire consciencieusement pour la cause du Seigneur. L’aide doit être cherchée de toutes les sources possibles. (Spalding-Magan Collection, p. 421, 422)
Lorsque vous parlez de moyens, cela inclue-t-il les dîmes ?
Si les moyens parvenaient au trésor exactement d’après le plan de Dieu – un dixième de tous les revenus, il y aurait abondamment de quoi faire avancer l’œuvre. (Evangelism, p. 252)
Dieu a donné des directives précises quant à l’emploi de la dîme. Il ne veut pas que son œuvre soit paralysée par manque de moyens. (Gospel Workers, p. 224)
Quel est donc le plan de Dieu pour les dîmes et des offrandes ?
L’un se dit que la dîme pourrait bien être utilisée pour l’écolage. D’autres pensent que les colporteurs devraient être soutenus par les dîmes. Mais une grande erreur a lieu lorsque la dîme est détournée de l’objet pour laquelle elle doit être utilisée – le soutien des pasteurs. Il devrait aujourd’hui y avoir cent ouvriers bien qualifiés où l’on en trouve qu’un seul. (Test. Vol. 9, page 248)
Suis-je donc obligé de soutenir des pasteurs infidèles ?
Ce serait une piètre politique de soutenir du trésor de Dieu ceux qui ne font que tacher et injurier Son œuvre, et qui ne cessent de rabaisser le niveau du Christianisme. (Test. Vol. 3, p. 553)
Des malheurs redoutables attendent ceux qui prêchent la vérité, mais qui ne sont pas sanctifiés par elle, mais aussi pour ceux qui consentent à recevoir et à entretenir des personnes non sanctifiées à leur service, par la parole et la doctrine. (Test. Vol. 1, p. 261, 262)
Je sais que certains missionnaires médicaux vivent de la dîme. Dieu approuve-t-il cela ?
Certains… disent que la dîme ne devrait pas être employée pour soutenir les missionnaires médicaux, qui consacrent leur temps à soigner les malades. En réponse à de telles affirmations, il m’a été montré que l’esprit ne doit pas devenir étroit au point de ne plus pouvoir saisir la réalité de la situation. Un ouvrier de l’évangile missionnaire médical, à même de soigner des affections physiques est un travailleur bien plus efficace que celui qui ne peut pas faire cela. Son œuvre en temps que ministre de l’évangile est bien plus complète. (MM p. 245)
Et que dire des professeurs de Bibles ?
Nos conférences devraient s’assurer que les écoles soient pourvues en enseignants, des professeurs de Bible consciencieux, disposant aussi d’une profonde expérience Chrétienne. Le meilleur du talent pastoral devrait être conduit dans les écoles, et les salaires de ces enseignants devraient être payés de la dîme. (1 MR p. 189)
Y a-t-il d’autres façons d’utiliser l’argent du Seigneur sans se départir de sa volonté ?
Mais alors que certains vont de l’avant pour prêcher, Il (Dieu) en appelle d’autres à répondre à ses demandes par le don de dîmes et d’offrandes afin de soutenir le ministère et de répandre la vérité imprimée dans tout le pays. (Test. Vol. 4, p. 472)
La dîme devrait parvenir à ceux qui oeuvrent par la parole et la doctrine, qu’ils soient des hommes ou des femmes. (Evangelism p. 492)
Sœur White, avez-vous toujours donné votre dîme à l’organisation ?
J’ai moi-même donné ma dîme aux cas les plus nécessiteux qui ont attiré mon attention. J’ai été instruite à faire cela, et comme l’argent n’a pas été retenu du trésor de Dieu, il ne faut pas faire de commentaires à ce sujet, car cela m’obligerait de faire connaître ces choses, ce que je ne souhaite pas faire, car ce n’est pas l’idéal.
Je soutiens ces sœurs qui ont placé leurs dîmes là où il y en avait le plus grand besoin, afin d’aider une œuvre délaissée ; et si vous faites de la publicité à ce sujet, une connaissance serait créée qu’il serait préférable d’éviter. Je ne me soucie pas de faire de la publicité à cette œuvre que le Seigneur m’a appelée à faire, ainsi que d’autres. (Letter to Elder Watson)
Que faites-vous lorsqu’on vous confie des dîmes ?
Certains cas ont attiré mon attention pendant des années, et j’ai pourvu à leurs besoins par la dîme, comme Dieu m’a enseignée à le faire, et si quelqu’un me demande, « Sœur White, voulez-vous bien placer ma dîme là où vous en connaissez le plus grand besoin ? » je dis « oui », et je le ferai, et je l’ai fait. (Letter to Elder Watson)
Chaque cas dépend des circonstances. Je ne conseille à personne de faire une habitude de collecter les dîmes. Mais pendant des années, il y a eu de temps à autre des personnes ayant perdu confiance en la gestion de la dîme, qui ont placé leur dîme entre mes mains, disant que si je ne la prenais pas, ils la donneraient eux-mêmes aux familles des pasteurs les plus pauvres qu’ils puissent trouver. J’ai pris l’argent, leur ai donné un reçu, et leur ai dit comment il a été utilisé. (Letter to Elder Watson)
Lorsqu’on m’a donné des moyens, je les ai soit refusés, soit placés dans des œuvres charitables telle que la Publishing Association. Je ne ferai plus cela. Je continuerai le travail qui m’est confié, mais mes peurs de recevoir des moyens à utiliser pour le Seigneur ont disparu. Ce cas de Sœur More m’a entièrement ouvert les yeux quant à l’œuvre de Satan de nous priver de moyens. (Test. Vol. 1, p. 678, 679)
Avant la gloire l’humilité
Si nous lisons la Bible avec attention et prière, nous trouverons que ses biographies sont merveilleusement instructives. Elle ne sanctionne jamais le mal, et ne l’excuse ni ne le cache jamais. Souvent, pourtant elle nous donne le récit des bonnes actions des hommes sans une parole de louange et de leurs mauvaises actions sans aucune censure. Mais il faut comprendre que ce livre contient la loi morale dont chacun peut faire usage en mesurant les actions des hommes, et on doit particulièrement observer que les actions des hommes sont données de telle manière que les conséquences du bien et du mal paraissent à la fin, avec une étonnante clarté.
La sagesse de Dieu en préparant les hommes à la gloire par la pauvreté et les humiliations se manifeste dans les récits de leurs vies.
Saül est un exemple de quelqu’un qui, dans la vie privée, était un homme de bien, et qui, pourtant, lorsqu’il fut élevé au trône, devint méchant, arrogant, cruel. Il ne put pas supporter les hautes dignités. S’il avait été pendant plusieurs années à l’école de l’humiliation, il aurait été un roi bien différent. Salomon est un autre exemple de l’incapacité de l’homme à supporter les honneurs sans avoir d’abord été élevé dans la pauvreté et l’affliction. Il parvint au trône semblable au soleil qui se montrerait tout à coup à son méridien. Ce soleil fut caché par une désastreuse éclipse, et peut-être, que cette éclipse obscurcit son couché. Qu’aucun homme ne demande des honneurs avant que l’humilité l’y ait préparé.
David est un exemple illustre d’un homme qui a été élevé à l’école de la pauvreté, de l’humilité et de l’affliction. Dieu permit qu’il souffrit de l’injustice de Saül, afin qu’il apprit à haïr une telle méchanceté, et à ne jamais agir ainsi, lorsqu’il serait devenu roi. Il eut certainement une éducation d’une valeur inestimable, pour le préparer au trône. Pourtant, malgré tout cela, il fit presque une chute fatale, lorsqu’il fut dans la prospérité. Le cas de David est comme un phare construit près d’un rocher des plus dangereux. Malgré toute cette éducation par laquelle il avait passé auparavant, il fut presque perdu, lorsque la prospérité l’inonda de biens. Une humble position dans la vie est de beaucoup préférable à une position élevée, et elle est infiniment plus sûre.
Joseph fut, dans la providence de Dieu, seigneur de l’Egypte. Mais il avait dû être d’abord jeté en prison. Il fut vendu comme esclave. « On lui serra les pieds dans des ceps, et sa vie fut mise dans les fers ; jusqu’au temps où ce qu’il avait dit arriva, où la parole de l’Eternel le fit connaître. Le roi l’envoya délivrer, le dominateur des peuples le fit élargir. Il l’établit seigneur de sa maison, et gouverneur de tous ses biens ; pour enchaîner à son gré ses princes, et enseigner à ses anciens la sagesse. » Ps. 105 : 18-22.
