27. Supposée factuelle
Chapitre 27 – Supposée factuelle
A. La Trinité, fondement de toutes les autres doctrines
L’Eglise Catholique Romaine affirme que la Trinité est le fondement de sa foi d’où découle tout le reste de ses enseignements :
Le mystère de la Trinité est la doctrine centrale de la foi catholique. Sur elle se fondent tous les autres enseignements de l’Eglise. …L’Eglise étudia ce mystère avec un grand soin et, après quatre siècles de clarifications, décida de formuler la doctrine de cette manière : Dans l’unité de la Divinité il y a trois personnes, le Père, le Fils et le Saint Esprit, vraiment distincts les uns des autres. Ainsi, dans les mots du Credo d’Athanase : « Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint Esprit est Dieu, et pourtant il n’y a pas trois dieux mais un Dieu » (Handbook for Today’s Catholic, 1977, p. 12).
Le Catholicisme Romain présente en son cœur un système de justification par les œuvres. Ce système adore la relation qu’il y a entre les membres de la Trinité, relation basée sur la performance. Le Catholicisme comprend clairement que la Trinité adorée par ses adeptes constitue la base de toutes les autres doctrines. Toutes leurs doctrines sont une expression d’œuvres, parce que la Trinité qu’ils adorent définit ses relations par un processus d’œuvres. L’effort pour prouver que le Fils est égal au Père en puissance inhérente pose la structure de tous les systèmes de justification par les œuvres ou d’un contre-mouvement de justification légale en termes Protestants.
B. Lien entre la Trinité et le dimanche
En tant qu’observateurs du Sabbat nous rappelons à nos amis Protestants qu’il n’y a pas de fondement scripturaire pour l’observation du dimanche, et nous utilisons même des citations de l’Eglise Catholique Romaine pour montrer qu’elle nous approuve. Lisez simplement Le Challenge de Rome.[1] Et bien, l’Eglise Catholique a aussi quelque chose à dire au sujet de la Trinité.
Nos opposants [les Protestants] prétendent parfois qu’aucune croyance ne devrait être acceptée dogmatiquement si elle n’est pas explicitement exposée dans les Ecritures (ignorant que ce n’est que par l’autorité de l’Eglise que nous reconnaissons certains Evangiles comme vrai et d’autres pas). Mais les églises protestantes ont elles-mêmes accepté les dogmes tels que la Trinité, pour laquelle il n’existe pas d’autorité aussi précise dans les évangiles …c’est notre revendication, que la tradition seule – fondée sur les enseignements des Apôtres, analysée et approfondie par l’Eglise au fil des siècles, sous les directives du Saint-Esprit promis par Christ – illumine la signification véritable et complète des Ecritures (Graham Green, The Catholic Church’s New Dogma : L’assomption de Marie, 30 octobre 1950).
Je vous prie d’observer le rapport entre l’observation du dimanche et la Trinité dans cette déclaration Catholique citée dans The Review and Herald :
Q. Avez-vous une autre façon de prouver que l’Eglise a la puissance d’instituer des festivités et des préceptes ?
R. Si elle n’avait pas une telle puissance, elle n’aurait pas pu faire ce qu’approuvent tous les hommes religieux modernes ; - elle n’aurait pas pu substituer l’observation du Dimanche, le premier jour de la semaine, à l’observation du Samedi le septième jour, un changement pour lequel il n’existe pas d’autorité Scripturaire.
Q. Observez-vous d’autres vérités nécessaires enseignées par l’Eglise, sans être clairement enseignées dans les Ecritures ?
R. La doctrine de la Trinité, une doctrine qu’il est certainement nécessaire de connaître pour le salut, n’est pas explicitement et manifestement présentée dans l’Ecriture, au sens Protestant de l’interprétation privée (22 août 1854, cité du Catéchisme Doctrinal).
C. La Trinité est un enseignement supposé
En 1854 The Review and Herald exposa la position non-biblique de la Trinité. En 1981, elle s’accorda avec Rome pour dire que cet enseignement n’est pas explicitement révélé dans les Ecritures, mais supposé vrai.
Alors qu’aucun passage scripturaire n’affirme formellement la doctrine de la Trinité, elle est supposée factuelle par les écrivains de la Bible et mentionnée plusieurs fois. Ce n’est que par la foi que nous pouvons accepter l’existence de la Trinité (Adventist Review, vol. 158, no. 31, 1981, p. 4, italiques ajoutés).
