Etoile du matin

Une Bible bien cachée

Mise en ligne Sep 22, 2014 par Etoile du Matin dans Coin Enfants
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Une Bible bien cachée

   « Maman ! » murmura ardemment Amanda, de peur que les soldats ne l’entendent. Papa était parti, et maman pétrissait le pain, s’apprêtant à le mettre en forme. Les Ecritures étaient ouvertes sur la table afin que Katrina, la mère d’Amanda, puisse mémoriser les précieux passages alors qu’elle travaillait.

   Papa, Maman et la petite Amanda vivaient dans les montagnes du nord de l’Italie, durant la période qu’on appelle le Moyen Âge. Les Ecritures étaient interdites, et quiconque était pris en leur possession ou les lisant risquait la mort.

   Katrina avait enseigné la Bible à Amanda, dès sa plus tendre enfance, mais elle lui avait également appris l’importance du secret, de l’obéissance et de la discrétion ; car un seul mot inconsidéré pouvait lui couter la vie, celle de sa famille et peut-être la vie d’autres personnes. Amanda pensait que si elle continuait à mémoriser les écritures, comme sa mère, elle pourrait peut-être mémoriser la Bible entière lorsque, tout à coup, le son de sabots martelant le chemin menant à leur maison brisa le cours de ses pensées. Elle eut tout juste le temps de jeter un coup d’œil et de voir des soldats descendant de leurs chevaux devant la porte. « Maman ! les soldats sont là ! » fut tout ce qu’elle put dire, mais elle savait que leur arrestation était certaine. Les soldats ne frappèrent même pas, mais poussèrent la porte et entèrent comme un ouragan.

   « Où est le livre ? » demandèrent les soldats. « On vous a dénoncés comme ayant une Bible. Donnez-la maintenant. » Choquée, Amanda se dit qu’ils pouvaient certainement la voir, ouverte sur la table, puisqu’elles n’avaient pas eu le temps de la cacher. Elle regarda, mais la Bible n’était nulle part ! Où était-elle ? Elle se tourna vers sa mère, mais la vit simplement poser calmement la dernière miche de pain au four.

   Se tournant, mère dit simplement : « Je ne sais pas qui a pu vous dire une telle chose. Vous ne trouverez pas de Bible dans cette maison. Mais vous pouvez chercher, si vous voulez. » Les soldats commencèrent leur recherche. Ils retournèrent les lits, percèrent les affaires, et fouillèrent les moindres coins et recoins. Ils frappèrent sur chaque lame de plancher et sur chaque mur, mais ne trouvèrent rien. Ils fouillèrent les cendres pour voir s’il n’y aurait pas de reste de livre brûlé ; ils regardèrent dans le four, mais n’y virent que des miches en train de cuire. Finalement, frustrés et pensant qu’un faux rapport leur avait été donné, ils partirent.

   Lorsqu’enfin Amanda et sa mère n’entendirent plus le martèlement des sabots des chevaux, Amanda, continuant à chuchoter dit : « Maman, où as-tu mis la Bible ? Où est-elle ? »

   « Laisse-moi d’abord sortir le pain du four. J’avais peur qu’il ne soit trop cuit avant qu’ils ne partent. Voilà, n’est-il pas beau ? répondit calmement Katrina, sortant la première miche. « N’est-il pas merveilleux de voir combien le Seigneur prend soin de nos besoins ? Chérie, nous devons remercier le Seigneur pour sa protection, car, certainement, s’Il n’avait pas envoyé son ange, nous aurions été prises. »

   « Mais, maman, où est la Bible ? Un ange l’a-t-elle vraiment prise ? »

   « Pas vraiment, ma chérie, » répondit Katrina. « Mais un ange m’a dit ce que je devais faire. Viens, mettons-nous à genoux et remercions Dieu pour Sa protection. » Alors, de cette humble habitation s’élevèrent des prières reconnaissantes pour la protection miséricordieuse de Dieu. En se levant, maman dit à Amanda qu’elle raconterait tout au sujet de la Bible lorsque papa reviendrait.

   Amanda attendit avec impatience le retour de papa, car elle pouvait à peine attendre pour entendre l’histoire de la Bible ! Lorsque papa entra dans la petite maison la table était mise, et au milieu de la table se trouvait une miche de pain. D’habitude papa coupait le pain, mais cette fois-ci, après la prière, maman insista pour le couper. Elle coupa la croûte avec révérence, comme s’il s’agit de la chose la plus précieuse sur la terre. « Maman ! Mais c’est la Bible ! » s’exclama Amanda dans un murmure. Doucement, maman nettoya le précieux Livre de tout le pain qui l’entourait. Il avait été miraculeusement préservé de tout mal.

   Maman dit : « Lorsque les soldats sont arrivés, je n’ai pas eu le temps de penser. C’est comme si un ange m’avait parlé, et mes mains ont simplement suivi les ordres. J’ai entouré de pâte à pain la Bible et l’ai placée dans la dernière miche, et puis au four. Je n’aurais jamais été capable de penser aussi rapidement. Certainement, le Seigneur nous a protégés. »

   Le Moyen-Âge était vraiment une époque terrible. La Bible était un livre rare et toute personne la lisant, ou croyant en ce qui y était écrit ou dans les vérités qui y étaient présentées était mise à mort. Il était même dangereux d’être en relation avec toute personne possédant ou lisant une Bible. Pourtant, il y en avait qui étaient prêts à sacrifier leur vie, et qui ont eu à sacrifier leur vie pour Dieu et pour la vérité afin que nous puissions avoir la Bible et la lire aujourd’hui.

   Nous sommes tellement bénis et possédons un privilège immense d’être à même de lire, d’étudier, de posséder et d’entendre la Parole de Dieu. Nous n’avons pas à cacher le fait que nous sommes chrétiens et nous n’avons pas besoin de craindre la mort parce que nous avons profané une loi contre la Bible. Oui, même si nous sommes tellement bénis, combien de fois n’ai-je pas vu une Bible recouverte de poussière sur une étagère. Avons-nous permis aux choses de ce monde de retenir notre attention, notre temps, notre force et notre amour ? Sommes-nous tellement occupés à faire de bonnes choses que nous avons manqué de faire les choses les meilleures telles que passer du temps à prier, à méditer, à lire, à étudier et à mémoriser la Parole de Dieu ? La Bible nous instruit sur le chemin que nous devons suivre. Elle nous guide et nous encourage. A travers ce livre nous trouverons un ami aimant en Dieu qui ne nous abandonnera pas, en temps de paix comme durant la tempête.

   Le jour arrive où nous ne posséderons plus ce privilège et nous n’aurons plus le bienfait de tenir la Bible dans nos mains et de la lire ou d’entendre sa lecture. Le jour vient où notre mémoire sera tout ce que nous posséderons. De quoi remplissons notre esprit maintenant ? Oh, mes amis, j’espère que nous remplissons nos esprits de la Parole de Dieu avec une telle ardeur que lorsque nous ne l’aurons plus entre nos mains, elle sera dans nos cœurs, afin de nous réconforter, de nos fortifier et de nous faire de tenir ferme.

Elyssa Sim