Etoile du matin

17. La chute de Babylone

Mise en ligne Mar 10, 2015 par Adrian Ebens dans Guerre d'identité
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17.  La chute de Babylone

 

   L’attaque a été aussi rapide que l’éclair. Les chars blindés de l’armée allemande ont sillonné les champs de la Hollande et de la France et en une nuit ces pays ont été emprisonnés par la main de fer de la machine de guerre nazie. Vivre dans son propre pays lorsqu’il est occupé par les forces ennemies est une expérience effrayante. Mon père a vécu dans la ville d’Assen au nord de la Hollande durant cette période.

   Les hommes ont été mis au service de la machine de guerre allemande. Les dénonciateurs étaient toujours prêts à vous signaler à la redoutable police secrète et vous pouviez à tout moment les entendre frapper à la porte pour entraîner vos bien-aimés hors de chez vous. Le régime nazi a démontré toutes les caractéristiques de Duracell — un esprit de contrôle cherchant à éliminer tous ses rivaux, régnant par la peur et confirmant sa puissance avec une satisfaction diabolique.

   Dépouillée de ses ressources, épuisée par les chaînes de l’oppression qui l’attachaient, la Hollande fut prise au dépourvu par l’hiver 1944. Vous ne pouviez pas quitter votre maison de peur qu’à votre retour, elle ne soit plus là, démolie pour devenir du bois de chauffage. Des milliers de citadins périrent de faim et de froid. Combien de temps ce cauchemar allait-il continuer ?

   Le jour où les forces alliées sont arrivées a été appelé  « le Mardi fou ». Les Allemands se retirèrent, bombardant des ponts, détruisant des munitions et laissant autant de destruction que possible. Mon père se souvient que tout le monde dansait dans les rues et que les soldats alliés distribuaient des denrées alimentaires. Il était presque trop difficile de le croire — c’était fini, enfin, la liberté !

   L’esprit de Caïn est encore vivant et le livre de l’Apocalypse révèle que, juste avant le retour de Christ, cet esprit dominateur, insécurisé, jaloux et sans valeur fera une démonstration finale de puissance avant sa disparition. Jean le décrit comme une bête avec sept têtes et dix cornes qui émerge de la mer.

Et il se tint sur le sable de la mer. Puis je vis monter de la mer, une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses dix cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. Apocalypse 13 : 1

   Il sera donné à cette bête une grande puissance et une grande autorité sur toutes les nations de la terre et le monde entier l’adorera et se soumettra à son pouvoir.[1] Ce pouvoir bestial s’oppose à notre relation avec le Dieu qui a créé les cieux et la terre. Il cherche à attirer l’adoration sur lui-même.

   La raison pour laquelle cette bête peut si facilement convaincre le monde entier de la suivre, est qu’elle fonctionne avec des piles Duracell. Elle se sert du langage que nous utilisons naturellement tous. Elle nous incite à chercher notre identité à travers nos accomplissements et notre performance. Par ailleurs, elle nous encourage à rencontrer Dieu selon nos propres critères, apportant notre propre sacrifice sans effusion de sang dans l’attente que Dieu s’y conforme et accepte notre adoration. La majeure partie du monde est déjà sous le pouvoir de cette bête, mais ne s’en rend pas compte. Lorsque le monde rejette les principes de liberté et retourne à un système de contrôle mondial utilisant la peur et la force, il s’agit tout simplement d’une manifestation passive de ce qui se cache au fond du cœur de chacun d’entre nous.

