Etoile du matin

Vol.2 - Mars 2007

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« Auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière. » Ps.36 : 10.


Table des matières

Editorial

La grande déception

Etudions nos Bibles

Plus moi, mais Christ

Sur leurs traces

Les premiers enseignants

Histoire pour les enfants

Coin Sant阙


Editorial

« Cherchez l’Eternel pendant qu’il se trouve, invoquez-le tandis qu’il est prêt. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. » (Esaïe 55 : 6, 7)


   Cher lecteur,

   Alors que le printemps est proche, nos cœurs se réjouissent dans l’attente de beaux jours. Nous sommes également heureux de vous présenter cette dernière édition de notre petit journal, « Etoile du Matin ».

   Soucieux de vous présenter des articles à mêmes de vous fortifier dans votre marche spirituelle et de vous encourager dans vos épreuves, nous avons choisi de puiser de précieux articles dans la revue « Fundament », éditée en Allemagne. Certains articles de valeur n’étant disponibles qu’en allemand, nous avons décidés de nous atteler à la tâche, et de traduire au mieux possible, sachant que      « le talent est le mieux développé lorsqu’on en a le plus grand besoin. » (Test. Vol.6 p.91) Nous remercions notre Dieu de nous aider et de nous conduire, alors qu’il nous met à cœur de sélectionner de précieux articles à même d’édifier ceux qui les liront.

   Le temps est court, et chaque jour nous rapproche du grand jour du retour de Jésus. Qui peut évaluer la valeur d’une journée ? Tout l’argent et tout l’or du monde ne peuvent racheter une seule journée de notre vie. Alors veillons et prions, afin que le Maître de la maison ne nous trouve pas endormi, lorsqu’il viendra « comme un voleur dans la nuit » (2 Thess. 2 : 5) Que Dieu vous bénisse !

                                                                                  Les Editeurs.

 

La grande déception

   Pour sa succession, Jesus avait choisi douze disciples, ainsi que quelques femmes. (Luc 8 : 1-3) Pour lui, ils avaient tout abandonné : leur travail, leur sécurité financière, leur foyer, leur confort, leurs amis et leurs parents. Et ce n’est pas tout : ils s’assirent à ses pieds et lui sacrifièrent petit à petit bien des attitudes et des idées. Ils apprirent à aimer leurs ennemis, à être miséricordieux envers les Samaritains, les lépreux et les étrangers. Ils apprirent à détourner leur attention des gens riches, important et reconnus, pour la porter sur des gens connaissant la pauvreté, n’ayant que peu de valeur aux yeux de la société, et traités comme des parias.

   Jésus renversa entièrement leur conception du monde, ainsi que leur style de vie. Que n’avaient-ils pas abandonné pour lui, car ils l’aimaient ! Cela ne suffisait-il pas ? Pour lui, ils se mirent en danger. Alors que tous l’abandonnèrent, ils ne l’abandonnèrent pas. (Jean 6 : 68) Bien qu’il se soit opposé à leurs idées politiques, ne voulant pas être couronné roi, ils restèrent à ses côtés. Bien que l’on risquait d’être jeté hors de la synagogue à cause de lui, ils ne renoncèrent pas à sa compagnie. (Jean 9 : 22) Devaient-ils vraiment sacrifier leurs églises et leurs convictions religieuses en plus de cela ?

Golgotha, il y a 2000 ans

   Pourtant, le pire était encore à venir : Golgotha. Par trois fois, Jésus leur avait annoncé que les hommes allaient l’exécuter (Matthieu 16 : 21 ; 17 : 22 ; 20 : 17). De plus, alors qu’il avait pris le souper avec eux dans la chambre haute, il leur avait expliqué sa mort avec le pain et le vin, leur permettant de comprendre sa signification quand aux péchés du monde entier. Parmi les disciples, Marie de Magdala fut la seule à avoir compris d’avance quel chemin Jésus allait fouler, et à avoir agi en conséquence. Elle exprima sa reconnaissance et son amour, en l’oignant dès avant sa mort, (Jean 12 : 1-3) car une fois décédé, il n’aurait plus rien pu apprécier.

   Pourtant, alors que Jésus se fit arrête à Gethsémané, les disciples vécurent le début de la plus grande déception de leur vie. Quelle déception ne connurent-ils pas quand à leur propre attitude, quand à leur propre lâcheté ! Ils regrettaient les soucis qu’ils n’avaient cessé de causer à Jésus, et furent déçus de voir tous leurs espoirs s’écrouler, tous leurs plans échouer. Golgotha, c’était non seulement la mort de celui qu’ils aimaient le plus, mais aussi celle de leur propre identité. Voilà que celui pour qui ils avaient tout donné était mort. C’est alors que débuta un processus de 50 jours, durant lequel ils renoncèrent à leur propre sagesse comme jamais auparavant.

Notre propre Golgotha

   N’avons-nous pas, nous aussi, déjà beaucoup donné pour Jésus ? N’a-t-il pas de même renversé notre vision du monde, et notre style de vie ? C’est avec de nouveaux buts et de nouveaux espoirs que nous l’avons suivi.

   Sommes-nous prêt pour l’expérience de Golgotha, qu’il nous faudra également vivre avant que vienne la pentecôte ? Qu’en sera-t-il, si l’on nous enlève ce pour quoi nous pensions avoir tout délaissé ? Qu’en sera-t-il, si notre mission personnelle pour Jésus finissait par échouer d’une manière évidente et définitive ? N’avons-nous pas été conduit par toutes les expériences de foi, et les signes que nous avons obtenus ? Sa Parole n’a-t-elle pas été une lampe à nos pieds, et une lumière sur notre sentier ? (Psaumes 119 : 105) N’avons-nous pas gardé ses commandements d’une confiance profonde et totale, et consciencieusement mis en pratique ses conseils ? Ne nous a-t-il pas personnellement appelé à une œuvre particulière ?

   Golgotha sera l’expérience de chaque chrétien. Toi aussi, tu expérimenteras la  grande déception. Ou bien l’as-tu déjà vécue ? Elle peut prendre de nombreux aspects. Elle est une préparation importante de la plénitude d’une vie réellement altruiste à laquelle Jésus appelle chacun de nous dans le service apostolique.

