Etoile du matin

24. Le même hier, aujourd'hui, et pour toujours

Mise en ligne Mai 22, 2014 par Etoile du Matin dans Le Retour d'Elie
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Chapitre 24 – Le même hier, aujourd’hui, et pour toujours

 

A. Une structure de référence relationnelle est cruciale pour les relations

   En lisant le premier chapitre de Matthieu et le troisième chapitre de Luc, nous trouvons une méthode d’identification du Christ très significative. L’emploi d’une généalogie pour identifier quelqu’un est de toute évidence une structure de référence relationnelle.

   L’emploi des généalogies était vital en Israël pour prouver les droits à l’héritage et la propriété des terres (voir Nombres 36). La généalogie était le point de référence clé pour toute personne vivant en Israël. Dans la plupart des cas, lorsqu’une nouvelle personne nous est présentée dans les Ecritures, elle l’est par une référence relationnelle. Remarquez :

   Prophétie d’Esaïe, fils d’Amots (Esaïe 1 : 1).

   Paroles de Jérémie, fils de Hilkija (Jérémie 1 : 1).

   La parole de l’Eternel fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi (Ez. 1 : 3).

   Il est intéressant de remarquer que dans les premières généalogies énoncées dans la Genèse, la première personne à faire une transition dans son point de référence est Nimrod.

   Cush engendra aussi Nimrod ; c’est lui qui commença à être puissant sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant l’Eternel ; c’est pourquoi l’on dit : Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel. Il régna d’abord sur Babel, Erec, Accad et Calné, au pays de Schinear (Gen. 10 : 8-10).

   Il est significatif que Genèse 10 : 9 dit, « c’est pourquoi il est dit : Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel ». Il n’est pas dit : « Nimrod, le Fils de Cush » même s’il était précédemment connu de cette manière.

   La structure de référence pour Nimrod était les œuvres qu’il accomplissait, pas la relation de dépendance liée à ses origines. Nous avons là le cœur et la confusion de Babylone.

   Nimrod se détermina à être connu par ce qu’il faisait plutôt que par ses liens de parenté. À la lumière de ce que nous avons observé dans les sept premiers chapitres de ce livre, ceci est parfaitement en accord avec un royaume basé sur la performance, en opposition à un royaume basé sur la relation. Dans un royaume relationnel, vous êtes identifié par les personnes auxquelles vous appartenez. Dans un royaume basé sur la performance, vous êtes identifié par ce que vous faites. Je trouve significatif que les Chrétiens (ceux qui représentent un royaume basé sur la performance) ont pris pour habitude de se présenter par ce qu’ils ont fait et réalisé, plutôt que simplement par les personnes auxquelles ils appartiennent. Par exemple, « Et à présent je voudrais vous présenter le Dr. Chrétien. Dr. Chrétien a un doctorat en langues du Nouveau Testament, il a servi comme pasteur pendant 25 ans dans 15 pays et a écrit 35 livres sur de nombreux sujets importants du Christianisme. » Combien de fois avons-nous entendu ce genre d’introduction pour nous exhorter à écouter un orateur ? Qu’est-ce qui motive ce genre d’introduction ? Est-ce là un petit aperçu du vin de Babylone influençant les esprits Chrétiens ? Pourquoi une personne ne peut-elle pas simplement être présentée ainsi : « Voici Dr. Chrétien, un fils de Dieu qui a été saisi par l’amour du Christ » ? N’est-ce pas là une recommandation suffisante pour nous exhorter à écouter un orateur ?

   Il est important de relever qu’on s’est aussi souvenu des personnages bibliques pour leurs actions. Mais ce souvenir est secondaire à leur identification relationnelle.

   Voici les dernières paroles de David. Paroles de David, fils d’Isaï, paroles de l’homme haut placé, de l’oint du Dieu de Jacob, du chantre agréable d’Israël… (2 Sam. 23 : 1).

  Le grand Roi David est tout d’abord mentionné dans les derniers chapitres de 2 Samuel, comme le fils d’Isaï, puis par certains de ses accomplissements, tels qu’avoir été un chantre.

   Comme nous l’avons dit au chapitre trois, une communication efficace entre deux personnes ou plus requiert une identification claire de cette personne. S’il n’y a pas de système pour un point de référence fiable au sujet d’une personne, celle-ci finit alors par être inconnaissable parce que les points de référence ne cessent de changer. Le système Juif des généalogies pourvoyait à un point de référence fiable pour les individus et garantissait une identité pour chaque personne.

