Etoile du matin

Regardez mes mains

Mise en ligne Sep 21, 2014 par Etoile du Matin dans Coin Enfants
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« Regardez mes mains ! » 

   La maison brûle ! Descend vite ! » La famille fut prise dans les flammes impitoyables. En haut, dans la chambre à coucher du coin, José essaya de descendre, mais l’escalier était déjà en flammes et il n’y avait pas d’autre sortie. Dans leurs efforts désespérés pour sauver leur fils, le père et la mère périrent au milieu des flammes.

   Le petit garçon s’approcha alors de la fenêtre et cria de toutes ses forces :

- Au secours ! Venez me chercher ! Il fait si chaud ici.

   Mais il n’y avait pas d’échelle et personne ne savait comment l’atteindre.

   A ce moment, un pauvre ouvrier arriva sur les lieux. Se frayant un chemin à travers la foule des curieux, il demanda :

- Pourquoi n’allez-vous pas au secours de ce garçon ?

   Un homme bien habillé, qui avait la tête levée vers la fenêtre où le petit garçon appelait à l’aide, répliqua :

- Sauvez-le vous-même !

   L’ouvrier ne perdit pas un instant. Il s’approcha de la maison et commença à escalader une gouttière qui aboutissait tout près de la fenêtre. Plus il grimpait, plus le tuyau auquel il s’accrochait devenait brûlant. Enfin il atteignit la fenêtre où José se tenait, à moitié suffoqué et prêt à s’évanouir. Etendant la main, il saisit le garçon et le ramena sain et sauf sur le sol. Il fut accueilli par les acclamations des spectateurs. Mais il avait les mains profondément brûlées par la chaleur de la gouttière qui avait rongé la chair de ses paumes. Il fut emmené à l’hôpital où ses blessures furent pansées.

   Après cet incendie se posa un nouveau problème : Qui allait s’occuper du jeune orphelin ? Beaucoup de gens s’offrirent à le prendre chez eux, aussi le juge de la ville fut-il chargé de prendre une décision à son sujet. L’homme bien habillé, qui avait dit à l’ouvrier : « Sauvez-le vous-même ! » et qui était banquier, se trouvait là, ainsi que le sauveteur avec ses mains bandées.

   Le banquier se leva et dit :

- J’ai une belle maison, une gentille femme, mais je n’ai pas d’enfants. Je donnerai à cet orphelin un bon foyer, une bonne situation et de l’argent. Confiez-le moi.

Le juge écouta aussi toutes les autres demandes. A la fin, il questionna :

- Y a-t-il quelqu’un d’autre qui désire prendre la parole avant que je rende le verdict ?

   L’homme aux mains bandées se leva et dit :

- Monsieur le Juge, je ne sais pas faire de beaux discours ; je suis pauvre ; je ne suis pas marié ; je n’ai pas de belle maison et je ne puis donner à ce garçon ni une grande instruction ni de l’argent de poche. Cependant, je l’aime. Et, levant ses mains bandées, il ajouta : Voyez mes mains !

   Ses mains étaient bien plus éloquentes que des paroles, et le juge lui accorda l’enfant.

   José alla habiter l’humble demeure de son sauveur, et il s’y trouvait heureux. Il se souvenait avoir vu cet homme se frayer un passage à travers la foule et grimper le long du tuyau brûlant, mais il ne se rappelait plus de ce qui était arrivé après cela, car il s’était évanoui.

   Après avoir fait le tour de sa nouvelle habitation et du modeste jardin qui l’entourait, José alla vers son nouvel ami et lui dit :

- C’est vous mon nouveau papa. Dites-moi, pourquoi est-ce que vos mains sont toutes couvertes de bandages ? Alors l’homme lui raconta toute l’affaire en détail et lui parla de la gouttière brûlante qui avait occasionné ces brûlures. Les larmes aux yeux, José lui dit :

- Redites encore une fois cette histoire… Vous m’avez vraiment aimé pour me sauver !

   Un jour, José visita avec son père une exposition de tableaux. Il regardait avec intérêt les belles peintures qui étaient exposées lorsque ses yeux tombèrent soudain sur une toile représentant un homme qui tendait ses deux mains couvertes de cicatrices. Intrigué, il demanda :

- Papa, qu’est-ce qui a provoqué les cicatrices profondes dans les mains de cet homme ?

L’ouvrier, qui ne croyait pas au Seigneur Jésus, répondit :

- José, ne pose pas tant de questions. On dit que cet homme était bon et qu’il essaya de sauver les hommes. Ils le clouèrent sur une croix où il mourut. Les clous lui ont déchiré les mains.

José ne parvenait pas à oublier ce tableau. Arrivé à la maison, il dit encore :

- Cet homme était bon… comme toi, papa. Il a eu les mains abîmées parce qu’il a essayé de sauver les hommes, exactement comme toi quand tu m’as sauvé. Il aimait les hommes, tout comme toi tu m’as aimé. J’aime cet homme, et je t’aime aussi, papa. Tu aimes aussi cet homme, n’est-ce pas, papa ?

   L’ouvrier, qui n’avait jamais cru en Jésus ni en son amour, sentit sa gorge se serrer. Il répondit :

- Parlons d’autre chose maintenant. 

   Mais à partir de ce jour, les paroles de José le poursuivirent. « Il aimait les hommes… Il a eu les mains déchirées… Je t’aime, papa… Tu aimes aussi cet homme, n’est-ce pas ? » Les paroles du petit garçon avaient réussi à toucher le cœur endurci et incrédule.

   Le jour arriva où l’ouvrier accepta Jésus, et maintenant, lui et José aiment tous les deux le Seigneur. Souvent, le soir, ils s’assoient ensemble sur la véranda, d’où la vue s’étend sur toute la vallée. Ils restent là jusqu’à la tombée de la nuit alors que les premières étoiles commencent à scintiller au firmament, parlant des mains de Jésus, de ses mains couvertes de cicatrices, qui ont été si bonnes et si aimantes.

   Chers enfants, peut-être que les mains de votre maman portent aussi les traces de son amour pour vous. Ou peut-être que les mains de votre papa sont marquées par le dur travail qu’il accomplit afin de vous assurer un foyer confortable et une bonne éducation. Les mains aimantes de nos parents devraient nous faire aimer le Seigneur davantage, lui dont les mains portent les cicatrices des clous qui le clouèrent sur la croix afin de nous sauver, vous et moi.