22. L'Oméga des Hérésies Mortelles
L’Oméga des Hérésies Mortelles
Les leçons de l’histoire sacrée sont nombreuses et variées, mais il se peut que l’une des plus importantes leçons à apprendre soit la tendance du peuple de Dieu à s’écarter de la vérité suite à la mort de ses dirigeants et serviteurs fidèles. Prêtez bien attention aux versets suivants tirés du livre du Deutéronome :
L’Eternel dit à Moïse : Voici, tu vas être couché avec tes pères. Et ce peuple se lèvera, et se prostituera après les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m’abandonnera, et il violera mon alliance, que j’ai traitée avec lui. En ce jour là, ma colère s’enflammera contre lui. Je les abandonnerai et je leur cacherai ma face. Il sera dévoré, il sera la proie d’une multitude de maux et d’afflictions, et alors il dira : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas au milieu de moi que ces maux m’ont atteint ? Et moi, je cacherai ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait, en se tournant vers d’autres dieux. (Deutéronome 31 : 16-18)
Cette prophétie fut directement donnée à Moïse par Dieu lui-même. L’histoire d’Israël révèle la véracité de sa prédiction. Suite à la mort de Moïse, Dieu donna un chef de valeur à Israël en la personne de Josué. Son influence dura une génération de plus. « Israël servit l’Eternel pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient tout ce que l’Eternel avait fait en faveur d’Israël. » (Josué 24 : 31) L’histoire sacrée se poursuit dans le livre des Juges :
Et le peuple servit l’Eternel pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui avaient vu toutes les grandes choses que l’Eternel avait faites en faveur d’Israël. Josué, fils de Nun, serviteur de l’Eternel, mourut, âgé de cent dix ans. On l’ensevelit dans le territoire qu’il avait eu en partage, à Thimnath-Hérès, dans la montagne d’Ephraïm, au nord de la montagne de Gaasch. Toute cette génération fut recueillie auprès de ses pères, et il s’éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l’Eternel, ni ce qu’il avait fait en faveur d’Israël. Les enfants d’Israël firent alors ce qui déplaît à l’Eternel, et ils servirent les Baals. Ils abandonnèrent l’Eternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d’Egypte, et ils allèrent après d’autres dieux d’entre les dieux des peuples qui les entouraient ; ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent l’Eternel. Ils abandonnèrent l’Eternel, et ils servirent Baal et les Astartés. (Juges 2 : 7-13)
L’Apôtre Paul a prédit une apostasie. « Que personne ne vous séduise d’aucune manière : car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? » (2 Thessaloniciens 2 : 3-5) Ecrivant à Timothée, Paul déclara : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. » (1 Timothée 4 : 1)
Apostasie prédite parmi les Adventistes du Septième Jour
Ellen G. White a également écrit au sujet de l’apostasie parmi le peuple de Dieu. Un ensemble particulier de citations décrit un « alpha » et un « oméga » de l’apostasie. Ellen White déclara que le livre The Living Temple, [1] écrit au sujet de la santé par John Harvey Kellogg, contenait les théories constituant l’ « alpha » de l’apostasie. Les bénéfices de la vente du livre devaient être utilisés pour la reconstruction du Sanatorium de Battle Creek qui avait brûlé. Alors que tout le monde était d’accord sur le fait que les parties du livre se référant strictement à la santé étaient bonnes et recommandables, le Dr. Kellogg avait tissé de faux concepts concernant Dieu dans son livre. Ces concepts étaient une sorte de panthéisme traitant de la présence et de la personnalité de Dieu. [2]
Ellen White écrivit :
Ceux qui ont nourri leurs esprits des théories soi-disant excellentes, mais spirites, du Living Temple, sont en danger. Durant les cinquante dernières années, l’intelligence m’a été donnée quant aux choses célestes. Mais les instructions qui m’ont été données ont à présent été utilisées par d’autres pour justifier et soutenir des théories du Living Temple qui sont de nature à induire en erreur. (Manuscript Releases, vol. 4, p. 248)
Ellen White utilisa le terme « oméga » en rapport avec une grande apostasie qui allait suivre l’ « alpha ». Remarquez ceci :
Que personne ne vous séduise ; beaucoup s’éloigneront de la foi, prêtant attention à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. Nous sommes à présent face à l’alpha de ce danger. L’oméga sera d’une nature plus effrayante. (Special Testimonies, Series B, no. E, p. 16)
Il m’a été demandé de parler sans détours. « Fais-y face, » est la parole qui m’est adressée. « Fais-y face fermement, et sans tarder. » Mais il ne faut pas s’y attaquer en détournant nos forces de notre champ de travail pour faire l’investigation de doctrines et de points de différences. Nous n’avons pas à faire de telles investigations. Dans le livre « Living Temple » se trouve l’alpha des hérésies mortelles. L’oméga suivra, et sera reçu de ceux qui ne veulent pas tenir compte de l’avertissement donné par Dieu. (Idem, p. 50)
Je savais que l’oméga allait suivre peu de temps après : et je tremblais pour notre peuple. Je savais que je devais avertir nos frères et sœurs de ne pas faire de controverse au sujet de la présence et de la personnalité de Dieu. Les déclarations faites dans « Living Temple » quant à ce point sont incorrectes. Les Ecritures utilisées pour soutenir la doctrine présentée sont des Ecritures mal appliquées. (Idem, p. 53)
Autres déclarations concernant l’Apostasie
En rapport avec ces déclarations, on trouve des déclarations complémentaires dans Special Testimonies qui ne mentionnent pas le terme « oméga », mais qui traitent de la même apostasie :
Il est certain qu’une chose se réalisera bientôt, - la grande apostasie, qui se développe, grandit, et devient de plus en plus forte, et continuera ainsi jusqu’à ce que le Seigneur descende du ciel avec un grand cri. Il nous faut garder fermement les premiers principes de la foi professée par notre église, et aller de l’avant d’une foi toujours plus forte. Il nous faut toujours garder la foi qui nous fut donnée par le Saint Esprit de Dieu, depuis les tout premiers événements de notre expérience, jusqu’au temps présent. Il nous faut à présent une foi plus large, plus profonde et plus fervente dans les directives de l’Esprit Saint. S’il nous a fallu des preuves manifestes de la puissance de l’Esprit Saint, pour confirmer la vérité au tout début, après que le temps soit passé, il nous faut aujourd’hui toutes les évidences dans la confirmation de la vérité, alors que des âmes s’éloignent de la foi et s’attachent à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. Il ne doit pas y avoir d’âmes languissantes à présent. (Idem, no. 7, p. 57)
L’ennemi des âmes a cherché à insinuer la supposition qu’une grande œuvre de réforme devait avoir lieu parmi les Adventistes du 7ème Jour, et que cette réforme allait consister à délaisser les doctrines qui sont les piliers même de notre foi, pour s’engager dans un processus de réorganisation. Si cette réforme devait prendre place, quel en serait le résultat ? Les principes de vérité que Dieu, dans sa sagesse, a donnés à l’église du reste, seraient abandonnés. Notre religion serait changée. Les principes fondamentaux qui ont soutenu l’œuvre pendant les cinquante dernières années seraient mis au compte de l’erreur. Une nouvelle organisation serait établie. Des livres d’un ordre nouveau seraient écrits. Un système de philosophie intellectuelle serait introduit. Les fondateurs de ce système iraient dans les villes, et feraient une œuvre merveilleuse. Le sabbat, bien sûr, serait pris à la légère, de même que le Dieu qui l’a créé. On ne permettrait à rien de s’opposer au nouveau mouvement. Les dirigeants enseigneraient que la vertu est préférable au vice, mais Dieu étant mis de côté, ils placeraient leur confiance dans la puissance humaine, qui, sans Dieu, n’a pas de valeur. Leur fondation serait posée dans le sable, et l’orage et la tempête en balaieraient la structure.
Qui a l’autorité de commencer un tel mouvement ? Nous avons nos Bibles. Nous avons notre expérience, confirmée par les actions miraculeuses de l’Esprit Saint. Nous avons une vérité qui n’admet aucun compromis. N’allons-nous donc pas répudier tout ce qui n’est pas en harmonie avec cette vérité ? (Idem, no. 2, p. 54, 55)
Des livres entiers ont été consacrés à la compréhension de cette apostasie ; pourtant, bon nombre de ces auteurs ont été précisément impliqués dans cette apostasie, sans même le savoir ! A présent, il devrait être clair que toutes les déclarations de Sœur White en rapport avec cette hérésie mortelle ne peut se référer qu’à un seul problème – la nature de la personnalité et de la présence de Dieu, telle qu’elle est révélée dans la doctrine de la Trinité païenne ou papale. Certains écrivains ont essayé de faire le lien entre l’oméga et l’anéantissement de l’œuvre médicale, telle qu’elle fut d’abord établie. Alors qu’il est vrai que l’oméga commença dans les rangs de l’œuvre médicale, les enseignements médicaux du Dr. Kellogg n’ont jamais été remis en question par les frères. D’autres, qui se considèrent « Adventistes Historiques », ont cherché à relier l’oméga avec les conférences Adventistes du 7ème Jour / Evangéliques de 1955, 1956. Alors que ces conférences furent un fruit de l’oméga, elles ne constituèrent pas le début de l’oméga. C’est l’acceptation de la doctrine de la Trinité, qui a rendu ces conférences possibles.
