Vol.6 - Novembre 2010

Mise en ligne Avr 23, 2012 par Etoile du Matin dans Etoile du Matin 2010

  

 

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Automne

« Moi, j’ai confiance en ta bonté, j’ai de l’allégresse dans le cœur, à cause de ton salut ; je chante à l’Eternel, car Il m’a fait du bien. » Psaume 13 : 6

 

Table des matières

Editorial—–

Etude Biblique—–

Impossibilité de l’homme…par Dennis Priebe

La victoire par la foi, par E.J. Waggoner—–

Sur leurs traces, 30ème partie—–

Histoire pour les enfants—–

Coin Santé

 

Editorial 

« L’Éternel est bon ; sa bonté dure toujours, et sa fidélité de génération en génération. » Psaume 100 : 5

   Chers lecteurs,

   Oui, l’Éternel est véritablement bon ! Nous servons le Dieu de tous les étonnements, le Dieu qui nous soutient, nous garde et nous guide à chaque pas sur le chemin de la vie. Combien nous pouvons être reconnaissants pour la manière dont Il dirige nos vies ! Dans le livre Jésus-Christ se trouve une citation qui est particulièrement parlante : « Dieu ne conduit jamais ses enfants autrement qu’ils ne voudraient être conduits s’ils pouvaient voir la fin dès le commencement et discerner la gloire du dessein qu’ils servent en qualité de collaborateurs de Dieu. » (pp. 211, 212) N’est-il pas merveilleux de savoir que Dieu, dans sa sagesse, nous conduit d’une manière parfaite ? Il arrive parfois que nous passions par des épreuves, des souffrances, des difficultés, mais si nous gardons à l’esprit le fait que Dieu est présent, qu’Il tient toutes choses dans ses mains et désire notre bien, alors nous pouvons toujours dire que l’Éternel est bon et digne de louanges.

   Nous avons été bénis par la visite du pasteur Allen Stump lors des conférences qu’il a donné en Région Parisienne. Nous avons vu le Seigneur à l’œuvre et voulons Le louer pour Sa fidélité. Après ces conférences et une réunion à notre domicile, le pasteur Stump, accompagné de Marc, s’est dirigé vers l’Italie et l’Europe de l’Est pour visiter des frères et sœurs désireux d’être soutenus dans la Vérité telle qu’elle se trouve en Jésus-Christ. Durant trois semaines, ils ont encouragé le peuple de Dieu en Italie, Moldavie, Biélorussie, Ukraine, et Hollande. Puisse le Seigneur bénir cet effort ainsi que les messages qui ont été apportés afin qu’ils puissent faire leur chemin dans le cœur des auditeurs.

   Dans ce numéro d’Etoile du Matin, vous trouverez la suite des études bibliques, ainsi que la première partie du chapitre 4 du livre de Fr. Dennis Priebe : « Face à face avec le véritable Évangile ». Nous sommes persuadés que vous en serez bénis. Vous retrouverez également les rubriques habituelles : histoire de nos pionniers, coin santé, histoire pour les enfants.

   Que le Seigneur vous bénisse dans votre cheminement avec Lui,

Fraternellement, Elisabeth et Marc.


Les deux mille trois cents jours de Daniel 8 et 9

 

1) Quels sont les symboles qui apparurent à Daniel dans la vision qu’il décrit au chapitre 8 de son livre (v.3, 5) ?

Un bouc et un bélier ayant deux cornes.

2) Comment le sens de ces symboles fut-il révélé au prophète ?

Daniel 8 : 16 Et j’entendis la voix d’un homme au milieu de l’Ulaï ; il cria et dit : Gabriel, explique-lui la vision.

3) D’après ce que dit l’ange Gabriel, que représentait le bélier ?

Daniel 8 : 20 Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses.

4) Que représentait le bouc ?

Daniel 8 : 21, 22 Et le bouc velu, c’est le roi de Javan ; et la grande corne entre ses yeux, c’est le premier roi. Et cette corne s’étant brisée, les quatre cornes qui se sont élevées à sa place sont quatre rois qui s’élèveront de cette nation, mais ils n’auront pas sa force. (version Ostervald)

5) Que représente la petite corne ?

Daniel 8 : 23-25 A la fin de leur  domination, quand le nombre des infidèles sera complet, il s’élèvera un roi au dur visage et pénétrant les choses cachées. Sa force s’accroîtra, mais non par sa propre force ; il fera de prodigieux ravages ; il réussira dans ses entreprises ; il ravagera les puissants et le peuple des saints. A cause de son habileté, il fera prospérer la ruse de sa main ; il s’enorgueillira dans son cœur et en pleine paix il fera périr beaucoup de gens ; il s’élèvera contre le prince des princes, et il sera brisé sans la main d’un homme. (version Crampon)

Note : Rome sous sa forme païenne et dans sa phase papale apparaît ici sous la figure d’une petite corne de même qu’elle est représentée au chapitre 2 par les jambes de fer et au chapitre 7 par le quatrième animal.

6) L’ange acheva-t-il l’explication de la vision ?

Daniel 8 : 27 Moi Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade ; puis je me levai, et je m’occupai des affaires du roi. J’étais étonné de la vision, et personne n’en eut connaissance.

7) Quelle est la partie de la vision qui restait inexpliquée ?

Daniel 8 : 13, 14 J’entendis parler un saint ; et un autre saint dit à celui qui parlait : pendant combien de temps s’accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur ? Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils foulés ? Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.

8) Plus tard, tandis que Daniel était en prière, qui vint lui parler ?

Daniel 9 : 21 Je parlais encore dans ma prière, quand l’homme, Gabriel, que j’avais vu précédemment, dans une vision, s’approcha de moi d’un vol rapide, au moment de l’offrande du soir.

9) De quel message l’ange était-il chargé ?

Daniel 9 : 22 Il m’instruisit, et s’entretint avec moi. Il me dit : Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence.

10) Qu’ordonna-t-il à Daniel ?

Daniel 9 : 23 Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l’annoncer ; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision !

Note : On croyait autrefois que le Belschatsar du huitième chapitre de Daniel n’était autre que Nabonide, que l’histoire désigne comme dernier roi de Babylone. Les recherches archéologiques faites pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle ont démontré que ce Belschatsar était le fils de Nabonide et qu’il régna conjointement à son père pendant plus de deux ans. Il n’y eut donc que quelques mois sans doute entre la vision donnée la troisième année de Belschatsar et celle de la première année de Darius. Lorsque l’ange revint pour compléter son explication, la pensée du prophète se reporta immédiatement à la vision précédente, dont les symboles avaient été expliqués mais dont la chronologie avait été laissée dans l’ombre.

11) Quelle est la portion des deux mille trois cents jours qui étaient attribuées au Juifs ?

Daniel 9 : 24 Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l’iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints.

Note : Le mot hébreu traduit ici par « fixé » signifie « retranché ».

12) Dans la prophétie symbolique, que représente un jour ?

Nombres 14 : 34 De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour.

13) Quelle est la période couverte par les soixante-dix semaines ?

Quatre cent quatre-vingt dix ans.

Note : Soixante et dix semaines également 490 jours symboliques. Chaque jour étant compté pour une année, on obtient 490 années littérales. De même, en comptant un jour pour une année, 2300 jours donnent 2300 ans.

14) Quand les 2300 ans devaient-ils commencer ?

Daniel 9 : 25 Saches-le donc et comprends : depuis l’émission de la parole ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem, jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines et soixante-deux semaines : les places et les fossés seront rétablis, mais en un temps fâcheux.

15) Quand l’ordre de rebâtir Jérusalem fut-il donné ?

En 457avant Jésus-Christ. Voir Esdras 7 : 11-26.

Note : Comme l’ange l’avait prédit, la ville fut bâtie dans les temps de trouble, car les nations voisines s’étaient entendues pour empêcher la reconstruction de la ville. Il en résulta que les Juifs furent obligés de travailler et de combattre tour à tour. Voir le récit de l’historien Josèphe.

 16) Comment les soixante-dix semaines sont-elles divisées ?

Daniel 9 : 25 Saches-le donc et comprends : depuis l’émission de la parole ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem, jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines et soixante-deux semaines

17) Combien de temps fallut-il pour rebâtir Jérusalem ?

Exactement quarante-neuf ans, soit sept semaines prophétiques.

18) Combien de temps devait-il s’écouler entre le décret ordonnant la reconstruction de Jérusalem et l’apparition du Messie ?

Exactement 483 ans. Voir verset 25.

Note : Sept semaines et soixante-deux semaines font soixante-neuf semaines prophétiques, soit 483 années littérales.

19) Quel est le sens du mot « Messie » ?

Jean 1 : 41 Nous avons trouvé le Messie (c’est-à-dire, le Christ, l’Oint). (version Ostervald)

Note : « Messie » en hébreu et « Christ » en grec ont la même signification : l’ « Oint ».

20) De quoi le Christ fut-Il oint ?

Actes 10 : 38 Dieu a oint de l’Esprit saint et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui. (version Crampon)

21) Où Jésus fut-Il oint ?

