Etoile du matin

7. Tu n'es plus un serviteur

Mise en ligne Nov 04, 2012 par Adrian Ebens dans Le Retour d'Elie
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Chapitre 7 – Tu n'es plus un Serviteur

 

A. Le Sacrifice Suprême

 

   Il y eut une longue pause, alors qu’ils se serraient l’un contre l’autre. L’intensité de leurs émotions était profonde, mais ils savaient tous deux que l’heure était venue. Depuis la nuit des temps, le Père et le Fils vivaient dans une communion étroite, et cette communion allait maintenant être rompue. Le Fils de Dieu allait entreprendre la mission de réclamer Ses fils et ses filles humains. Le Père tout comme le Fils comprirent les risques et le prix impliqués, mais l’amour les fit persévérer.

   Pendant un bref moment, le Père et le Fils percèrent le futur et regardèrent la mission se dérouler. La moquerie, le rejet, la haine, les crachats, les coups de pieds et les coups de fouets,  les clous – tout se perdit dans l’insignifiance en comparaison à ce moment épouvantable où le ciel et la terre se tinrent en silence et observèrent la séparation du Père et du Fils. Le Fils vit des millénaires de culpabilité, de souffrance, de rébellion et d’inutilité venir sur Lui ; Il se regarda vaciller comme une feuille, déchiré et brisé en voyant son Père se retirer et L’abandonner aux horreurs de LA MORT (Héb. 2 : 9).

   L’étreinte se resserra – comment le Père pouvait-il L’abandonner à ce sort ? A un niveau plus profond, ils luttèrent tous les deux avec la possibilité de l’échec et de la perte par la puissance du péché. Le Fils de Dieu allait prendre la nature humaine sur Lui-même, ouvrant une opportunité au grand séducteur de le vaincre. Il n’y avait aucune garantie de succès. Comment pouvaient-ils planifier ensemble une telle folie, un tel risque ? Comment pouvaient-ils entretenir un tel plan ? Et pourtant, l’amour les fit persévérer.

   La longue pause qui parut éternelle, finit par se terminer – ils se déterminèrent tous les deux à poursuivre le plan. Le Fils s’avança vers les limites du ciel. Il regarda une dernière fois le visage aimant de Son Père, et voilà qu’Il était parti.

 

B. Le Plan du Salut Brise le Cycle d’une Vie sans Valeur

   Nous avons observé dans le chapitre 2 que le développement du royaume de Satan signifiait la rupture de notre valeur ou de notre trésor trouvant son centre en Dieu. Le mensonge du serpent déplaça ce centre de valeur vers nous-mêmes et notre valeur vint alors de notre performance. Nous avons remarqué au chapitre 4 que ce déplacement nous enferma dans un cycle d’orgueil et de dépression selon notre niveau de succès. Toute tentative de Dieu pour nous parler alors que nous sommes dans cet état nous poussera à tordre et à pervertir ses paroles. C’est pourquoi notre cycle d’absence de valeur doit d’abord être brisé avant que nous puissions correctement entendre ce que Dieu essaye de nous dire. Remarquez attentivement :

   Pour parvenir à briser ce pouvoir, Jésus devait briser ce sens d’absence de valeur. Il devait rétablir la conscience de notre identité d’enfants de Dieu et vaincre la fausse identité conçue par la pensée basée sur la performance. C’est alors seulement que nous commencerons à nous centrer sur Dieu plutôt que sur nous-même.

   La vie de Jésus peut être résumée dans les parole de Jean 8 : 29 : « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; le Père ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Peu importaient les actions de Satan, il ne pouvait pas briser ce sens de dignité et de confiance. Christ se raccrocha à Sa filiation avec une ténacité telle qu’il surprit même le prince des ténèbres. Satan dût être enragé devant ses efforts futiles pour pousser Christ à pécher. Enfin, quelqu’un était en mesure de résister à Satan. Après quatre mille ans de succès auprès de chaque personne ayant vécu, Satan se heurta contre un mur de pierre inébranlable. Il y avait là une âme humaine qui était confiante dans Sa filialité avec Dieu. La filialité était la clef de la victoire, la filialité était la fortification la plus sûre contre les courants d’inutilité et d’absence de valeur qui coulaient la race humaine, et c’est pourquoi la filialité dû être le point central de la guerre entre les deux rivaux.