Cette sagesse de Dieu se voit dans l’histoire de Joseph. Il n’aurait jamais pu faire l’œuvre pour laquelle il fut élevé à cette haute position, s’il n’avait d’abord été fait esclave, et ensuite, mis aux fers dans une prison.
L’humilité avant la gloire. Ceux qui cherchent l’honneur qui vient de Dieu passeront leur vie dans la plus profonde humiliation devant Lui. Dieu élèvera ceux qui s’abaisseront eux-mêmes, et il abaissera certainement ceux qui s’élèveront. Ceux qu’il élèvera seront assis avec Christ sur son trône ; et ceux qui seront abaissés par Lui souffriront l’opprobre et l’infamie éternelles.
John N. Andrews
Comment nos pionniers comprenaient-ils l’incarnation ?
Alors que nous allons étudier ces sujets sacrés, il serait bon de se souvenir des paroles de Jésus :
En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant, comme celui-ci, me reçoit moi-même. (Matthieu 18 : 1-5)
Si nous souhaitons que l’Esprit Saint nous enseigne les choses spirituelles, il nous faut accepter d’être enseignés. Combien il est vrai que le « péché le plus désespéré et le plus incurable est celui de l’orgueil dans ses opinions et de la propre suffisance. C’est là ce qui fait obstacle à tout progrès. » (Testimonies for the Church, vol. 7, p. 199, 200) Si nous souhaitons comprendre la vérité de Dieu, il nous faut avoir un esprit ouvert, et être désireux d’apprendre. « Car ainsi parle le Très-Haut dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. » (Esaïe 57 : 15)
Durant la deuxième partie du siècle dernier, le sujet de l’incarnation de Jésus a extrêmement été controversé dans l’Adventisme. Nous ne nous aventurons pas dans ces investigations pour enflammer ces différences, mais nous désirons plutôt apporter l’unité à ceux qui désirent la vérité.
Les pionniers de ce mouvement étaient très unis, et au clair en ce qui concerne l’enseignement de l’incarnation. Ils croyaient que Jésus accepta les conséquences de la loi de l’hérédité, et qu’il prit sur lui la nature déchue de l’homme dégénéré et dégradé suite à 4000 ans de péché. Leur compréhension fut publiée dans la première Déclaration de Foi imprimée par l’église en 1872 :
Il y a un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Père Eternel, par qui Il créa toutes choses, et par lequel elles existent ; il prit sur lui la nature de la semence d’Abraham pour la rédemption de notre race déchue ; il marcha parmi les hommes plein de grâce et de vérité, vécut notre exemple, mourut notre sacrifice. (A Declaration of the Fundamental Principles Taught and Practiced by Seventh-day Adventists,[1] Steam Press, Battle Creek, Michigan, 1872, point no. 2)
L’histoire de la doctrine de l’incarnation dans l’Eglise Adventiste du 7ème Jour a bien été documentée. Deux œuvres sont particulièrement remarquables, de par leur importance : An Interpretive History of the Doctrine of the Incarnation as Taught by the Seventh-day Adventist Church,[2] écrite par le pasteur William Grotheer, et le livre du Dr. Ralph Larson : The Word was made Flesh.[3] L’œuvre de Grotheer, comptant 105 pages, donne une image juste et logique du développement de la doctrine de l’incarnation depuis le début de notre expérience en tant que peuple, jusqu’à la date de sa publication, et 1972. L’œuvre de Larson, plus importante (365 pages) et plus d’actualité (1986), fait la chronique de « cent années de Christologie Adventiste. » (p.iii) Notre but ne sera pas de reproduire leurs œuvres en totalité, ni l’œuvre d’autres personnes, mais de donner un petit échantillon des croyances de l’église à ce sujet.
James White
Commençons tout d’abord par relever les pensées du Pasteur James White, qui servit l’église dans de nombreux postes, tels que président de la Conférence Générale, et éditeur des deux revues : The Review and Herald et The Signs of the Times. Pasteur White écrivit :
« Christ, affaibli par notre nature…affaibli par la semence d’Abraham…prend sur lui la faiblesse de la semence d’Abraham, afin de pouvoir atteindre ceux qui sont affaiblis par la transgression. » (The Review and Herald, 29 novembre 1877)
Uriah Smith
« Il s’humilia et prit sur Lui la forme d’un serviteur, en acceptant de devenir semblable aux hommes chétifs, mortels et pécheurs. Dans une chair semblable au péché, Il descendit dans les profondeurs même de la condition d’homme déchu et se rendit obéissant jusqu’à la mort, la mort ignominieuse de la croix. » (Looking Unto Jesus,[4] p. 23)
J.H. Waggoner
« Et il quitta le trône de gloire et de puissance, puis il prit sur lui la nature de l’homme déchu. L’ « éclat de la gloire du Père » et la faiblesse de la ‘semence d’Abraham.’ » (The Atonement,[5] p. 161)
Stephen N. Haskell
« Christ vint la première fois, revêtu d’humanité, sans prendre sur Lui la nature des anges, mais la semence d’Abraham, afin d’être rendu, comme nous-mêmes, sujet à la tentation, à la souffrance et à la mort, afin que par son lien avec l’humanité, Il puisse sympathiser avec ses créatures déchues. » (The Bible Echo, 15 mars 1889)
Alors que les quatre hommes précédemment cités étaient des Adventistes de « première génération, » deux Adventistes de « deuxième génération » méritent d’être relevés suite à leur appel particulier. Les pasteurs A.T. Jones et E.J. Waggoner étaient deux hommes dont l’inspiration dit avoir été appelés par Dieu :
Le Seigneur, dans sa grande miséricorde, envoya à son peuple un message des plus précieux, par les pasteurs Waggoner et Jones. Ce message devait présenter au monde, avec force, le Sauveur élevé, le sacrifice pour les péchés du monde entier. (Testimonies to Ministers and Gospel Workers, p. 91)[6]
E. J. Waggoner
Waggoner écrivit avec une logique et un raisonnement clairs. Dans son œuvre la plus célèbre, il affirma :
« Il suffira d’une simple pensée pour prouver à quiconque que si Christ prit sur lui une chair semblable au péché pour sauver l’homme, il dû être rendu semblable à l’homme pécheur, car ce sont des hommes pécheurs que Christ est venu sauver. » (Christ and His Righteousness,[7] p. 26)
Une autre affirmation typique de Waggoner est tirée de son étude du livre des Galates :
« Je dis donc que sa naissance sous la loi était une conséquence inévitable du fait qu’il naquit dans une chair semblable au péché, qu’il prit sur lui la nature d’Abraham. » (The Gospel in the Book of Galatians,[8] p. 61, 62)
A.T. Jones
Il se peut bien qu’aucun pasteur Adventiste du 7ème Jour n’ait davantage parlé de l’incarnation que A.T. Jones. Pasteur Jones était tellement persuadé de l’importance de ce sujet, que dans son livre, The Consecrated Way to Christian Perfection,[9] il y consacra six chapitres sur dix-sept. A la page 25, nous lisons :
Mais pour être le Rédempteur, il doit non seulement en être capable, mais il doit aussi partager le même sang. Il y a plus : il doit non seulement être un parent proche, mais le parent le plus proche ; et le parent le plus proche par les liens du sang. Ainsi, « puisque les enfants » de l’homme – en tant qu’enfants de celui qui perdit notre héritage – « participent au sang et à la chair, il y a aussi participé lui-même » – il participa au sang et à la chair dans la substance même qui est la nôtre, et devint ainsi notre plus proche parent. C’est pourquoi il est écrit que Lui et nous sommes « tous issus d’un seul : c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères. [10] » (Italiques ajoutés par Jones)
Plus loin dans son livre, après avoir discuté de la doctrine de l’Immaculée Conception, Jones écrit :
Aussi certainement que deux et deux font quatre, il découle de cette théorie [l’Immaculée Conception] que le Seigneur Jésus, dans sa nature humaine, est « très différent » du restant de l’humanité : en fait, Sa nature humaine n’est pas humaine du tout.