L’Alpha de l’Apostasie
Afin de mieux comprendre la question dans son ensemble, il nous faut retourner au Dr. Kellogg, et s’intéresser à sa compréhension de l’Esprit Saint. Comme nous l’avons souligné plus tôt, le problème du Living Temple n’était pas une question de physiologie, mais plutôt de théologie. Ecrivant à George I. Butler, Kellogg releva :
Aussi loin que je puisse le concevoir, la difficulté rencontrée dans The Living Temple peut être entièrement résumée par la question : L’Esprit Saint est-il une personne ? Vous dites non. J’ai supposé que la Bible enseignait cela parce que le pronom personnel « il » est utilisé lorsqu’on parle de l’Esprit Saint. Sœur White utilise le pronom « il », et a dit avec tant de mots que l’Esprit Saint est la troisième personne de la Divinité. Que l’Esprit Saint soit la troisième personne et pas une personne du tout est une chose que j’ai du mal à concevoir. (Lettre de J.H. Kellogg à G.I. Butler, 28 octobre 1903)
Je crois que cet Esprit de Dieu est une personnalité, vous ne le croyez pas. Mais il s’agit purement d’une question de définition. Je crois que l’Esprit de Dieu est une personnalité ; vous dites : Non, ce n’est pas une personnalité. A présent, la seule raison de notre désaccord est notre différence d’opinion concernant ce qu’est une personnalité. Votre idée d’une personnalité est peut-être comparable à une personne, ou à un être humain. (Lettre de J.H. Kellogg à G.I. Butler, 21 février 1904)
Kellogg faisait appel aux écrits de Sœur White pour soutenir sa théorie. Ellen White dit que les pensées de Kellogg n’avaient pas de fondation dans ses écrits.
Je suis contrainte de m’opposer à l’assertion que les enseignements du « Living Temple » peuvent être soutenus par des passages de mes écrits. Il se peut qu’il y ait dans ce livre des expressions et des sentiments qui soient en harmonie avec mes écrits. Et il se peut qu’il y ait dans mes écrits de nombreuses déclarations qui, tirées de leur contexte, et interprétées d’après l’esprit de l’auteur du « Living Temple », pourraient sembler être en harmonie avec les enseignements de ce livre. Cela pourrait donner un soutien apparent à l’assertion que les sentiments du « Living Temple » sont en harmonie avec mes écrits. Mais à Dieu ne plaise que ce sentiment ne prévale. [3] (Special Testimonies, Series B, no. 2, p. 53, 54)
Le Pasteur Butler n’approuvait pas non plus l’idée que Kellogg représentait correctement les pensées de Sœur White dans The Living Temple. En réponse au Dr. Kellogg, il écrivit :
Dieu habite en nous par son Esprit Saint, en tant que Consolateur et Réprobateur, mais surtout comme Consolateur. Lorsque nous venons à Lui, nous Le partageons dans ce sens, parce que l’Esprit émane de Lui ; Il émane du Père et du Fils. Ce n’est pas une personne se promenant à pied, ou bien volant tel un être littéral, dans un sens quelconque semblable au Père et au Fils, - pour le moins, si ce l’était, ce le serait entièrement au-delà de ma compréhension de la signification du langage des mots. (Lettre de G. I. Butler à J. H. Kellogg, 5 avril 1904)
Alors que le Dr. Kellogg ne semble pas avoir adopté une position franchement Trinitaire à l’époque où The Living Temple fut écrit, les concepts qu’il renferme pavèrent son chemin pour accepter la doctrine par la suite.
L’Oméga de l’Apostasie
De faux concepts concernant Dieu constituèrent l’ « alpha » de l’apostasie, et de faux concepts concernant Dieu constituent l’ « oméga » de l’Apostasie. Alors que nous examinons scrupuleusement les déclarations de Sœur White concernant l’ « oméga, » nous voyons que la doctrine de la Trinité et son acceptation dans le corps Adventiste majoritaire rejoint parfaitement ses prédictions.
Pour commencer, elle affirma que « l’oméga sera d’une nature plus effrayante ». (Special Testimonies, Series B, no. 2, p. 16) Considérons à présent cette déclaration à la lumière de cette reconnaissance candide émise par le Pasteur William Johnsson, ancien éditeur de la Revue Adventiste :
Aujourd’hui, certains Adventistes pensent que nos croyances sont restées inchangées au fil des années, ou alors, ils essayent de faire reculer les aiguilles de l’horloge au moment où tout était juste comme il faut. Mais toutes les tentatives de retrouver un tel « Adventisme historique » échouent lorsque l’on considère les faits de notre héritage.
Les croyances Adventistes ont changé au cours des années sous l’impact de la « vérité présente ». Le plus effrayant est l’enseignement concernant Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur. De nombreux pionniers, dont James White, J.N. Andrews, Uriah Smith, et J.H. Waggoner, tenaient une vue arienne ou semi arienne – c’est-à-dire que le Fils, à un moment de l’histoire précédant la Création, fut généré par le Père.
De même, la compréhension Trinitaire de Dieu, à présent comprise dans nos croyances fondamentales, n’était généralement pas celle des premiers Adventistes. Même aujourd’hui, il en est quelques-uns qui n’y adhèrent pas. (Revue Adventiste, 6 janvier 1994, p. 10, 11)
Johnsson parle de la « vérité présente », mais la vraie « vérité présente » ne contredira jamais la vérité établie ! Johnsson admet franchement que rien ne serait plus « effrayant » pour les pionniers de ce mouvement que de voir les concepts de Dieu et du Christ de l’Eglise d’aujourd’hui! Johnsson admet ensuite, candidement, que nos enseignements ont changé, et que la « compréhension Trinitaire de Dieu » est « à présent comprise dans nos croyances fondamentales ».
L’oméga allait arriver et allait être d’une nature telle que Sœur White tremblait « pour notre peuple », indiquant qu’il allait attaquer l’église entière. « L’oméga suivra, et sera reçu de ceux qui ne sont pas prêts à tenir compte de l’avertissement donné par Dieu. » (Special Testimonies, Series B, no. 2, p. 50) « Je savais que l’oméga suivrait dans peu de temps, et je tremblais pour notre peuple. » (Idem, p. 53) Aujourd’hui, l’acceptation des vingt-huit croyances fondamentales, incluant la doctrine de la Trinité, est nécessaire pour faire partie de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour organisée.
Ellen White a également prédit la période de temps dans laquelle l’Oméga aurait lieu. En 1904, elle affirma « que l’oméga suivrait dans peu de temps ». Elle spécifia également qu’il se manifesterait peu après sa mort. « Des choses importantes prendront place après mon départ ; Satan travaillera comme jamais auparavant. Tout ce qui pourra être criblé sera passé au crible. Il nous faut nous appuyer sur Dieu, car nous ne pouvons pas nous appuyer sur l’homme ou sur la foule. Il nous faut connaître Dieu en profondeur, comme jamais auparavant. » (Asiatic Division News, 1-15 mai 1915, p. 43 ; cité de The Alpha and the Omega of Apostasy par Julius Gilbert White) Elle affirma également : « Il est une chose qui, c’est certain, se réalisera bientôt, - la grande apostasie, qui se développe et grandit, et devient de plus en plus forte, et continuera ainsi jusqu’à ce que le Seigneur descende du ciel avec un grand cri. » (Testimonies for the Church containing Messages of Warning and Instructions to Seventh-Day Adventists, p. 57). L’oméga de l’apostasie allait faire son entrée dans les rangs de l’église peu de temps après la mort d’Ellen White, et se poursuivrait jusqu’au retour de Jésus sur les nuées des cieux.