Ceci est un aveu remarquable. Il affirme : « Elle est supposée factuelle. » Est-il prudent de prendre des faits supposés pour la vérité ? Pendant toute ma vie d’Adventiste, j’ai toujours utilisé le Catéchisme pour montrer aux gens que l’observation du dimanche ne se fonde pas sur l’Ecriture, mais je n’ai jamais lu plus loin qu’il en est exactement de même pour la doctrine de la Trinité. Êtes-vous tout comme moi mis au défi de vous assurer que nos enseignements se fondent uniquement sur la Parole de Dieu ?
En tant qu’Adventiste, j’avais toujours compris que notre compréhension de la Trinité était différente de la compréhension Catholique, et notre deuxième croyance fondamentale tendrait en effet à le suggérer :
Il y a un seul Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit, une unité de trois Personnes coéternelles. Dieu est immortel, tout-puissant, omniscient, au-dessus de tout, et omniprésent. Il est infini et au-delà de la compréhension humaine, on peut pourtant le connaître par Sa propre révélation. Il est pour toujours digne d’être vénéré, adoré et servi par la création entière. (Deut. 6 : 4 ; Matt. 28 : 19 ; 2 Cor. 13 : 14 ; Eph. 4 : 4-6 ; 1 Pierre 1 : 2 ; 1 Tim. 1 : 17 ; Ap. 14 : 7.) (Eglise Adventiste du Septième Jour Mondiale, http://adventist.org [ouvert le 4 mars 2001].
D. Trois personnes dans une unité mystérieuse, ou dans une substance mystérieuse ?
Cette compréhension suggère trois Personnes séparées qui sont une en unité et en but. Mais j’ai été surpris de découvrir récemment qu’il y a également certaines déclarations dans les publications adventistes qui semblent effectivement présenter la position Catholique. Lorsque nous parlons de position Catholique, nous voulons dire qu’elle se fonde sur le Credo d’Athanase. Le voici :
…Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité, …sans confondre les Personnes ni diviser la substance. Autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la Divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, …coéternelle la Majesté. Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint-Esprit ; infini est le Père, infini le Fils, infini le Saint-Esprit ; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit ; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel ; tout comme ils ne sont pas trois incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. …Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais un Seigneur ; car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la Religion Catholique nous interdit de dire qu’il y a trois Dieux ou trois Seigneurs. …Il n’y a donc qu’un Père, non pas trois Pères ; un Fils, non pas trois Fils ; un Saint-Esprit, non pas trois Saint-Esprit. Et dans cette Trinité il n’est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales…[2]
Cette compréhension présente trois Personnes distinctes en une seule substance. L’union est dans la substance et pas seulement dans l’unité. Il est intéressant de remarquer qu’un livre produit par un pasteur Adventiste et disponible dans le Centre Libraire Adventiste[3] affirme :
Ce que les Trinitaires disent vraiment c’est que ce que nous ne pouvons décrire que comme trois personnes existe globalement en une substance (Understanding the Godhead, p. 133).
Ainsi, certains Adventistes expriment la Trinité en termes similaires aux Catholiques. Et comme nous le voyons ci-dessous, certaines publications Catholiques expriment une vue proche de la compréhension Adventiste :
La Trinité est le terme employé pour se référer à la doctrine centrale de la religion Chrétienne – la vérité selon laquelle dans l’unité de la Divinité il y a trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ces trois personnes étant réellement distinctes les unes des autres. Ainsi, dans les termes du Credo d’Athanase : ‘le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu.’ …Pourtant, malgré cette différence quant à l’origine, les Personnes sont coéternelles et coégales : toutes sont pareillement incréées et omnipotentes. C’est ici ce que l’Eglise affirme être la révélation au sujet de la nature de Dieu qu’elle propose à l’homme comme fondement de tout son système dogmatique (The Catholic Encyclopedia, édition de 1912, vol. 15, p. 47).
Cette citation n’insiste pas sur la substance unique (bien qu’elle soit impliquée par la référence au Credo d’Athanase), mais présente trois êtres distincts, coégaux et coéternels).
E. Différents mais semblables
Une chose que j’ai trouvée intéressante était deux illustrations utilisées pour expliquer la Trinité. L’illustration de gauche est Catholique[4] et celle de droite est Adventiste.[5]
Ces deux diagrammes sont issus de ce qu’un Catholique et un Adventiste comprennent de leur credo, ou croyance fondamentale. Le résultat final est le même.