   Si une personne est avant tout connue pour ses rôles ou ses actions, le point de référence deviendra confus, car une personne est toujours impliquée dans des rôles et des actions multiples à différents moments et à différents endroits. Par exemple, durant ma carrière, j’ai servi comme employé de bureau, aide dans une ferme, magasinier, comptable en gestion et pasteur, pour ne pas mentionner d’autres emplois. J’ai également travaillé comme programmeur en informatique, artiste graphique, concepteur de sites web, auteur et compositeur de chants, directeur de chorale et auteur. Je peux choisir de me présenter sous l’un de ces rôles à n’importe quel moment donné, mais sans un point de référence solide, mon désir d’être avant tout connu sous ces rôles va finir par détruire le fond de mon identité parce que le point de référence solide est perdu. Mon point de référence fiable est que je suis le fils d’Abel Ebens, fils de Hank Ebens, et cela remonte jusqu’au fils d’Adam qui était le fils de Dieu. C’est la seule chose à mon sujet qui ne change pas. Les relations familiales ne changent pas, mais les rôles et les positions de carrières changent constamment.

   Lorsque Nimrod choisit d’être connu par ses actions comme première structure de référence, il perdit la seule chose qui aurait pu sauver son identité.

   La deuxième raison pour laquelle une structure de référence relationnelle est si vitale est qu’elle pourvoit non seulement à l’identité, mais également à un canal par lequel la bénédiction peut être reçue. Les actions que nous accomplissons n’ont aucun sens sans la bénédiction et l’approbation de ceux que nous considérons. Cela est au cœur des paroles du Père à Jésus, « Celui-ci est mon Fils bien-aimé (identité), en qui j’ai mis toute mon affection (bénédiction). » Voici les deux éléments nécessaires à une identité solide avec un sens de raison d’être et de signification. Rien d’autre ne peut pourvoir à cela.

  

B. La Trinité trouble/détruit la structure de référence relationnelle

   Lorsqu’on revient au sujet de la Divinité, ces questions deviennent vitales. Dans son livre Defending the Godhead[1], Vance Ferrell affirme une chose très significative au sujet des membres de la Divinité.

   Ici se trouve la raison principale de cette confusion apparente dans les esprits humains : les gens confondent la nature de la Divinité avec Leur œuvre. En prenant connaissance de la mission individuelle de chaque membre pour sauver l’humanité, nous sommes tentés d’imaginer que leurs activités individuelles et leur œuvre pour l’humanité expliquent la nature et les attributs intérieurs de chacun d’entre eux. [2]

   Ce sont là les points les plus sensibles de tout ce débat au sujet de la Divinité. D’un point de vue Trinitaire, les termes Père, Fils et Saint Esprit se réfèrent à l’ŒUVRE des membres de la Divinité, ce n’est pas leur VÉRITABLE IDENTITÉ. Ce sont là des rôles pris par le Père, le Fils et le Saint-Esprit pour l’ŒUVRE du salut. En prétendant ces choses, la position Trinitaire détruit le point de référence fiable pour connaître le Père et le Fils. En transformant ces termes relationnels en description d’emplois, nous sommes mis dans la même posture que les Grecs sur la Colline de Mars, le Dieu que nous prétendons adorer devient le Dieu inconnu ; il est vraiment inconnaissable, parce qu’il n’y a pas de structure de référence solide. C’est la raison pour laquelle Ellen White est si emphatique lorsqu’elle dit :

   Dieu est le Père du Christ, le Christ est le Fils de Dieu. Au Christ a été donnée une position élevée. Il a été fait l’égal du Père. Tous les conseils de Dieu sont ouverts à son Fils (Témoignages pour l’Eglise, vol. 3, p. 317, 318).[3]

   La référence relationnelle dans cette citation est vitale pour nous permettre de répondre à Jean 17 : 3 :

   La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.

   Pour connaître Dieu, il nous faut une structure de référence fiable. La doctrine de la Trinité enlève cette structure de référence et rend Dieu vraiment inconnaissable. Ellen White demande une structure de référence fiable lorsqu’elle dit :

   Celui qui nie la personnalité de Dieu et de son Fils Jésus-Christ, nie Dieu et Christ. « Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père. » Si vous continuez à croire et à obéir aux vérités que vous avez premièrement embrassées concernant la personnalité du Père et du Fils, vous serez unis ensemble avec lui dans l’amour (The Review and Herald, 8 mars 1906).