Telle est la doctrine Catholique au sujet de la nature humaine du Christ. La doctrine Catholique de la nature humaine du Christ est tout simplement que cette nature n’est pas humaine du tout, mais divine : « plus sublime et glorieuse que toutes natures ». Elle enseigne que dans Sa nature humaine, Christ était si éloigné de l’humanité qu’il était entièrement différent de l’humanité : qu’Il possédait une nature dans laquelle il ne pouvait partager quelque sentiment que ce soit avec l’humanité.
Mais la foi de Jésus n’est pas ainsi.
La foi de Jésus est que Dieu envoya « Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché ». (Rom. 8 : 3)
La foi de Jésus est qu’ « il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères ». (Héb. 2 : 17)
La foi de Jésus est qu’Il « a pris nos infirmités, » (Mt. 8 : 17) qu’il « était touché par le sentiment de nos faiblesses, » étant tenté « en toutes choses » comme nous le sommes. (Héb. 4 : 15) S’Il n’était pas comme nous sommes, Il n’était pas possible qu’Il soit « tenté comme nous en toutes choses ». Mais il était « comme nous » « en toutes choses ». (Idem, p. 38, 39) (Italiques ajoutés par Jones)
Peut être qu’A.T. Jones est aujourd’hui le mieux connu pour les sermons qu’il donna aux sessions de la Conférence Générale de 1893 et 1895. L’un de ces deux messages disait :
Jésus-Christ est le seul à avoir Dieu pour Père, et l’homme pour frère ; et nous trouvons en Jésus le frère de l’homme, seulement si nous trouvons Christ, le frère de tout homme.
Il est écrit, « C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères. » (Héb. 2 : 11) Qui n’a-t-il pas honte d’appeler frères ? Toute personne faite de chair et de sang,-…
L’œuvre de Satan a toujours été de pousser les hommes à penser que Dieu est le plus loin possible. Mais c’est l’éternel effort du Seigneur de pousser l’homme à réaliser qu’Il est le proche possible de chacun.
Le grand problème du paganisme était de penser que Dieu était si loin,-…
C’est alors que la papauté est entrée en scène, l’incarnation même de l’inimitié entre l’homme et Dieu.
Ainsi [d’après la théologie Catholique] Marie dû être née immaculée, parfaite, sans péché,… et Christ dû alors naître d’elle d’une manière telle qu’il reçut une nature humaine sans la moindre trace du péché.
Mais s’Il ne s’approche pas plus de nous que dans une nature sans péché, il se trouve très loin de nous ; car j’ai besoin de quelqu’un de plus proche de moi que cela. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider, quelqu’un qui sait ce que c’est qu’une nature pécheresse ; car c’est là ma nature ; et c’est une telle nature que Christ a effectivement prise. Il devint l’un de nous. Ainsi, voyez-vous, c’est ici la vérité présente dans toute sa force, maintenant que la papauté prend possession du monde, et que son image est sur la mauvaise voie, oubliant ce que Dieu est en Jésus-Christ, et ce que Christ est dans le monde – ayant la forme de la piété, sans la puissance. (Bulletin de la Conférence Générale, 1895, p. 310, 311)
D’autres Adventistes influents ayant soutenu la vue d’après la chute incluent : W.W. Prescott, M.C. Wilcox, G.B. Starr, Meade MacGuire, Dallas Young, W.B. Ochs, Carlye B. Haynes, W.H. Branson, et M.L. Andreasen. (Voir Ministry, juin 1985, p. 21)
Ellen G. White
On trouve dans les écrits d’Ellen G. White différentes références à la doctrine de l’incarnation. Contrairement à certains aujourd’hui, elle encourageait l’étude au sujet de l’humanité du Christ. Elle écrivit :
Lorsque nous voulons étudier un problème profond, concentrons nos pensées sur la chose la plus merveilleuse n’ayant jamais eu lieu sur terre ou dans le ciel – l’incarnation du Fils de Dieu. Dieu offrit son Fils afin qu’il subisse une mort d’ignominie et de honte pour des êtres humains pécheurs. Celui qui était le Commandant dans les courts célestes mit de côté sa robe royale, et recouvrant sa divinité d’humanité, Il vint dans ce monde afin d’y être à la tête de la race humaine comme homme modèle. Il s’humilia pour souffrir avec la race, pour être affligé par leurs afflictions. (The Seventh-day Adventist Bible Commentary, vol. 7, p. 904 ; MS 76, 1903)
Ces derniers temps, peu de doctrines furent aussi chaudement discutées dans le sein de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour que la doctrine de l’incarnation. Différents groupes présentent différentes vues, et chacun d’eux utilise la Bible et les écrits d’Ellen G. White pour défendre sa position. En fait, alors qu’il était l’éditeur de l’Adventist Review, William Johnsson écrivit une série d’éditoriaux sur l’incarnation, affirmant clairement que les deux groupes théologiques majeurs trouvent leurs « arguments principaux » dans les écrits d’Ellen G. White. » (Adventist Review, 12 août 1993) Alors qu’on trouve différents textes Bibliques donnant l’impression que certaines doctrines sont approchées de différents angles, on est généralement d’accord qu’étant donné que la Bible est la Parole inspirée de Dieu, elle ne peut pas se contredire, et que les passages qui semblent différer sont des passages parallèles, l’harmonie pouvant être trouvée par une étude et une recherche appropriées.[11] Cependant, Johnsson et d’autres n’acceptent pas cette approche en ce qui concerne les écrits de Sœur White. Johnsson affirme franchement :
Certains Adventistes ont travaillé durement pour réunir ces affirmations apparemment contraires [sur l’incarnation], sous la vue d’Après la Chute[12]. Je ne pense pas que cela soit possible. (Adventist Review, 19 août 1993, p. 4)
En fait, Johnsson et d’autres disent qu’elle tenait un double langage. Alors que l’on trouve des affirmations publiées qui semblent difficiles à harmoniser avec certains de ses autres écrits et avec la Bible, l’expérience de l’auteur de ces lignes est que plus ses écrits sont étudiés, plus on y voit l’harmonie. La sortie du CD-ROM des écrits d’Ellen G. White a été une aide phénoménale pour tous ceux qui y font des recherches, et qui apprennent à comprendre la phraséologie et la signification de différents passages.
Alors que nous ne disons pas, comme Johnsson, qu’il ne peut y avoir d’harmonie au sujet de l’incarnation, nous reconnaissons qu’il est des références qui semblent difficiles à comprendre, et à harmoniser avec d’autres citations. Certains ont suggéré que les raisons possibles pour cela incluent des erreurs de secrétariat, ainsi que des changements délibérés venant de l’intérieur. Nous ne pouvons affirmer que ces réponses sont valables, quelques soient les cas. Notre histoire montre clairement que certaines révisions et certaines compilations des œuvres d’Ellen White ont utilisées ses écrits hors contexte, donnant une impression contraire à l’intention d’origine.[13] Comment Ellen White réagirait face à la situation actuelle ? Seul Dieu le sait, mais elle a laissé le conseil suivant : « Il [Dieu] demande une foi à son peuple qui repose sur le poids de l’évidence, non sur une connaissance parfaite. » (Testimonies for the Church, vol. 3, p. 258). Nous lisons également :
Satan a le pouvoir de suggérer des doutes et de trouver des objections au témoignage précis envoyé par Dieu, et ils seront nombreux à trouver que leur incrédulité, leurs remises en question et leur façon de chipoter sont une vertu et une marque d’intelligence. Ceux qui souhaitent douter en auront largement l’occasion. Dieu ne se propose pas d’enlever toute occasion d’incrédulité. Il pourvoit à des évidences qui doivent soigneusement être étudiées d’un coeur humble et d’un esprit ouvert, et tous devraient se décider d’après le poids de l’évidence. (Idem, p. 255)
Alors que certains écrits d’Ellen White tels que la « Lettre à Baker » semblent ne pas s’accorder avec la vue des pionniers, la grande majorité des écrits d’Ellen G. White parlent très clairement de la vue d’Après la Chute. Plutôt que d’essayer de défendre les quelques affirmations qui semblent dire le contraire de l’enseignement général au sein de l’Adventisme à ses débuts, comme l’ont bien fait les pasteurs Larson et Grotheer, cette étude permettra au poids de l’évidence de montrer clairement ce qu’elle croyait. Considérant la chose en termes très pratiques, si vous aviez parlé d’un sujet plus de mille fois, et que dix ou douze affirmations semblaient ne pas s’accorder avec la grande majorité des affirmations, comment voudriez-vous que les gens réagissent ? Tout comme Ellen White, je voudrais qu’ils regardent au poids de l’évidence !