En final, ce n’est pas la version de la Trinité choisie qui est essentielle, mais c’est la supposition sous-jacente selon laquelle « le statut de Divinité est uniquement attribué aux êtres de puissance inhérente absolue ». Les termes coégal et coéternel trouvés dans les deux citations reflètent clairement cela, et c’est tout ce qu’il faut pour détruire la personnalité de Dieu et de Son Fils et nous conduire à perdre le CHEMIN vers Dieu.[6]
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais après avoir appris ces choses, je crois que nous ne sommes pas sur un terrain solide à ce sujet.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche, n’est pas explicitement enseignée dans l’Ecriture.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche, fut introduite dans les siècles suivants les premiers apôtres.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche[7], déforme notre compréhension de la personnalité de Dieu et Son Fils. Elle a altéré leur relation d’une hérédité à une coégalité.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche, rend confuse la justification par la foi. La Trinité supprime l’accès relationnel à Dieu, et le dimanche se concentre sur l’événement de la résurrection plutôt que sur la relation dans laquelle nous entrons le jour du Sabbat.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche, est le cœur et l’âme de la foi Catholique.
- La doctrine de la Trinité, comme l’observation du dimanche, fut rejetée par nos pionniers.
Ces choses vous préoccupent-elles seulement ? Sommes-nous certains que chaque élément de notre foi se fonde sur l’Ecriture et non sur la tradition ? Que ferons-nous lorsque nous serons appelés à nous tenir devant le monde et à défendre le Sabbat en affirmant que tout ce que nous croyons en tant qu’Adventistes du Septième Jour se fonde sur un « ainsi parle l’Eternel » dans la Bible ? Comment répondrons-nous lorsque les descendants spirituels de l’Evêque de Reggio[8] viendront nous voir et diront, « Vous prétendez suivre la Bible pour chaque enseignement, et pourtant vous admettez vous-mêmes dans vos propres publications que la Trinité n’est nulle part explicitement enseignée dans les Ecritures et SUPPOSÉE FACTUELLE ! » Que répondrons-nous ?
R.M. Johnston résume bien le dilemme Adventiste lorsqu’il dit :
Car s’il est vrai qu’aucune déclaration formelle de la doctrine ne peut être trouvée dans les manuscrits bibliques les plus fiables, une comparaison de l’Ecriture avec l’Ecriture rendra cependant tout enseignement contraire insoutenable (« Que pouvons-nous connaître au sujet de la Sainte Trinité ? » Ministry, novembre 1964).
Le processus de raisonnement utilisé est le suivant : s’il est vrai que la Trinité ne peut être trouvée dans l’Ecriture, toute autre doctrine serait insoutenable. Nous avons là le cœur du problème. L’Adventisme accepte la Trinité parce qu’il ne trouve aucune autre manière de préserver la divinité du Christ et la personnalité de l’Esprit. J’affirme que ce manuscrit présente une alternative claire préservant la divinité du Fils et la personnalité de l’Esprit tout en évitant les dangers de la spéculation qu’amène un faux concept de l’égalité.
[1] Pour lire Le Challenge de Rome en anglais, visitez http://www.tencommandments.com.au.
[2] Max Hatton, Understanding the Trinity (Comprendre la Trinité), p. 13.
[3] Ndt. On peut trouver ce livre sur le site : http://www.adventistbookcenter.com.
[4] Louis LaRavoire, S.T.D. Morrow, et Emmanuel Marie Andre, My Catholic Faith (Ma Foi Catholique).
[5] The New Pictorial Aid for Bible Study (La Nouvelle Aide en Image pour l’Etude Biblique), p. 75.
[6] « L’œuvre de l’église papale devait être d’un caractère complètement opposé à celui du Christ. …La papauté, proclamant être le vice régent du Fils de Dieu, est en réalité le vice régent d’une autre puissance. » (The Signs of the Times, 19 novembre 1894). Un certain nombre d’Adventistes indiquent que la doctrine de la Trinité formée par l’Eglise Catholique était essentiellement correcte, nécessitant uniquement quelques ajustements. Mais de quelle manière une église, travaillant d’une manière complètement opposée à Christ et dirigée par une puissance opposée à celle de Dieu, peut-elle formuler une compréhension de Christ tant soit peu correcte ? Ce ne peut être rien d’autre que l’opposé.
[7] Le dimanche est un symbole de la puissance inhérente dont la base remonte jusqu’à Nimrod et à sa course dans les cieux pour protéger les habitants de la terre. Le dimanche dans la Trinité met également l’accent sur la puissance exercée par Christ lorsqu’Il est ressuscité par Sa propre puissance.
[8] L’Evêque de Reggio était l’homme qui s’est opposé aux réformateurs au concile de Trente et a bloqué la Réforme en disant : « Si vous déclarez suivre la Bible et la Bible seule, vous devriez alors garder le Sabbat, parce que le Dimanche ne se trouve nulle part dans la Bible. » Il a été prouvé que l’assertion des réformateurs selon laquelle ils se basaient sur la Bible, était creuse. Ils capitulèrent et l’intégrité de la réforme fut perdue.