Marc 1 : 9 En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

Luc 3 : 21, 22 Or, comme tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptisé ; et pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit, et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe ; et il vint une voix du ciel, qui dit : Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris plaisir.

22) En quelle année cela se passait-il ?

En l’an 27 de notre ère.

Note : 483 années exactement se sont écoulées entre le septième mois de l’an 457 avant Jésus-Christ, et le septième mois de l’an 27 de notre ère.

23) En quels termes Jésus lui-même attire-t-Il l’attention sur la fin de cette période ?

Marc 1 : 14, 15 Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Évangile de Dieu. Il disait : Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.

Note : Il est impossible que ces paroles de Jésus s’appliquent à une autre période que celle-ci, car aucune autre période prophétique ne se terminait à ce moment là.

24) Qu’est-ce qui devait se passer au milieu de la soixante-dixième semaine ?

Daniel 9 : 27 Il fera une solide alliance avec plusieurs pendant une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande.

25) Que représentaient les sacrifices et les offrandes de l’ancien système lévitique ?

Jean 1 : 29 Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

26) Après la fin des soixante-deux semaines, qu’est-ce qui devait arriver à Jésus, le Messie ?

Daniel 9 : 26 Après les soixante-deux semaines, un oint sera retranché.

27) Combien de temps après son baptême Jésus fut-Il crucifié ?

Trois ans et demi.

Note : L’ouvrage de W. Hales, sur la chronologie biblique établit que Jésus n’assista qu’à quatre fêtes de Pâque pendant son ministère, ce qui montre que le ministère de Jésus dura une demi semaine prophétique, soit trois ans et demi. Voici l’indication de ces quatre fêtes, avec les faits importants qui s’y rapportent :

Première Pâque : an 28

Jésus purifie le temple – Il commence son ministère en Judée – Jean est emprisonné par Hérode Antipas – Ministère du Christ en Galilée – Sermon sur la montagne.

Deuxième Pâque : an 29

Mission des Douze – Jean-Baptiste est décapité.

Troisième Pâque : an 30

Mission des Soixante-dix – La Transfiguration.

Quatrième Pâque : an 31

Crucifixion, résurrection et ascension du Christ.

Il faut tenir compte que Jésus est né quatre ans avant le commencement de notre ère et que par conséquent il avait trente ans lors de son baptême, comme l’affirme Luc 3 : 23.

28) Quel est l’événement remarquable qui se produisit lors de la crucifixion du Christ, indiquant que le sanctuaire où l’on offrait les sacrifices et les offrandes n’était plus un lieu saint ?

Matthieu 27 : 51 Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent.

Note : Cette déchirure du voile magnifique qui dérobait à la vue le lieu Très Saint indiquait que l’image était remplacée par la réalité, que le véritable Agneau de Dieu avait été immolé et que l’humanité était à jamais rachetée.

29) Comment le Messie confirma-t-Il son alliance avec plusieurs pendant une semaine ?

Hébreux 2 : 3 Comment échapperons-nous, en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu.

Note : Par son propre ministère pendant trois ans et demi, par sa mort sur la croix, au milieu de la semaine prophétique et par le témoignage de ses disciples pendant trois ans et demi encore, le Messie avait confirmé son alliance ou sa promesse aux Juifs selon la prophétie de Daniel 9 : 24, 27.

30) En l’an 34 de notre ère, à la fin des quatre cent quatre-vingt dix ans, quels furent les événements qui indiquèrent que Dieu avait cessé de travailler en faveur des Juifs en tant que nation ?

La lapidation d’Etienne, la réjection de l’Évangile par le sanhédrin et la conversion de Paul, l’apôtre des Gentils (les païens). Voir Actes 7 et 9-21.

31) Si l’on enlève quatre cent quatre-vingt dix ans de deux mille trois cents, combien d’années reste-t-il ?

Exactement mille huit cent dix ans.

32) Puisque les quatre cent quatre-vingt dix ans nous amènent à l’an 34 de notre ère, à quelle année la période de deux mille trois cents aboutit-elle ?

A 1844.

33) D’après les déclarations de l’ange, qu’est-ce qui devait avoir lieu à la fin des deux mille trois cents ans ?

Daniel 8 : 14 Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.

  

Impossibilité de l’homme -possibilité de Dieu

1ère partie

Dennis Priebe

   Le mot perfection semble être un mot troublant de nos jours. Que signifie-t-il vraiment ? Que ne signifie-t-il pas ? La première chose que nous devrions dire est que la perfection est le résultat final de la justification par la foi. Ce n’est pas la méthode et ce n’est pas le fondement de la justification par la foi. C’est la conclusion du processus de la justification et de la sanctification.

   Il en est qui croient qu’il est spirituellement malsain de s’attarder sur le sujet de la perfection. Ils suggèrent qu’il est dangereux de parler de victoire sur le péché et de perfection car cela enlève au Christ sa gloire et prive le chrétien de l’assurance du salut au point que le retour de Jésus est redouté au lieu d’être bienvenu.

   Un étudiant d’un de mes cours à Pacific Union College écrivit un résumé très clair de cette attitude envers la perfection. Il suggéra qu’il est très difficile de définir ce qu’est la perfection sans définir ce qu’est le péché, puisque la perfection est l’absence de péché. Etant donné que nous sommes nés dans le péché, notre problème est le mauvais désir que nous avons hérité, et qui nous met dans l’impossibilité de faire autrement que de pécher jusqu’au retour même du Christ. Même un chrétien entièrement soumis aura des pensées mauvaises suggérées par son environnement, ce qui le rendra moins que parfait. Et tout cela est dû à sa nature pécheresse. Il affirma que la vie sans péché du Christ était le fruit de sa nature exempte du péché. Christ n’est pas notre exemple, parce qu’il ne commença pas à notre niveau et c’est pourquoi on ne peut nous demander de finir à son niveau. La conclusion du texte de cet étudiant était que la perfection ne sera possible que lorsque notre nature pécheresse sera changée à la seconde venue. Etant donné que nous sommes pécheurs par nature, nous ne pouvons pas cesser de pécher dans cette vie.

   Voyez-vous comment les décisions prises au sujet de la nature du péché et de la nature du Christ ont un impact sur les décisions dans tous les domaines de la justification par la foi ? Si les idées que je viens juste de résumer sont vraies, il nous faut alors redéfinir une grande partie de ce que nous avons cru et enseigné de nombreuses années dans l’Eglise Adventiste du Septième Jour. Si ces idées ne sont pas vraies, il nous faut alors comprendre pourquoi elles ne le sont pas. Il nous faut avoir un autre regard sur les choses.

Définitions

   Il est crucial pour nous de définir le péché, la vie sans péché, et la perfection aussi précisément que possible. Si la définition principale du péché est une nature pécheresse, nous devenons alors des pécheurs au moment où nous naissons dans ce monde. Cependant, si la première définition de péché est un caractère pécheur, nous devenons alors des pécheurs suite aux choix que nous faisons un fois que nous sommes capables de choisir entre le bien et le mal. Si le péché est notre nature, nous n’avons alors aucun contrôle sur lui, et nous sommes des pécheurs par nature. Si le péché est notre caractère, nous avons alors le contrôle des choix que nous prenons, et nous sommes pécheurs par choix.

   Sur la même ligne de pensée, si la vie sans péché signifie une nature exempte du péché, cela ne sera alors possible qu’au retour du Christ, étant donné que nous garderons nos natures pécheresses jusqu’à ce jour. Cependant, si la vie sans péché signifie un caractère sans péché, cela est alors possible chaque fois que nous choisissons de ne pas pécher. C’est notre définition du péché qui est le facteur déterminant. Si nous pensons à notre nature lorsque nous utilisons le mot péché, il ne peut alors y avoir aucune victoire sur le péché jusqu’à la seconde venue du Christ. Si nous parlons du caractère lorsque nous utilisons le terme péché, la victoire sur le péché est alors une possibilité avant le retour du Christ.

   Avec ces définitions à l’esprit, analysons à présent le mot perfection. Il y a au moins quatre définitions du mot perfection qui nous intéressent ici. La première est la perfection absolue. Il est parfois dit qu’en tant qu’êtres humains nous ne pouvons jamais être absolument parfait. Cela est juste, parce que la perfection absolue décrit Dieu Lui-même. Il n’existe aucune autre perfection absolue. Ainsi, la perfection absolue ne sera jamais possible pour des êtres créés – que ce soit pour des êtres humains ou pour les anges. « La perfection angélique a failli au ciel. La perfection humaine a failli en Eden. » – Our High Calling, p. 45.

