Etoile du matin

15. Comment lis-tu ?

Mise en ligne Mar 10, 2015 par Adrian Ebens dans Guerre d'identité
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15.  Comment lis-tu ?

 

   Aujourd’hui sera une journée particulière. Vous êtes plein d’espoir et d’enthousiasme face aux perspectives potentielles qui sont devant vous. Le responsable d’une importante entreprise est intéressé par un projet spécial sur lequel vous avez travaillé, et envisage sérieusement de le produire et de l’exporter dans le monde entier. Vous décidez tous deux de vous rencontrer dans un petit restaurant local sympathique, où vous prendrez le déjeuner ensemble. Ne l’ayant jamais rencontré jusqu’alors, vous regardez anxieusement autour de vous pour essayer d’identifier cette personne qui transformera votre rêve en réalité. Il finit par arriver, vous vous serrez vigoureusement la main, et vous entrez dans le restaurant pour vous y installer. Pour faire connaissance, votre compagnon de table s’intéresse à votre famille et à votre lieu de vie, il demande comment se passe la scolarité de vos enfants.

   Tout se passe bien, mis à part le fait que juste derrière vous se trouve un homme qui a développé un véritable art de siroter sa soupe à grand bruit. Dans un premier temps, vous en faites abstraction, mais au bout d’un moment, ça devient dérangeant. « Il y en a qui devraient apprendre les bonnes manières », vous dites-vous, mais à nouveau, vous chassez cette pensée afin de ne pas vous laisser distraire. Cet entretien avec votre partenaire commercial se passe bien, et vous êtes en pleine conversation au sujet des bénéfices supplémentaires de votre projet lorsque la personne derrière vous lâche un horrible rot qui faillit faire tinter les couverts sur votre table. Tous les yeux sont soudain fixés sur cet individu inhabituel qui semble n’avoir aucun savoir-vivre. La pièce se remplit de petits ricanements et de rires étouffés, mêlés d’horreur et de dégoût. Finalement, le propriétaire du restaurant arrive et demande à l’homme de partir, disant que des personne telles que lui ne sont pas bienvenues dans le restaurant.

   Le plus étonnant est que, si ce même homme s’était trouvé dans un restaurant de culture Chinoise, personne n’aurait sourcillé. En fait, il se peut même que l’hôte et l’hôtesse auraient été déçus si vous n’aviez pas eu ces comportements. De plus, dans la culture Chinoise, vous auriez paru plutôt impoli pour avoir cherché à serrer la main d’une personne que vous n’aviez encore jamais rencontrée, ou pour avoir abordé des questions familiales avec elle.[1]

   Il est surprenant de voir à quel point les mêmes actions peuvent être interprétées de manières très diverses selon votre culture ou votre origine. Il en est de même lorsqu’on considère les deux différentes cultures que représentent le royaume de Dieu opposé au royaume de Satan.

   La foi chrétienne a un fondement – Jésus-Christ – et pourtant, lorsque nous examinons la multitude de groupes qui portent le nom de Jésus, nous sommes surpris de découvrir qu’autant de contradictions peuvent exister sur un même fondement.

   Le voyage vers le royaume de Dieu implique un changement de culture et un changement de vision sur le monde. Dans le chapitre précédent, nous avons décrit la difficulté que nous rencontrons souvent en apprenant à penser à la manière du ciel.

   Les plus grandes difficultés de la marche chrétienne tournent autour de la façon dont nous abordons la Parole de Dieu, la Bible. Nous sortons du monde, où nous avons été formés sur les principes du succès et de la position, mais quand nous entrons dans le royaume de Dieu, il est absolument essentiel que nous soumettions nos opinions et que nous laissions l’Esprit de Dieu nous enseigner comment lire la Parole de Dieu. Malheureusement, cela n’a pas souvent été le cas, et les nombreuses contradictions, hérésies et controverses que l’on trouve dans la foi et l’histoire chrétiennes sont la conséquence directe d’une lecture de la Bible dans un contexte basé sur Duracell plutôt que dans un contexte céleste se concentrant sur les relations légitimes et intimes.

   Jésus nous éclaire à ce sujet dans Sa discussion avec le docteur de la loi dans Luc 10. Ce dernier demande à Jésus « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Jésus répond, « Qu’est-il écrit dans la loi ? » et pour aller au fond des choses, il demande « Comment la lis-tu ? » (Verset 25 et 26, Ost.) Jésus ne demande pas que lis-tu, il demande comment lis-tu ou comment interprètes-tu ce que tu lis ? C’est la question clé pour quiconque souhaite passer du monde terrestre de Duracell aux relations célestes —comment lis-tu ?