La Conférence Biblique de 1919
L’histoire révèle que c’est peu de temps après la mort d’Ellen G. White que l’Eglise Adventiste du 7ème Jour a rapidement agi pour embrasser la doctrine de la Trinité. Lors de la Conférence Biblique de 1919, W.W. Prescott présenta une série d’études ayant pour titre « La Personne du Christ ». Ces études promouvaient le Trinitarianisme, et ne furent pas universellement admises par les délégués. Les discussions qui suivirent ces présentations devinrent plutôt intenses. Le Président de la Conférence Générale, A. G. Daniells, tenta de calmer la discussion en affirmant, « Nous n’allons pas voter entre le trinitarianisme et l’arianisme, mais nous pouvons y penser. [4] » (Transcription de la Conférence Biblique de 1919)
The Coming of the Comforter
Le mouvement pour accepter le Trinitarianisme et devenir comme le reste du monde était en route. Ellen White prédit que « des livres d’un nouvel ordre seraient écrits. » En 1928, le livre de LeRoy Froom intitulé The Coming of the Comforter [5] fut publié. Dans ce livre, LeRoy Froom enseigne la fausse doctrine de la Trinité et, comme Kellogg le fit avant lui, il utilise des citations d’Ellen White pour soutenir sa position. Ce livre fut le résultat d’études que Froom avait données pendant l’Institut Pastoral de l’Union d’Amérique du Nord de 1928. Alors qu’il écrivit le livre, Froom ne mentionna pas qu’il avait reçu de l’aide de Babylone pour produire son livre. Il fallut attendre encore quarante ans avant sa confession :
Puis-je à présent faire une confession franche et précise ? Alors qu’entre 1926 et 1928 nos dirigeants me demandèrent de donner une série d’études sur l’Esprit Saint pour l’institut pastoral de l’union d’Amérique du Nord de 1928, j’ai remarqué que mis à part les pistes inestimables fournies par l’Esprit de Prophétie, il n’y avait quasiment rien dans notre littérature à même de présenter un exposé Biblique clair dans ce vaste champ d’études. Jusque là aucun livre capable de me mettre sur la voie n’avait été publié sur le sujet.
Je fus obligé d’étudier un bon nombre de livres de valeur, écrits par des hommes en dehors de notre foi – ceux que j’ai mentionnés précédemment – afin d’obtenir des indices et des suggestions à même de m’ouvrir des horizons pour une étude personnelle intensive. Les ayant lu, je suis parti de là. Mais ces premières aides furent décisives. Et ils sont nombreux, si ce n’est des centaines, à pouvoir partager avec vous la même conviction, elle donne à réfléchir, que certains de ces autres hommes avaient des perspectives plus profondes dans les choses de Dieu que beaucoup de nos propres hommes avaient en leur temps sur l’Esprit Saint et la vie triomphante. C’était un thème encore très obscur. [6] (Movement of Destiny, p. 322)
Veuillez s’il vous plaît relever soigneusement ce qu’un chercheur releva dans les paroles du Pasteur Froom : « 1) Il n’y avait rien dans notre littérature – pourquoi – parce que nous n’étions pas trinitaires. 2) Tout ce qui allait être présenté en 1928 aurait ses racines dans l’enseignement des holiness people [7] – tout spécialement à ce sujet. 3) Il accuse nos propres hommes de négligence dans la recherche des choses de Dieu plus profondes. (Robert Diener, A History of the Godhead in the Seventh-day Adventist Church, p. 6)
Le Pasteur Froom a également reconnu que les « holiness people » avaient une meilleure compréhension des vérités éternelles. Il mentionne en particulier les « fameuses Conférences Keswick de Grande-Bretagne… fondées pour ‘promouvoir une sainteté pratique.’ » (Movement of Destiny, p. 320) Ce Trinitarianisme Pentecôtiste ne fut pas accepté de tous les frères en 1928. Froom décrit la résistance face à la doctrine de la Trinité, telle qu’elle fut enseignée dans The Coming of the Comforter, dans une lettre au Dr. O.H. Christenson :
Puis-je affirmer que mon livre, The Coming of the Comforter, fut le résultat d’une série d’études que j’ai données en 1927-1928 pour des instituts pastoraux recouvrant tout le Nord de l’Amérique ? Vous n’avez pas idée combien j’ai été attaqué par certains anciens membres parce que j’ai insisté sur la personnalité de l’Esprit Saint en tant que Troisième Personne de la Divinité. Certains hommes nièrent cela – et le nient encore. Mais le livre a fini par être accepté comme la norme. (Lettre de LeRoy Froom au Dr. Otto H. Christenson, 7 octobre 1960)
Voici un passage particulièrement intéressant tiré de The Coming of the Comforter à la page 40 : « S’Il (l’Esprit Saint) est une personne divine, et que nous pensions à Lui comme à une influence impersonnelle, nous privons une personne divine de la déférence, de l’honneur et de l’amour qui lui est dû. De même, si l’Esprit Saint est une simple influence, ou puissance, il nous faut essayer de nous en servir et de l’utiliser. [8] Mais si nous le reconnaissons comme une personne, il nous faut étudier comment nous soumettre à Lui, afin qu’Il puisse nous utiliser. » Froom a tiré son idée presque mot pour mot de The Fundamentals, un livre de l’évangéliste Protestant R. A. Torry. Ceci soulève la question : Si quelqu’un croit que l’Esprit Saint est un être séparé et distinct, autre que le Père et le Fils, lui donnant ‘la déférence, l’honneur et l’amour,’ alors qui adore-t-il et à qui soumet-il sa vie ? La seule conclusion raisonnable est Satan ! Cela peut sembler difficile à accepter pour beaucoup, mais Ellen White décrit justement un tel événement dans une mise en garde des débuts :
Pendant le mois de février 1845, j’ai eu une vision d’événements débutant lors du Cri de Minuit. Je vis un trône et sur ce trône, le Père et le Fils étaient assis. Je regardais fixement la contenance de Jésus, et admirais sa personne pleine de charme. Je ne pouvais pas contempler la personne du Père, car un nuage de lumière glorieuse le recouvrait. Je demandai à Jésus si le Père avait une forme tout comme lui. Il me dit que oui, mais que je ne pouvais pas le contempler car, me dit-il, si je devais contempler la gloire de sa personne ne serait-ce qu’une seule fois, je cesserais d’exister. Devant le trône, je vis le peuple Adventiste, l’église et le monde. Je vis une assemblée prosternée devant le trône, profondément intéressée, alors que la plupart d’entre eux se tenaient debout, désintéressés et négligents. Ceux qui étaient prosternés devant le trône offraient leurs prières et levaient leurs yeux vers Jésus ; c’est alors qu’il regardait le Père, semblant plaider auprès de Lui. Une lumière provenait alors du Père vers le Fils, et du Fils vers l’assemblée en prière. C’est alors que je vis une lumière extrêmement lumineuse partir du Père vers le Fils, et depuis le Fils elle se répandit sur les gens devant le trône. Mais peu d’entre eux acceptèrent cette grande lumière ; beaucoup la fuirent et lui résistèrent immédiatement ; d’autres furent négligent et ne chérirent pas la lumière qui s’éloigna d’eux ; d’autres la chérirent, et allèrent se prosterner avec la petite assemblée. Dans cette assemblée, tous accueillirent la lumière, et se réjouirent en elle, alors que leurs visages brillaient de sa gloire. Et je vis le Père se lever du trône, et se déplacer vers le Lieu Très Saint dans un char de feu, derrière le voile où il s’assit. Je vis ici des trônes que je n’avais jamais vus jusque là, et la plupart de ceux qui étaient prosternés se levèrent avec Lui ; et alors qu’il se leva, je ne vis pas un seul rayon de lumière passer de Jésus à la multitude insouciante : ils furent laissés dans de parfaites ténèbres. Ceux qui se levèrent en même temps que Jésus gardèrent leurs yeux fixés sur Lui alors qu’Il quitta le trône et les conduisit à quelque distance. – C’est alors qu’Il leva son bras droit et nous entendîmes sa voix charmante nous dire, « Attendez ici – je vais vers mon Père pour recevoir le Royaume, gardez vos vêtements sans tâche, et dans un peu de temps, je reviendrai du mariage et vous accueillerai à moi. » Et je vis un chariot nuageux, avec des roues comme de feu, et des anges étaient tout autour du chariot alors qu’il s’approcha de Jésus. Il entra dans le chariot et fut transporté dans le Lieu Très Saint, où le Père était assis. C’est là que je contemplais Jésus, alors qu’il se tenait debout auprès du Père comme Grand Prêtre. Sur le bord de Son vêtement se trouvaient une clochette et une grenade. C’est alors que Jésus me montra la différence entre la foi et les sentiments. Ceux qui se levèrent avec Jésus dirigeaient leur foi vers lui dans le Saint des Saints, et priaient – mon Père donne nous ton Esprit. C’est alors que Jésus souffla sur eux l’Esprit Saint. Dans le souffle se trouvaient de la lumière, de la puissance et beaucoup d’amour, de joie et de paix. Je me suis alors tournée pour observer le groupe de ceux qui étaient restés prosternés devant le trône. Ils ne savaient pas que Jésus l’avait quitté. – Satan paru près du trône, essayant de poursuivre l’œuvre de Dieu ; je les vis lever leurs têtes vers le trône et prier, « Père, donne-nous ton Esprit » ; c’est alors que Satan souffla sur eux une influence malsaine dans laquelle se trouvait de la lumière et beaucoup de puissance, mais pas de cet amour si doux, de joie et de paix. L’objectif de Satan était de les garder dans l’erreur, et de faire revenir les enfants de Dieu afin de les tromper. De ceux qui priaient Jésus dans le Saint des Saints, j’en vis un après l’autre partir pour rejoindre ceux qui étaient devant le trône, recevant instantanément l’influence malsaine de Satan. (To the Little Remnant Scattered Abroad, 6 avril 1846, p. 7)
Dans cette vision, nous voyons deux personnes différentes, soufflant deux esprits différents sur les gens. Jésus souffle « L’Esprit Saint», décrit comme ayant « de la lumière, de la puissance, et beaucoup d’amour. » L’ « influence malsaine » (l’esprit) de Satan n’apportait « pas de cet amour si doux, de joie et de paix. » Lorsque l’on accepte la Trinité, la tragédie consiste non seulement à priver « le Père et le Fils qui seuls doivent être exaltés [9] » de l’adoration, mais aussi au fait que nous sommes piégés par le spiritisme de Satan !