   Lorsque Lucifer commença pour la première fois à suggérer que Dieu était injuste, près de la moitié des armées célestes l’écouta et pensa qu’il avait peut-être raison. Voyez dans L’histoire de la Rédemption, p. 16. C’est alors que Dieu tint un conseil dans lequel Il appuya la vérité selon laquelle Jésus-Christ est pleinement Divin, montrant ainsi que le défi de Lucifer n’était pas fondé. Voyez dans Patriarches et Prophètes, p. 12. Suite à ce concile, environ un tiers des anges se rangea du côté de Lucifer et fut chassé du ciel.  (Voir Testimonies, vol. 3, p. 115)

   Cela signifie qu’un nombre important d’anges, ayant écouté Lucifer et pensé qu’il avait peut-être raison, avait changé d’avis. Ainsi, nous ne pouvons pas utiliser le terme perfection absolue au sujet de ces anges qui changèrent d’avis au sujet de Dieu et de Lucifer. En fait, jusqu’à la croix les anges ne furent pas totalement convaincus que Dieu avait raison et que Satan avait tort. Jusque là, certains d’entre eux n’étaient apparemment pas entièrement convaincus que les accusations de Satan étaient fausses. Ce ne fut qu’à ce moment là que Satan perdit entièrement leur affection. Leur sympathie pour lui se termina à la croix.  Voyez dans Jésus-Christ p. 762-766. Il est alors certain que la perfection absolue n’est pas un terme approprié pour discuter de la justification par la foi, puisqu’il ne s’applique même pas aux anges, mais à Dieu seul.

   La seconde définition de Perfection est la perfection de nature. Notre nature pécheresse ne sera enlevée qu’à la seconde venue du Christ, après quoi il n’y aura plus d’incitation au mal venant de l’intérieur. Ainsi, la perfection de nature qui implique l’éradication de la tentation provenant de l’intérieur aura lieu à la seconde venue de Christ. Nous ne pouvons pas expérimenter la perfection de nature avant ce temps là.

   Cependant, si nos définitions du péché et de la vie sans péché se concentrent sur le caractère, nous pouvons discuter de significations de perfection qui sont possibles pour nous aujourd’hui. Il y a au moins deux aspects du caractère qui peuvent être décrits par les mots parfait, ou perfection. Le premier est la soumission du caractère. Celle-ci a lieu au moment de la conversion, lorsque nous soumettons entièrement nos vies à Christ. Notre perfection est complète à ce moment, mais nous ne faisons que commencer notre marche avec Christ. Nous sommes entièrement soumis selon le niveau où nous nous situons et comment nous comprenons la volonté de Dieu à notre égard. Dieu acceptera la soumission complète de tout ce que nous connaissons à notre sujet à ce moment là. Ainsi, la soumission de notre caractère est parfaite, parce qu’elle est estimée parfaite par Dieu.

   Cependant, il est un autre concept que nous devons examiner – la maturité du caractère. Si nous croyons que le péché est une question de choix, nous devons alors aussi croire que nous pouvons choisir de ne pas pécher. La maturité du caractère est simplement le mûrissement de la récolte dans la vie individuelle. Nous devenons matures en Christ lorsque nous ne choisissons plus de pécher contre Dieu. Nous choisissons de ne pas nous rebeller, et ce choix peut avoir lieu à n’importe quel moment. Si Jésus-Christ vit en nous par le processus de la justification et de la sanctification, lorsqu’Il contrôle nos vies nous ne péchons pas parce que Christ ne pèche pas. Christ ne fait rien qui ne soit pas en harmonie avec sa volonté. Lorsque nous péchons, nous choisissons le contrôle de Satan. Nous choisissons de laisser Satan agir dans nos vies.

   Ce concept peut être exprimé d’une façon simple mais claire. Christ dedans – péché dehors. Péché dedans – Christ dehors. Nous ne pouvons avoir le Christ et le péché qui règnent en même temps sur le trône de la vie. Christ n’acceptera pas un cœur partagé. Dans un caractère mature, Christ contrôle totalement, et c’est pourquoi nous ne faisons pas de choix rebelles. Nous choisissons de ne pas nous rebeller contre Dieu en pensée, en parole, ou en action. Ce que nous faisons ici, c’est nous focaliser sur ce que Dieu peut faire, et non sur ce que je ne peux pas faire. Nous pouvons parler pendant des heures au sujet des impossibilités de l’homme déchu, mais pourquoi ne pas parler des possibilités de Dieu ? Pourquoi ne pouvons nous pas parler de ce qui est possible ?

   Au regard de nos définitions, les plus importantes pour notre étude concernent les domaines sur lesquels nous pouvons exercer un contrôle. Si nous croyons que le péché est un choix, nous croirons donc aussi qu’il nous est possible d’obéir. Nous pouvons choisir de nous soumettre, et nous pouvons choisir de grandir en maturité. Étant donné que Christ pourvoit à la puissance pour obtenir la victoire, un caractère sans tache est possible pour tout Chrétien soumis. Ainsi, lorsque la perfection est soigneusement définie, elle devient une réalité. Ce sont les domaines sur lesquels nous exerçons un contrôle qu’il nous faut étudier.

   La nouvelle naissance conduit à la perfection en Christ, qui est toujours suffisante pour le salut. Nous sommes sauvés sur la base de cette soumission. Le problème est que notre soumission à Christ est intermittente. La puissance du Christ qui habite en nous ne change pas, mais notre soumission à Christ n’est pas constante. Ce sont les interruptions qui peuvent et devraient cesser, car nous devrions laisser Christ nous contrôler à chaque instant. Le facteur variable est la constance de notre soumission. La puissance de Christ est constante, mais il arrive que notre relation varie.

   Bien sur, nous aurons une nature pécheresse jusqu’au retour du Christ. Mais nous pouvons décider de ne faire aucun choix contre la volonté de Dieu. En vérité, nous pouvons avoir un caractère sans péché dans une nature pécheresse. Nous voyons ici l’importance vitale d’une compréhension juste de la nature du Christ. Si Christ vainquit les appels de Sa nature pécheresse par le contrôle du Saint-Esprit, la même méthode nous est alors disponible. Cependant, si Christ n’avait pas notre nature, la méthode n’est pas claire. A ce point, il est important de se souvenir que la culpabilité ne nous est pas imputée de par notre nature, mais seulement de par les choix que nous prenons et le caractère que nous développons.

La perfection dans la Bible

   Jude 24 exprime une vérité très importante quant à ce que Christ peu faire. « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensible et dans l’allégresse. » Christ est-il capable de nous préserver de la chute ? Jude dit sous inspiration qu’Il peut nous préserver de toute chute. Ainsi, la chute n’est pas une réalité inévitable dans notre vie. Christ peut nous préserver de la chute. Dans Philippiens 4 : 13, nous trouvons une autre affirmation qu’il nous faut considérer sérieusement : « Je puis tout par Christ qui me fortifie. » Toutes choses sont-elles possibles par Jésus-Christ ? Est-il réellement vrai que la victoire sur le péché est possible ?

   2 Pierre verset 9 dit : « Le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux. » Il n’est donc pas inévitable pour nous de céder à la tentation, puisqu’Il peut nous délivrer de l’épreuve. Nous ne pouvons pas nous délivrer nous-mêmes de la tentation, mais Dieu le peut. Il pourvoira au moyen d’en sortir si nous le voulons. 1 Corinthiens 10 : 13 ajoute : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » Dieu a promis qu’Il ne permettra à aucune tentation de nous éprouver qui soit au-delà de nos forces, ce qui rendrait notre chute inévitable. Cela signifie qu’un moyen d’en sortir existe pour chaque tentation. Il n’est pas une seule tentation qui nous arrive qui rende le péché inévitable. Dieu a promis que si nous lui faisons confiance, Il nous montrera le chemin pour sortir de chaque tentation.

   1 Pierre 2 : 21, 22 affirme, « Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude. » Nous savons que Christ vécu une vie sans péché, mais il nous arrive de ne pas vouloir reconnaître le fait qu’Il est aussi notre exemple, et qu’Il nous exhorte à marcher dans Ses pas. Bien sûr, cela suppose qu’Il est né de la manière dont nous sommes nés, qu’il connut nos tentations et expérimenta nos désirs. Si tout cela fut vrai pour Lui et qu’Il ne pécha point, Il peut alors être un exemple pour nous.

   1 Jean 3 : 2-9 est un passage significatif quant à notre position une fois convertis. « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi. Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point; quiconque pèche ne l'a pas vu, et ne l'a pas connu. …Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. …Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. » Si nous sommes en Christ, nous ne nous rebellons pas contre Lui, et le péché est rébellion. Si nous demeurons en Lui, nous ne pécherons pas, parce qu’Il ne péchera pas en nous. Ainsi nous ne nous rebellerons pas en pensées, en paroles, ou en actes, aussi longtemps que nous demeurons en Lui,

   Nous trouvons un passage magnifique dans Apocalypse 3 : 21. « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. » Le modèle de victoire est Jésus-Christ, et il nous faut vaincre tout comme Il vainquit. 2 Corinthiens 10 : 5 est un autre passage classique. « Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. »

   L’idéal de Dieu pour nous est que nous amenions toute pensée captive de Christ. Non seulement les pensées positives, mais aussi les pensées négatives, de manière à ce qu’Il contrôle toutes nos pensées et toutes nos attitudes. Galates 5 : 16 ajoute : « Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. » Si nous marchons selon l’Esprit Saint, nous ne succomberons pas aux désires de notre nature. Nous n’avons pas à tomber et à faillir constamment, encore et encore. La promesse des Écritures est que nous pouvons vaincre, et que nous pouvons gagner des victoires continuelles dans notre lutte contre la chair.