   La ville de Nazareth pétillait d’excitation. Les nouvelles de Jean Baptiste se répandaient rapidement. Le précurseur du Messie était venu, et alors que le message atteignit l’humble atelier de charpentier, Jésus sut que le moment de la bataille était arrivé. Il déposa son ciseau et sa scie, embrassa sa mère et se dirigea vers le Jourdain.

   Jésus était confiant dans Sa filialité, mais la bataille à venir dans le désert allait le tester comme aucun homme n’avait été testé jusque là et n’allait jamais l’être. Les portes de la misère humaine allaient s’ouvrir sur lui comme une véritable malédiction. Jésus allait faire face à toute la force du néant de l’humanité, et résister pareil au rocher de Gibraltar. S’il pouvait rester ferme, pour la première fois quelqu’un allait briser les chaînes de la pensée basée sur la performance. Les trophées de sa victoire deviendraient l’héritage de ceux qui croiraient en Lui.

 

C. Le Conflit dans le Désert est Fondamental à l’Œuvre de la Croix

   La bataille dans le désert était fondamentale à l’œuvre de la croix. Quel est l’intérêt de l’offre du pardon si l’âme humaine ne peut pas briser les chaînes de son absence totale de valeur ? Quel est l’intérêt de la démonstration d’amour la plus puissante si aucun homme, aucune femme ou aucun enfant n’a la puissance de se saisir de ce don ? L’inutilité et le néant de la pensée basée sur la performance doivent d’abord être vaincus et les trophées de la victoire placés dans les mains de la race humaine afin que tous puissent obtenir la puissance de s’emparer du don ineffable de la croix.

   Le Père savait ce qui allait arriver et Il fortifia la main de Son Fils pour la bataille, non par une manifestation de puissance, ni par une force ou une arme surnaturelle, parce qu’aucune de ces choses ne feraient le poids devant l’ennemi en perspective. Dieu offrit Sa meilleure arme – la puissance qui découlait de leur relation mutuelle.

   Alors que Jésus sortait de l’eau et que la colombe descendait, les cieux s’ouvrirent et Jésus entendit la voix audible de Son Père : « TU ES MON FILS BIEN-AIMÉ EN QUI J’AI MIS TOUTE MON AFFECTION » (Marc 1 : 11, emphase ajoutée). Ces paroles furent l’épée la plus aiguisée que le Père ait pu donner à son Fils. Elles le consolèrent en Lui montrant Son véritable centre et sa valeur. En sécurité dans la PAROLE de Son père, Jésus se prépara à combattre l’ennemi déchaîné et à briser pour nous ces chaînes que nous n’aurions jamais pu briser.

   La signification de cette affirmation est bien plus profonde que la plupart ne l’imaginent. Le fait que Dieu accepta un membre de la race humaine nous offre à tous une espérance incroyable. Par Jésus, Dieu tend sa main à chacun de nous et nous dit que nous sommes Ses enfants bien-aimés. Si nous espérons un jour accepter le don de la croix, il nous faut d’abord accepter ces précieuses paroles, « Tu es mon enfant bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection ! » Il est impossible d’accepter un cadeau d’un ennemi sans se demander si ce n’est pas un piège ou que des cordes n’y sont pas attachées, mais le cadeau d’un membre de famille aimant peut être accepté pour ce qu’il est – un cadeau, pur et simple.

   Il n’y a pas d’autre moyen d’approcher la croix que de traverser le pont d’une croyance solide en notre relation de fils et de filles de Dieu. Tout autre chemin poussera notre pensée égocentrique à tordre l’évangile en légalisme ou en justification du péché.

   Ces paroles venues du ciel ont dû enrager Satan. Le souvenir de ce qu’il avait été avant la chute mais qu’il n’était plus – un fils ! C’était un rappel de son néant et de sa futilité. Et pourtant l’orgueil ne meurt pas facilement, et ainsi Satan se prépara à ouvrir la digue de ses tentations sur Jésus dans le désert.

   Le texte Biblique nous dit que Jésus était « dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan » (Marc 1 : 13). Je pense que la plupart des gens se sentiraient dépassées par dix minutes de tentation continuelle, sans même parler de quarante jours ! Satan avait eu 4000 années d’expérience pour réussir son projet, et vous pouvez être sûr que Jésus fut la cible de toutes les armes de l’enfer. Qui peut comprendre la profondeur de ce conflit ? L’univers entier retint son souffle alors que Satan frappait le Fils de Dieu coup sur coup. Et en ce qui nous concerne, nous n’étions même pas encore nés et étions donc inconscients de la résistance héroïque de Jésus afin de nous libérer. Si Jésus avait failli, nous aurions tous été anéantis par les chaînes de notre absence totale de valeur. Jésus était notre seul et unique espoir de percer les ténèbres.

