Etoile du matin

Vol.2 - Mars 2010

Mise en ligne Avr 23, 2012 par Etoile du Matin dans Etoile du Matin 2010
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Beth

« Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi, et rien ne peut les renverser. » Ps. 119 : 145.

 

Table des matières

Editorial

Etude Biblique – L’origine du mal

Le message du sanctuaire, son histoire par Allen Stump

Soumission à Dieu  par John N. Andrews

Christ, le législateur  par E.J. Waggoner

Sur leurs traces

Histoire pour les enfants

Coin Santé

 

Editorial

 «Le Seigneur est pour moi, je ne craindrais rien. » Psaume 118 : 6

   Chers lecteurs, chers amis,

   Alors qu’une fois de plus, nous voyons le sol recouvert de neige, nous ne pouvons nous empêcher de penser aux paroles du texte d’Esaïe 1 : 18 où l’Eternel lui-même nous promet que si nous plaidons avec Lui, nos péchés deviendront blanc comme la neige. Quelle promesse !

   Alors que les temps avancent et que nous voyons se définir de plus en plus précisément les événements précédant le proche retour de notre Seigneur, nos âmes sont touchées et nous ne pouvons nous empêcher de sonder nos cœurs et de demander à notre Dieu si fidèle de nous purifier, de nous laver et de nous faire avancer en nouveauté de vie jour après jour.

   A mesure que nous passons du temps avec Dieu par la prière, l’étude de Sa Parole, des écrits inspirés, et la communion avec nos frères et sœurs, nous comprenons d’avantage combien Il est proche de nous. Et c’est tellement réconfortant de Le savoir à nos côtés à chaque instant. Car si le Seigneur est à nos côtés nous n’avons rien à craindre pour l’avenir.

   Nous espérons et prions que vous soyez bénis par ce numéro d’Etoile du Matin. Vous serez très certainement intéressés d’en apprendre davantage concernant le message du sanctuaire et son histoire. Il s’agit d’un message très important pour notre époque, et nous devons prendre à cœur son étude. Le texte écrit par John Andrews en mai 1881 dans les Signes des Temps sera certainement une bénédiction pour vous, comme elle l’a été pour nous. Vous pourrez ensuite lire la suite du livre « Christ et sa justice » ainsi que l’histoire de nos pionniers avec « Sur leurs traces ».

   Nous voulons remercier tout spécialement une de nos lectrices, toujours encourageante, qui nous a envoyé son témoignage pour les enfants. Cette histoire, nous en sommes persuadés, vous touchera tous, car c’est une histoire vraie et émouvante.

   Que le Seigneur vous accompagne durant les prochains mois, qu’Il vous bénisse, vous garde et soit toujours à vos côtés, à mesure que vous vous rapprochez de Lui et que vous cherchez à constamment soumettre votre vie à Ses plans pour vous.

   Avec notre affection,

Elisabeth et Marc

 

L’origine du mal

1. Quel est le caractère de Dieu ?

« N’es-tu pas de toute éternité, ô Eternel mon Dieu, mon Saint ? …Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux regarder l’iniquité. » Hab. 1 : 12, 13.

2. Quelle nature morale Dieu donna-t-il à l’homme lorsqu’il le créa ?

« Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu. » Gen. 1 : 27.

« Dieu a fait l’homme droit. » Ecc. 7 : 29.

3. Qu’est-ce que Dieu vit lorsqu’il eut terminé son œuvre créatrice ?

« Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici, cela était très bon. » Gen. 1 : 31.

4. Qu’est-ce que Dieu a créé mis à part la terre et l’homme ?

« Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles… Tout a été créé par lui et pour lui. » Col. 1 : 16.

5. Quelle différence y avait-il entre l’homme et les anges ?

« Tu l’as fait un peu inférieur aux anges. » Ps. 8 : 6.

6. L’espèce humaine est-elle maintenant au niveau moral où le Créateur l’avait placée d’abord ?

«  Car… tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu. »

« Il n’y en a point qui fasse le bien, non pas même un seul. » Rom. 3 : 23, 12.