La perfection dans l’Esprit de Prophétie

   Ellen White parle clairement et puissamment de notre croissance vers la maturité. « Nous pouvons obtenir une victoire complète. Jésus est mort pour nous ouvrir la porte du salut, afin que nous puissions vaincre toutes nos mauvaises tendances, tous nos péchés, triompher de chaque tentation et nous asseoir enfin avec lui sur son trône. » – Témoignages, vol. 1, p. 45. Remarquez s’il-vous plaît que chaque péché doit être vaincu. Mais lorsque nous lisons ces citations, il nous faudrait remarquer que nous vainquons non pas par notre propre force, mais uniquement par la soumission à la puissance de Dieu, alors que nous permettons à Jésus de demeurer constamment en nous. « Lorsque vous vous tiendrez sous la bannière ensanglantée du Prince Emmanuel, accomplissant fidèlement son service, vous n’aurez jamais à céder à la tentation car Quelqu’un se tient à vos côtés qui est capable de vous empêcher de tomber. » – Our High Calling, p. 19. Quelle magnifique citation. Nous n’avons jamais à céder, quelque soit la tentation. Pourquoi ? Car Quelqu’un se tient à nos côtés, capable de nous empêcher de tomber. La puissance de Dieu est plus forte que la puissance de Satan. Si nous Le gardons constamment sur le trône du cœur, nous ne tomberons jamais.

   « Le péché n’a aucune excuse. Un tempérament sanctifié, une vie semblable à celle du Christ sont accessibles à tout enfant qui se repent et qui croit. » Jésus-Christ, p. 300. Mais intéressons-nous au contexte immédiat de cette citation. Ellen White parle de l’idéal de Dieu pour ses enfants qui est plus élevé que toute pensée humaine, et se réfère au commandement de Jésus d’être parfait comme le Père Céleste est parfait. Elle dit que ce commandement est une promesse et que Dieu souhaite que nous soyons entièrement libres de la puissance de Satan.

   « Aucune tentation ne doit servir d’excuse à un acte coupable. Satan exulte quand il entend ceux qui font profession d’être disciples du Christ chercher à justifier leurs défauts de caractère. C’est ainsi qu’on se trouve conduit à pécher. » A la lumière se ces pensées, Ellen White dit qu’il n’y a pas d’excuse pour le péché. Ne sommes-nous pas en danger de nous trouver des excuses lorsque nous disons, « Je pêche tous les jours. Je ne peux pas m’empêcher de pécher. Pécher est inévitable » ? Ne permettons-nous pas à Satan d’exulter lorsque nous trouvons des excuses à nos caractères déformés ? Il n’y a pas d’excuse pour le pécher. Nous avons certainement une excuse pour être né dans un monde de péché, et pour avoir hérité une nature déchue, parce que nous n’avons pas de choix ni de contrôle sur cela, mais nous avons une possibilité de choix et nous avons un contrôle sur le péché. C’est là ce que veut dire Ellen White lorsqu’elle se réfère à la perfection et à la vie sans péché.

   Ellen White nous dit que nous pouvons posséder l’humanité parfaite de Christ dans la mesure où nous nous soumettons à Dieu tout comme Christ l’a fait. Voir Jésus Christ, p. 668, 669. « Il ne céda pas à la tentation, même en pensée. Nous pouvons faire de même. » – Jésus Christ, p. 105. C’est un concept vraiment extraordinaire de savoir que si nous sommes contrôlés par Jésus, nous n’avons pas à céder à la tentation par une seule pensée. « Tous les hommes arriveront à vivre la vie que le Christ a vécue en ce monde, s’ils revêtent sa puissance et suivent ses instructions. » Témoignages pour l’Eglise, vol. 3, p. 347. Nous avons déjà vu que Christ n’avait accès à rien de plus que nous. Sa puissance provenait d’une vie contrôlée par l’Esprit Saint, et nous pouvons avoir cette même puissance si nous nous soumettons à Dieu comme Il le fit. (Plus de détails sont donnés dans le chapitre « Comment le Christ a-t-Il vécu).[1]

   Christ vint sur cette terre pour nous montrer que nous pouvons obéir à la loi de Dieu si nous dépendons de sa puissance comme Il le fit. Voir Review and Herald, 4 Juillet 1912. « Cette vie produira en vous les mêmes fruits qu’en Jésus et votre caractère s’identifiera au sien. C’est ainsi que vous serez en harmonie avec chaque précepte de sa loi. » – Heureux Ceux Qui, p. 85. Ces citations montrent clairement que (1) La loi de Dieu peut être obéie, et que (2) l’obéissance n’est possible que lorsque la puissance active de Dieu s’empare de la nature faible et pécheresse dont nous avons hérité, et en prend le contrôle.

   La citation suivante nous montre l’une des raisons de l’incarnation. Christ vint avec notre nature faible et déchue pour nous montrer que nous n’avons pas besoin de nous sentir découragés parce que nous avons hérité une nature déchue. Afin de nous encourager, il prouva que si l’humanité est contrôlée par la divinité, notre vie n’a pas besoin d’être sous l’emprise du péché. « Le Sauveur s’est chargé de nos infirmités, et il a vécu sans péché, afin de donner à l’homme, malgré sa faiblesse, la certitude de vaincre. Il est venu ici-bas pour nous rendre « participants de sa nature divine », et sa vie est la preuve que l’humanité unie à la divinité ne pèche plus. » – Le ministère de la guérison, p. 180. « Christ vint sur cette terre et vécut une obéissance parfaite afin que, par sa grâce, les hommes et les femmes puissent aussi vivre une obéissance parfaite. Cela est nécessaire à leur salut. » – Review and Herald, 15 mars 1906. Tout ce que fit le Christ, son obéissance parfaite incluse, est accessible à tous ceux qui utiliseront la même méthode qu’Il utilisa pour vaincre.

   Ellen White est très explicite lorsqu’elle affirme que la raison de nos échecs et nos péchés se trouve dans notre volonté plutôt que dans notre nature humaine affaiblie. (Voir Les Paraboles de Jésus, p. 286) « Le plan divin de la rédemption prévoit le moyen de vaincre tout péché, de résister à toute tentation, si forte qu’elle soit. » – Messages Choisis, vol.1 p. 94. Le fait que chaque tentation peut être surmontée par la puissance de Christ est un concept récurrent dans ses écrits. En effet, s’il est vrai que la volonté peut rejeter chaque tentation, il s’en suit inévitablement que nous ne pécherons pas.

   Le concept de vivre sans pécher est précisément au cœur des trois citations suivantes. La puissance de Christ en nous est plus forte que toute tentation au péché. « Ne vous complaisez pas dans le confort suggéré par Satan en disant que ça ne sert a rien, que vous ne pouvez cesser de pécher, et qu’il n’y a en vous aucune puissance pour vaincre. Il n’y a en vous aucune autre puissance que celle de Christ, c’est votre privilège d’avoir Christ en vous par la foi, et Il peut vaincre le péché en vous lorsque vous coopérez avec Ses efforts. » – Our High Calling, p. 76. « A tous ceux qui se soumettent à Dieu sans réserve est donné le privilège de vivre sans péché, dans l’obéissance à la loi du ciel. » «  Dieu nous demande une obéissance parfaite. » – Review and Herald, 27 septembre 1906. « Christ vécut afin de que vous ayez la possibilité de cesse de pécher, et le péché est la transgression de la loi. » – Review and Herald, 28 août 1894.

   Ellen White insiste sur le fait que Dieu nous demande la perfection morale. Nous ne devons jamais rabaisser l’idéal à cause de nos inclinations héritées ou cultivées au péché. En fait, l’imperfection du caractère est péché et doit être corrigée. Alors que l’individu avance vers un caractère parfait, cela se manifeste dans la « perfection en action. » Voir Les Paraboles de Jésus, p. 285-287. Certains ont essayé de faire une séparation entre notre relation avec Dieu et notre comportement, en prétendant qu’il est possible d’avoir une relation vivante avec Dieu tout en ayant un comportement coupable. Il devrait être parfaitement clair que lorsque les motivations et les désirs du cœur sont en harmonie avec la volonté de Dieu, les actions extérieures suivront en conséquence.

   Lorsqu’elle écrit au sujet des derniers événements de l’histoire de cette terre, Ellen White est très explicite sur le fait que le peuple de Dieu gagnera des victoires sur des péchés personnels. « Mais avant que ce moment n’arrive [la seconde venue], tout ce qui est imparfait en nous aura été vu et mis de côté. Toute envie et jalousie, tout mauvais soupçon et plan égoïste aura été banni de la vie. » –  Selected Messages, vol. 3, p. 427. Cette citation prouve largement que le peuple de Dieu ne péchera pas jusqu’à la seconde venue du Christ, comme certains le prétendent. Toute motivation et tout sentiment coupables seront vaincus par la puissance de Christ avant la seconde venue.