Déclaration de Foi de 1931
L’apostasie au sujet de laquelle Sœur White nous a mis en garde allait en fait changer toute la structure de notre religion. « Les principes de vérité que Dieu, dans Sa sagesse, a donnés à l’église du reste, seraient abandonnés. Notre religion serait changée. Les principes fondamentaux qui ont soutenu l’œuvre pendant les cinquante dernières années seraient mis au compte de l’erreur. Une nouvelle organisation serait établie. Des livres d’un nouvel ordre seraient écrits. Un système de philosophie intellectuelle serait introduit. » (Special Testimonies, Series B, no. 2, p. 55) Lorsque la théologie d’une organisation religieuse quelconque est altérée, ce système est changé à sa fondation même. Pendant près d’un siècle, l’église avait une profession anti-Trinitaire. En 1931 une nouvelle déclaration de foi fut introduite qui, pour la première fois, promouvait la Trinité. La deuxième déclaration dit :
2. La Divinité, ou Trinité, se compose du Père Eternel, Etre personnel, spirituel, omnipotent, omniprésent, omniscient, infini en sagesse et en amour ; du Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Père Eternel, par lequel toutes choses furent créées et qui est l’Auteur de la rédemption de tous ceux qui seront sauvés ; de l’Esprit Saint, la troisième personne de la divinité, la grande puissance de régénération dans l’œuvre du salut. (Manuel de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour, p. 29, éd. 1963)
Poussé par le Secrétaire des Statistiques de la Conférence Générale, Edson Rogers, ainsi que par certaines demandes d’une déclaration plus claire de la part des églises, un comité de quatre personnes fut choisi pour superviser la préparation d’une nouvelle Déclaration de Foi. Les quatre nommés furent Milton E. Kern, Francis M. Wilcox, Edwin R. Palmer, et Charles H. Watson. Wilcox fut choisi par les trois autres pour préparer l’ébauche principale. Avec l’entière connaissance et approbation des autres, Wilcox donna sa déclaration à Rogers qui la plaça dans le Livre de l’année des Adventistes du 7ème Jour de 1931. Cette déclaration ne fut pas votée par la Conférence Générale.
Le 14 janvier 1942, la Conférence Générale vota que la déclaration des « Croyances Fondamentales » (de Wilcox) soit mise à disposition sous forme de dépliant. Elle apparut dans notre Manuel d’Eglise officiel de 1933 – également sans adoption formelle – et de même dans chacune des générations suivantes. Ainsi les « Croyances Fondamentales » de Wilcox… furent acceptées comme notre déclaration de foi, par un consentement commun et non par l’acceptation d’un vote formel. (Movement of Destiny, p. 419 ; italiques dans l’original)
Vœux de baptême et Nouveau Cantique de 1941
En 1941, de nouveaux vœux de baptême furent introduits, incluant une déclaration de foi en la Trinité de la part des candidats. Un comité de treize fut nommé en 1941 pour préparer des vœux de baptême uniformes. Le pasteur Branson fut président et R. A. Andreasen fut le secrétaire. « Le devoir de ce comité fut de formuler un engagement et des vœux baptismaux uniformes basés sur la déclaration des « Croyances Fondamentales » du Livre de l’année et du Manuel de 1931. Il devait également définir un peu plus précisément la Première, la Deuxième et la Troisième personne de la Divinité. » (Lettre de L. E. Froom à R. A. Andreasen, J. L. Shuler, D. E. Rebok, A. W. Peterson, W. G. Turner, J. E. Weaver, 22 novembre 1966)
C’est aussi cette année-là que le Church Hymnal fit son apparition. Notre premier cantique avait soutenu la vérité concernant Dieu et Christ. Le Church Hymnal constituait le premier pas vers les hymnes Trinitaires. [10]
Notre passé a été mis au compte de l’erreur, et des « fausses doctrines ». [11] Des livres d’un « ordre nouveau » ont été écrits. [12] « Il ne sera pas permis à quoi que ce soit de barrer le chemin au nouveau mouvement. » (Special Testimonies, Series B, no. 2, p.55) Le pasteur Froom affirma que l’ « Eglise s’était irrévocablement engagée en faveur des vérités Chrétiennes de base. [13] » (Movement of Destiny, p. 75)
Les fidèles – Washburn et Longacre
Au début des années quarante, il y avait encore quelques résistants qui s’opposaient à la nouvelle théologie. L’un d’eux était un pasteur du nom de Pasteur J.S. Washburn qui, en 1940, écrivit une attaque virulente au Pasteur W.W. Prescott, au sujet d’un sermon que Prescott avait donné le 14 octobre 1939 dans l’Eglise Adventiste du 7ème Jour de Takoma Park, dans le Maryland. Le titre du sermon de Prescott était « Celui qui Vient », et traitait de la Trinité, parmi d’autres sujets. Washburn écrivit dans sa lettre :
La doctrine de la Trinité est une cruelle monstruosité païenne, destituant Jésus de sa vraie position de Sauveur et Médiateur Divin.
Satan a pris une conception païenne d’une monstruosité à trois têtes, et, avec l’intention délibérée de jeter le mépris sur la Divinité, il l’a dissimulée dans le Romanisme comme étant notre Dieu glorieux : une invention impossible et absurde. Cette doctrine monstrueuse, transplantée du paganisme dans l’Eglise Romaine Papale, cherche à imposer sa présence maléfique dans les enseignements du Message du Troisième Ange. (Lettre de J.S. Washburn à W.W. Prescott, 24 avril 1940)
Ce qu’il faut relever ici, c’est qu’en 1940, la doctrine de la Trinité n’avait pas complètement pris le dessus dans l’église. [14] En fait, la lettre de Washburn, bien que hautement personnelle, fut tant appréciée par le président d’une conférence, qu’il en demanda trente-deux copies afin de les distribuer à tous les pasteurs de sa conférence. Washburn écrivit également :
Les Adventistes du 7ème Jour affirment prendre la Parole de Dieu comme autorité suprême, et être ‘sortis de Babylone’, ayant renoncé pour toujours aux vaines traditions de Rome.
Si nous devions revenir à l’immortalité de l’âme, au purgatoire, aux tourments éternels et au Sabbat du Dimanche, ne serait-ce pas là de l’apostasie ? Si, malgré tout, nous enjambons toutes ces doctrines mineures et secondaires pour accepter la doctrine centrale et la racine du Romanisme, la Trinité, qui enseigne que le Fils de Dieu n’est pas mort, même si nos paroles semblent spirituelles, est-ce là quoi que ce soit d’autre ou quoi que ce soit de moins qu’une apostasie, et l’Oméga même de l’apostasie ? (Idem)
Les paroles très fortes de Washburn peuvent être comprises si l’on se souvient qu’il savait ce que les premiers Adventistes croyaient, et qu’il vit la doctrine de la Trinité arriver en apostasie gravissime !