   Dieu n’est pas assis les bras croisés sans rien faire. Il envoie un dernier appel désespéré afin d’avertir le monde de ne pas céder à ce pouvoir bestial. Cet avertissement se présente sous la forme de trois messages. Le premier message attire l’attention de la race humaine, nous rappelant que nous devons adorer le Dieu qui a créé les cieux et la terre. Il dirige les regards vers le sacrifice de Jésus et nous rappelle que l’offrande de Caïn ne peut jamais être acceptée par Dieu. Il nous sera toujours impossible de gagner la faveur de Dieu, puisque celle-ci a été achetée pour nous par le sang de l’Agneau.[2]

   Dieu nous rappelle alors une vérité très importante. Il l’élabore de la manière suivante :

Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! Apocalypse 14 : 8

   Pourquoi Dieu utilise-t-il le terme Babylone ? Si nous étudions la Bible, nous lisons que Nimrod a construit la ville de Babylone. Nimrod était un personnage intéressant. La Bible nous dit : « Il régna d’abord sur Babel, Érec, Accad et Calné, au pays de Schinear. »[3] Nimrod fut le premier homme à établir son propre royaume. Il est également intéressant de remarquer que Nimrod avait épousé sa mère, une famille incontestablement dysfonctionnelle ! Certains ont même suggéré que Nimrod aurait tué son père afin d’épouser sa mère. Quoi qu’il en soit, la maison de Nimrod n’était pas fondée sur les principes du royaume de Dieu dans lequel les relations familiales sont sacrées.

   L’absence de sécurité dans la vie personnelle de Nimrod était si grande qu’il a commencé à se faire connaître à travers ses réalisations plutôt que par son identité. Dans le chapitre 10 du livre de la Genèse, la Bible fait la liste des généalogies de la race humaine. Chaque homme y est identifié par celui qui fut son père, son identité étant établie par ses parents.

   C’est ainsi que fonctionne le royaume de Dieu.  Nimrod, cependant, devint renommé en tant que vaillant chasseur et grand roi.

   Il fut un vaillant chasseur devant (contre)[4] l’Éternel, c’est pourquoi l’on dit : Comme Nimrod, vaillant chasseur devant (contre) l’Éternel. Il régna d’abord sur Babel, Érec, Accad et Calné, au pays de Schinear. De ce pays-là sortit Assur ; il bâtit Ninive, Rehoboth Hir, Calach et Résen, entre Ninive et Calach ; c’est la grande ville. Genèse 10 : 9-12

   Nimrod, entraîné par ses insécurités, sentit le besoin de se montrer digne de sa position. Il se mit alors à bâtir des villes, puis il a commencé à former des armées afin de conquérir les tribus familiales voisines. Un historien célèbre relate ce qui suit :

L’autorité des anciens chefs s’est basée sur le sentiment de la parenté, et l’ascendance du chef était une figure de contrôle parental. Nimrod au contraire, fut un souverain sur le territoire et sur les hommes en tant qu’habitants et indépendamment des liens personnels. Jadis, il y avait de grandes tribus - familles - société ; mais dès lors, il y eut une nation, une communauté politique – l’état.[5]

   A présent, le monde dans sa quasi-intégralité suit la voie de Nimrod. Aujourd’hui, les gouvernements sont de nature politique et territoriale, et non d’origine tribale et nomade.

   Il est intéressant de réaliser les étapes suivies par Nimrod pour construire ce système basé sur l’Etat politique. Dieu a utilisé le nom de la première ville construite par Nimrod : Babylone, pour définir ce système. Remarquez la manière dont Babylone se développe dans le cœur de l’homme :

 

1. Le processus commence chez un enfant qui a été séparé de son père.

2. Puis, à cause de son insécurité, il/elle est constamment à la recherche d’approbation.

3. Ce besoin d’approbation pousse souvent une personne à utiliser des moyens désespérés pour combler son vide et son inutilité.

 

   Tel est l’ingrédient secret qui fait que le vin de Babylone produit une telle dépendance. Qui parmi nous n’a pas été la proie de sentiments d’inutilité ou de la volonté de démontrer aux autres que nous sommes « comme il faut » ? Combien d’entre nous ont eu le sentiment que nos efforts pour plaire à Dieu sont un échec total et qu’il est inutile de continuer à agir ainsi ? Qui parmi nous a été pris dans une lutte de pouvoir, au travail, à l’école ou à l’église et a entendu ou prononcé des paroles de colère, cassantes, comme moyen de légitime défense ou pour satisfaire notre désir d’agrandir notre propre « petit royaume » ? Le monde entier ne boit-il pas à cette coupe ? Si nous agissons de cette manière ne sommes-nous pas de vrais esclaves de Babylone ?