   La question posée à Jésus par le docteur de la loi est une des questions cruciales de la marche chrétienne. Le poste que vous occupez et les gens avec lesquels vous interagissez sont un indicateur important de votre valeur dans ce monde. En revanche, dans le royaume du ciel, chaque personne est un enfant de Dieu et est digne de respect et de dignité. Si nous revenons au texte, nous remarquons que le docteur de la loi veut interpréter l’Ecriture selon les principes Duracell plutôt que ceux du ciel. Il donne à Jésus la bonne réponse en disant « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. »[2] Jésus dit « Fais cela, et tu vivras », mais le docteur de la loi, réalisant tout ce que cela implique, essaie d’en tordre la signification en demandant : « Qui est mon prochain ? » Le sens de ce texte est facile à comprendre, mais le cœur de l’homme, sous l’influence de Duracell, agit comme si c’était difficile parce qu’il n’est pas disposé à se débarrasser de l’ancienne vie et n’est pas entièrement prêt à accepter la nouvelle. C’est la raison pour laquelle tant de chrétiens sont immatures et atrophiés : ils croient au royaume de Christ, mais vivent selon le royaume de Satan et le résultat en est la confusion, la frustration et le mal.

   La foi chrétienne tout entière est dans la confusion sur la question du salut parce que la Bible enseigne clairement que le chrétien, rendu plus fort par la grâce, vivra en harmonie avec les Dix Commandements. Cependant, beaucoup d’entre nous considèrent les Dix Commandements dans le contexte de Duracell — nous cherchons à les accomplir afin d’obtenir le salut, plutôt que de les voir comme une description de la relation promise qui se forgera entre Dieu et ses enfants.

   En revanche, et d’une manière plus générale, un grand nombre de personnes réalisent l’impossibilité d’exécuter les exigences de la loi. Cependant, au lieu d’entrer dans une relation de foi, elles déclarent l’observation des commandements de Dieu impossible et ne jouissent donc jamais de la liberté de la victoire en Christ. Que vous cherchiez ou non à réaliser une performance, la finalité demeure toujours la performance plutôt que la relation. Aucun des ces groupes n’entrera dans le royaume des cieux à moins d’accepter les Dix Commandements dans le contexte d’une foi fondée sur la relation avec Celui qui est mort pour nous.

   Lorsque les chrétiens refusent la performance et considèrent qu’il est impossible d’obtenir la victoire dans la marche chrétienne, il s’ensuit que le dieu qu’ils servent est aussi incapable d’agir. Ajoutez cette tendance au désir mondain de reconnaissance, et il n’est pas surprenant de trouver des érudits chrétiens, des enseignants et des croyants qui rejettent la capacité de Dieu à créer le monde en six jours littéraux. Tout comme le docteur de la loi qui répond qu’il doit aimer son prochain, mais demande « Qui est mon prochain ? », beaucoup de savants aujourd’hui disent d’un ton suffisant « Oui, nous croyons en une création en six jours - mais quelle sorte de jours était-ce ? » Le mal cherche toujours à trouver une façon de tordre les Ecritures à sa guise – c’est-à-dire de croire en Christ tout en vivant comme le monde. Les démons croient aussi en Jésus-Christ mais vivent selon ce monde.

   Dès l’instant où une personne perd sa foi en un Dieu qui peut créer un cœur nouveau et apprend à poser des questions compliquées sur les déclarations simples de l’Écriture, il lui devient alors extrêmement facile d’adopter et d’accepter l’homosexualité comme une norme chrétienne avec le rejet des rôles masculins et féminins clairement définis dans la Bible. Ce concept est étranger au royaume du ciel. La valeur est toujours basée sur la relation et non pas sur la position.

   Nous pourrions énumérer de nombreux enseignements dans la Bible qui ont été tordus et détournés en fonction des principes du pouvoir, de la position et de la performance mais je pense que le point a été clairement exposé — si nous prétendons être des disciples de Jésus, nous devons chercher à interpréter les Écritures selon les principes de Son royaume et non pas selon le royaume d’où nous provenons tous.

 

[1] http://www.chine-informations.com/guide/coutumes-et-savoir-vivre-en-chine_91.html

[2] Luc 10 : 27