   Nous sommes à présent arrivés à un principe extrêmement important dans notre considération du sujet de la perfection. Pourquoi la perfection est-elle importante ? Que prouve-t-elle ? « L’image de Dieu doit se reproduire au sein de l’humanité. L’honneur de Dieu et du Christ exige que son peuple atteigne la perfection divine. » Jésus-Christ, p. 675. «  L’honneur de Christ doit retrouver sa plénitude dans la perfection du caractère de son peuple élu. » – Signs of the Times, 25 novembre 1897. La raison d’être de la perfection du caractère n’est pas d’accomplir notre salut. Le salut a déjà eu lieu par la soumission du caractère au moment de la justification. La perfection est en rapport avec la crédibilité de la parole de Dieu. Dieu a dit que sa loi est raisonnable et peut être obéie. Satan a remis cette affirmation en question, et la décision finale n’a pas encore eu lieu.

   Le peuple du reste de Dieu aura un rôle à jouer dans la justification de la crédibilité de Sa parole. En fait, Dieu justifiera Son propre nom en donnant à Son peuple la puissance divine nécessaire pour obéir parfaitement à Sa loi. « Si jamais un peuple eut constamment besoin de la lumière d’en haut, c’est bien celui que, dans ces jours difficiles, Dieu a appelé à être le dépositaire de sa loi sainte, et à présenter son caractère devant le monde. » Témoignages pour l’Eglise, vol. 2, p. 400. « Comment le monde sera-t-il illuminé, si ce n’est par les vies des disciples du Christ ? » « Le peuple de Dieu doit réfléchir sur le monde les rayons lumineux de Sa gloire. » «  Dieu a clairement affirmé qu’il attend de nous la perfection, et puisqu’il demande cela, il pourvu a tout le nécessaire pour nous rendre participants de la nature divine. » – Review and Herald, 28 janvier 1904. Ainsi le caractère parfait développé par le peuple de Dieu est d’une importance cruciale dans la résolution finale de la grande controverse entre Christ et Satan. En fait, cette raison de souligner le concept de la perfection dans le peuple de Dieu des derniers jours pourrait bien concentrer l’ensemble de la question. Dieu affirme que l’obéissance totale est possible. Satan affirme qu’une nature pécheresse et un caractère défectueux rendent l’obéissance impossible. Qui dit la vérité ? Seul le reste de Dieu peut prouver que Satan est un menteur.

   Aucun de nous ne pourra obtenir le sceau de Dieu tout en ayant des caractères défectueux. Il ne peut y avoir ni tache ni souillure dans le temple de notre âme. (Voir Témoignages pour l’Eglise, vol. 2, p. 77) « C’est maintenant, pendant que notre Souverain Sacrificateur fait encore propitiation pour nous, que nous devons nous efforcer de réaliser la perfection qui est en Jésus-Christ. Satan trouve toujours dans le cœur irrégénéré quelque endroit où il peut se loger. Un désir coupable caressé donne de la puissance à ses tentations. Jésus n’y céda jamais, pas même en pensée. (…) Jésus gardait les commandements de son Père ; il n’y avait rien à reprendre en lui. Telle doit être la condition de ceux qui sont appelés à subsister au temps de détresse. » La Tragédie des Siècles, p. 675, 676.

A suivre …

« Face à Face avec le Véritable Évangile » - chapitre 4

  

La Victoire de la Foi

Ellet J. Waggoner – Christ notre Justice, chapitre 11

   La Bible dit que «le juste vivra par la foi ». La justice de Dieu est « révélée par la foi et pour la foi » ( Romains 1: 17 ). Rien ne peut mieux illustrer l’oeuvre de la foi que quelques exemples rapportés pour notre instruction « afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance » ( Romains 15 : 4 ). Nous prendrons premièrement un remarquable événement rapporté dans 2 Chroniques 20 : 1-4 :

   « Après cela, les fils de Moab et les fils d’Ammon, et avec eux des Maonites, marchèrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. On vint en informer Josaphat, en disant : Une multitude nombreuse s’avance contre toi depuis l’autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatson-Thamar, qui est En-Guédi. Dans sa frayeur, Josaphat se disposa à chercher l’Éternel, et il publia un jeûne pour tout Juda. Juda s’assembla pour invoquer l’Éternel, et l’on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l’Éternel. » Puis, suit la prière de Josaphat, en tant que conducteur de la congrégation, et elle mérite qu’on l’étudie spécialement, puisque ce fut une prière de foi, contenant en elle-même le commencement de la victoire :

   « Josaphat se présenta au milieu de l’assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l’Éternel, devant le nouveau parvis. Et il dit : Éternel, Dieu de nos pères, n’es-tu pas Dieu dans les cieux, et n’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations? N’est-ce pas toi qui as en main la force et la puissance, et à qui nul ne peut résister? » (versets 5 et 6).

   C’était un excellent début de prière. Il commence par reconnaître le Dieu du ciel. De même, la prière modèle commence par : « Notre Père qui es dans le ciel » qu’est-ce que cela signifie? Que Dieu, comme Dieu du ciel, est le Créateur. Cela entraîne la reconnaissance de sa puissance au-dessus de tous les royaumes du monde et de toutes les puissances des ténèbres; le fait d’être au ciel, d’être le Créateur, montre que dans sa main résident la puissance et la force, de sorte que personne ne peut lui résister. C’est pourquoi l’homme qui peut commencer sa prière à l’heure du besoin, par une telle reconnaissance de la puissance de Dieu, a déjà la victoire de son côté. Notez que Josaphat, non seulement déclara sa foi dans la merveilleuse puissance de Dieu, mais il réclama la force de Dieu comme étant la sienne, en disant : « N’est-ce pas notre Dieu? » Il remplit la condition requise de l’Écriture : « Celui qui s’approche de Dieu, doit croire qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent avec application » ( Hébreux 11 : 6 ).

   Alors, Josaphat continua à raconter comment le Seigneur les avait établis dans ce pays, et comment, bien qu’il ne leur ait pas permis d’envahir Moab et Ammon, ces nations étaient venues pour les chasser hors de la terre que Dieu leur avait donnée pour héritage (versets 7-11). Puis, il termina « Ô notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi » (verset 12). « Éternel, toi seul peux venir en aide au faible comme au fort » ( 2 Chroniques 14 : 10 ). « Car l'Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui » ( 2 Chroniques 16 : 9 ), et ceux qui sont dans le besoin feraient bien de se confier qu’en Lui seul. La position de Josaphat et de son peuple s’harmonisait avec l’ordre donné par l’apôtre : « regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi » ( Hébreux 12 : 2 ). Il est le commencement et la fin, et tout pouvoir dans le ciel et sur la terre est entre Ses mains.

   Or, quel en fut le résultat? Le prophète du Seigneur vint avec la puissance du Saint-Esprit, « Et Jachaziel dit : Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous parle l’Éternel : Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. » ( 2 Chroniques 20 :15 ). Puis, vient l’ordre d’avancer dès le matin pour aller à la rencontre de l’ennemi, et pour assister à la délivrance opérée par le Seigneur, car il serait avec son peuple.

   Voici maintenant la partie la plus importante :

   « Le lendemain, ils se mirent en marche de grand matin pour le désert de Tekoa. À leur départ, Josaphat se présenta et dit : Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem! Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. Puis, d’accord avec le peuple, il nomma des chantres qui, revêtus d’ornements sacrés, et marchant devant l’armée, célébraient l’Éternel et disaient : Louez l’Éternel, car sa miséricorde dure à toujours! » ( 2 Chroniques 20 : 20-21 ).

   Quelle étrange façon d’aller au combat! Peu d’armées ont été à la bataille avec une telle avant-garde. Quel en fut le résultat?

   « Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Éternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus. Les fils d’Ammon et de Moab se jetèrent sur les habitants de la montagne de Séir pour les dévouer par interdit et les exterminer; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s’aidèrent les uns les autres à se détruire. Lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur d’où l’on aperçoit le désert, ils regardèrent du côté de la multitude, et voici, c’étaient des cadavres étendus à terre, et personne n’avait échappé. « ( 2 Chroniques 20 : 22-24 ).

   S’il y a eu peu d’armées qui soient allées à la bataille avec une telle avant-garde, comme le fit l’armée de Josaphat, il est également certain que peu d’armées ont été récompensées par une victoire aussi remarquable. Et il ne peut pas être déplacé d’étudier un peu la philosophie de la victoire par la foi, comme elle est illustrée dans cet exemple. Quand l’ennemi, sûr de sa supériorité numérique, entendit les Israélites venir le matin, en chantant et en criant, qu’en a-t-il conclu? Que les Israélites avaient reçu des renforts et qu’ils étaient si forts qu’il serait inutile de les affronter. Ils furent pris de panique et chacun perçut son voisin comme un ennemi.

   N’était-il pas exact qu’Israël avait reçu du renfort? En effet, car le récit dit: « Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Éternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir ». L’armée du Seigneur, en qui Josaphat et son peuple se confièrent, combattit pour eux. Ils reçurent du renfort, et sans aucun doute, si leurs yeux avaient pu s’ouvrir pour les voir, ils auraient vu, comme le serviteur d’Elisée à une certaine occasion, que ceux qui étaient avec eux étaient beaucoup plus nombreux que leurs ennemis.