   Relevez soigneusement qu’Ellen White exhorte les Adventistes en 1906 à s’en tenir à une compréhension de la personnalité du Père et du Fils telle qu’ils l’avaient premièrement embrassée. Cette affirmation met une prompte fin à la conjecture selon laquelle Ellen White a aidé au changement de position de la dénomination. Elle lance un appel en faveur de la position cohérente qu’ils avaient tenue depuis le commencement. S’il y avait eu une transition qu’elle eut favorisée, elle aurait dit après la publication de son livre Jésus-Christ, « Tenons fermement à la plus grande lumière que nous avons reçue pendant ces dernières années au sujet du Père et du Fils. » Mais elle dit de tenir pour ce qu’ils avaient cru au commencement.

 

C. L’Evangile Eternel demande une structure inchangeable pour Dieu, la loi et l’Evangile

   La question d’avoir des points de référence constants dans toutes les Ecritures est essentielle à notre compréhension de l’évangile. C’est pourquoi Paul dit qu’il y a « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Eph. 4 : 5). C’est pourquoi Paul dit qu’il n’y a pas d’autre évangile que celui qu’il a prêché (Gal. 1 : 8, 9). C’est pourquoi Paul dit que l’évangile qui fut prêché à Israël fut le même que celui prêché aux Chrétiens de son époque (Héb. 4 : 2). Avoir des points de référence stables en relation avec (1) la personne de Dieu, (2) la loi de Dieu, et (3) l’évangile est vital pour que nous soyons soumis à la Bible et au plan du salut qu’elle révèle, plutôt que l’inverse. Une défense Adventiste du 7ème Jour du sabbat dépend entièrement d’un point de référence stable en rapport avec la loi. Si la loi peut être changée, il en est de même pour le sabbat. Une défense Adventiste du 7ème Jour du sanctuaire et du jugement investigatif dépend d’un évangile bien ancré. C’est la raison pour laquelle nous l’appelons l’évangile éternel. L’évangile n’a pas changé. Son expression est passée du type à l’antitype, mais le plan lui-même n’a jamais changé.

   La constance de la loi et la constance de l’évangile dépendent de la constance de la personne de Dieu. Si nos points de référence pour Dieu peuvent changer, il en sera de même pour la loi, le sabbat et le sanctuaire. La doctrine de la Trinité permet une variation des points de référence pour Dieu, et tout particulièrement de ceux du Christ. La deuxième personne de la Divinité devient le Fils de Dieu, ce qui veut dire que Son point de référence relationnel change. Ils sont nombreux à prétendre que Christ changea sa relation une fois de plus à l’incarnation et de même lorsqu’Il retourna au ciel.

   En changeant les points de référence de la relation du Christ avec le Père, nous perdons un point de référence stable. Cette possibilité de changement fait que la définition du Christ nous est sujette, au lieu que nous Lui soyons sujets. Laissez-moi vous expliquer. Prenez l’exemple de la loi de Dieu. Les églises protestantes divisent la loi en trois parties : la loi avant Moïse, la loi depuis Moïse jusqu’à la croix, et la loi d’amour du Nouveau Testament. En fragmentant la loi, le point de référence stable se perd, et la loi se trouve sujette à l’interprétation humaine pour savoir quels versets s’appliquent à quelle partie. La papauté est-elle la seule à changer les temps et la loi ?



   Sachant que la loi de Dieu est une transcription du caractère de Dieu, le même processus par lequel la loi est fragmentée permettra aussi la fragmentation de la personne de Dieu Lui-même. Comme je l’ai affirmé plus haut, cette segmentation découle directement de la détermination de l’homme à être connu par ses œuvres et ses rôles plutôt que par sa structure de référence relationnelle.

   Si l’on se réfère aux termes Père et Fils comme à des rôles et à l’œuvre de Dieu plutôt que de comprendre ses titres comme parlant de Dieu Lui-même, Dieu devient en fait sujet à l’homme. Toutes les références le concernant sont classées en différents ensembles et peuvent être utilisées pour nier que les références faites concernent réellement Sa personne plutôt que simplement Son œuvre.



   Un exemple classique de cela est la fragmentation de l’incarnation. Considérez le verset suivant :

   Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même (Jean 5 : 26).