Un autre fidèle durable fut le Pasteur Charles S. Longacre. Tout comme Washburn, Longacre était un vieux pasteur qui connaissait personnellement Ellen White, et qui avait parlé avec elle. Il n’était pas un individu dissident. Sa liste de positions et de responsabilités dans l’église était longue, et les nombreux postes qu’il avait occupés lui donnaient du poids. [15] Le pasteur Longacre était encore vivant lorsque Questions on Doctrine fut préparé. Le premier tirage contenait la question-réponse suivante :
Est-il possible pour un individu de rester dans une position bonne et régulière dans l’Eglise Adventiste du 7ème Jour s’il refuse constamment d’adhérer à l’autorité de l’église concernant la doctrine historique de la divinité du Christ ?
La réponse à cette question est un non sans équivoque. (Question #34, Questions on Doctrine)
Parmi les copies envoyées dans l’œuvre pour leur évaluation, une copie fut renvoyée avec la question suivante écrite à la main à côté de la réponse : « Allons-nous radier le Pasteur Longacre ? » Juste quelques mois avant sa mort, en 1958, le Pasteur Longacre était encore un anti-Trinitaire connu. Dieu a toujours eu « une poignée de fidèles » qui ont continué de transmettre le flambeau de la vérité, alors que d’autres ont accepté le « flambeau infernal de Satan ». [16]
La Révision de Daniel et l’Apocalypse
En 1944, la plupart des obstacles avaient été enlevés afin que la nouvelle théologie puisse entièrement engloutir le mouvement. Une épine dans la chair était le livre de Uriah Smith : Daniel et l’Apocalypse. Ce livre, originellement publié en deux parties, Thoughts, Critical and Practical on Revelation (1867) et Thoughts, Critical and Practical on Daniel (1873), avait l’appui d’Ellen White. [17] Il était, et avait été, la publication la plus longtemps éditée, mis à part les livres de l’Esprit de Prophétie. Cependant, il enseignait une approche anti-Trinitaire du Christ. La nécessité de le supprimer de la circulation pour cette raison fut suggérée par W.W. Prescott lors de la Conférence Biblique de 1919. [18] Plutôt que de perdre ce que d’autres considéraient autrement comme un bon livre, il fut décidé que le livre serait ‘révisé’ afin de le mettre à jour avec les événements historiques qui avaient eu lieu depuis qu’il avait été révisé pour la dernière fois par le Pasteur Smith. Quoi qu’il en soit, la première motivation pour la révision était d’enlever les affirmations anti-trinitaires. [19]
La publication d’ Evangéliser
Le livre Evangéliser fut publié en 1946 afin d’aider à poursuivre l’avancée du Trinitarianisme dans l’Adventisme, en reliant l’autorité de l’inspiration à la ‘Nouvelle Théologie’. Alors que ce volume contient une richesse de citations de l’Esprit de Prophétie, cela donna à Froom, membre du comité éditorial, l’occasion de compiler les citations d’Ellen White d’une façon telle que la vraie position d’Ellen White soit faussée. Cela fut accompli par l’emploi des tactiques suivantes : 1. Des affirmations furent utilisées hors de leur contexte, incluant de nombreuses ellipses 2. Des sous-titres furent placés afin d’introduire des pensées dans l’esprit du lecteur qui ne sont pas dans la citation, 3. Un nombre non équilibré de citations fut utilisé, sans les citations complémentaires nécessaires pour donner une vue d’ensemble juste. Dans une lettre à son allié R.A. Anderson, Froom affirma :
Je suis certain que nous sommes d’accord en évaluant le livre Evangéliser, qu’il est l’une des grandes contributions dans laquelle l’Association Pastorale eu un rôle à cette époque. Vous savez l’impact qu’il eut lorsque les hommes de l’Union du Colombia furent confrontés avec les citations claires et sans équivoque de l’Esprit de Prophétie sur la Divinité du Christ, la personnalité de l’Esprit Saint, la Trinité, et les choses semblables. Ils devaient soit baisser les bras et accepter ces affirmations, ou alors, il leur fallait rejeter l’Esprit de Prophétie.
Je sais que vous, Mlle Kleuser et moi-même avions eu une grande part dans la sélection de ces choses sous l’encouragement d’hommes tels que le Pasteur Branson, qui pensaient que les concepts précédents des frères du White Estate au sujet de ce livre Evangéliser n’étaient pas adéquats. (Lettre de LeRoy Froom à Roy A. Anderson, 18 janvier 1966)
Froom affirme qu’en 1946, il y avait encore une résistance contre le Trinitarianisme dans l’Union du Colombia. Nous voyons que l’Esprit de Prophétie fut ici utilisé comme une matraque pour obliger les frères à se ranger dans la file, au lieu d’utiliser « la Bible et la Bible seule » comme unique règle de foi et de pratique parmi les frères. De plus, les dirigeants de l’église ne pensaient pas que les frères du White Estate avaient les concepts « adéquats » pour Evangéliser.
Un Appel à la Repentance
En 1950, les pasteurs Robert Wieland et Donald K. Short, deux jeunes missionnaires d’Afrique, exprimèrent leur préoccupation auprès des frères, concernant le fait que l’église s’était écartée des directives données par le Seigneur en 1888. On leur demanda d’écrire leurs pensées, ce qui eut pour résultat le manuscrit 1888 Re-Examined. Bien qu’ils ne discernèrent pas le problème sur sujet de la Trinité, ils firent un excellent travail en une courte période de temps, évaluant la situation de l’église à cette époque. Ils croyaient que l’église était « mûre pour la désillusion » :
Il est à présent évident que « nous » avons foulé la route de la désillusion, depuis la rencontre de Minneapolis en 1888. L’engouement pour de faux enseignements a pris la place de la vérité claire, pertinente, et inspirée d’en haut, au sujet de la « justification par la foi ». C’est par le chemin dur et humiliant de l’expérience actuelle avec des contrefaçons, qu’Israël en est arrivé au temps où il est prêt pour la désillusion. (1888 Re-examined, éd. 1950, p. 202)
Wieland et Short tentaient de montrer comment un « faux Christ » pouvait apparaître en notre sein. Ils croyaient avec raison qu’une mauvaise représentation allait précéder une imposture. (p. 171) Une lecture attentive de 1888 Re-Examined, révèle qu’alors que Wieland et Short discutaient principalement de l’importance de l’incarnation et du ministère de grand prêtre du Christ, il y avait des touches de Christologie allant à l’encontre de la pensée Trinitarienne normale. Par exemple, ils affirmèrent clairement que Christ avait accepté une « chair semblable au péché », que ce « n’était pas une simple apparence, mais la réalité. (Idem, p. 156 ; italiques dans l’original) Cela les conduisit à croire que Jésus « se dépouilla lui-même de tout pouvoir divin, ne pouvant accomplir aucun miracle si ce n’est par la foi au Père. » (Idem, p. 156, 157) De plus, ils enseignèrent que le Christ mourut réellement au Calvaire :
La mort d’un tel faux Christ n’aurait aucun pouvoir pour attirer tous les hommes, comparativement à une compréhension claire de la mort du vrai Christ. Ça aurait plutôt été une sorte de transaction inexplicable ayant eu lieu entre le Père et le Fils, qui aurait d’une façon ou d’une autre suffit à calmer la colère du Père contre l’humanité en général. La confusion est soulevée par le fait que la fausse compréhension nous demande de croire que le Fils de Dieu n’est pas mort, mais seulement le Fils de l’homme, c’est-à-dire son corps. Cela jette un nuage de mystère impénétrable autour de la phase même de l’œuvre du Christ qui avait pour but d’en appeler au cœur et à l’intelligence humaine, et de les appeler à une réconciliation simple et sincère avec Dieu. (Idem, p. 158)
C’est la croyance sincère de l’auteur, que Dieu utilisa Wieland et Short pour tenter de sauver son peuple. Alors qu’ils ne comprenaient pas tous les problèmes en jeu à cette époque, ce fut plus qu’un début modeste. Pourtant, la Conférence Générale rejeta officiellement le message et se mit immédiatement à contrer l’œuvre commencée par Wieland et Short. [20]
La Conférence Biblique de 1952
Partiellement en réponse à l’appel de Wieland et Short en 1950, le Pasteur William H. Branson convoqua la Conférence Biblique de 1952. Ce fut la première conférence Biblique de l’église depuis 1919, et seulement la deuxième depuis 1888. Alors que le thème devait être la justice du Christ, les messages ne touchèrent jamais la racine du problème ; c’est-à-dire que la vue Trinitaire ne fut jamais remise en question. Près de la fin de la conférence, Branson lança le défi suivant :
Dans une grande mesure, l’église faillit à construire sur la fondation posée lors de la Conférence Générale de 1888. …Mais le message de la justification par la foi donné lors de la Conférence de 1888 à été répété ici…
Et cette grande vérité a été donnée lors de cette Conférence Biblique de 1952 avec beaucoup plus de puissance que ce ne fut le cas lors de la Conférence de 1888. …La question ne sera plus : « Quelle fut l’attitude de nos travailleurs et de notre peuple face au message de la justification par la foi qui fut donné en 1888 ? Qu’en ont-ils fait ? » A partir de maintenant, la question doit être : « Qu’avons-nous fait de la lumière sur la justification par la foi telle qu’elle fut proclamée lors de la Conférence Biblique de 1952 ? » (Our Firm Foundation, vol. 2, p. 616, 617 ; cité de Watchman, What of the Night, novembre 1996, p. 3)
Branson fit clairement référence à 1888 Re-Examined, puis tenta de détourner l’attention de 1888 vers 1952. La réponse à la question de Branson concernant la soi-disant « lumière sur la justification par la foi telle qu’elle fut proclamée lors de la Conférence Biblique de 1952 » n’eut pas besoin d’attendre longtemps pour être fixée.