En considérant le poids de l’évidence, il est clair que le point de vue d’Ellen White au sujet de l’incarnation était celui d’Après la Chute. Nous présenterons à présent une très petite portion de ses écrits, qui représente le grand « poids de l’évidence » quant à cette doctrine. Nous lisons dans une de ses premières œuvres :
Jésus leur dit également [aux anges] qu’ils auraient un rôle à jouer, celui d’être avec lui, et de le fortifier à plusieurs reprises. Qu’il devrait prendre la nature déchue de l’homme, et que sa force ne serait même pas égale à la leur. (Spiritual Gifts, vol. 1, p. 25 ; 1858)
Une fois de plus, Satan se réjouit avec ses anges de pouvoir, en causant la chute de l’homme, faire descendre le Fils de Dieu de sa position exaltée. Il dit à ses anges que lorsque Jésus prendrait la nature de l’homme déchu, il serait plus puissant que lui, et pourrait empêcher l’accomplissement du plan du salut. (Idem, p. 27 ; 1858)
C’était dans l’ordre de Dieu pour Christ qu’Il prenne sur lui la forme et la nature de l’homme déchu, afin d’être rendu parfait par la souffrance, d’endurer lui-même la force des tentations de Satan, et de mieux savoir comment secourir ceux qui seraient tentés. (Spiritual Gifts, vol. 4, à. 115, 1864)
Dans cette dernière affirmation, nous voyons qu’Ellen White ne considère pas la forme et la nature comme une seule et même chose, car elle parle de chacune d’elles comme d’une chose que Christ prit sur lui-même. Dans ces affirmations chronologiques du début, Sœur White utilisait le terme nature déchue, pour décrire la nature que Christ prit sur lui-même. Elle utilisa cette même expression dans ses écrits ultérieurs, prouvant ainsi la régularité de sa doctrine tout au long de sa vie.
Par son humiliation et sa pauvreté, Christ s’identifierait avec la faiblesse de la race déchue, et par son obéissance fidèle, il montrerait à l’homme comment racheter la chute disgracieuse d’Adam, afin que par une humble obéissance il puisse reconquérir l’Eden perdu. (The Review and Herald, 24 février, 1874)
Quel amour ! Quelle étonnante condescendance ! Le roi de gloire proposa de s’humilier dans l’humanité déchue ! Il placerait ses pieds dans les traces d’Adam. Il prendrait la nature déchue de l’homme, et s’engagerait à lutter contre l’ennemi puissant qui triompha d’Adam. Il vaincrait Satan, ouvrant ainsi la voie pour ceux qui croiraient en lui, afin de les sauver de la disgrâce d’Adam suite à son échec et à sa chute. (Idem)
Les saints anges étaient frappés d’horreur en voyant que l’un des leurs avait pu tomber au point de pouvoir commettre de telles cruautés. Tout sentiment de sympathie ou de pitié qu’ils avaient eu jusque là pour Satan dans son exil fut banni de leurs cœurs.
Que sa jalousie puisse se venger ainsi sur une personne innocente suffit pour le dévêtir de sa supposée robe de lumière céleste, et révéler la difformité hideuse cachée ; mais manifester une malignité sans borne envers le Fils divin de Dieu qui, par un sacrifice de soi unique et un immense amour pour les créatures formées à son image était descendu du Ciel en assumant leur nature déchue, était un crime si odieux contre le Ciel qu’il fit frémir les anges d’horreur et coupa pour toujours le dernier lien de sympathie existant entre Satan et le monde céleste. (The Spirit of Prophecy, vol. 3, p. 183 et 184 ; 1878)
Jésus prit sur Lui la nature de l’homme, afin de pouvoir laisser un exemple pour l’humanité, complet, parfait. Il propose de nous rendre semblable à Lui, vrai dans chaque intention, sentiment et pensée – vrai de cœur, d’âme et de vie. C’est là le Christianisme. (Testimonies for the Church, vol. 5, p. 235 ; 1882)
Bien que Son caractère n’avait pas la moindre tache de péché, Il condescendit à relier notre nature humaine déchue avec Sa divinité. Ayant notre nature déchue, il montra ce qu’elle pouvait devenir, par l’acceptation de la grande provision à laquelle il avait pourvu, et en devenant participant de la nature divine. (Selected Messages, vol. 3, p. 134 ; Lettre 81, 1896)
Ces paroles de confirmation [voici mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection], furent données pour inspirer la foi aux témoins de cette scène, et pour fortifier le Sauveur en vue de sa mission. Bien que les péchés d’un monde coupable reposèrent sur Christ, et malgré l’abaissement auquel il s’était soumis en revêtant notre nature déchue, la voix céleste le reconnaissait comme étant le Fils de l’Eternel. (Jésus-Christ, p. 93 ; 1898)
Christ prit notre nature déchue, et fut sujet à toutes les tentations auxquelles les hommes sont sujets. (Manuscript Releases, vol. 17, p. 29 ; MS 80 ; 1903)
Il y a plus de 300 références où Ellen White affirma que Jésus « recouvrit Sa divinité de l’humanité. » (Voir Jésus-Christ, p. 430 ; Les Paraboles, p. 103 ; etc.) Elle présenta également la vérité au sujet de l’incarnation de la façon suivante :
Il prit sur sa nature sans péché notre nature pécheresse, afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés. (Medical Ministry, p. 181 ; lettre 67, 1902)
Une recherche dans ses écrits montre d’autres usages du terme nature pécheresse pour décrire ce que Jésus accepta et prit sur sa nature sans péché. Par exemple :
Revêtu de l’humanité, le Fils de Dieu descendit au niveau de ceux qu’il désirait sauver. Ni culpabilité ni péché ne se trouvaient en lui ; il fut toujours pur et sans tache ; pourtant, il prit sur lui notre nature pécheresse. Recouvrant sa divinité de l’humanité, il chercha à retrouver pour l’homme ce qu’Adam, par sa désobéissance, avait perdu pour lui-même et pour le monde. (The Review and Herald, 15 décembre 1896)[14]
Il y a des centaines d’autres citations qui sont tout aussi claires et directes concernant la doctrine de l’incarnation, que ce soit d’Ellen White, ou des pionniers Adventistes. Cependant, la question la plus importante est : Que dit la Bible au sujet de l’incarnation du Christ ?
Allen Stump
Importantes leçons pratiques
E. J. Waggoner – Christ et sa justice, chap. 7
Ce n’est pas seulement le titre d’une théorie agréable, ou un simple dogme, qui nous fait considérer Christ comme Dieu et Créateur. Chaque doctrine de la Bible est pour notre bénéfice pratique, et doit être étudiée dans ce but.
Voyons premièrement par quelle relation cette doctrine rejoint le commandement central de la loi de Dieu. Dans Genèse 2 :1-3, nous trouvons ces mots clôturant le récit de la création : « Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’il avait faite; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant ». La traduction juive rend ce texte plus littéralement : « Ainsi furent finis les cieux et la terre et toute leur armée, et Dieu avait fini le septième jour son oeuvre qu’il avait faite » etc. Ce sont les mêmes mots que nous trouvons dans le quatrième commandement ( Exode 20 : 8-11 ).
Nous voyons donc, et c’est très logique, que le même Être qui créa, se reposa. Celui qui oeuvra six jours en créant la terre, se reposa le septième jour, le bénit, et le sanctifia. Mais nous avons déjà vu que Dieu le Père créa les mondes par son Fils Jésus-Christ, et que Christ créa tout ce qui existe. Donc, il est inévitable de conclure que Christ se reposa ce premier septième jour de la création, à la fin des six jours de la création, et qu’il le bénit et le sanctifia. Ainsi le septième jour -- le Sabbat- est à proprement parler, le jour du Seigneur. Quand Jésus dit aux pharisiens critiques « car le Fils de l’homme est le maître du Sabbat » (Matthieu 12 :8), il déclara sa souveraineté sur le jour même qu’ils observaient si scrupuleusement dans la forme; et il dit ceci en des termes qui montrent qu’il considérait ce jour comme la marque distinctive de son autorité, démontrant le fait qu’Il était plus grand que le temple. Aussi, le septième jour est établi divinement comme le mémorial de la création. Il est le plus honoré de tous les jours, puisque sa mission spéciale est de faire penser à l’oeuvre créative de Dieu, qui est la preuve unique pour l’homme de Sa Divinité. Et lorsque le Christ dit que le Fils de l’homme est Seigneur même du jour du Sabbat, il revendique une haute distinction -- rien moins que celle d’être le Créateur, ce jour demeurant comme un mémorial de Sa divinité.