   Voyez-vous, j’arrive à un point tel que celui-ci, et je ne peux faire autrement que de m’arrêter et de penser à Lui. Je veux dire… que puis-je dire ? Mon cœur déborde tout simplement de joie et de reconnaissance alors que je considère les attaques déterminées et incessantes que ce Dieu-homme a souffertes pour notre situation désespérée. Tout comme un père ou une mère traverserait une maison embrasée en courant pour sauver son enfant, Jésus fut mentalement frappé au point de s’évanouir, mais il n’abandonna pas la partie. Alors que je médite sur Jésus dans le désert et réalise ce qu’il faisait pour moi, les fondations de mon égo-centrisme commencent à se fendre, et une marée d’amour commence à élever la valeur que je tire de moi-même en la puisant à nouveau de mon Père céleste.

 

D. La Croyance en la Filialité Restaure l’Identité et Brise le Cycle de notre Néant

   Lorsque Jésus était à Son point le plus vulnérable ; lorsqu’Il était fatigué, affamé et solitaire – toutes ces choses qui conduisent l’humanité à faire des compromis – Satan en arriva au cœur du sujet. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains » (Mat. 4 : 3). Quel autre test aurait-il pu subir que celui concernant la nature de sa filialité ? Sa filialité était-elle fondée sur Sa puissance inhérente à faire des miracles, une Divinité inhérente qui le rendait digne d’être un Fils, ou était-elle fondée dans la parole de Son Père céleste, basée dans Sa relation avec le Père ? La manière dont Jésus répondit à cette question nous touche directement. Il est notre exemple en toutes choses. Sa relation avec le Père est le Chemin, la Vérité et la Vie. Si nous comprenons mal la nature de la filialité du Christ, nous ne saisirons pas le cœur même du déracinement de  la pensée basée sur la performance.

   Satan utilisa le moyen de l’appétit pour essayer de briser la foi de Jésus dans la parole de Son Père.  Quarante jours plus tôt, Dieu a dit, « C’est ici mon Fils bien-aimé en qui mon âme prend plaisir ». Si Jésus avait transformé les pierres en pain, il aurait alors effectivement douté de la parole de Dieu, et ce doute aurait été suffisant pour semer la confusion dans Son identité. S’Il avait donné suite à la demande de Satan, il aurait reconnu que son identité était déterminée par ce qu’Il pouvait accomplir ; son identité était déterminée par la puissance qui était en Lui. Une telle démonstration aurait détruit notre compréhension de ce que signifie la filialité avec Dieu. Heureusement, Jésus s’attacha à Sa véritable filialité et nous assura ainsi le système d’identité relationnel. [1]

   Serait-il possible à Satan de nous tenter de demander à Jésus de transformer des pierres en pain ? Lorsque nous examinons qui Il est, nous demandons-lui de définir Sa filialité par sa propre Divinité inhérente ou par sa relation héritée avec son Père ? Cette question est cruciale, et nous y reviendrons plus tard dans le livre.

   Combien d’entre nous ne sont-ils pas tombés dans ce piège qui consiste à prouver notre valeur par ce que nous réalisons ? Poussés à montrer que nous pouvons atteindre le sommet, ignorons-nous notre besoin de sommeil et de relaxation, et par-dessus tout, le temps de la prière et de l’étude Biblique en restant tard au bureau, manquant le temps vital de la famille – juste pour obtenir cette promotion ou ce bonus ? Pourquoi nous éprouvons-nous si durement ? Dans de nombreux cas, je crois que nous répondons à cette question, « Si tu es un fils ou une fille de Dieu, accomplis une œuvre remarquable pour le prouver. Montre-moi que tu as ce qu’il faut en utilisant la puissance centrée en toi. »