   Il se peut que notre mission échoue, et que nous reconnaissions notre égarement dans l’interprétation des prophéties, comme ce fut le cas pour nos frères et sœurs lors des débuts du mouvement adventiste, ou pour les disciples, qui attendaient un Messie politique. Golgotha n’est pas une expérience agréable. Mais si nous passons par cette sombre vallée, nous pouvons savoir que Dieu ne nous abandonne pas. Sa houlette et son bâton nous rassurent. (Psaume 23 : 4) Tout comme le fondeur au fourneau, il sort les scories de nos êtres. (Proverbes 17 : 3, 25 : 4)

   En effet, n’est-il pas vrai que nos missions présentent parfois un mélange de l’amour désintéressé de Dieu avec notre propre amour impur, un amour qui ne tient pas compte des attentes des autres ? Que nous sommes blessés, lorsqu’on a abusé de notre amour, lorsqu’on l’a déçu ? Aussi longtemps que notre aide, notre souci pour les âmes et notre mission sont motivés par notre désir ardent de paraître, d’être aimé et apprécié, motivés par notre désir ardent de réussite ; aussi longtemps que nos missions sont actionnées par une sorte de drogue capable d’assouvir notre soif d’amour, Dieu ne pourra pas faire en nous ce qu’il voudrait faire par nous pour ce monde.

Golgotha apporte la guérison

   La grande déception est salutaire. Le fait de s’y attendre nous mets en garde, afin que nous ne nous y heurtions pas. Attendons-nous à tout. La route avec Jésus prendra des tournants auxquels nous ne nous serons pas attendus. Mais sa Parole sera aussi une lumière pour nous, alors que nous les rencontrerons. Aux disciples du chemin d’Emmaüs, Jésus expliqua tout ce qui s’était passé par les Saintes Ecritures. (Luc 24 : 27) Plus nous serons enracinés dans la Parole, moins nous serons en danger de quitter Dieu lorsque nous connaitrons cette crise.

   C’était la vue traditionnelle des Juifs qui empêchait les disciples de comprendre la mort sanglante du Christ et sa position apolitique : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».

Golgotha – variantes

   Dès mon enfance, je me suis senti appelé par Dieu à être missionnaire, mais mon rêve de devenir médecin missionaire, prédicateur ou théologien échoua. Aujourd’hui je vois que Dieu connaissait mieux que moi les talents qui étaient les miens, et ceux qui ne l’étaient pas. Pourtant, alors qu’à cette époque je réalisai qu’aucune porte ne s’ouvrirait dans ce sens, je fus déçu et troublé.

   Quel fut ton grand désappointement ? As-tu abandonné ton premier amour, suite à cette occasion ? (Apocalypse 2 : 4) Ces déceptions sont importantes, car elles nous orientent à nouveau dans la bonne direction. Peut-être as-tu pris exemple sur une personne bien particulière, qui t’as déçue ? Etaient-ils tes modèles spirituels, ou bien des pères spirituels, jusqu’au jour où ils ont eux-même défailli, jour où ton monde s’écroula ?

   Pour bon nombre d’entre nous, le vrai Gologotha se trouve encore dans le futur. Pourtant, si nous nous tenons tout près de Jésus, et si nous le suivons jusqu’à la croix, tout comme le firent les disciples, Golgotha nous préparera à la Pentecôte et à la pluie de l’arrière saison.

Tout près de Jésus

   Parmis les disciple, le seul à manquer le but fut Judas, car son cœur s’était déjà depuis longtemps éloigné de Jésus, et parce que non seulement il nourrissait ses propres penchant, mais qu’il s’y adonnait franchement. Tous les autres disciples finirent par atteindre le but, malgré le reniement (Pierre, voir Matthieu 26 : 69) et le doute (Thomas, voir Jean 20 : 25).

   Plus tu es proche de Jésus, plus tu seras fort dans tes épreuves. Jean et Marie de Magdala furent ceux qui aimaient le plus Jésus, et leur bénédiction fut la plus grande. Jean, car Jésus lui confia sa mère, (Jean 19 : 26-27), et Marie de Magdala, car elle fut la première à le rencontrer suite à la résurrection. (Jean 20 : 11)

   C’est pourquoi : « Cherchez l’Eternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le, tandis qu’il est près. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. » (Esaïe 55 : 6, 7)

Kaï Mester est l’éditeur

de la revue allemande « Fundament ».


Etudions nos Bibles 

Ellen G. White

Etudiez les écritures pour votre propre compte.

   Les jeunes gens devraient étudier les Ecritures pour leur propre compte. Les personnes les plus expérimentées ne doivent pas être seules à rechercher la vérité ; les jeunes ne doivent pas s’imaginer qu’ils peuvent recevoir la vérité toute faite, des mains des plus âgés. La nation juive a péri parce qu’elle s’est laissée détourner de la vérité par ses chefs, ses prêtres et ses anciens. Si les juifs avaient pris garde aux enseignements de Jésus et avaient, chacun pour son compte, sondé les Ecritures, ils n’auraient pas péri. …

   Aucune intelligence n’est capable de comprendre toute la richesse et la grandeur d’une seule promesse de Dieu. L’un aperçoit la gloire d’un point de vue, un autre la beauté et la grâce d’un autre point de vue, et l’âme est inondée d’une lumière céleste. Nous succomberions si nous pouvions apercevoir toute la gloire à la fois. Cependant, nous pourrions supporter des révélations plus complètes des riches promesses divines. Je suis affligée de voir comment nous perdons de vue la plénitude des bénédictions qui nous sont réservées. Nous nous contentons de quelques vagues lueurs spirituelles, alors que nous pourrions marcher, jour après jour, dans l’éblouissante lumière de sa présence. – Testimonies to Ministers, p. 109, 111.

Persévérer avec effort dans l’étude de la Bible

   « Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » Sonder implique une recherche approfondie. Il faut chercher les trésors que recèle la Parole de Dieu, car on ne peut s’en passer. Etudiez les passages difficiles, en comparant un verset avec un autre : vous verrez que l’Ecriture est la clé qui ouvre l’Ecriture.

   Ceux qui étudient la Bible dans un esprit de prière deviennent de plus en plus sages. Quelques-uns de leurs problèmes reçoivent une solution car le Saint-Esprit accomplit pour eux l’œuvre mentionnée au chapitre 14 de l’évangile de Jean : « Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

   Rien de précieux ne s’obtient sans des efforts vigoureux, persévérants. Ceux-là seuls réussissent dans les affaires qui sont décidés à faire quelque chose. On ne doit pas s’attendre à obtenir sans peine la connaissance des choses spirituelles. Pour se procurer les joyaux de la vérité, il faut creuser comme un mineur cherchant le métal précieux sous la terre.

   Pas de succès pour qui travaille avec nonchalance. Jeunes et vieux devraient lire la Parole de Dieu ; non seulement la lire, mais l’étudier avec un esprit de recherche. Alors on découvrira le trésor caché ; car le Seigneur nous donnera de l’intelligence.