Comment répondrons-nous donc à la suggestion souvent faite, que Christ déplaça le jour du Sabbat, d’un jour qui commémore la fin de la création à un jour qui n’a pas une telle signification? Simplement, que changer ou abolir le Sabbat, équivaudrait à détruire ce qui fait penser à Sa divinité. Si Christ avait aboli le Sabbat, il aurait détruit l’oeuvre de ses propres mains, et il aurait travaillé contre Lui-même; et un royaume divisé contre lui-même ne peut pas subsister. Mais Christ « ne peut pas se renier lui-même », par conséquent, il ne changea pas un seul trait de lettre de ce qu’il avait lui-même établi, et en témoignant de Sa Divinité, Il montre qu’Il est digne de recevoir un honneur au-dessus de tous les dieux des païens. Il aurait été tout aussi impossible pour Christ de changer le Sabbat, qu’il aurait été impossible de changer le fait qu’Il créa toutes les choses en six jours, et se reposa le septième jour.
Et encore, les déclarations souvent répétées que le Seigneur est le créateur, sont voulues pour être une source de force. Remarquons comment la création et la rédemption sont mises en relation dans Colossiens chapitre 1. Pour comprendre cette vérité, nous lirons les versets 9 à 19 :
« C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes oeuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ».
Ce n’est pas un hasard si la merveilleuse déclaration au sujet de Christ Créateur est reliée à l’affirmation qu’en lui nous avons la rédemption. Non, quand l’apôtre fait connaître son désir que nous « soyons fortifiés à tous égards selon sa puissance glorieuse », il nous révèle ce qu’est cette puissance glorieuse. Quand il nous dit comment être délivré de la puissance des ténèbres, il dévoile la puissance du Libérateur. C’est pour nous redonner du courage qu’on nous dit que le chef de l’église est le Créateur de toutes choses. On nous dit qu’Il soutient toutes choses par la parole de sa puissance ( Hébreux 1 :3 ), pour que nous nous reposions sur l’assurance que la main qui soutient toute la nature gardera aussi Ses enfants.
Notons la relation avec Ésaïe 40 :26. Le chapitre présente la sagesse et la puissance merveilleuse de Christ qui appelle toute les armées du ciel par leur nom, et les maintient toutes à leur place, par la grandeur de Sa force et la vigueur de Sa puissance, et pour demander ensuite : « Pourquoi dis-tu Jacob, pourquoi dis-tu Israël : Ma destinée est cachée devant l’Éternel, mon droit passe inaperçu devant mon Dieu? Ne le sais-tu pas? Ne l’as-tu pas appris? C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a crée les extrémités de la terre; il ne se fatigue point, il ne se lasse point; on ne peut sonder son intelligence. Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance » (versets 27-29). Sa puissance, en fait, est la capacité de tout créer à partir de rien; donc il peut faire des merveilles par ceux qui sont sans force. Il peut créer la force avec la faiblesse. Donc, en toute sécurité, tout ce qui maintient à l’esprit la puissance créatrice de Christ, tendra à renouveler notre force et notre courage spirituel.
Et c’est justement le but du Sabbat. Lisons ( Psaume 92:1-4 ), qui est un Psaume dédié au Sabbat. Voici les quatre premiers versets : « Il est beau de louer l’Éternel, et de célébrer ton nom, ô Très-Haut! D’annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité pendant les nuits, sur l’instrument à dix cordes et sur le luth, aux sons de la harpe. Tu me réjouis par tes oeuvres, ô Eternel! Et je chante avec allégresse l’ouvrage de tes mains ».
En quoi cela se rapporte-t-il au Sabbat? C’est très simple : le Sabbat est le mémorial de la création. Le Seigneur dit : « Je leur donnerai mes Sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils puissent savoir que je suis l’Éternel qui les sanctifie » ( Exode 20 :12 ). Le Psalmiste garda le Sabbat comme Dieu voudrait qu’il soit gardé, -- en méditant sur la création, la puissance et la bonté merveilleuses de Dieu qu’elle manifeste. Et alors, en pensant à tout cela, il réalisa que le Dieu qui revêt les lis d’une gloire surpassant celle de Salomon, se préoccupe beaucoup plus de Ses créatures intelligentes; et en regardant les cieux, qui manifestent la puissance et la gloire de Dieu Il comprit qu’ils furent créés à partir de rien, et la pensée encourageante surgit dans Son esprit que cette même puissance agirait en lui pour le délivrer de Sa faiblesse humaine. Il trouva donc la joie et l’allégresse dans l’oeuvre des mains de Dieu. La connaissance du pouvoir de Dieu qu’il acquit en contemplant la création, le remplit de courage quand Il comprit que la même puissance était à Sa disposition; et, saisissant cette puissance par la foi, Il remporta de grandes victoires grâce à elle. Tel est le but du Sabbat : amener l’homme à une connaissance salvatrice de Dieu.
Voici brièvement le raisonnement :
- La foi en Dieu est engendrée par la connaissance de Son pouvoir; douter de Lui implique une ignorance de Son pouvoir à accomplir Ses promesses; notre foi en Lui sera proportionnelle à la connaissance réelle que nous aurons de sa puissance.
- Une contemplation intelligente de la création de Dieu nous donne une vraie conception de Sa puissance, car Sa puissance éternelle et Sa divinité se comprennent grâce aux choses qu’Il a créées ( Romains 1 :20 ).
- C’est la foi qui donne la victoire ( 1 Jean 5 :4 ); par conséquent, puisque la foi vient de la connaissance du pouvoir de Dieu, à partir de Sa parole, et par les choses qu’il créa, il en résulte que nous obtenons la victoire par les oeuvres de Ses mains. Par conséquent, le Sabbat, mémorial de la création, est une grande source de secours dans la bataille du chrétien, lorsqu’il est convenablement observé.
- Voici la portée d’ Ézéchiel 20 :12 : « Je leur donnerai aussi mes Sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Éternel qui les sanctifie ». C’est-à-dire, sachant que Dieu veut notre sanctification ( 1 Thessaloniciens 4 :3; 5 :23-24 ), par l’usage approprié du Sabbat, nous comprenons que la puissance de Dieu s’exerce pour notre sanctification. Le même pouvoir qui se déploya pour créer les mondes, se manifeste pour la sanctification de ceux qui se soumettent à la volonté de Dieu. Cette pensée, quand elle est pleinement comprise, apportera, avec certitude, joie et consolation divine à l’âme sincère. À la lumière de cette pensée, nous pouvons apprécier la force d’ Ésaïe 58 : 13-14 : « Si tu retiens ton pied pendant le Sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du Sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, alors, tu mettras ton plaisir en l’Éternel, et je te ferai habiter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père, car la bouche de l’Éternel à parlé ».
C’est-à-dire que le Sabbat est gardé selon le plan de Dieu, comme un mémorial de Sa puissance créatrice, comme souvenir de Son pouvoir divin manifesté pour le salut de Son peuple; ainsi, l’âme triomphant par les oeuvres de Ses mains doit se réjouir dans le Seigneur. Par conséquent, le Sabbat est le grand point d’appui du levier de la foi, qui élève l’âme jusqu’aux hauteurs du trône de Dieu, pour être en communion avec Lui.
Pour résumer en peu de mots, on peut dire que : le pouvoir éternel et la divinité du Seigneur sont révélées dans la création ( Romains 1 :20 ). C’est la capacité de créer qui donne la mesure de la puissance de Dieu. Mais l’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut ( Romains 1 :16 ). Donc, l’Évangile nous révèle précisément le pouvoir qui fut employé pour amener les mondes à l’existence et qui est manifesté maintenant pour le salut des hommes. C’est la même puissance dans chaque cas.