   Ce verset utilise les points de référence du Père et du Fils. Si ces points de référence ne sont pas constants comme c’est le cas dans une structure Trinitaire, il devient alors facile de nier que cette affirmation est une référence universelle. La référence ci-dessus est alors connue comme une « référence en rapport avec l’incarnation ». Cela signifie que ce n’est plus une affirmation concernant la PERSONNE de Christ, ce n’est qu’une affirmation concernant l’ŒUVRE du Christ. Par cette méthode de segmentation, nous pouvons sans le réaliser prendre le contrôle de Christ et faire de Lui ce que nous voulons qu’Il soit. Comme nous avons créé une structure fragmentée, nous décidons quel texte biblique correspond à quel segment. Cette vue segmentée du Trinitarisme ne s’accorde pas avec le fait que Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours.

 

D. Pas de changements relationnels dans l’incarnation

   Le livre de Jean présente plusieurs références à la personne du Christ qui, avec un point de référence stable nous disent exactement qui est Jésus. Remarquez l’exemple suivant :

   A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu (Jean 5 : 18).

   Dans un contexte Trinitaire, on utilise constamment ce texte en rapport avec la divinité préexistante du Christ, comme référence pour prouver qu’Il est la seconde personne de la Divinité.[4]

   Mais qu’en est-il du verset suivant ?

   Jésus reprit donc la parole, et leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement (verset 19).

   On se réfère régulièrement à ce texte comme à une référence en rapport avec l’incarnation. Mais qu’est-ce qui fait de Jean 5 : 18 une référence à la véritable existence du Christ et du verset suivant une référence à Son œuvre dans l’incarnation ? Qui décide ? Sans un point de référence stable, chacun décide lui-même pour savoir quel verset se réfère à quel segment.

   Voyons un autre exemple dans Jean 5 :

   Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement (versets 28, 29).

   Christ nous dit qu’Il possède la puissance de ressusciter les gens d’entre les morts et qu’il le fera à la fin de l’histoire humaine. Cela fait clairement référence à la puissance que Christ possède, la puissance de donner la vie. Mais le verset juste après dit ceci :

   Je ne puis rien faire de moi-même : selon ce que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté du Père qui m’a envoyé (verset 30).

   Jean 5 : 30 est-il simplement un verset concernant l’incarnation ? Si nous permettions aux termes Père et Fils d’être nos points de référence constants, nous n’aurions pas même besoin de poser cette question, car aucune segmentation ne serait nécessaire, étant donné que toute référence au Père et au Fils révèlerait exactement qui ils sont, et pas seulement ce qu’ils font.

   Il est vrai que lorsque Jésus vint sur cette terre, Il recouvrit Sa divinité de l’humanité, mais si nous supposons que Christ changea sa relation même avec le Père à l’incarnation, notre point de référence constant est perdu. Si nous disons que Christ ne démontra la dépendance avec Dieu que dans l’incarnation, la nature de la relation a alors changé.[5] C’est là un point vital. Tout au long du Nouveau Testament on nous demande si, oui ou non, nous croyons que Jésus EST le Fils de Dieu. Mais si nous acceptons un modèle Trinitaire, nous sommes contraints de dire que Jésus est le Fils de Dieu dans le cadre du plan du salut, ou afin de représenter la Divinité. En réalité, ceci est un déni que Jésus EST vraiment le Fils de Dieu. C’est là le cœur même de la controverse. Acceptons-nous les paroles du Père selon lesquelles Jésus est Son Fils, oui ou non ?

   Si vous étudiez les références de Jean 5 dans l’Esprit de Prophétie, vous verrez qu’aucune segmentation n’a lieu. La personne de Christ est constante du début à la fin. Remarquez le passage suivant :

   Les Ecritures indiquent clairement la relation qui existe entre Dieu et le Christ, et elles donnent une idée également très nette de la personnalité et de l’individualité de chacun d’eux.

   « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts, devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? » Héb. 1 : 1-5.

   Dieu est le Père du Christ ; le Christ est le Fils de Dieu. Au Christ a été donnée une position élevée. Il a été fait l’égal du Père. Tous les conseils de Dieu sont ouverts à Son Fils.

   Jésus dit aux Juifs : « Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi j’agis. …Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait. » Jean 5 : 17-20.

   Ici de nouveau nous est décrite la personnalité du Père et du Fils, montrant l’unité qui existe entre eux.