Un esprit ouvert

   En abordant l’étude de la Parole, mettez de côté vos idées préconçues. Vous n’atteindrez jamais la vérité en étudiant les Ecritures pour défendre vos idées personnelles. Laissez-les de côté et écoutez, le cœur contrit, ce que le Seigneur va vous dire. La Parole donne de l’intelligence à l’humble chercheur qui s’assied aux pieds du Christ pour recevoir de lui la vérité. A ceux qui se croient trop sages pour étudier la Bible, le Christ dit : Si vous désirez devenir sages à salut, devenez doux et humbles de cœur.

   Ne lisez pas la Parole à la lumière de vos anciennes opinions ; mais sondez-la soigneusement, avec prière, l’esprit libre de tout préjugé. Si, au cour de vos lectures, une conviction se produit en vous ; si vous voyez que vos opinions ne s’harmonisent pas avec la Parole, ne cherchez pas à mettre la parole en accord avec vos opinions. Accordez plutôt vos opinions avec la Parole. Ne vous laissez pas influencer par vos croyances et vos habitudes. Ouvrez les yeux de votre esprit pour contempler les merveilles de la loi. Trouvez ce qui est écrit et établissez vos pieds sur le Rocher éternel.

La connaissance de la volonté divine

   Notre salut dépend de la connaissance de la volonté divine révélée dans sa Parole. Ne cessez pas de demander et de rechercher la vérité. Il faut que vous sachiez quel est votre devoir. Vous devez savoir ce qui est nécessaire à votre salut. Dieu veut que vous sachiez ce qu’il vous a dit. Mais votre foi doit être exercée. En sondant les Ecritures, vous devez croire que Dieu existe et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent avec diligence.

   Sondez la Bible avec un cœur affamé. Creusez la Parole comme le mineur creuse la terre pour trouver des filons d’or. Ne cessez pas vos recherches avant d’avoir appris à connaître quelles sont vos relations avec Dieu et quelle est sa volonté à votre égard. – Youth instructor, 24 juillet 1904.

La Bible doit être étudiée avec respect

   C’est avec respect, avec le sentiment de la présence de Dieu, qu’il faut aborder l’étude de la Bible. Toute légèreté et toute frivolité doivent être mises de côté. S’il est des portions de la Parole qui sont faciles à comprendre, la véritable signification d’autre portions est plus difficile à discerner. Il faut une étude patiente, une méditation accompagnée de prières ferventes. Chacun devrait, en ouvrant les Ecritures, implorer la lumière du Saint-Esprit, qui a été promise et qui sera sûrement donnée.

   C’est l’Esprit avec lequel vous examinez les Ecritures qui décidera du caractère de ceux qui se tiendront à vos côtés. Des anges de lumière se tiendront auprès de ceux qui cherchent les directions divines avec humilité. Si, au contraire, la Bible est ouverte avec peu de respect, dans un sentiment de propre suffisance, le cœur rempli de préjugés, Satan sera à vos côtés pour pervertir la lumière qui se dégage des plus simples déclarations de la Parole divine. – Testimonies to Ministers, p. 107, 108.

Comment une étude diligente de la Bible est récompensée

   Celui qui est à la recherche de la vérité se verra récompensé à chaque instant : chaque découverte ouvrira devant lui des champs d’exploration plus vastes. Les hommes sont influencés par l’objet de leur méditation. Si des pensées et des préoccupations vulgaires absorbent l’attention, l’homme sera vulgaire. Le paresseux qui se contente d’une connaissance superficielle de la vérité divine n’obtiendra pas les riches bénédictions que Dieu lui réservait. C’est une loi de notre esprit : celui-ci se rétrécit ou s’élargit selon les dimensions des choses dont nous nous occupons.

   Les facultés mentales ne manqueront pas de s’amoindrir et de perdre leur aptitude à saisir la signification profonde de la Parole de Dieu si on ne les applique pas avec vigueur et persistance à la recherche de la vérité. L’esprit s’élargira s’il s’emploie à saisir les rapports existant entre les divers sujets de la Bible, en comparant l’Ecriture avec elle-même, et en mettant les choses spirituelles en regard des choses spirituelles. Ne restez pas à la surface ; de riches trésors de pensées attendent l’étudiant habile et diligent. – Review and Herald, 17 juillet 1888.

La Bible, un guide

   Que les étudiants prennent la Bible pour guide et adhèrent fermement à ses principes : ils pourront ainsi aspirer aux succès les plus glorieux. – Rayons de Santé, p. 271.

  

Plus moi, mais Christ.

Jim Hohnberger  (Suite et fin)

   Nous ne devrions pas, même pour une heure, compter que nous allons atteindre un état dans lequel nous pourrons dire : « il n’existe pas de moi à renier », il n’y a pas un moment durant lequel nous puissions dire : « je n’ai pas besoin de renier le moi. » Non, cette communion avec la croix du Christ sera un reniement constant du moi, à chaque heure et à chaque moment, par la grâce de Dieu. Cela signifiera que nous serons entrés dans l’expérience du « Plus moi, mais Christ ».

   Une connaissance des faits et des théories, importants en eux-mêmes, n’est que de peu de valeur à moins que nous en fassions un usage pratique. Ce n’est que lorsque nous voyons que notre seule sécurité se trouve dans une méfiance constante de nous même, et une dépendance de Christ, que Dieu peut accomplir son œuvre en nous. Nous ne pouvons nous vider nous-mêmes du moi. Nous ne pouvons que consentir et coopérer avec Christ tandis qu’Il accomplit cette œuvre.

   Par exemple, je me levais un matin et acceptais Jésus comme Seigneur de ma vie, sachant qu’Il promet « je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » Hébreux 13 : 5. Je Lui donnais la permission de me guider et de m’instruire durant tout le jour. Il dit : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre ; je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi. » Psaume 32 : 8. Croyez-vous qu’Il est aussi personnel, aussi intéressé par vos affaires quotidiennes ? Je le crois, mais malheureusement çà n’est pas le cas de tout le monde. En fait il en est qui luttent contre cela, peut-être parce qu’ils veulent s’occuper eux-mêmes de leurs affaires, ou peut-être qu’ils ne comprennent tout simplement pas que le Christ peut être si proche et si tendre.

   Je descendis et vis que mon épouse avait préparé un délicieux repas. Il y avait du riz sauvage, du maïs, des petits pois, et des petits pains fait maison. Je préfère les tomates en conserves de ma femme que le beurre. Juste avant de faire la prière, je remarquais qu’il restait juste assez de tomates en conserve pour une personne. Devinez qui d’autre aime particulièrement les tomates en conserve ? Mon fils aîné, Matthew, et il est assis juste à ma droite. J’ai eu le sentiment que lui aussi avait remarqué qu’il ne restait des tomates que pour une personne.