À la lumière de cette grande vérité, on ne peut plus discuter pour savoir si la rédemption est plus grande que la création, parce que la rédemption est une création. Voir 2 Corinthiens 5 :17; Ephésiens 4 :24. La puissance de la rédemption est la puissance de la création; le pouvoir de Dieu pour le salut est la puissance capable de s’emparer du néant humain et faire de lui ce qui sera pendant toute l’éternité à la louange de la gloire de la grâce de Dieu. « Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle créateur, en faisant ce qui est bien » ( 1 Pierre 4 :19 ).
Sur leurs traces – 25 ème partie
Un voyage mouvementé
Tout un groupe de chrétiens sincères était effectivement allé s’établir à Waukon, dans l’Ouest des Etats-Unis. Très vite, la situation pécuniaire de ces gens s’était améliorée. De profit en profit, ils avaient pu acquérir des terrains. Leur tâche, naturellement, s’en trouva alourdie, si bien qu’ils devinrent des bourreaux de travail, s’exténuant aux travaux des champs, de l’aube au crépuscule. Leur piété s’en ressentit ; on en vint à rogner sur les heures réservées au sabbat. Les travaux d’une ferme imposent, n’est-ce pas, des contraintes. La satisfaction de posséder engendra l’avidité ; la cupidité qui, jusque là, avait pris des masques, osa se montrer à visage découvert. Un esprit de critique se développa. On devint sec et froid, la sensibilité religieuse s’évanouit et l’on en vint à oublier les grandes bénédictions du passé.
A Waukon, les Loughborough retrouvèrent bien d’anciens amis mais, comme tous les autres, ceux-ci s’étaient laissé prendre à l’appât du gain et avaient perdu leur ferveur première. Etait-ce dans cette communauté d’Adventistes en pleine régression de foi que John Andrews et John Loughborough pouvaient espérer retrouver cet élan et cette joie exaltée qui les soutenaient aux heures difficiles ? Et, pour tout arranger, Andrews était malade et Loughborough profondément déprimé !… Comment la ferveur des membres pouvait-elle se maintenir si les évangélistes eux-mêmes se laissaient terrasser ?
Mais Dieu veillait. Dans une de ses visions de nuit, Mme White fut avertie de la déplorable condition spirituelle du groupe de Waukon. Il fallait de toute urgence tenter quelque chose ! Curieusement, rien, dans la vision, ne suggérait l’obligation de se rendre sur les lieux. Pourtant, l’idée de ce groupe en perte de vitesse ne cessait de hanter l’esprit de Mme White avec la force d’un appel. Partir pour Waukon ? Oui, mais cela représentait un voyage de 320 kilomètres, entreprise périlleuse à cette époque de l’année car on était en hiver… Et pourtant, cela ne s’avérait-il pas nécessaire ? Le voyage fut décidé.
On jugea préférable de partir en traîneau. La saison s’y prêtait et les routes fortement enneigées encourageaient ce choix. Josiah Hart et Everts qui devaient accompagner les White préparèrent le traîneau qu’on attellerait de deux chevaux. Tout était prêt pour le départ quand il se mit à pleuvoir : une suite d’averses parfois violentes qui, lorsqu’on les croyaient finies, recommençaient de plus belle et se succédèrent toute la journée et toute la nuit.
- Impossible de partir dans ces conditions, déclara James White. Il nous faut renoncer à ce voyage !
Mme White, elle, réfléchissait, envisageant avec beaucoup de réticence les objections de son mari.
- Alors, qu’est-ce qu’on fait ?… demanda Josiah Hart un peu perplexe.
- On part ! dit Mme White d’un ton parfaitement décidé.
- Bon ! répliqua-t-il. Mais, en ce cas, il faudra que le Seigneur fasse un miracle !
A différentes reprises au cours de la nuit, Mme White se leva pour observer le temps par la fenêtre. Pleuvrait-il ? ne pleuvrait-il pas ? Pourquoi Dieu lui aurait-il inspiré un si ardent désir de partir si c’était ensuite pour la retenir en déversant sur elle un véritable déluge ? Elle pria : « Seigneur, si c’est ta volonté que nous partions, donne-nous un signe : fais que le temps change ! »
Vers l’aube, la pluie cessa. La température descendit brusquement de plusieurs degrés et il se mit à neiger dru. Ce jour-là, vers dix-sept heures, les White, accompagnés de Hart et d’Everts, partirent en traîneau en direction du nord. Leur première étape fut Green Vale, localité qu’habitait un petit groupe d’Adventistes. On tint immédiatement une réunion. Les White comptaient repartir quand une violente tempête de neige s’abattit sur la région. Il neigea des jours et des jours et d’énormes congères se formèrent sur les routes. Ces conditions s’opposaient à toute velléité de voyage. Durant une semaine, les White demeurèrent bloqués en cet endroit. Puis le temps s’éclaircit et ils purent se remettre en route. Mais c’est exténués, transis et mourant de faim qu’ils atteignirent un hôtel proche du Mississippi où ils passèrent la nuit. L’étape décisive était pour le lendemain : elle consistait dans la traversée du fleuve pris par les glaces et qu’aucun pont ne franchissait. Quand ils se réveillèrent, de grand matin, il pleuvait !…
Dieu protège ses serviteurs
La pluie ! de nouveau la pluie ! En plein hiver ! Evidemment, les chutes de neige très abondantes des derniers jours avaient constitué au sol un épais matelas qui ne risquait guère de fondre du jour au lendemain. C’était très important pour les White puisqu’ils voyageaient en traîneau. La pluie allait toutefois rendre les chaussées terriblement glissantes et, dès qu’il se remettrait à geler, le verglas ferait son apparition, compliquant singulièrement la situation.
Les deux premières étapes s’étaient assez bien effectuées en dépit des arrêts motivés par les intempéries. Restait la plus difficile de toutes, la traversée du fleuve, que les riverains exécutaient en traîneau durant l’hiver, quand la couverture de glace était suffisamment sûre. Le serait-elle, avec cette pluie ?
Une bruine persistante, glaciale, vous transperçait jusqu’aux os. A chaque pas, les sabots des chevaux crevaient la croûte de neige givrée qui, en dépit de la pluie, recouvrait encore la chaussée. Quand l’occasion s’en présentait, les White s’informaient : « Peut-on sans courir trop de risques traverser le fleuve en traîneau ? »
Les gens hochaient la tête et les regardaient avec commisération. Non ? c’était bien trop dangereux ! Des équipages avaient failli se noyer pour l’avoir tenté. Et ils ajoutaient invariablement : « En tout cas, moi, je ne m’y risquerais pas ! »
Parvenus au bord du fleuve, les White et leurs deux compagnons évaluèrent leurs chances. D’une rive à l’autre, la glace amollie n’offrait aucune sécurité. En outre, elle était recouverte d’une couche d’eau qui atteignait bien trente centimètres, due à la fois à la pluie et à la fonte de la couche supérieure de glace sous l’effet du radoucissement de la température. Hart qui faisait office de conducteur stoppa son attelage à quelques mètres de la berge. Il se mit debout, son fouet à la main, et se retourna vers ses passagers :
- Alors ? En avant pour l’Iowa ou retour en Illinois ?
Mme White répondit :
- En avant ! Et confions-nous dans le Dieu d’Israël !
James White répéta en écho :
- En avant !
Avec mille précautions, ils aidèrent le traîneau à quitter la berge, heureusement très basse en cet endroit. Mais une fois sur la glace, ils s’aperçurent que l’eau arrivait presque à la caisse du véhicule. N’importe ! Ils s’installèrent pour entreprendre la traversée et se mirent à prier. En fait, ils prièrent tout le long du chemin. Le flot que le traîneau chassait à son passage bouillonnait autour d’eau. Les « splashs » sonores des sabots des chevaux frappant la glace à travers l’eau répondait au bruit sourd de plaques de glace en train de se disloquer ici ou là. Le traîneau n’en continuait pas moins à avancer. Sur la rive opposée, un petit groupe d’hommes s’était massé, qui observait la scène avec angoisse. On sut plus tard que plusieurs de ces hommes s’étaient mis spontanément à prier, tant ils étaient inquiets.