   Que signifie donc la chute de Babylone ? L’expression « Babylone est tombée » vient directement de Jérémie 51 : 8 et trouve son contexte dans Jérémie 50 et 51.

   Dans Jérémie 50, Dieu décrit son peuple comme des brebis perdues, égarées, qui ont oublié leur lieu de repos. Le peuple de Dieu est littéralement gardé en captivité par Babylone et plusieurs ont oublié leur véritable patrie, leur lieu de repos.

   Mais Dieu n’a pas oublié ses enfants, il fait cette merveilleuse promesse :

Ainsi parle l’Éternel des armées : Les enfants d’Israël et les enfants de Juda sont ensemble opprimés ; tous ceux qui les ont emmenés captifs les retiennent et refusent de les relâcher. Mais leur vengeur est puissant ; lui dont l’Éternel des armées est le nom ; Il défendra leur cause, afin de donner le repos au pays, et de faire trembler les habitants de Babylone. Jérémie 50 : 33, 34

Ensuite, au chapitre 51, nous lisons ce qui suit :

Fuyez de Babylone, et que chacun sauve sa vie, de peur que vous ne périssiez dans sa ruine ! Car c’est un temps de vengeance pour l’Éternel ; Il va lui rendre selon ses œuvres ; Babylone était dans la main de l’Éternel une coupe d’or, qui enivrait toute la terre ; les nations ont bu de son vin ; c’est pourquoi les nations ont été comme en délire. Soudain Babylone tombe, elle est brisée ! Gémissez sur elle, prenez du baume pour sa plaie : peut-être guérira-t-elle. Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n’a pas guéri. Abandonnons-la, et allons chacun dans son pays ; car son châtiment atteint jusqu’aux cieux, et s’élève jusqu’aux nues. L’Éternel manifeste la justice de notre cause : Venez et racontons dans Sion l’œuvre de l’Éternel notre Dieu. Jér. 51 : 6-12

   Dans ce chapitre, les enfants de Dieu sont en captivité à Babylone. Ils ont été induits en erreur, mais Dieu va les délivrer, non pas parce qu’ils en sont dignes, mais parce qu’ils sont Ses enfants.

   Bien que le terme « Babylone est tombée » soit une déclaration de jugement et de condamnation, il est également une promesse de libération pour Israël, que Babylone avait gardé captif.

   La chute de Babylone proclamée dans le message du deuxième ange, délivre l’Israël spirituel de l’insécurité, de la dévalorisation et de l’esprit de contrôle qui nous pousse à pécher. Lorsque nous reconnaissons que nous sommes acceptés dans le Bien-aimé et que nous sommes vraiment des enfants de Dieu par le sacrifice de Jésus, toutes nos insécurités et nos dévalorisations sont emportées et nous sommes à présent des enfants de Dieu libres.

   Les messages des Trois Anges sont également appelés le Message d’Élie et ce n’est pas par accident que la dernière partie de ce message dans Malachie 4 : 6 dit que Dieu ramènera le cœur des pères à leurs enfants et celui des enfants aux pères. Autrement dit, le pouvoir de ce message est manifesté lorsque nous croyons vraiment que nous sommes les enfants de Dieu, non par nos efforts, mais par ce que Jésus seul a fait pour nous.

   Abandonne Babylone et ses principes Duracell. Ne sois plus un serviteur, mais crie : Abba Père ! et sache que tu es Son enfant bien-aimé. En Christ, nous sommes libres !

 

[1] Apocalypse 13 : 2, 7

[2] Apocalypse 14 : 6, 7

[3] Genèse 10 : 10

[4] Le mot « devant » peut également être lu comme « contre ».

[5] A.T. Jones, Empires of the Bible (Les Empires de la Bible) (Review & Herald Publishing, 1904) p. 51.