   A la fin de la prière, ma première réaction fut de tendre la main vers les tomates. Comme je tendais la main, mon fils fit de même. C’est alors que Dieu fit un appel à mon cœur : « Mon fils, donne-moi ton cœur. » Proverbes 23 : 26. C’est là que le conflit et la lutte survinrent. Ma volonté, ou la volonté de Dieu ? Mais mon « moi » voulait vraiment ces dernières tomates. Votre « moi » lutte-t-il pour la suprématie, vous demandant d’agir contrairement aux principes divins disant : « Fais comme tu veux » ?

   C’est exactement ce que ma chair ou le moi disait, il voulait être aux commandes, et faire sa volonté, suggérant : « Après tout, j’ai payé pour ces tomates. Je les mérite certainement, je suis la tête de la famille, mes besoins doivent être servis en premier ! » Telle est la voix de la chair. Mais il y a aussi l’Esprit de Dieu nous parlant au moyen de notre conscience, nous instruisant à vivre au-dessus des appels de la chair, nous demandant de « renoncer à nous-mêmes », de « nous charger de notre croix » et de le « suivre ».

   En sentant les appels de la chair, je déclarai : « Seigneur, je soumets ma volonté à ce sujet, accorde-moi ta grâce pour vivre au-delà des appels de ma chair. » Instantanément je retirais ma main et la victoire fut douce. C’est ce que signifie entrer dans l’expérience du « plus moi, mais Christ », vivant toujours et uniquement pour Lui.

   Dans nos expériences quotidiennes, la question est la suivante : « Allons-nous répondre à Dieu et, par sa grâce, soumettre la tentation de suivre notre « volonté » ou allons-nous continuer et suivre l’égoïsme ? » C’est toujours à cette décision que nous arrivons que ce soit dans nos pensées, nos conversations ou nos actions. Dieu nous donne à tous une puissance du choix et si nous choisissons continuellement de soumettre la tentation et de placer notre complète et continuelle dépendance en Jésus, Il nous dote de sa vie et de sa puissance pour vivre au-dessus de la chair, au-dessus du péché et du moi.

   Ce matin-là je m’étais engagé à genoux, à être tout à Lui. J’avais aussi décidé d’incliner mon cœur à vivre toujours et continuellement selon sa volonté, durant tout le jour. Alors que Dieu toucha mon cœur, il me fallait me rappeler ma décision de n’être « plus moi, mais Christ ».

   Voilà le christianisme, voilà la puissance de l’Evangile qu’un si petit nombre de gens expérimentent sur une base régulière. Choisirez-vous d’aller jusqu’au bout avec Dieu ? Ne pas demander uniquement le pardon des péchés passés, mais aussi la puissance de vivre maintenant au-dessus du péché et de l’égoïsme ? Si vous le désirez, Il peut vous libérer de l’esclavage dans lequel vous vous trouvez, quel qu’il soit. Que ce soit le désespoir ou le doute, l’irritation ou la frustration, l’appétit ou la passion, vos sentiments ou vos émotions, vos inclinations ou vos impulsions, vous pouvez apprendre à dire Oui à Dieu et Non au moi. Une simple demande de pardon des péchés passés n’est pas suffisante. Nous devons décider d’être résolument sous le contrôle et les directives de l’Esprit de Dieu.

   Lorsque nous nous abandonnons à la puissance réelle, vivante, active et souveraine de l’Esprit de Dieu, nous sommes arrivés au bon endroit, dans lequel nous pouvons croître. C’est en nous séparant complètement de la chair et en l’abandonnant entièrement et continuellement que nous devenons finalement un être libre en Christ Jésus et que nous pouvons dire : « Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » 1 Corinthiens 15 : 58.

 


Sur leurs traces – 8ème  partie

  La grande déception de 1844

   A soixante ans, William Miller – prédicateur sans l’avoir voulu – était devenu le chef de file d’un vaste mouvement de réveil qui, au début, fut accueilli favorablement dans différentes Eglises protestantes. Mais comme le mouvement prenait de l’extension, certains pasteurs s’alarmèrent et condamnèrent désormais tous ceux qui partageaient les croyances de Miller. « William Miller et ses partisans formèrent donc, en 1844, une église séparée. » Le mouvement prit alors le nom d’Adventistes (de ‘Adventor’, qui signifie celui qui vient, qui arrive, le mot se rapportant au retour du Christ).

   Jusque vers 1840 Miller avait été à peu près le seul à travailler sans relâche, avec un grand succès d’ailleurs, à secouer l’apathie des croyants pour les préparer au retour du Seigneur. Il eut désormais quelques collaborateurs zélés, en particulier Joseph Bates.

   En 1842 les prédications de Miller réunissaient jusqu’à 15 000 adventistes sur les 50 000 que comptaient le mouvement. C’est à peu près à cette époque que Miller publia une déclaration précisant ses vues ; en d’autres termes, il diffusa le premier manifeste de la foi adventiste : croyance à l’imminence du retour du Christ et à l’établissement d’un Royaume éternel ; certitude de la résurrection des élus et d’un jugement, les méchants vivants devant être détruits par le feu à l’avènement du Christ ; conviction aussi que Dieu a fixé un moment où tout doit s’accomplir, et qu’il en a révélé le temps.

   Avant cette date, Miller s’était contenté d’annoncer l’imminence du retour du Christ sans préciser l’époque. Mais, pour avoir longuement étudié les prophéties de Daniel, il avait son idée sur la question et il brûlait de la communiquer. Il termina donc sa profession de foi par ces mots : « Je crois que le temps peut être connu de tous ceux qui désirent comprendre et être prêts pour la venue du Christ. Et, je suis pleinement convaincu qu’à un certain moment, entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844, selon le mode juif de computation du temps, le Christ viendra et emmènera tous ses saints avec lui ; il rendra alors à chacun selon ses œuvres. » - « A Brief History of William Miller », p. 177, 178, cité par R. Gerber.

   La proclamation était courageuse, hardie même. Mais il suffit de se placer au point de vue de Miller pour en excuser la témérité. Voilà un homme fermement convaincu que le Christ va revenir au plus tard en 1844. Et l’on est en décembre 1842 ! Combien de temps reste-t-il ? 4 mois ? 6 mois ? un an ? 15 mois au maximum ! Il est plus qu’urgent d’aviser, d’avertir, de crier que le temps presse, qu’il faut se préparer si l’on ne veut pas être perdu irrémédiablement !