Les Conférences Adventistes du 7ème Jour – Evangéliques de 1955, 1956
Si le véritable message de la justification par la foi avait été donné et reçu par l’église en 1952, les Conférences Adventistes du 7ème Jour – Evangéliques n’auraient jamais eu lieu. Comme relevé plus tôt, ces conférences furent tenues entre des Evangéliques proéminents (Walter Martin, George E. Cannon, Donald Barnhouse) et des dirigeants de l’Eglise Adventiste (LeRoy Froom, Roy A. Anderson, Walter E. Read et T.E. Unruh). [21] Le point central de ces conférences fut la doctrine de la Trinité. Roy A. Anderson écrivit plus tard au sujet de son expérience d’entrer pour la première fois en contact avec les Evangéliques :
« Que croit votre peuple au sujet de la Trinité ? » fut la question que deux Chrétiens gentlemen gracieux me demandèrent il y a quelques années, alors qu’ils étaient venus sans prévenir au siège de la Conférence Générale à Washington D.C. …
Les deux hommes étaient des professeurs de faculté Chrétiens, ayant beaucoup lu au sujet des Adventistes, mais uniquement de nos détracteurs, et l’un d’eux avait été chargé d’écrire un nouveau livre au sujet des croyances Adventistes. Cependant, ils se dirent qu’il valait mieux contacter le siège social afin de découvrir ce qu’ils croient réellement sur des points d’intérêt vitaux, plutôt que de se contenter de citer d’autres personnes.
Les réponses à leurs questions sérieuses se prolongèrent en jours de discussions et de prières. Notre réponse concernant la Divinité et la Trinité était cruciale, car dans certains de leurs livres, ils avaient lu que les Adventistes étaient classés comme Ariens. (Adventist Review, 8 septembre 1983, p. 4)
Tout comme Martin l’avait fait remarquer à Anderson, certains livres avaient classé les Adventistes comme Ariens à cause de leurs croyances anti-trinitaires. En fait, Martin avait omis de classer les Adventistes du 7ème Jour parmi les « Chrétiens » dans la première édition de son livre The Rise of Cults. [22] Au début des conférences, l’emphase fut mise sur les affirmations anti-Trinitaires faites par les pionniers de l’Adventisme, incluant Ellen White ! En 1989, Martin présenta à un groupe de pasteurs un bref historique de ce qui s’était passé :
L’ambiance de cette époque (1955 - 1956) était que l’on associait l’Adventisme aux Témoins de Jéhovah, au Mormonisme, et aux principales structures sectaires du moment…
Lorsque je rencontrai le pasteur L. E. Froom pour la première fois, il me prit pendant environ quinze minutes à partie pour savoir comment il pouvait seulement être possible pour moi de penser que l’Adventisme était une secte. « L’Adventisme semble plus vrai que l’acier, » dis-je. « Pensez-vous que Arius était un Chrétien ? » Il excellait dans l’histoire de l’église, et dit : « Bien sûr qu’il n’était pas Chrétien ; il niait la divinité de Jésus Christ. » Je dis : « Ellen White fit de même. » Dr. Froom répondit : « Quoi ! » Je dis : « Oui » et ouvris une valise et présenta une pile longue d’au moins trois cent cinquante mètres de publications Adventistes, annotées pour l’étude de Dr. Froom, ainsi que pour l’étude du comité chargé d’en vérifier les sources. J’ajouterais même qu’ils furent sous un choc mortel de penser que c’était aussi envahissant que ce l’était. Mme White changea plus tard très rapidement d’opinion, affirmant et enseignant avec force la doctrine de la Trinité. Mais elle fut influencée par Uriah Smith. Il y eu un temps durant lequel elle nia la divinité éternelle du Christ, le reléguant à une seconde divinité. C’est la raison pour laquelle vous étiez plus tôt classés avec les Témoins de Jéhovah : il y avait d’une part l’emphase de l’arianisme, et d’autre part, vous affirmiez que l’Archange Michaël était le Christ.
Dr. Froom et le comité décidèrent d’étudier immédiatement ces documents. C’est ainsi que l’on mit fin à la rencontre, et ils prirent tous les documents avec eux, avec d’autres choses, je pense, puis étudièrent l’ensemble. Ils revinrent et dirent, « Eh bien, une grande partie des choses sur lesquelles vous avez attiré notre attention est bien là, nous l’admettons, et nous ne sommes pas d’accord avec ces affirmations. Elles ne reflètent pas la théologie Adventiste orthodoxe, et nous les rejetons. » Je dis, « C’est bien, je suis heureux d’entendre cela. Pouvez-vous à présent nous reprendre parce que nous lisons ces documents, sachant que nous ne parlons pas de choses secondaires ? »
Nous parcourûmes toutes sortes de documents, puis l’idée surgit d’un livre dans lequel nous poserions des questions, et l’église Adventiste répondrait. …C’est de là que le livre Questions on Doctrine est venu. Contrairement à certains fantasmes et mythes que j’entends aujourd’hui de la part d’Adventistes qui pensent mieux savoir, le livre eu l’approbation de la Conférence Générale. (Walter Martin, conférence vidéo de l’Eglise de Campus Hill, à Loma Linda, Californie, Janvier 1989)
Le pasteur Froom et les autres dirigeants qui rencontrèrent Martin mirent la fondation qui soutint l’œuvre depuis ses débuts « au compte de l’erreur ». Dr. Barnhouse, écrivant dans Eternity, remarqua :
Immédiatement, on remarqua que les Adventistes niaient avec acharnement certaines positions doctrinales qui leur avaient jusque là été attribuées.
Les Adventistes répudient spécifiquement tout enseignement de pasteurs ou de membres de leur foi qui ont cru, proclamé, et écrit quoi que ce soit qui pourrait les classer parmi les Ariens. (Eternity, septembre 1956)
Le pasteur Froom mentit de façon flagrante dans Questions on Doctrine, puis dans Movement of Destiny, au sujet de notre histoire. Il tenta de montrer que l’anti-Trinitarianisme était « un cancer limité : grossier, mais confiné. » (The Sanctuary and the Atonement p. 530) Dans Questions on Doctrine, nous lisons, « Les pères fondateurs de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour, il y a plus d’un demi-siècle, furent issus de différents milieux religieux. Alors que tous étaient pré-milléniumistes, certains étaient Trinitaires ; d’autres étaient Ariens. » (p. 29) Ceci n’est qu’une demi-vérité. Le fait est qu’alors que les pionniers étaient issus « de différents milieux religieux, » une fois qu’ils devinrent Adventistes du 7ème Jour, ils abandonnèrent tous leurs fausses croyances Trinitaires. Dans Movements of Destiny, Froom catalogua les anti-Trinitaires comme ayant la vue « minoritaire » (p. 149) C’est alors qu’il alla de l’avant pour expliquer pourquoi certaines affirmations étaient faites dans Questions on Doctrine. Froom remarqua que certaines des réponses données aux Evangéliques furent un reniement public de déclarations faites par les pionniers des débuts, « …le concept erroné des débuts, d’une [soi-disante] minorité, devait être clairement répudié. Ainsi, les personnes désignées pour formuler les réponses à leurs questions préparèrent une affirmation simple désavouant ces personnes, ces individus [soi-disant] minoritaires, pour l’inclure dans le livre à venir, à savoir : Seventh-day Adventists Answer Questions on Doctrine. [23] » (Movement of Destiny, p. 483, 484) Ces déclarations étaient nécessaires pour effacer les idées fausses dues aux déclarations précédentes. Le désaveu disait en partie :
La croyance des Adventistes du 7ème Jour au sujet de ces grandes vérités est claire et emphatique. Et nous pensons que nous ne devrions pas être identifiés avec, ou stigmatisés pour certains concepts faux et limités que certains tinrent, particulièrement pendant les années où notre mouvement se forma.