   Mais le point à souligner, est que le Seigneur dressa l’embuscade contre l’ennemi quand Israël commença à chanter et à louer Dieu. Qu’est-ce que ça signifie? Que leur foi était réelle. Ils donnèrent autant de crédit à la promesse de Dieu qu’à l’accomplissement de celle-ci. Ainsi, ils crurent au Seigneur, ou plus littéralement, ils s’appuyèrent sur le Seigneur, et ils furent donc affermis. Ils prouvèrent la vérité de ces paroles: « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » ( 1 Jean 5 : 4 ).

   Maintenant, appliquons cette illustration à un cas de conflit avec le péché. Nous sommes puissamment tentés de faire une chose que nous savons être mauvaise. Nous avons souvent vécu la douloureuse expérience de succomber à la force de la tentation, de sorte que nous savons que nous n’avons aucun pouvoir pour la vaincre. Mais maintenant nos yeux sont fixés sur le Seigneur, qui nous invite à venir en toute confiance au trône de la grâce, pour obtenir miséricorde au moment du besoin. Ainsi, nous commençons à prier Dieu pour avoir du secours. Et nous prions le Dieu que la Bible nous présente comme le Créateur du ciel et de la terre. Nous commençons, non par une triste déclaration de notre faiblesse, mais par une joyeuse reconnaissance du grand pouvoir de Dieu. Ceci dit, nous pouvons nous aventurer à exprimer notre difficulté et notre faiblesse. Si nous faisons connaître notre faiblesse et notre situation décourageante en premier lieu, nous nous plaçons avant Dieu. Dans ce cas, Satan grossira la difficulté et jettera ses ténèbres autour de nous, de sorte que nous ne pourrons rien voir d’autre que notre faiblesse, et bien que nos cris et nos prières puissent être fervents et angoissés, ils seront vains, parce qu’ils manqueront de l’élément essentiel : à savoir, croire que Dieu existe, et qu’il est tout ce qu’il a révélé être. Mais quand nous commençons par la reconnaissance du pouvoir de Dieu, alors nous pouvons déclarer notre faiblesse sans courir aucun risque, parce que nous plaçons simplement notre faiblesse du côté de sa puissance, et ce contraste fait naître le courage.

   Alors, quand nous prions, le Saint-Esprit amène à notre conscience la promesse de Dieu. Il se peut que nous ne nous souvenions d’aucune promesse spéciale qui corresponde exactement à la situation; mais nous pouvons nous rappeler que : « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » ( 1 Timothée 1 : 15 ) et qu’il « s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père » ( Galates 1 : 4 ); et nous pouvons savoir que ceci englobe toutes les promesses, car « lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? » ( Romains 8 : 32 ).

   Alors, nous nous souvenons que Dieu peut parler des choses qui n’existent pas, comme si elles existaient. C’est-à-dire que si Dieu fait une promesse, elle est aussi certaine que si elle était accomplie. Ainsi, sachant que notre délivrance du mal et en accord à la volonté de Dieu ( Galates 1 : 4 ), nous considérons déjà la victoire comme nous appartenant, et nous commençons à remercier Dieu pour ses « très grandes et précieuses promesses ». Tandis que notre foi se saisit de ces promesses et les rend réelles, nous ne pouvons pas nous empêcher de louer Dieu pour son amour merveilleux; et alors que nous faisons cela, notre esprit est complètement éloigné du mal, et la victoire est à nous. Le Seigneur dresse des embuscades contre l’ennemi. Notre attitude de louange montre à Satan que nous avons reçu du renfort ; et comme il connaît la puissance de l’aide qui nous est accordée, il sait qu’il ne peut rien faire à cette occasion, et donc il nous fuit. Ceci illustre la force de l’ordre de l’apôtre :

   « Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces »  (Philippiens 4 : 6).

 

Sur leurs traces – 30 ème partie

La vision oubliée

   Après son extraordinaire guérison à Salamanca, Mme White avait eu une vision. Le lendemain matin, son fils et un membre de l’église locale vinrent prendre de ses nouvelles et s’informer de ses intentions car, vu son état, la veille au soir, on s’attendait à ce qu’elle exprimât sa volonté de rentrer à Battle Creek pour se soigner. Cependant, miraculeusement rétablie, Mme White avait décidé de poursuivre son voyage et de participer à toute la campagne d’évangélisation. Comme ses visiteurs s’en étonnaient, elle raconta comment elle avait été guérie instantanément. Puis faisant allusion à la vision qu’elle avait eue immédiatement après, elle déclara :

- Je vais maintenant vous dire ce qui m’a été révélé hier soir. Il me semblait que j’étais à Battle Creek. L’ange habituel m’est apparu et m’a ordonné de le suivre…

   Bizarrement, Mme White se tut, comme si elle avait perdu le fil de son récit. On la vit faire un effort pour tenter de se rappeler la suite, mais rien ne vint. Un peu gênés d’avoir été les témoins de cette défaillance, et d’ailleurs pressés de prendre leurs dispositions pour l’acheminement du matériel, les deux hommes s’apprêtèrent à la quitter. Elle les retint :

- Un instant, je vous prie. Je voudrais vous dire ce que j’ai vu en vision hier soir. Il s’agit d’une question très importante. Dans la vision, je me trouvais à Battle Creek, devant le bâtiment de la Review and Herald. L’ange qui m’escortait me dit : « Suis-moi ! »…

   De nouveau, elle s’arrêta, incapable d’aller plus loin. Un trou de mémoire impossible à combler. Les deux hommes profitèrent de cette hésitation pour s’éclipser – ils étaient vraiment très pressés.

   Mme White, décidément parfaitement remise, put assister aux différentes assemblées et y participer régulièrement durant les deux mois et demi que dura la campagne d’évangélisation. Elle prit même part à une excursion d’une journée aux grottes de Luray, pour la visite desquelles il fallait prévoir trois bougies, ce qui indique assez la longueur du parcours dans les souterrains ; elle y prit grand plaisir et ne se plaignit même pas de fatigue.

   Les jours suivants, la vision lui étant revenue en mémoire, elle en coucha les détails par écrit dans son journal, aussi scrupuleusement qu’elle le put. Nous vous résumons ce passage qui, dans l’original est un peu long :

   Il était question, dans la vision, de l’ « American Sentinel », un hebdomadaire édité par la « Pacific Press » (Maison d’édition Adventiste), qui traitait essentiellement de questions en rapport avec la Liberté Religieuse. Certains membres du Comité de Rédaction auraient souhaité donner à ce journal une plus large diffusion et, en vue d’atteindre des milieux bien pensants extérieurs au Mouvement Adventiste, suggéraient d’éliminer de ses colonnes les termes d’ « Adventistes du 7e jour » et la mention du « sabbat, jour de repos », qui, à leur avis, caractérisaient avec trop d’évidence le Mouvement Adventiste, souvent assimilé à une secte et, à ce titre, plutôt déconsidéré.

   Dans sa vision, Mme White voyait un groupe d’hommes engagés dans une discussion serrée, les uns favorables à la formule expurgée, les autres réticents…

   Cacher son drapeau dans l’espoir de favoriser la diffusion du journal, c’était attenter à la pureté du Mouvement et faire une première concession aux opinions de l’extérieur, c’est-à-dire du « monde ». D’autres suivraient, inévitablement. Mme White ne put s’empêcher de songer à Uzza qui, inconsidérément, avait attenté au caractère sacré de l’arche, symbole de la présence de Dieu, en y portant la main dans l’intention de la soutenir !…

   Mme White écrivit tout cela dans son journal, mais n’en communiqua rien à personne. La campagne d’évangélisation ayant pris fin, elle regagna son domicile de Battle Creek et fit ses préparatifs pour la session de la Conférence Générale (assemblée réunissant des délégués de toutes les églises adventistes) de mars 1891.

   Dès l’ouverture de la session, on pria Mme White d’assumer chaque jour le culte d’introduction, une méditation qui avait lieu tous les matins à cinq heures et demie. Le Sabbat après-midi, s’adressant aux quatre mille personnes réunies dans le temple de Battle Creek (le « Tabernacle »), Mme White commenta le texte de Mat. 5 : 16 : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Au cours de la prédication, vibrant appel adressé à tous les Adventistes du 7e jour à rester fermes sur les fondements de la foi, Mme White déclara : « Durant mon séjour à Salamanca, des choses très importantes m’ont été révélées. Dans une vision de nuit, je me voyais à Battle Creek. L’ange qui m’escortait me dit : ‘Suis-moi !’…

   Arrivée là, exactement comme dans les deux occasions précédentes, Mme White s’arrêta et parut chercher à se rappeler quelque chose. Puis, renonçant à traquer une pensée qui la fuyait, elle reprit le fil de son sermon, insistant sur le fait que nous devons oser affirmer hautement les caractères distinctifs de notre Mouvement. Puis, décidée à faire une nouvelle tentative, elle dit : « Il faut que je vous dise ce qui m’a été montré à Salamanca ; car, dans cette vision, quelque chose d’important m’a été révélé. Je croyais être à Battle Creek, devant le bâtiment de la Review and Herald. L’ange porteur du message me dit : ‘Suis-moi !’… » Là, nouvelle défaillance : la mémoire refusait son service. Mme White reprit donc son sermon où elle l’avait laissé puis, un peu plus tard, tenta une troisième fois de raconter sa vision. Mais un blocage identique stoppa le récit exactement au même endroit que précédemment. Cette fois, Mme White renonça : « Sur tout cela, déclara-t-elle, je vous entretiendrai plus longuement une autre fois. » Elle en vint à sa conclusion et l’assemblée se dispersa. Toutes les personnes présentes avaient remarqué l’impossibilité où elle avait été de raconter sa vision.