   Trois mois s’écoulèrent, puis trois autres… Jour après jour, ceux que leur ferveur enflammait devaient se demander : « Sera-ce pour aujourd’hui ? »

   Après un été vide, il y eut un automne décevant. Le cap de la nouvelle année franchi, il restait encore presque 3 mois d’attente – une attente de plus en plus fébrile à mesure qu’approchait l’échéance. Sans doute le Seigneur remettait-il à l’ultime minute ?…

   19 mars 1844, rien ! 21 mars !… Toujours rien !… Dès le 22 mars, l’amère déception se lisait sur tous les visages. Mais chez certains, la conviction était si absolue qu’ils ne pouvaient s’empêcher d’attendre encore. Miller était de ceux-là. Le 25 mars, il écrivait à Josué Himes :

« Le temps, comme je l’ai calculé, est maintenant accompli, et je m’attends d’un moment à l’autre à voir le Seigneur descendre du ciel… »

   Quelques semaines plus tard, il adressa aux fidèles une lettre dont nous extrayons ces lignes :

« Je confesse mon erreur et j’avoue ma déception. Cependant, je crois encore que le jour du Seigneur est proche et à la porte. Je vous exhorte donc, mes frères, à veiller, afin que ce jour ne vienne pas sur vous à l’improviste… »

   Imagine-t-on ce que fut cet été de 1844 pour le jeune Mouvement Adventiste ? Ses adversaires pensèrent qu’il n’y survivrait pas. Néanmoins, la certitude d’avoir fait une expérience avec Dieu soutenait les croyants si bien qu’en dépit de quelques défections, le Mouvement ne s’effondra pas.

   Ses membres songèrent alors à la parabole des dix vierges. L’explication était trouvée : « L’époux tardait à venir » - Matt. 25 : 5. Il suffisait d’attendre, ce n’était qu’un délai !… Un des pasteurs fit remarquer que chez les Israélites, le jour des expiations tombait le 10e jour du 7e mois du calendrier juif, donc en automne. La date devait donc être reportée à l’automne de 1844.

   La logique parlait en faveur de la nouvelle interprétation : « Pour que les 2300 années (de la prophétie de Daniel) soient complètes, il était nécessaire d’avoir 457 années intégrales avant Jésus-Christ et 1843 intégrales après Jésus-Christ. D’autre part, on avait de bonnes raisons de croire que cette longue période prophétique partait de l’automne et devait donc s’achever non au printemps, mais en automne 1844. Il fut admis que le Seigneur pouvait encore revenir, la date extrême étant le 22 octobre 1844. » - R. Gerber, « Le Mouvement Adventiste », page 48.

Nouveaux espoirs

   En cette fin d’été de 1844, l’espérance, qui était retombée aux alentours de zéro à la fin du printemps, connut une flambée extraordinaire. On avait fait une erreur d’interprétation quant aux dates, l’erreur était corrigée ; cette fois, à n’en pas douter, le Christ allait revenir avant le 22 octobre.

   Un zèle ardent se mit à souffler sur la jeune communauté. « Les fonds affluèrent, permettant d’imprimer diverses publications chargées elles aussi d’annoncer l’imminence de la fin du monde.

« Les agriculteurs manifestaient leur foi en s’abstenant de récolter les produits de la terre. On cite le cas d’un Adventiste du nom de Hastings, qui ne touchait pas à son champ de pommes de terre. Un voisin s’offrit de les arracher pour lui, ‘car vous en aurez besoin’, lui disait-il. ‘Non, répondit le fermier plein d’assurance, je laisse ce champ de pommes de terre prêcher ma foi en l’imminence de l’avènement du Seigneur.’

« Il convient peut-être d’ajouter que, cette année-là, une maladie des pommes de terre fit pourrir presque totalement celles qui avaient été rentrées à l’époque habituelle, tandis que celles de Hastings, récoltées en novembre, étaient excellentes. Il put ainsi en fournir à ses voisins comme semences pour le printemps suivant. Le fait d’avoir laissé ses pommes de terre dans le champ avait été une bénédiction pour lui et pour les fermiers d’alentour. 

« Dans d’autres cas, les actes traduisaient plutôt le manque de conviction. J. -N. Loughborough raconte le fait suivant :

« ‘Un de mes oncles alla rendre visite à un membre d’église qui parlait beaucoup du retour du Christ pour l’automne 1844. Il voulait lui acheter des porcs. Cet homme refusa de les lui vendre, disant qu’il désirait les garder jusqu’au printemps suivant (1845). Mon oncle déclara à mon grand-père :

- Cet homme ne croit pas ce qu’il professe.

- Pourquoi ?

- Il dit que le Seigneur vient et que le monde prendra fin cet automne, mais il veut garder ses porcs jusqu’au printemps suivant. Il ferait mieux de se taire ! Je ne crois pas un mot de ce qu’il dit.’ » - R. Gerber, « Le Mouvement Adventiste », pages 48, 49.

   Plus le 22 octobre approchait, plus l’atmosphère devenait tendue dans le groupe adventiste.

   Les uns manifestaient une espérance rayonnante ; d’autres attendaient avec espoir mais ne se défendaient pas d’une certaine angoisse ; il y avait aussi ceux qui redoutaient la terrible échéance. « Les croyants sincères s’examinaient comme jamais auparavant afin d’avoir la certitude d’être en règle avec Dieu et avec les hommes. Ils se préparaient de jour en jour avec ferveur pour aller à la rencontre de leur Dieu. » - Id. Même chez ceux qui n’appartenaient pas au Mouvement Adventiste, un malaise se décelait. Certains se demandaient avec une réelle inquiétude : « Et si ces Adventistes avaient raison ?… »

   Le 22 octobre arriva mais ce fut un jour comme les autres. Le Seigneur n’était pas revenu ! Quel douloureux réveil pour ces croyants fidèles qui avaient enduré les moqueries et renoncé à assurer leur existence matérielle pour propager leur foi. Ils « vivaient depuis quelques mois déjà à l’orée même du royaume éternel, regardant constamment en haut et jouissant par avance des harmonies célestes. Et maintenant, au seuil de l’hiver, ils se trouvaient brusquement plongés dans un monde froid, sans cœur, en face des rudes réalités de la vie. Le plus difficile serait encore de surmonter le mépris de leurs contemporains, leurs cruelles railleries… » - Id., p. 49, 50.