Le traîneau aborda finalement la rive. On le tira à terre avec l’aide de ceux qui avaient assistés, impuissants, à cette traversée mémorable et qui, maintenant, congratulaient les hardis voyageurs. « Pour rien au monde, nous n’aurions tenté ce que venez de faire ! disaient ces hommes avec un frisson rétrospectif. Quelques-uns ont cru bon le faire ; mais la glace a cédé et ils ont bien failli périr noyés. »
Mme White, son mari et ses compagnons débordaient de reconnaissance envers Dieu, ce Dieu qui avait permis aux enfants d’Israël de traverser la mer Rouge à pied sec et qui venait de donner à la glace pourrie du Mississippi la dureté du ciment.
On était au vendredi. Quelques kilomètres restaient à parcourir pour atteindre Dubuque où les White trouvèrent un hôtel et où ils passèrent la journée du sabbat.
La fin du voyage
L’étape reposante du sabbat était terminée. Le dimanche matin, les White reprirent la route. Le temps, décidément capricieux avait encore changé. Un froid très vif s’était installé, qui piquait durement les joues. Voyager ainsi, en traîneau découvert, par une température inférieure à zéro degré, face à un vent debout qui balayait sauvagement les vastes étendues de la prairie et vous fouettait le visage, n’avait rien d’une partie de plaisir. Les occupants du traîneau, emmitouflés dans leurs châles, ramenaient frileusement les couvertures sur leur corps transi. Tout en glissant sur les pistes enneigées, ils priaient ou s’encourageaient mutuellement, s’avertissant l’un l’autre des risques de gelures : - Faites attention ! Votre nez est en train de geler !… - Méfiez-vous, votre oreille est toute blanche !…
Quatre longs jours semblables à celui-là furent nécessaires pour atteindre Waukon. L’aventure, enfin, paraissait terminée. En réalité, elle commençait ! L’arrivée des White n’était pas du tout au goût des Adventistes de l’endroit. La plupart en étaient mécontents, voire agacés. De quel droit venait-on les relancer ? Si bien qu’après un voyage extrêmement pénible durant lequel les White et leurs compagnons avaient enduré de grandes fatigues par un froid pénétrant, ils durent affronter une réception glaciale. Les membres de l’église de Waukon se disaient entre eux : « Qu’avaient-ils besoin de venir ici ? A quoi cela nous avance-t-il ? Qu’ils nous laissent donc en paix ! » Mais James et Ellen White étaient certains d’être là sur l’ordre du Seigneur. Ils refusèrent de se laisser décourager par la froideur qu’on leur témoignait. Ce qui importait, c’était de ranimer la ferveur mourante du groupe. Car tous manifestement, s’étaient peu à peu détachés de Dieu. Et si John Loughborough et John Andrews devaient à leur jeunesse et à leurs dispositions de caractère d’être incapables de faire vraiment mauvais visage, ils s’étaient eux aussi laissé entraîner, ayant abandonné l’un et l’autre l’évangélisation pour un travail plus rémunérateur.
Le lendemain soir, au cours d’une réunion, Mme White fut ravie en vision. La puissance divine descendit sur l’assemblée qui retrouva sa ferveur oubliée. Mme White prêcha sur le thème : « Revenez à moi, dit le Seigneur ». Dans le silence qui suivit, la voix claire de Mme Loughborough s’éleva :
- Frère et sœur White, nous sommes partis avec la ferme volonté d’échapper à votre influence. Mais vous avez eu raison de venir ici. J’ai péché et j’ai entraîné mon mari à pécher. Je demande à Dieu de me pardonner et de chasser de mon cœur tout mauvais sentiment. Seigneur Jésus, viens habiter en moi !
Cette confession si loyale et si spontanée émut vivement l’assemblée et disposa les cœurs à recevoir l’Esprit de Dieu. La réunion se prolongea jusqu’à minuit et eut pour résultat une transformation profonde chez toutes les personnes présentes.
Le lendemain, bien que personne n’eût beaucoup dormi, tous exprimèrent le désir de retrouver l’atmosphère spirituelle de la veille. La plupart confessèrent qu’ils s’étaient laissé gagner par l’appât du gain et que leurs sentiments religieux en avaient pâti. John Loughborough se leva et déclara :
- J’abandonne définitivement mon marteau ! J’ai planté mon dernier clou ! Désormais, ma main tiendra l’épée de l’Esprit et ne la laissera pas choir. Aide-moi, Seigneur, à respecter mes engagements !
La réunion prit fin vers cinq heures, à la tombée de la nuit. Et quand vint le sabbat, ce fut une assemblée débordante de ferveur qui renouvela sa consécration au Seigneur.
John Loughborough résolut de partir avec les White, dans la ferme intention de se mettre immédiatement au travail avec un courage tout neuf. Andrews qui était malade recouvra peu à peu la santé, mais il fallut encore neuf années pour qu’il découvre les principes de vie saine qui lui procurèrent un total rétablissement.
Dès lors, ces deux pionniers s’activèrent à promouvoir l’œuvre de Dieu, sans jamais faillir à leur promesse. Dans le succès ou les épreuves, l’abondance ou le dénuement, en dépit des inévitables difficultés qui parsèment notre route à tous, ils se révélèrent des champions. Ni l’un, ni l’autre, ne fut tenté, par la suite, d’abandonner le ministère. Leur zèle ardent, à l’un et à l’autre, se révéla des plus enrichissants, pour eux-mêmes d’abord et pour le Mouvement Adventiste ensuite, à l’expansion duquel ils consacrèrent le meilleur de leurs forces.
La jeune église adventiste avait retrouvé son unité. Le choc causé par la visite inopinée des White à Waukon avait été bénéfique : l’œuvre commencée se perpétuait dans l’enthousiasme. – D’après A.W. Spalding, « Captains of the Host », p. 257-262.
Histoire pour les enfants
Le jeune et beau pasteur,
par Ella M. Robinson
Voudriez-vous savoir comment Ellen Harmon, ma grand-mère, fit la connaissance de James White, qui devint son mari ? Voici l’histoire :
Un jour, William Jordan et sa sœur invitèrent Ellen à se rendre avec eux à Orrington, une ville située à plus de 200 kilomètres vers le nord-est.
- Nous devons ramener un cheval et un traîneau que nous avons empruntés à un jeune pasteur adventiste appelé James White. Il a des ennuis avec quelques fanatiques. Si vous veniez avec nous, vous pourriez peut-être arranger les choses.
Ce fut une décision difficile à prendre pour Ellen. Etait-ce vraiment son devoir d’y aller ? Elle redoutait la rencontre avec ces fanatiques. Et pourtant, elle avait promis d’aller partout où le Seigneur voudrait qu’elle aille. Elle pria, et il lui fut répondu que si elle entreprenait ce voyage avec une pleine confiance en Dieu, il enverrait un ange pour lui montrer ce qu’il faudrait faire et la protéger de tout mal.
Bientôt Ellen et ses deux amis glissaient sur la neige au rythme des clochettes du traîneau et des sabots du cheval. Après un voyage qui dut prendre près de deux jours, ils atteignirent leur destination tard dans l’après-midi. Fatiguée par le long voyage, Ellen ne fit pas très attention au jeune pasteur à qui elle fut présentée ce soir-là.
Le lendemain matin, après avoir prié ensemble, les trois amis décidèrent d’aller visiter, avec James White, le jeune pasteur, une famille qui demeurait près de la ville. James les conduirait avec le traîneau et le cheval qu’ils lui avaient ramenés.
Quand ils arrivèrent, ils remarquèrent plusieurs traîneaux dans la cour et demandèrent :
-Y a-t-il une réunion ici aujourd’hui ?
- Non, leur répondit-on. Ces gens sont venus pour différentes raisons. C’est par hasard qu’ils sont arrivés à peu près en même temps.
Ellen se souvint de la promesse qu’un ange l’accompagnerait. L’ange avait-il rassemblé ces personnes afin qu’elles puissent entendre le message de Dieu ? Tout le monde fut rassemblé au salon, et on demanda à Ellen de raconter ses visions. Elle se leva et se mit à parler, mais elle fut interrompue par un cri :
- Gloire ! Alléluia !