   Remarquez-vous que lorsque vous vous réveillez le matin et souhaitez passer du temps pour méditer et être avec Dieu, votre tête commence à se remplir de toutes les choses qui doivent être faites ce jour jusqu’à ce que vous ne le supportiez plus et que vous choisissiez le compromis d’une prière de cinq minutes avant de vous lancer dans la journée ? Cela vous arrive-t-il ? Pourquoi ? Si vous arrivez à la fin de votre journée et remarquez que vous n’avez pas accompli grand chose, êtes-vous toujours contents et joyeux ou bien vous sentez-vous déçus et déprimés ? Vous agitez-vous alors que vous « gaspillez du temps » couchés malades dans votre lit, alors que vous pourriez cocher des choses à faire dans votre liste ? Toutes ces choses montrent bien que nous tombons tous sans exception dans les tentations de Satan de prouver notre identité et notre valeur par ce que nous faisons. Etant donné que nous portons profondément en nous ce facteur d’insécurité qui nous a été transmis par Adam et Eve,  nous sommes des cibles faciles pour ressentir le besoin de créer des feuilles de figuier spirituelles et mentales afin de nous couvrir. Une personne centrée sur elle-même répondra toujours à un défi au sujet de son identité en déployant ce qui est en elle-même, alors qu’une personne en sécurité centrée sur son Père céleste se réclamera de son identité de fils ou de fille.

   C’est pour cette raison même que Jésus dût entrer dans le désert de la tentation. La famille humaine avait besoin d’une personne capable de démontrer qu’elle croyait être un enfant de Dieu simplement parce que Dieu l’a dit, plutôt qu’en le prouvant par ses propre actions.

   L’apôtre Paul relève cette réalité en soulevant le contraste qui existe entre un fils et un serviteur.

   Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout (Gal. 4 : 1).

   Paul nous explique comment nous pouvons être soulagés de nombreuses perplexités de la vie et de questions concernant la manière d’agir de Dieu à notre égard. Lorsque nous comprenons vraiment que Dieu est notre Père, qu’Il nous prépare à entrer dans Son royaume et qu’Il nous aime intensément, notre relation avec Dieu commence alors à prendre du sens. Les règles et les ordonnances ne sont plus considérées comme des opportunités de prouver à Dieu que nous sommes Ses enfants, mais elles deviennent au contraire des portes de libertés qui révèlent le regard tendre de Dieu sur nous et Son désir ardent que nous recevions un héritage complet comme enfants de Dieu. Paul l’explique de la manière suivante :

   Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde ; mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier de Dieu par Christ.

   Ce sont là certaines des plus belles paroles dans les Ecritures. Alors que nous reconnaissons le sacrifice de Jésus en nous assurant notre adoption comme enfants de Dieu, nous sommes délivrés de l’esclavage du royaume de Satan. Nous sommes libérés de la tyrannie de la pensée basée sur la performance, et nous nous tenons forts et nobles en tant que fils et filles de Dieu, sachant que puisque Jésus sera toujours accepté comme un Fils, en Lui, nous serons toujours Ses enfants bien-aimés.

   L’esprit de Dieu a-t-il crié dans votre cœur, « Abba ! Père » - Papa, papa ? Vous sentez-vous en sécurité dans Son amour au point de pouvoir courir dans Ses bras et savoir que vous n’êtes pas seulement les bienvenus, mais profondément désirés de Lui ? Etes-vous retournés à l’adoration enfantine de votre Père, rayonnant lorsqu’il est près ? Tant que vous n’expérimenterez pas cette liberté, vous resterez toujours un serviteur qui vit dans l’incertitude de ce que Dieu essaye vraiment de dire dans Sa Parole. La relation du serviteur est uniquement fondée sur sa capacité de travailler pour Dieu, et cette relation le conduira à tordre les Ecritures à sa perte.

   En tant qu’enfants de Dieu, notre héritage est sûr. Nous pouvons venir à Lui avec assurance et lui présenter nos demandes. Nous pouvons totalement lui faire confiance car il sait ce qui est le mieux pour nous, il sait que tout ce qui se passe dans notre vie nous aidera à grandir dans une compréhension plus profonde des valeurs du royaume de Dieu. Nous pouvons alors briser l’esclavage de la pensée basée sur la performance.

   Dans le chapitre suivant, nous voulons nous pencher sur l’impact d’une lecture de la Bible dans une mentalité de serviteur, en contraste avec une lecture comme fils de Dieu.


 Christ restaure le système de valeur céleste
 

 

 

[1] « Armé d’une foi en son Père céleste, gardant à l’esprit le précieux souvenir des paroles prononcées du ciel lors de son baptême, Jésus demeura inébranlable dans la solitude du désert en présence du puissant ennemi des âmes. » (The Spirit of Prophecy, vol. 2, p. 93). Retour