« Il m’est impossible de vous décrire notre désarroi et notre déception déclara plus tard Joseph Bates. Il faut avoir connu de tels moments pour pouvoir comprendre. Nous étions littéralement écrasés et cela d’autant plus que nous étions frustrés pour la seconde fois. Je n’oublierai jamais la matinée du lendemain ! Le 23 octobre, comme je descendais notre rue à New Bedford, je croisai quelques-uns de nos voisins non-croyants. Vous n’imaginez pas l’ampleur de leur satisfaction devant notre défaite. Ils prenaient leur air le plus ironique et, désignant le ciel du doigt, demandaient comme pour s’informer : ‘Et pourquoi, hier, n’êtes-vous pas monté là-haut ?’ J’avais tellement honte que, si je l’avais pu, je me serais terré dans un trou de souris. »

« Un autre problème se posait : il fallait vivre. Beaucoup d’Adventistes qui avaient tout sacrifié connurent d’un jour à l’autre le plus profond dénuement… Tous, heureusement, n’étaient pas dans cette situation tragique. Un fond fut constitué, ce qui permit aux plus nécessiteux de recevoir un prompt secours.

« Toutefois, la question la plus angoissante était celle-ci : ‘Pourquoi le Christ n’est-il pas revenu ? Qu’y avait-il de faux dans nos calculs ? Où chercher la raison de notre déception ? »

   Le désarroi qui s’ensuivit fit qu’un nombre imposant d’Adventistes abandonnèrent leur foi pour se joindre aux Eglises populaires ou glisser dans l’indifférence. D’autres devinrent des adversaires résolus du Mouvement.

« Sur les 50 000 Adventistes, une minorité seulement resta fidèle ; bientôt elle se divisa en deux groupes, les uns croyant que les 2300 soirs et matins se terminaient à une autre date que le 22 octobre 1844, et les autres, bien moins nombreux encore, convaincus que la date était exacte, mais que l’erreur devait porter sur la nature de l’événement attendu pour ce moment-là.

« Ces derniers étaient dans le vrai. Leurs calculs reposaient sur des fondements solides. » - Id., p. 50. L’erreur avait consisté à assimiler la notion de « purification du sanctuaire » avec celle de « fin du monde » et, partant, de « retour du Christ ». Cette simple erreur, cause d’une expérience très douloureuse pour le peuple de Dieu, apprit à ses fidèles qu’une œuvre devait encore se réaliser avant la consommation de toutes choses.  

A suivre …


Les premiers enseignants

   Les parents doivent comprendre leur responsabilité. – Le père et la mère devraient être les premiers enseignants de leurs enfants.1

   Il est nécessaire que les pères et les mères comprennent leur responsabilité. De nombreux pièges attendent les jeunes, et ils sont légion ceux qu’attire une vie faite de plaisirs égoïstes et sensuels. Ils ne peuvent discerner les dangers cachés, ni l’issue effroyable du sentier qui semble les conduire au bonheur. La satisfaction de leurs appétits et de leurs passions épuise leurs énergies, et c’est ainsi que des millions d’entre eux se perdent pour cette vie et pour l’éternité. Les parents doivent savoir que leurs enfants rencontreront ces tentations, et il faut qu’ils les préparent à les surmonter dès avant leur naissance. 2

   Les parents ont besoin, à chaque pas, d’une sagesse supérieure à la sagesse humaine, afin de pouvoir comprendre comment élever de la meilleure manière possible leurs enfants pour une vie utile et heureuse ici-bas, et pour un service supérieur et une plus grande joie dans l’au-delà. 3

   La formation de l’enfant – une part importante du plan de Dieu – L’éducation des enfants constitue une part importante du plan de Dieu destiné à démontrer la puissance du christianisme. C’est une responsabilité solennelle pour les parents de les éduquer de telle sorte que, lorsqu’ils iront dans le monde, ils soient non en malédiction mais en bénédiction à tous ceux avec qui ils entreront en contact. 4

   Les parents ne devraient pas considérer à la légère leur rôle d’éducateurs, ni le négliger de quelque manière que ce soit. Ils devraient consacrer beaucoup de temps à l’étude attentive des lois régissant notre être. Qu’ils recherchent avant tout la bonne manière de prendre soin de leurs enfants pour développer en eux un esprit sain dans un corps sain.

   Beaucoup de soi-disant disciples du Christ négligent malheureusement leurs devoirs domestiques. Ils ne se rendent pas compte de l’importance sacrée de la responsabilité que Dieu leur a confiée. Le Seigneur compte sur eux pour former chez leurs enfants un caractère qui les rendra capables de résister aux nombreuses tentations qui surgiront au cours de leur jeunesse. 5

   Nécessité de la coopération avec Dieu – Le Christ n’a pas demandé à son Père de séparer les disciples du monde, mais de les préserver du mal et de les garder des tentations qui les entouraient de tous côtés. C’est la prière que père et mère devraient prononcer en faveur de leurs enfants. Mais doivent-ils implorer Dieu, puis laisser leurs enfants faire ce que bon leur semble ? Dieu ne peut pas garder les enfants si les parents ne coopèrent pas avec lui. Les parents devraient entreprendre leur tâche avec courage et joie et la poursuivre avec une persévérance inlassable. 6

   Mais si les parents sentaient qu’ils ne sont jamais déchargés du fardeau d’éduquer et de former leurs enfants pour Dieu, s’ils accomplissaient leur tâche avec foi, coopérant avec Dieu par des prières et une action ferventes, ils connaîtraient le succès d’amener leurs enfants au Sauveur. 7

   La manière dont un couple fit face à ses responsabilités – Un ange du ciel vint instruire Zacharie et Elisabeth sur la manière dont ils devaient former et élever leur enfant, afin d’agir en harmonie avec Dieu dans la préparation d’un messager qui annoncerait la venue du Christ. En tant que parents ils devaient coopérer fidèlement avec Dieu en formant en Jean un caractère tel qu’il lui permettrait d’accomplir la part que Dieu lui avait assignée en tant qu’ouvrier qualifié.