Cette déclaration devrait dorénavant annuler le stock de « citations » qui ont circulé contre nous. Nous sommes uns avec nos amis Chrétiens des groupes religieux dans les grands fondements de la foi délivrés aux saints une fois pour toutes. (Questions on Doctrine, p. 31, 32)
Quelle honte de dire que nous sommes « uns avec nos amis Chrétiens des groupes religieux ; » Froom et les autres peuvent l’appeler « Chrétien » jusqu’à ce que les plaies tombent ; Dieu l’appelle « Babylone, » et quelle autorité avons-nous pour appeler « Chrétien » ce que Dieu déclare « Babylone » ?
1971 – Movement of Destiny
Bien que nous ayons déjà relevé et cité des passages du livre de Froom, Movement of Destiny, [24] il nous faudrait aussi relever les points suivants. Movement of Destiny fut une tentation claire de réécrire notre histoire, et de présenter la croissance du mouvement Adventiste comme étant d’une nature évangélique depuis ses débuts. Le livre soutint entièrement la Trinité et les autres compromis qui furent faits dans les années cinquante. Froom prit également la liberté d’attaquer Wieland et Short pour avoir observé comment l’église s’était éloignée du chemin de la vérité telle quelle fut donnée en 1888. Le livre comprenait une préface du pasteur Neal Wilson, alors vice président de la Conférence Générale, et directeur du comité principal pour Movement of Destiny. Le projet du livre fut originellement écrit par le pasteur Robert Pierson, alors président de la Conférence Générale ; cependant, étant donné un contrecoup au sujet de références au pasteur Robert Wieland, Pierson retira sa déclaration. A sa place, le pasteur H.M.S. Richards, de la Voice of Prophecy, écrivit le projet pour l’édition suivante ! L’impulsion à la base du livre, ainsi que le moment choisi pour son apparition sont d’une grande importance. Froom reconnaît que :
Lors du printemps de l’année 1930, Arthur G. Daniells, président de la Conférence Générale depuis plus de trente ans, me dit qu’il croyait qu’à une époque ultérieure, j’allais devoir entreprendre la révision minutieuse de tout le plan de la rédemption. …
…J’étais le lien qui reliait les dirigeants du passé à ceux du présent. Mais, me dit-il, il faudra le faire plus tard – pas encore, pas encore.
Le pasteur Daniells reconnut les sérieux problèmes en jeu, et ressentit d’une manière presque prophétique certaines difficultés qui allaient surgir. Il savait qu’il allait falloir du temps pour que certaines blessures théologiques soient guéries, et pour que l’attitude de certaines personnes change. Il était bien possible qu’il allait être nécessaire d’attendre que certains individus soient sortis du champ d’action [soient morts !], avant que l’interprétation nécessaire puisse sagement être amenée. (Movements of Destiny, p. 17)
Déclarations de Foi de 1980, et après
La Conférence générale qui se tint à Dallas, en 1980, donna aux laïques une dernière opportunité de « faire face » à l’oméga de l’apostasie. Le point central de la cession était de développer de nouvelles Déclarations de Foi pour remplacer les déclarations de 1931, qui n’avaient jusque là subi que des révisions mineures. Le produit final fut une déclaration officiellement votée, qui affirmait l’enseignement Trinitaire. Depuis ce jour, cette déclaration a pris les mâchoires de lion d’un credo. Ceux qui ne s’alignent pas sont radiés !
En 1984, de nouveaux vœux de baptême pro Trinitaires ont paru. Un nouveau recueil de cantiques, le Seventh-day Adventist Hymnal, fut introduit en 1985, avec sa forte position Trinitaire, ainsi qu’avec ses textes bibliques classés par thèmes et traduits en de nombreuses langues. En 1988, Questions on Doctrine fut remplacé par Ce que croient les Adventistes… Ce livre poursuivit l’oméga de l’apostasie avec des positions semblables à celles de Questions on Doctrine. Nous avons vu la publication du livre Issues en 1992, avec son défi public lancé aux ministères indépendants prétendant être des « Adventistes Historiques » de retourner à une position anti-Trinitaire. [25] Il n’y eu que peu de preneurs. L’année d’après, l’église admet que les pionniers n’auraient pas pu se joindre à l’église aujourd’hui à cause de leur position anti-trinitaire. [26]
Relations actuelles entre les Ministères Indépendants
Alors que de nombreux ministères indépendants en marge de l’Eglise Adventiste ainsi que dans son sein reconnaissent l’apostasie dans Questions on Doctrine, et d’autres « livres d’un nouvel ordre » concernant l’incarnation et l’expiation dans le ciel, la plupart faillissent à réaliser l’envergure bien plus grande de la chose. En fait, certains des supporters les plus loquaces du Trinitarianisme sont les ministères indépendants Adventistes !
Plusieurs ministères tels que Firm Foundation, Hartland, Amazing Facts et Pilgrim’s Rest se sont suivis en rejetant les directives de Dieu dans les premiers jours du mouvement Adventiste et ont fortement soutenu la Trinité du paganisme et du pape.
En réponse à des documents présentant clairement la position Biblique et historique des pionniers, W.R. May répondit au nom de Amazing Facts :
Merci d’avoir écrit. Doug mène une campagne d’évangélisation majeure dans le Michigan, c’est pourquoi je gère la plupart de son courrier. Je ne souhaite pas vous offenser, mais je voudrais attirer votre attention sur différents points importants :
1. De nombreux pionniers étaient dans l’erreur dans différents enseignements Bibliques. Nous ne fondons pas nos doctrines sur ce que différents pionniers ont cru, mais plutôt sur ce que l’église a décidé.
2. L’Esprit de Prophétie est clair :
a. La lumière n’est pas révélée à quelques-uns. (CW 45)
b. La lumière n’est pas donnée en opposition avec la foi établie du corps. (EW 45)
c. Une nouvelle lumière devrait être soumise aux frères, et mise de côté s’ils n’y voient pas de lumière. (CW 47)
Tout comme Froom et de nombreux autres, Amazing Facts a mis les cinquante premières années au compte de « l’erreur ». Alors que nous sommes d’accord sur le fait qu’il ne faut pas accepter n’importe quelle doctrine, juste parce que les pionniers la croyaient, nous croyons aussi que le simple fait qu’une certaine doctrine ait été déclarée vraie par « l’église » n’en fait pas une vérité ! Notre vérité doit être fondée sur la Bible et la Bible seule. Les références à l’Esprit de Prophétie sont excellentes. Quelle honte pour l’église de ne pas avoir suivit ces passages cités par le pasteur May, lorsque la doctrine de la Trinité fut adoptée !
Intéressons-nous aux faits concernant les points relevés par le Pasteur May quant à l’Esprit de Prophétie. Il affirme que « la lumière n’est pas révélée à quelques-uns, » mais la merveilleuse vérité concernant Dieu et son
Fils n’a pas été révélée juste à quelques-uns ! Tous les pionniers la comprenaient et y croyaient, mais la Trinité est entrée par l’effort de quelques hommes décisifs.
Le pasteur May a également affirmé que « la lumière n’est pas donnée en opposition avec la foi établie du corps. » Et pour finir, le pasteur May ajoute qu’ « une nouvelle lumière devrait être soumise aux frères, et mise de côté s’ils n’y voient pas de lumière. » Il devrait être mentionné que la nouvelle lumière doit non seulement être soumise aux frères, mais aux « frères d’expérience. » (Counsels to Writers and Editors, p. 47) Les « frères d’expérience, » spécialement ceux auxquels se référait Ellen White, étaient ceux qui traversèrent l’expérience de 1844. Ils rejetèrent tous la Trinité, n’y voyant pas de lumière.
Pour éviter le lien de la Trinité avec la papauté, certains ministères indépendants sont allés dans l’autre extrême, et ont accepté le trithéisme, la croyance en trois dieux. Tout comme Kellogg et Froom, ils sont rapides à citer les témoignages, pour « prouver » leur position.