   Cette unité est exprimée aussi au dix-septième chapitre de Jean, dans la prière du Christ pour ses disciples :

   « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, – moi en eux, et toi en moi – afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » Jean 17 : 20-23.

   Quelle merveilleuse déclaration ! L’unité qui existe entre le Christ et ses disciples ne détruit la personnalité d’aucun d’eux. Ils sont un en but, en esprit, et en caractère, mais non en personne. C’est ainsi que Dieu et le Christ sont un (Témoignages pour l’Eglise, vol. 3, p. 317, 318, italiques ajoutés).[6]

   Remarquez soigneusement qu’Ellen White ouvre ce passage par une affirmation claire disant que la relation de Père et Fils est manifestement révélée dans leur relation l’un avec l’autre et dans leur personnalité. Elle se réfère ensuite à Hébreux 1 : 1-4, puis se dirige directement vers Jean 5 : 17-20 où Christ dit qu’Il ne peut rien faire de Lui-même, et réaffirme encore que c’est ici la relation du Père et du Fils. On ne trouve aucune segmentation de ces versets ; du début à la fin, tout est cohérent. Etudiez pour vous-mêmes, et vous verrez que toutes les références à Christ utilisées par Ellen White sont cohérentes ; on ne trouve ni exceptions, ni fragmentations.

   Dans la Bible, lorsqu’il est question de la relation entre le Père et le Fils, toutes les références révèlent exactement l’identité de Christ : le Fils de Dieu. Lorsqu’on se réfère à l’incarnation en opposition à la préexistence, on segmente la personne de Christ et on la rend sujette à notre bon vouloir quant à savoir si les versets révèlent Christ comme la deuxième personne ou s’ils se réfèrent à son œuvre.

   Considérez le commentaire d’Ellen White sur l’ensemble du discours de Jean 5, et non pas sur une partie limitée de ce chapitre :

   Jésus savait que les Juifs étaient déterminés à lui ôter la vie, et pourtant il leur expliqua dans son discours [Jean 5] sa Filialité, sa relation avec le Père et son égalité avec lui (The Spirit of Prophecy, p. 172).

   Jésus-Christ est sans aucun doute le même hier, aujourd’hui, et pour toujours, mais seulement de par son rapport relationnel avec Son Père. Si Jésus n’est pas effectivement le Fils du Père, il n’y a alors pas de point de référence stable clairement identifiable pour nous permettre de connaître Christ. Christ devient alors simplement un caméléon qui évolue et change dans différentes formes et rôles pour diverses raisons, exactement comme les acteurs d’Hollywood. Si jamais vous vouliez une définition de ce qu’est une identité confuse, intéressez-vous simplement aux vies de ceux qui vivent sur le petit écran.

   Le seul moyen pour nous de connaître Christ et par conséquent Son Père, est de croire que Jésus est effectivement le seul Fils engendré de Dieu. C’est la seule structure de référence stable que nous avons pour le connaître et l’identifier. Une fois que nous pouvons être assurés d’un point de référence constant pour Dieu et Son Fils, nous pouvons alors être assurés d’une structure de référence stable pour Sa loi et Son évangile. Ils subsistent ou tombent ensemble. Ne changeons pas les temps et la loi, ni les personnes, mais soyons soumis au seul Seigneur, à la seule Loi, et au seul Evangile et soyons sauvés.



[1] Défendre la Divinité.

[2] Vance Ferrell, Defending the Godhead (Harvest Time Books, 2005), p. 7.

[3] Testimonies for the Church, vol. 8, p. 268.

[4] Whidden, Moon, et Reeve, The Trinity (Hagerstown, MD : Review and Herald, 2002), p. 55.

[5] « L’œuvre de la rédemption est appelée un mystère, et il s’agit effectivement du mystère par lequel la justice éternelle est accordée à tous ceux qui croient. En conséquence du péché, la race était en inimitié avec Dieu. Le Christ, à un prix infini, par l’intermédiaire d’un changement douloureux, mystérieux pour les anges aussi bien que pour les hommes, a pris sur Lui l’humanité. Cachant Sa divinité, mettant de côté Sa gloire, Il naquit comme un nouveau-né à Bethléhem. » (Ellen G. White, MS 29, 1899). On ne trouve, dans ce passage, aucune indication d’un changement d’identité ou de relation avec le Père.

[6] Testimonies for the Church, vol. 8, p. 268, 269.