   Jean était le fils de leur vieillesse, il était un enfant du miracle, et les parents auraient pu penser qu’il devait accomplir une œuvre spéciale pour le Seigneur, et que le Seigneur s’occuperait de lui. Mais les parents ne raisonnèrent pas ainsi ; ils vinrent habiter dans un lieu retiré à la campagne, où leur fils ne serait pas exposé aux tentations de la vie citadine, ou incité à s’éloigner des conseils et des instructions qu’ils lui donneraient. Ils accomplirent leur mission en développant dans l’enfant un caractère qui serait à même, à chaque instant, de s’acquitter de la mission que Dieu avait prévue pour sa vie. … C’est d’une manière sacrée qu’ils accomplirent leur obligation. 8

   Considérer les enfants comme étant confiés – Les parents doivent considérer que leurs enfants ont été confiés à leur charge par Dieu afin qu’ils soient élevés pour la famille de l’au-delà. Enseignez-les dans la crainte et l’amour de Dieu ; car « la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. » 9

   Ceux qui sont loyaux envers Dieu le représenteront dans la vie du foyer. Ils considéreront l’instruction de leurs enfants comme une œuvre sacrée, confiée à leur charge par le Très Haut. 10

   Les parents doivent se qualifier comme des enseignants chrétiens – Le travail des parents, qui signifie tant de choses, est grandement négligé. Réveillez-vous, parents, de votre sommeil et comprenez que c’est vous qui devez donner à l’enfant le tout premier enseignement qu’il doit recevoir. Vous devez enseigner à vos tout-petits à connaître le Christ. Vous devez accomplir cette œuvre avant que Satan ne sème ses graines dans leurs cœurs. Le Christ appelle les enfants, et ils doivent être conduits par Lui, élevés dans des habitudes d’assiduité, de netteté, et d’ordre. Telle est la discipline que le Christ désire qu’ils reçoivent. 11

   Le péché se tiendra à la porte des parents à moins que ceux-ci ne se prennent en main et ne se qualifient afin de devenir des enseignants chrétiens sages et sécurisants. 12

   L’unité entre les parents est nécessaire – Mari et femme doivent être très unis dans leur œuvre de l’école du foyer. Ils doivent être très prudents et tendres dans leur manière de parler, de crainte d’ouvrir la porte à la tentation, par laquelle entrera Satan dans le but d’obtenir victoire sur victoire. Ils doivent être aimables et courtois l’un envers l’autre, agissant de telle sorte qu’ils puissent se respecter. Chacun doit aider l’autre afin de faire régner une atmosphère saine et plaisante dans le foyer. Ils ne devraient pas différer en présence de leurs enfants. La dignité chrétienne doit toujours être préservée. 13

   L’éducatrice donnée à chaque enfant – Dans cette œuvre de formation, la mère doit jouer un rôle de tout premier plan ; alors que d’autres devoirs importants et sérieux reposent sur le père, la mère, en raison de ses contacts constants avec ses enfants, en particulier pendant leurs premières années, doit être tout spécialement leur éducatrice et leur compagne. 14

   Une éducation plus importante qu’une simple instruction – Les parents doivent apprendre la leçon d’une obéissance implicite à la voix de Dieu, qui leur parle au travers de sa Parole ; et, tandis qu’ils apprennent cette leçon, ils peuvent enseigner à leurs enfants le respect et l’obéissance en parole et en action. Telle est l’œuvre qui devrait être poursuivie dans le foyer. Ceux qui agissent ainsi s’élèveront eux-mêmes, réalisant qu’ils doivent élever leurs enfants. Cette éducation est plus importante qu’une simple instruction. 15

   Le travail sans méthode n’est pas acceptable – Pour pouvoir supporter l’examen du jugement, l’éducation au foyer ne doit pas être « à peu près » ou au « petit bonheur ». Les parents chrétiens doivent allier la foi et les œuvres. A l’exemple d’Abraham, ils doivent commander à leur maison après eux. Le but à atteindre est donné par la Parole de Dieu : « Ils garderont tous la voie du Seigneur ». Tout autre chemin est un sentier qui mène non à la cité de Dieu, mais aux rangs du destructeur. 16

   Les parents doivent reconsidérer leur mission – Les parents doivent reconsidérer leur mission d’éducateurs et de formateurs de leurs enfants et se demander s’ils ont rempli tout leur devoir dans l’espérance et dans la joie en sorte que leurs enfants puissent être une couronne de joie au jour du Seigneur Jésus ! Ont-ils en vue la prospérité de leurs enfants au point que Jésus puisse les regarder des cieux et sanctifier leurs efforts par le don du Saint-Esprit ? Parents, il est de votre devoir de préparer vos enfants à la plus haute fonction qui soit dans cette vie, afin qu’ils partagent enfin la gloire de celui qui doit venir. 17

 

Chapitre 2 de Child Guidance d’Ellen White

(Guide pour l’éducation de votre enfant)

1. Manuscrit 67, 1903.

2. Ministère de la Guérison, p. 313.

3. Review and Herald, 13 sept. 1881.

4. Foyer Chrétien, p. 227.

5. Pacific Health Journal, avril 1890.

6. Tempérance, p. 137.

7. Vous recevrez une puissance, p. 137.

8. Signs of the Times, 16 avril 1896.

9. Idem.

10. Manuscrit 103, 1902.

11. Review and Herald, 9 oct. 1900.

12. Manuscrit 38, 1895.

13. Lettre 272, 1903.

14. Foyer Chrétien, p. 176.

15. Manuscrit 84, 1897.

16. Review and Herald, 30 mars 1897.

17. Vous recevrez une puissance, p. 214

 

L’ami Sébastien

   Même quand Sébastien s’efforçait de parler tout doucement, sa voix joyeuse résonnait d’un bout du village à l’autre !

   Aujourd’hui, elle s’élevait encore plus forte que d’habitude.

- Pierre ! Pierre ! cria Sébastien à son meilleur ami, qui était aussi son voisin. Je vais à Paris chez tante Clara !

   Pierre, Matthias, et David, qui jouaient ensemble, vinrent en courant.

- Quand est-ce que tu pars ? demanda David, les yeux brillants.

- Demain ! dit Sébastien.

   Pierre secoua la tête.

- Les Parisiens ne sont pas très sympathiques. La dernière fois que je suis allé à Paris, personne ne m’a adressé la parole.

- Est-ce que tu as essayé de te faire des amis ? demanda Sébastien.

   Pierre haussa les épaules. 

- Comment veux-tu devenir l’ami de quelqu’un qui est trop occupé, même pour répondre à une question polie ? 

- Ne t’en fais pas, Sébastien, dit David d’un ton réconfortant, tu t’amuseras bien quand même. 

- Oui, évidemment, dit Pierre, il va voir le défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées.

- Et la Tour Eiffel, et le métro ! ajouta Matthias.

- Oui, dit Sébastien.

Mais sa voix n’était plus aussi joyeuse. Après un moment, il sourit quand même. Peut-être que Pierre se trompait. Ce n’était pas possible qu’il n’y ait personne de sympathique dans une aussi grande ville que Paris.

   Le lendemain matin, cependant, quand Jules monta dans l’autobus pour Paris, il se souvint des paroles de Pierre. Personne ne le regarda et personne ne lui parla. Sébastien se tint debout, sa valise dans une main et un grand sac de légumes frais pour sa tante Clara dans l’autre.

- Assieds-toi là, dit le conducteur de l’autobus en lui montrant un siège à côté d’une femme à l’air sévère vêtue de noir. Mets ta valise et ton sac là, dans le filet au-dessus de ta tête.