   Le président de la Conférence Générale vint à elle et lui demanda si on pouvait compter sur elle pour la séance d’introduction du lendemain matin.

- Non, répondit-elle, ne comptez pas sur moi. Je suis vraiment très fatiguée. D’autre part, j’ai dit tout ce que j’avais à dire. Cherchez quelqu’un d’autre pour la méditation du matin.

   A ses proches, elle répéta qu’elle souhaitait se reposer et que, par conséquent, elle n’assisterait pas à la première réunion du lendemain.

    Le même soir, une fois la dernière réunion terminée, un petit Comité se réunit dans l’un des bureaux du bâtiment de la Review and Herald. Il se composait des membres du Comité de Rédaction de l’ « American Sentinel », de certains dirigeants de la « Pacific Press » et des représentants – Adventistes eux aussi – de la Ligue pour la Liberté Religieuse. Ils étaient là pour décider du plan d’organisation de l’ « American Sentinel ». La discussion promettait d’être dure et longue. Un des hommes présents alla verrouiller la porte et suggéra que nul ne fût autorisé à quitter les lieux tant que le problème ne serait pas résolu.

   A dix heures, on discutait ferme. Onze heures ! aucune solution n’était en vue. Minuit ! le débat se poursuivait. Une heure ! impossible de parvenir à une entente. Deux heures ! la porte était toujours verrouillée et la question continuait à être débattue.

   Un peu avant trois heures, la réunion aboutit à une impasse, les représentants de la Ligue pour la Liberté Religieuse ayant catégoriquement déclaré que, si la « Pacific Press » n’accédait pas à leur demande d’éliminer les termes d’ « Adventistes du 7e jour » et de « sabbat » des colonnes du journal, ils ne considéreraient plus ledit journal comme l’organe de diffusion de leur Association. Cette clause impérative mettait un point final au débat ; toute espérance d’aboutir à un accord devenait dès lors illusoire. On déverrouilla la porte et les hommes de « Pacific Press » regagnèrent tristement leurs quartiers respectifs. Une telle mesure ne signifiait rien de moins que la mort de l’ « American Sentinel ».

    Mais Dieu qui ne dort jamais choisit cette même nuit pour envoyer un message urgent à Ellen White. Tirée de son sommeil à trois heures du matin, elle reçut l’ordre de se rendre à la méditation matinale de cinq heures et demie – à laquelle elle avait décidé de ne pas assister – et d’y raconter ce qui lui avait été montré à Salamanca. Elle se leva immédiatement, s’habilla et alla prendre, dans la pièce qui lui servait de bureau, son journal où elle avait consigné la vision. Comme ses souvenirs se précisaient soudain avec une grande clarté, elle y ajouta plusieurs lignes. Au même instant, des évangélistes qui se rendaient au culte matinal passèrent devant la maison. Parmi eux, William White nota avec étonnement qu’une lumière brillait dans la chambre de sa mère. « Bizarre, confia-t-il à un collègue. Mère avait affirmé qu’elle n’assisterait pas à la méditation ce matin… Je vais voir ce qu’il en est ! »

   William trouva sa mère habillée et prête à sortir. Elle lui dit avoir reçu, le nuit même, vers trois heures, l’ordre de communiquer à l’assemblée ce qui lui avait été révélé lors du séjour à Salamanca.

   William White était prodigieusement intéressé. A cinq reprises, sa mère avait tenté de raconter sa vision et elle en avait été empêchée… Quel était donc ce mystère ?

   L’assemblée se relevait, après la prière d’introduction, quand Mme White, entrant par une porte latérale, se présenta sur l’estrade, ayant en main une liasse de documents. L’orateur désigné, en l’occurrence le président de la Conférence Générale, l’accueillit chaleureusement et s’informa : « Sœur White, nous nous réjouissons de votre présence parmi nous. Avez-vous quelque message à nous communiquer ? »

- Oui, dit-elle en s’avançant.

   Elle commença par expliquer comment, à 3 heures du matin, cette même nuit, un ange lui avait donné l’ordre de venir à cette réunion pour y exposer le contenu de la vision reçue à Salamanca quelques mois auparavant.

- Dans cette vision, précisa-t-elle, je me trouvais au siège de la Review and Herald, ici, à Battle Creek. L’ange qui m’escortait me dit : « Suis-moi ! ». Il m’introduisit dans une pièce où un groupe d’hommes discutait ferme au sujet de la teneur des articles de l’ « American Sentinel ». Je vis l’un de ces hommes brandir un exemplaire dudit journal et déclarer avec impatience : « Si des articles relatifs au sabbat ou au second avènement du Christ paraissent dans ces pages, nous cesserons de considérer l’‘American Sentinel’ comme l’organe officiel de la Ligue pour la Liberté Religieuse. »

   Mme White parla une heure entière sur ce sujet, insistant sur certains détails caractéristiques de ce colloque auquel elle n’avait pourtant pas assisté et donnant des conseils qui lui avaient été dictés à ce sujet. Puis elle s’assit.

   Le président de la Conférence Générale était visiblement embarrassé. Il ignorait tout du débat qui s’était tenu au cours de la nuit et ne savait que dire. Mais il n’eut pas à attendre longtemps pour obtenir des éclaircissements. Dans le fond de la salle, un homme s’était levé. Il demanda la parole :

- J’étais présent, déclara-t-il, au débat qui s’est tenu cette nuit.

- Cette nuit ? s’exclama Mme White incapable de dissimuler sa stupéfaction. Cette nuit !… J’étais persuadée que cette discussion avait eu lieu il y a quelques mois, à l’époque où la vision m’en avait été donnée.

- Non ! Il s’agit bien de cette nuit ! J’étais présent à la discussion. C’est même moi qui ai brandi l’exemplaire de l’ « American Sentinel » et qui ai formulé avec beaucoup de vigueur les réserves que vous savez quant à la teneur des articles. Je suis désolé de n’avoir pas compris que j’étais dans l’erreur. Et je saisis l’occasion pour déclarer publiquement que je me rallie entièrement au point de vue de sœur White. Et il se rassit.

   Un autre auditeur se leva. C’était le président de la Ligue pour la Liberté Religieuse. Notez bien ses paroles :

- J’ai également pris part à l’entretien de cette nuit. Hier soir, après la conférence, quelques-uns d’entre nous se sont rencontrés dans un bureau de la Review and Herald où nous nous sommes enfermés pour trouver une solution aux problèmes qui ont été présentés ce matin. Nous nous sommes séparés vers trois heures du matin sans être parvenus à un accord. Mais je dois avouer que si l’on me demandait de décrire ce qui s’est passé et de définir l’attitude des différents participants, je serais incapable de restituer les faits avec autant d’exactitude et de précision que ne l’a fait sœur White qui pourtant n’assistait pas à ce débat. Je comprends maintenant que j’étais dans l’erreur et que la position que j’ai prise n’est pas défendable. Les déclarations de sœur White m’ont convaincu : je reconnais humblement que je m’étais trompé.

   L’un après l’autre, tous ceux qui avaient pris part au colloque de la nuit se levèrent et apportèrent leur pierre à l’édifice. Avant même que la réunion eût pris fin, les responsables de la Ligue pour la Liberté Religieuse se concertèrent et décidèrent d’agir conformément aux directives de Mme White.

   Maintenant, une question se pose : comment se fait-il qu’à cinq reprises, Mme White se trouva dans l’incapacité de révéler ce qu’elle avait vu en vision ?

   Supposons qu’elle y soit parvenue. La fameuse discussion n’ayant pas encore eu lieu, le récit qu’elle en aurait fait n’aurait rien apporté de constructif. Au contraire. Il aurait même pu contribuer à faire mettre en doute l’inspiration de Mme White. En effet, prévenus par cette prémonition, les principaux protagonistes n’auraient même pas songé à faire de cette question épineuse le sujet d’un débat, puisqu’ils en auraient connu l’issue. Peut-être même, auraient-ils estimé que les conceptions de Mme White étaient tout à fait dépassées et qu’il était plus judicieux de passer outre, de « vivre avec son temps » ! Dès lors, la vision perdait toute sa puissance d’impact et presque son intérêt.