Au moment de la rédaction de ce texte, nous ne voyons aucun dirigeant des grands ministères identifiant, ou comprenant correctement l’oméga. Cependant, c’est une bien faible raison pour nous de délaisser les bénédictions de la vérité qui seule peut nous rendre libres. Il nous a clairement été dit :
Dans la dernière œuvre solennelle, peu d’hommes de valeurs seront engagés… Dieu accomplira de nos jours une œuvre qu’ils sont peu nombreux à anticiper. Il va élever et exalter ceux d’entre nous qui sont plutôt enseignés par l’onction de Son Esprit que par la formation extérieure des institutions scientifiques. Ces centres ne doivent pas être méprisés ou condamnés ; ils sont voulus de Dieu, mais ils ne peuvent fournir que les qualifications extérieures. Dieu manifestera qu’Il ne dépend pas de savants mortels et vaniteux…
Défendre la vérité et la justice lorsque la majorité nous abandonne, livrer les batailles du Seigneur lorsque les champions sont rares, telle sera notre épreuve. (Testimonies for the Church, vol. 5, p. 80, 82, 137)
Dieu travaillera d’une manière telle qu’aucune gloire ne sera donnée à l’homme ! Le message d’Apocalypse 14 : 7, de donner gloire à Dieu, sera accompli « ni par la force, ni par la puissance, » mais par l’Esprit de Dieu, et toute la gloire lui reviendra. Quel devrait être notre rapport avec cette apostasie ? « Il nous est dit de garder les premiers principes de notre foi religieuse, et d’aller de l’avant de force en force. Pour toujours, nous devons garder la foi qui fut soutenue par le Saint Esprit de Dieu depuis les premiers événements de notre expérience jusqu’au temps présent. » (Special Testimonies, Series B, no. 7, p. 52)
Peu de temps après que j’eus envoyé les témoignages concernant les efforts de l’ennemi pour ébranler la fondation de notre foi par la dissémination de théories séduisantes, j’ai lu au sujet d’une collision entre un bateau et un iceberg dans le brouillard. Pendant plusieurs nuits, je ne dormis que très peu. Je me sentais écrasée comme une charrette sous les gerbes. Une nuit, une scène me fut clairement présentée. Un vaisseau flottait sur l’eau dans un brouillard très dense. Soudain, la sentinelle s’écria, « un iceberg juste en face ! » Là, s’élevant bien au-dessus du bateau, se trouvait un iceberg gigantesque. Une voix autoritaire se fit entendre, « fais-y face ! » Il n’y eut pas un moment d’hésitation. C’était le moment d’agir sans délai. L’ingénieur mis la vapeur à son maximum, et l’homme au gouvernail dirigea le bateau tout droit vers l’iceberg. Dans un fracas, il heurta la glace. Il y eut un choc effroyable, et l’iceberg se cassa en de nombreux morceaux, s’effondrant dans un bruit semblable au tonnerre sur le pont. Les passagers furent violemment secoués par la force de la collision, mais aucune vie ne fut perdue. Le vaisseau fut abîmé, mais pas irréparable. Il rebondit suite au contact, tremblant de la proue à la poupe, tel une créature vivante. Il poursuivit ensuite son chemin vers l’avant.
Je compris bien la signification de cette représentation. J’avais mes ordres. J’avais entendu les mots, telle la voix de notre Capitaine, « fais-y face ! ». Je savais quel était mon devoir, et qu’il n’y avait pas une minute à perdre. Le temps d’une action déterminée était arrivé. Il me faut obéir sans délai à l’ordre, « fais-y face ! » (Special Testimonies, Series B, no. 2, p. 55, 56)
Bien-aimés, l’iceberg apparut peu de temps après l’ « alpha » de l’apostasie. Confronter l’oméga provoquera un « choc effroyable », et nous seront « violemment secoués par la force de la collision. » Le vrai bateau est « abîmé, mais pas irréparable. » Obéissons au Capitaine de notre foi, et « Faisons-y face ! »
Comme nous l’avons vu dans notre étude, connaître Dieu est éternellement important. Le prophète Daniel nous dit que « ceux du peuple qui connaîtront leur Dieu agiront avec fermeté, et les plus sages parmi eux donneront instruction à la multitude. » (Daniel 11 : 31) C’est à présent le moment de connaître notre Dieu et d’être forts comme jamais auparavant. « Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » (Luc 12 : 32)
« Défendre la vérité et la justice lorsque la majorité nous abandonne, livrer les batailles du Seigneur lorsque les champions sont rares, telle sera notre épreuve. » (Testimonies for the Church, vol. 5, p. 136)
[1] Traduction : Le Temple Vivant. retour
[2] Ces concepts étaient si étroitement tissés dans le livre que W.W. Prescott écrivit : « il est presque impossible de sortir ces idées et de laisser quoi que ce soit dans le livre, si ce n’est les déclarations élémentaires au sujet des vérités physiologiques. » (Lettre à Dr. J.H. Kellogg, 25 octobre 1903) Voir également la critique du livre par M.C. Wilcox, dans The Signes of the Times, 30 décembre 1903, p. 11 retour
[3] Kellogg, écrivant à W.W. Prescott, affirma : « Vous, le Pasteur Daniells, et d’autres avez parlé d’une ligne de distinction très précise. Je n’arrivais pas vraiment à voir ce que c’était, mais cette affirmation par Ellen White m’a éclairé. La différence est là : Lorsque l’on dit que Dieu est dans l’arbre, le mot ‘Dieu’ est compris dans le sens que la divinité est dans l’arbre : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit, alors que la compréhension juste nécessaire à préserver des conceptions saines dans nos esprits est que Dieu le Père est assis sur le trône dans le ciel, où Dieu le Fils se trouve également ; alors que la vie de Dieu, ou Esprit, ou présence, est la puissance pénétrant toutes choses et accomplissant la volonté de Dieu dans tous l’univers. » (Lettre du 25 octobre 1903) retour
[4] Cette évidence prouve clairement que la notion selon laquelle Ellen White (par son livre Jésus-Christ), a corrigé la position majoritaire anti-trinitaire des pionniers, n’est pas vraie. retour
[5] Traduction : La Venue du Consolateur. retour
[6] Les hommes « en dehors de notre foi » inclus par Froom étaient : « Murry, Simpson, Gordon, Holden, Meyer, McNeil, Moody, Waugh, McConkey, Scrooggie, Howden, Smith, McKensie, McIntosh, Brooks, Dixon, Kyle, Morgan, Needham, Pierson, Seiss, Thomas, West et de nombreux autres. » (Movements of Destiny, p. 320) retour
[7] Traduction : Peuple de la Sainteté. retour
[8] N.T. : Le pronom it est ici utilisé. It is / He is beautiful – C’est / Il est beau. retour
[9] The Youth Instructor, 7 juillet 1898. Voir également Sons and Daughters of God, p. 58. retour
[10] Pour une discussion plus longue, voir Robert Diener, A History of the Godhead in the Seventh-day Adventist Church, p. 7, 8. retour
[11] Voir Johnsson, A Warning and its Reception. retour
[12] The Coming of the Comforter, Questions on Doctrine, By Faith Alone, Movement of Destiny, Ce que croient les adventistes…, etc. retour
[13] En parlant des « vérités chrétiennes de base », Froom se référait à la nouvelle théologie enseignant la Trinité, l’incarnation dans la nature d’Adam avant la chute, et une expiation complète et finale à la croix. retour
[14] Pour une défense du caractère de Prescott, voir la lettre de D.E. Robinson du 25 avril 1940 à J. S. Washburn. retour
[15] Voir The Seventh-day Adventist Encyclopedia, p. 810 et 811. retour
[16] Voir Testimonies to Ministers and Gospel Workers, p. 409. retour
[17] Voir Colporteur Ministry, p. 123, 124. retour
[18] « Allons-nous poursuivre la circulation d’une déclaration affirmant que le Fils n’est pas co-éternel, que le Fils n’est pas co-égal et co-éternel avec le Père ? » (W. W. Prescott, 1919 Bible Conference Materials for afternoon session of June 2, 1919) retour
[19] Voir Movement of Destiny, p. 160. De même, La Review and Herald demanda au professeur D. E. Rebok de réviser Bible Reading for the Home Circle. (A l’Ecoute de la Bible) Il élimina l’enseignement que Jésus accepta la nature pécheresse de l’homme comme ce fut enseigné dans l’édition précédente, p. 174. Froom affirme : « La note erronée fut ainsi effacée, et resta absente dans toutes les éditions suivantes. C’est ainsi qu’une autre erreur fut supprimée par ces révisions dans les années 1940, comme il le fallait pour certains de nos livres les plus courants autrement utiles. » (Movement of Destiny, p. 428) retour
[20] Voir A Warning and Its Reception. retour
[21] Froom fut l’auteur de The Coming of the Comforter, Anderson fut dans le comité des vœux de baptême de 1941, et Read fut un membre du comité qui édita Daniel and Revelation. retour
[22] Traduction : La montée des Sectes. retour
[23] Traduction : Les Adventistes du 7ème Jour Répondent à des Questions de Doctrine. retour
[24] Traduction : Mouvement de Destinée. retour
[25] Voir Issues, p. 39. retour
[26] Voir Ministry, octobre 1993, p. 10. retour