Quelques-uns se mirent à battre des mains en sautant et en criant. Ellen s’arrêta dans son récit et leur parla sérieusement :
- Est-ce ainsi que se comportent des chrétiens ? Je ne lis nulle part dans la Bible que le Christ et ses disciples se soient jamais conduits d’une manière aussi déplacée. N’est-il pas notre exemple ?
James White ouvrit alors sa Bible et lut que Dieu est un Dieu d’ordre, et non de confusion ; et que le Saint-Esprit parle au cœur par « un murmure doux et léger ». Il dit :
- Satan vous pousse à agir de cette façon afin que vos voisins en viennent à haïr de nom d’adventiste et ne veuillent plus jamais vous entendre parler du retour de Jésus.
Après avoir quitté cette maison, les visiteurs se rendirent chez une autre famille, et pendant les semaines qui suivirent, ils organisèrent des réunions dans plusieurs villes des environs. Quelques fois, ils rencontraient des gens aux idées étranges. Un homme prêchait que Jésus était revenu sur la terre, avait ressuscité les morts et les avait emmenés au ciel.
- Ne savez-vous pas, demanda Ellen, que lorsque Jésus reviendra en puissance et en gloire, on entendra la trompette de Dieu dans le monde entier ; les saints qui sont morts dans le Seigneur seront rappelés à la vie, et ceux qui seront vivants seront transformés et « enlevés… à la rencontre du Seigneur dans les airs » ? Est-ce que cet événement a déjà eu lieu ? vous n’avez pas encore vu le Christ revenir en puissance et en gloire.
Certaines personnes croyaient qu’il était de leur devoir de faire de longs voyages à pied afin de gagner le salut. D’autres jeûnaient, refusant de rien manger pendant plusieurs jours de suite, et ils insistaient pour que leurs amis fassent de même. Certains acceptaient comme venant du Seigneur toutes les idées qui leur passaient par la tête. Dès qu’ils s’imaginaient devoir faire une certaine chose, ils se précipitaient, sans s’arrêter pour se demander s’ils faisaient plaisir à Jésus et obéissaient aux instructions qu’il avait données dans la Bible.
Chez une famille, une réunion avait déjà commencé quand James White, Ellen et ses amis arrivèrent. Quelqu’un à l’intérieur les vit arriver et ferma vite la porte à clef. « Au nom du Seigneur », Ellen ouvrit cette porte fermée et ils entrèrent. Quel étrange spectacle s’offrit à leurs yeux ! Une femme était allongée par terre, pleurant d’une façon pitoyable, et mettant les autres en garde de ne pas écouter Ellen Harmon. Ellen s’agenouilla près d’elle et, au nom de Jésus, elle chassa l’esprit mauvais qui la possédait. La femme se leva et reprit tranquillement sa place avec les autres. Elle n’interrompit plus la réunion, tandis qu’Ellen parlait de Jésus, qui rend les disciples bons, purs et raisonnables.
Jour après jour, les visiteurs se rendaient de maison en maison, transmettant les messages de Dieu et reprenant les fanatiques. Dans bien des endroits, ils trouvèrent les croyants troublés par ces bruyants religionistes. Certains avaient donné l’impression, par leurs cris, que les adventistes n’étaient qu’un groupe de chahuteurs. Certains voisins avaient même porté plainte à la police.
A l’entrée d’une ville, des sentinelles étaient postées pour empêcher tout pasteur de venir tenir des réunions. Mais le traîneau qui transportait les messagers du ciel glissa tranquillement devant les gardes. Une fois de plus, elle pensa à la promesse qu’un ange l’accompagnerait, et elle remercia Dieu qui avait permis que les sentinelles ferment les yeux.
Les dernières réunions furent heureuses. Les faiseurs de trouble avaient été apaisés, et les humbles disciples de Jésus remercièrent Ellen Harmon et les Jordan d’être venus de si loin pour les aider, ainsi que leur jeune pasteur, à établir l’ordre dans leurs réunions.
A la dernière réunion d’Orrington, Ellen vit dans une courte vision que son travail dans cette région était terminé et qu’elle devait immédiatement retourner à Portland. Autrement, elle serait en danger. Deux espions avaient jeté un regard par les fenêtres, mais comme celles-ci étaient très hautes et que les croyants étaient à genoux pour la prière, ils s’éloignèrent et rapportèrent qu’il n’y avait personne dans la maison.
Le lendemain, de bonne heure, James White, Ellen et les Jordan prirent un bateau à rames avec un ami de James et se dirigèrent vers Belfast. Là, Ellen et les Jordan montèrent à bord d’un bateau à vapeur qui les ramènerait chez eux, tandis que James et son ami retournaient à Orrington. Là, on leur dit que des officiers s’étaient rendus à la maison du pasteur. James et son ami furent arrêtés, battus et jetés en prison. Mais ils furent relâchés quand les autorités apprirent qu’ils n’étaient en rien responsables des troubles dont les gens s’étaient plaints.
James ne pouvait s’empêcher d’être anxieux pour Ellen. Elle était si jeune et si frêle, entourée de tant de dangers ! Comme elle aurait besoin de quelqu’un pour l’accompagner et la protéger ! Mais il est peu probable qu’il se soit vu lui-même dans ce rôle de protecteur selon la loi, car il a écrit que ni lui ni Ellen ne pensaient au mariage à ce moment-là.
Cependant, il ne semble pas étrange que plus tard il lui ait demandé d’être sa compagne pour la vie. Il serait heureux de partager ses épreuves et les dangers auxquels elle était exposée. Il sentait qu’ils avaient besoin l’un de l’autre et qu’ils pourraient accomplir de plus grandes choses ensemble que séparément.
Et… Ellen, je… Je vous aime. J’ai prié à ce sujet.
Ellen respectait et admirait ce beau jeune homme qui était un chrétien sincère. Mais avant d’accepter de se marier avec lui, elle voulait être sûre que c’était bien la volonté de Dieu. Elle répondit :
- James, je vais aussi prier pour que Dieu nous fasse connaître sa volonté.
Et à sa grande joie, tandis qu’elle priait, elle sentait de plus en plus que Dieu voulait qu’ils travaillent ensemble. La réponse ne vint pas dans une vision. Le Saint-Esprit parla tranquillement à son cœur, de même qu’il parle à tous les enfants de Dieu qui prient sincèrement pour être guidés dans le choix du compagnon de leur vie.
Ce n’est que lorsque James et Ellen furent certains que c’était la volonté de Dieu qu’ils se marièrent.
Parmi les papiers de la famille White, se trouve un document petit mais précieux, le certificat de mariage de James et Ellen White. Il n’a jamais été trouvé aucune mention d’invitations gravées, de cadeaux, de demoiselles d’honneur, de fleurs ; ni même d’une blanche robe de mariée, ou d’une lune de miel. Il est évident que James et Ellen étaient trop pauvres. De plus, une œuvre importante les attendait. Chaque instant et chaque centime devait être utilisé pour proclamer la bonne nouvelle de la venue de Jésus.
James était heureux, car il aimait véritablement Ellen ; et Ellen était heureuse, car elle aimait James ; et tous deux aimaient Dieu de tout leur cœur.
[1] Une Déclaration des Principes Fondamentaux Enseignés et Pratiqués par les Adventistes du 7ème Jour.
[2] Une approche de l’histoire de la doctrine de l’incarnation telle qu’elle est enseignée dans l’Eglise Adventiste du 7ème Jour.
[3] La Parole fut faite chair.
[4] Regarder vers Jésus.
[5] L’expiation.
[6] Bien que certains des enseignements de Jones et Waggoner ont, par la suite, différé de ce que le prophète avait approuvé, le message de l’incarnation resta cohérent dans leurs enseignements, et avait une place très importante dans leur théologie. En lisant leurs œuvres, on ne peut qu’être impressionné par l’importance qu’ils donnaient au sujet.
[7] Christ et sa justice.
[8] L’évangile dans le livre des Galates.
[9] Le chemin consacré vers la perfection Chrétienne.
[10] N.T. : Voir Hébreux 2 : 11 et 14.
[11] Par exemple, la justification par la foi présentée par Paul et par Jacques.
[12] La vue « après-la-Chute » soutien que Jésus avait la nature d’Adam après la chute.
[13] Voir Questions on Doctrine, etc.
[14] Voir également The Review and Herald, 22 août 1907 et The Signs of the Times, 30 juin 1902.