   A l’inverse, s’ils s’étaient ralliés d’emblée aux injonctions de Mme White recommandant de ne pas cacher son drapeau, les décisions du groupe auraient été conformes à la volonté divine et la vision perdait sa raison d’être.

   En fait, les circonstances vinrent confirmer la vision de façon éclatante, affermissant la foi de tous ceux qui avaient été mêlés de près ou de loin à ces événements et renforçant la réputation de guide inspiré unanimement concédée à Mme White. – D’après T.H. Jemison, « A Prophet among You » - Appendixes, p. 474-480.

 

Histoire pour les enfants

Florence Nightingale

   S’il fut jamais au monde une femme que rien ne semblait destiner à une vie d’action et de sacrifice, c’est bien Florence Nightingale. Née en Angleterre en 1820, dans une famille riche, entre des parents épris de plaisir et de luxe, elle possédait en outre une beauté exceptionnelle. Tout donnait à penser que Florence, ayant fait un choix parmi ses nombreux admirateurs, deviendrait un des ornements de la société anglaise du 19ème siècle.

   Tout au plus, la jeune fille ayant l’esprit indépendant, le caractère vif et frondeur, pouvait-on craindre qu’elle ne créât un de ces scandales dont s’effarouchaient les Anglais puritains d’alors.

   Mais, tout en dansant et en s’amusant, tout en parcourant l’Europe avec ses parents, Florence était déjà touchée par une vocation dont seule la réalisation pratique lui échappait encore. Quelques années auparavant, après un voyage à Rome, les Nightingale s’étaient arrêtés chez un de leurs amis, Italien exilé à Genève. Là, pour la première fois, l’adolescente avait pénétré dans un monde inconnu : celui de la misère. Elle sentit au fond d’elle-même que son rôle dans la vie serait de la soulager.

   Plus tard, elle avait alors vingt-trois ans, la famille s’inquiéta de constater que, pendant un séjour à la campagne, elle abandonnait sans cesse le château pour le village voisin, où régnaient non seulement la misère, mais la brutalité, la débauche, l’ivrognerie. On la ramena rapidement à Londres. Là, nouveau caprice : elle voulut aller soigner le bébé d’une amie morte en couches. Bon gré, mal gré, les parents durent céder.

   A cette époque, Florence, brisant définitivement des fiançailles depuis longtemps ébauchées, comprit que sa vocation était de soigner les malades.

   Ce qui la frappait surtout, c’était l’incompétence totale de ceux qui soignaient alors : on se figurait que toute femme, en venant au monde, apportait des capacités d’infirmières. Le résultat était lamentable. « J’ai vu, écrivait Florence à une amie, une malheureuse sous mes yeux, entourée d’idiotes qui l’empoisonnaient aussi sûrement que si elles lui avaient donné de l’arsenic. »

   Donc, avant tout, apprendre à soigner. Mais comment y parvenir ?

   Non seulement il n’existait pas alors d’écoles d’infirmières, mais les hôpitaux étaient des repaires de crasse, de misère, de la plus infâme promiscuité. Seules des femmes de mauvaise vie acceptaient d’y soigner les malades.

   Comment s’étonner, en ce cas, que les Nightingale eussent opposé un veto formel à la vocation de leur fille ?

   Mais ce que femme veut… A Londres, dans les salons, en Italie, en Égypte, où on l’emmenait pour la distraire, Florence, souffrante, épuisée, se voyait près de devenir folle. Mais elle nourrissait toujours son projet. A trente ans, elle réussit, au retour d’un voyage, à passer quelque temps dans une institution charitable allemande à Kaiserswerth.

   Une autre fois, elle partit pour Paris, décidée à entrer chez les sœurs de la Charité, rue Oudinot, pour apprendre le métier d’infirmière. De nouveau, on la rappela. Enfin, on lui permit d’entrer dans le comité d’une institution de charité où, déjà instruite par ses expériences en Allemagne et en France, elle bouleversa le comité en prenant des mesures d’hygiènes jusqu’alors inconnues.
En même temps, elle visitait les hôpitaux. Lors du choléra de 1854, elle se prodigua dans Londres, soignant, conseillant, sans se laisser rebuter par les plus répugnants travaux. Quand l’épidémie eut pris fin, elle avait décidé du sens de sa vie : la réforme des hôpitaux.

   A ce moment, les blessés et les malades de Crimée arrivaient en masse à Constantinople, sans médicaments, sans pansements, sans infirmières. Le ministre de la guerre, qui connaissait Florence Nightingale, s’adressa à elle et lui demanda son aide. Nommée « directrice du corps infirmier en Turquie », Florence se mit aussitôt en devoir de recruter du personnel. Puis, avec son équipe, formée de dames dévouées, de religieuses, d’infirmières professionnelles (ces dernières étant de la plus basse espèce), elle s’embarqua pour Constantinople.

   La situation sanitaire, là-bas, était atroce. De plus, les autorités militaires britanniques n’acceptaient pas cette idée révolutionnaire de la présence de femmes parmi les blessés : pendant des mois, les malheureuses vécurent à quarante dans trois pièces, autorisées à ravauder le linge, mais non à approcher les blessés.

   Enfin, les soldats mourant comme des mouches, on daigna « accepter » l’aide qui s’offrait. Florence Nightingale connut alors deux années de martyre, exposée à la fatigue, à la faim, à l’ordure, à la contagion, aux cabales politiques, aux insultes. Mais grâce à elle les hôpitaux s’organisèrent peu à peu, en même temps qu’en Angleterre une légende commençait à se former autour d’elle.

   Cette fois, c’était à la politique qu’il fallait s’attaquer. Florence visita la reine, les ministres, harcela les responsables, obtint la formation d’une commission d’enquête à laquelle elle se dévoua corps et âme.

   Finalement, devant la menace de révélation sur ce qu’elle avait vu en Crimée, elle obtint une révision totale du Service de Santé militaire. Elle avait alors trente-sept ans et, à bout de forces, se croyait vouée à une fin prochaine.

   En attendant, elle travaillait de plus en plus, multipliant ses efforts, sollicitant, organisant, écrivant entre-temps des livres de valeur sur les hôpitaux et les soins aux malades.

   Surtout, elle fonda la première école d’infirmières, dont les diplômées devaient être capables d’en instruire d’autres à leur tour. La première année, il n’y eut que quinze inscriptions. Mais les élèves étaient triées sur le volet. « L’infirmière Nightingale », nette, réservée, chaste, commençait à remplace la mégère alcoolique et débauchée de naguère.

   Cependant, malade, alitée, souffrant de la colonne vertébrale, Florence Nightingale travaillait toujours. Elle luttait pour la création d’un Office de la Santé publique aux Indes, et entre-temps introduisait peu à peu les « infirmières Nightingale » dans les hôpitaux.

   En même temps, elle formait des sages-femmes, développait son école, parlait en faveur des malades indigents. En 1872, elle incita Henri Dunant, philanthrope suisse, à fonder la Croix rouge de Genève. Puis elle entreprit de réformer son école d’infirmières et d’en faire une institution vraiment moderne. À la suite de cette réforme, les filiales se multiplièrent, les infirmières visiteuses furent créées : la profession d’infirmière, de méprisée qu’elle était, devint une des plus honorables.

   Florence Nightingale, après des années de lutte, put connaître enfin une vieillesse heureuse. Car cette femme délicate, qui croyait mourir à trente-sept ans, vécut près d’un siècle, comblée de respect, d’affection et d’honneurs.

   Aujourd’hui, son œuvre est répandue dans le monde entier : les hôpitaux ont cessé d’être des cloaques pour devenir des lieux où l’on guérit. Et la vie de Florence Nightingale reste le plus bel exemple de ce que peuvent accomplir l’intelligence, la persévérance et la volonté, réunies dans le désir de venir en aide à l’humanité souffrante.

 

Coin Santé

Biscuits Cannelle-Orange

Ingrédients :

- 250 g de farine bise

- 70 g d’huile d’olive

- 100 g de sucre roux

- 125 g de noisettes moulues

- ½ cc de cannelle moulue

- 15 gouttes d’huile essentielle d’orange douce

- 1 pincée de sel

- de l’eau tiède

 

Préparation :

- Dans un saladier, mettre la farine, le sucre, les noisettes moulues, la cannelle, le sel et l’huile essentielle d’orange, mélanger.

- Ajouter l’huile d’olive et remuer le tout.

- Frotter entre les mains afin que l’huile s’amalgame bien avec le reste.

- Ensuite, ajouter très peu d’eau tiède afin d’obtenir une pâte qui ne colle plus au rouleau à pâtisserie.

- Étaler la pâte à ½ cm d’épaisseur environ. Découper en ronds, carrés, rectangles, suivant vos goûts et mettre sur une plaque graissée.

- Faire cuire à 180°c jusqu’à ce que les biscuits soient dorés.

Bon Appétit !

 

1 Corinthiens 13

   Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

   La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point sont intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

   La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verront face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.

   Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ;  mais la plus grande de ces choses, c’est la charité.



[1] Voir Etoile du Matin 2010, vol. 4.