- Oui, monsieur, merci ! dit Sébastien, et sa voix résonna jusqu’au fond de l’autobus. 

   Tous les passagers levèrent la tête, surpris d’entre une si grosse voix s’échapper d’un si petit garçon.

- Bonjour, madame, dit Sébastien doucement à sa voisine.

La femme fit un signe de tête très distant. Sébastien se hissa sur la pointe des pieds pour mettre ses bagages dans le filet. Au même moment, l’autobus eut une secousse.

- Oh ! cria Sébastien, et il tomba sous une douche de carottes, de haricots et de choux.

   La femme en noir n’avait plus l’air sévère. Elle s’inquiéta :

- Tu t’es fait mal ?

- Non, madame ! s’écria Sébastien, le visage tout rouge. Mais je voulais transporter les légumes de mon père, et pas les porter sur moi.

Il se mit à rire en enlevant une botte de carottes encore perchée sur sa tête. 

   Bientôt, tout le monde dans l’autobus riait. Sébastien rassembla ses légumes.

- C’est pour tante Clara. Elle habite Paris, je vais passer quelques jours avec elle, expliqua-t-il a un homme dont la lèvre supérieure s’ornait d’une magnifique moustache noire.

- C’est ton premier voyage tout seul ? demanda l’homme en souriant.

- Oui, monsieur ! répondit la voix joyeuse de Sébastien.

   La femme qui était assise derrière Sébastien ramassa un chou pour lui.

- Ce n’est pas souvent que je vois d’aussi beaux choux en ville ! dit-elle.

- Gardez-le, madame ! s’écria Sébastien.

   Un murmure d’approbation parcourut l’autobus, et bientôt tout le monde riait et bavardait. Chacun parla de son endroit préféré à Paris et insista pour que Sébastien n’oublie pas de le visiter. Même le conducteur se montra amical et il souriait lorsque l’autobus arriva dans les faubourgs de Paris.

- Ma parole ! s’écria Sébastien de toute sa voix, cette ville est immense !

- Pas beaucoup plus immense que ta voix, mon petit ! dit Mme Dumont, sa voisine, en riant.

   Sébastien sourit.

- J’essaie de parler doucement, mais parfois, j’oublie ! 

- Ta voix est gaie ! dit Mme Garros, tenant le chou que Sébastien lui avait donné.

- C’est bien vrai ! acquiesça M. Charvet, l’homme à la moustache noire. Grâce à elle, nous sommes presque tous de vieux amis.

   Au même moment, l’autobus s’arrêta près d’une grande gare. Soudain, tout changea ! Plus personne ne souriait. Chacun était sur ses pieds, rassemblait ses bagages et se frayait un chemin dans l’allée. Tout le monde se dispersa sans dire au revoir, et Sébastien se retrouva tout seul dans le grand autobus. Il prit ses affaires, descendit sur le trottoir encombré et chercha tante Clara du regard. Elle n’était pas là ! Sébastien frissonna et entra dans la gare. Tante Clara n’était pas là non plus. 

   Sébastien chercha dans sa poche le morceau de papier sur lequel sa mère avait écrit l’adresse de tante Clara et son numéro de téléphone. Il toucha le bras d’un homme qui passait. L’homme fronça les sourcils, repoussa la main de Sébastien et repartit en courant. Sébastien soupira. Pierre avait raison, les gens de la ville n’étaient pas sympathiques !

   Sébastien se précipita vers un porteur transportant des bagages.

 - Pouvez-vous m’aider ? demanda-t-il.

Sa voix profonde résonna sous les voûtes de la gare.

- Il faut que je trouve un téléphone et que j’appelle tante Clara.

- Sébastien ! cria une voix sur la droite du garçonnet.

   Sébastien regarda autour de lui.

- Sébastien ! cria une autre voix à sa gauche.

- Mon pauvre garçon ! s’écria encore quelqu’un d’autre.

   Le cœur de Sébastien battit de joie lorsqu’il vit s’approcher M. Charvet, Mme Dumont et Mme Garros.

- Je pensais que l’un d’entre vous resterait avec lui jusqu’à ce qu’il trouve sa tante ! dit M. Charvet d’un ton de reproche aux deux dames.

- Nous pensions que vous le feriez ! dit Mme Garros.

   Mme Dumont acquiesça.

- Ne t’en fais pas, Sébastien ! Nous allons trouver ta tante Clara !

- Regardez ! s’écria Sébastien tout joyeux, en montrant une petite femme en manteau rouge, voilà tante Clara !

- Mon taxi a été retardé par le trafic, expliqua tante Clara, toute essoufflée. Est-ce que tu as eu peur quand tu ne m’as pas vue en descendant de l’autobus ?

- Oui, un peu, au début, dit Sébastien, et puis mes amis de l’autobus sont revenus m’aider. 

   Sébastien présenta tante Clara à ses nouveaux amis.

   M. Charvet s’inclina poliment.

- Je vous invite tous à déjeuner demain, dit-il. Nous allons former un club pour les étrangers qui viennent visiter notre ville.

- Ça, c’est une bonne idée ! dit Mme Garros.

- Oui, et nous appellerons notre club « L’ami Sébastien », ajouta Mme Dumont.

   Jules ne put que faire un signe de tête. Il était si heureux que, pour une fois, cela lui coupa la parole. 

« Je vais écrire à Pierre, ce soir, se dit-il, et je lui dirai qu’il a tort. On trouve des amis partout ! »

 

Fromage végétal aux noix de cajou

Ingrédients :

- 360 ml d’eau

- 1cuillère à café (cc) bombée d’agar-agar en poudre

- 120g de noix de cajou 

- 1 ¼ cc de sel

- ½ oignon

- 1 gousse d’ail

- 25 g de levure alimentaire

- 70 g de poivron rouge coupé en petits cubes

- 1 ½ cuil. à soupe de jus de citron

- ½ cuil. à soupe d’herbes de Provence

- 1 cc de paprika

  

Préparation :

- Faire tremper les noix de cajou pendant 2 à 3 heures avant la préparation.

- Dans une casserole, mettre l’agar-agar diluée dans les 360 ml d’eau. Amener à ébullition et réduire le feu. Laisser cuire 5 min. en fouettant souvent.

- Pendant ce temps, rincer les noix de cajou et les placer dans le mixeur. Ajouter les ingrédients restants.

- Ajouter l’agar-agar cuit et mixer pendant 1 à 2 minutes jusqu’à ce que le mélange soit crémeux.

- Verser dans un moule rincé à l’eau froide et placer au réfrigérateur pendant une nuit.

- Démouler et couper en tranches.