7. Qu’est-il dit de quelques-uns des anges qui ont péché ?

« Dieu… n’a pas épargné les anges qui avaient péché. » 2 Pierre 2 : 4.

«  Il retient par des chaînes éternelles dans les ténèbres, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur puissance, mais qui ont quitté leur propre demeure. » Jude 6.

8. Qu’est-ce que le péché ?

« Le péché est la transgression de la loi. » 1 Jean 3 : 4.

9. Quelle est, selon la déclaration du Sauveur, le résumé de la loi divine ?

« Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le premier et le grand commandement.  Et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mat. 22 : 37-39.

10. Qu’est-ce que Dieu défendit à l’homme lorsqu’il le plaça dans le jardin d’Eden ?

« Tu peux manger librement de tout arbre du jardin, mais quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point ; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras. » Gen. 2 : 16, 17.

11. Puisque l’homme a été droit, comment a-t-il pu pécher ?

« Or, le serpent était le plus fin de tous les animaux des champs, que l’Eternel Dieu avait faits… Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez nullement ; mais Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. Et la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, et qu’il était agréable à la vue, et que l’arbre était désirable pour devenir intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea, et en donna aussi à son mari auprès d’elle, et il en mangea. » Gen. 3 : 1-6.

12. Qui était le serpent qui tenta nos premiers parents ?

« Le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan. » Apoc. 20 : 2.

13. Chez qui et dans quelles circonstances le péché prit-il naissance ?

« Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant (Lucifer), fils de l’aurore ? … Tu disais en ton cœur : Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône par-dessus les étoile de Dieu… Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut. » Es. 14 : 12-14.

Note : Lucifer est le nom que portait le grand chef de la rébellion lorsqu’il était un ange du ciel. Après la chute il fut appelé Satan, ce qui signifie adversaire.

14. Quel était le caractère de Satan avant de se révolter, et quelle fut la cause de sa chute ?

« Je t’avais établi comme chérubin protecteur, aux ailes déployées… Tu fus intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en toi… Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté. » Ezé. 28 : 14-17.

Note : L’orgueil, l’envie et la convoitise remplissaient le cœur de Satan avant même qu’il eût commis ouvertement un acte de révolte ; cela déjà était une faute.  Car « toute iniquité est péché » a dit un apôtre. (1 Jean 5 : 17)

15 : Quelles furent les conséquences de la révolte de Satan ?

« Alors il y eut un combat dans le ciel,… et le grand dragon… fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » Apoc. 12 : 7-9.

16. Quel genre de service Dieu peut-Il accepter ?

«  Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. » Jos. 24 : 15. Voir Jean 3 : 16.

Note : Dieu ne désire et n’accepte qu’un service volontaire inspiré par l’amour. Il ne peut y avoir aucune espèce de responsabilité morale sans le libre arbitre. Ceci étant, il s’ensuit que Dieu n’est en aucune manière responsable de la révolte de Lucifer dans le ciel ou de la chute de l’homme sur la terre. « Je suis l’Eternel qui prononce ce qui est juste, et qui déclare ce qui est droit. » Esaïe 45 : 19.

 

Le message du sanctuaire, son histoire

   L’enseignement fondamental le plus élémentaire de la religion Chrétienne est la vérité selon laquelle Jésus-Christ est le Fils du Dieu vivant. Lorsque Jésus demanda au disciples, « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Pierre répondit, « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16 : 15, 16) Sœur White écrit dans Jésus-Christ : « La vérité confessée par Pierre constitue le fondement de la foi du croyant. C’est d’elle que Christ lui-même a dit qu’elle est la vie éternelle. …Pierre avait énoncé la vérité servant de fondement à la foi de l’Eglise. » (p. 407, 409) Alors que la vérité concernant Jésus est le fondement de la foi Chrétienne en général, le mouvement Adventiste fut spécifiquement fondé sur le message du sanctuaire.

         « Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié. » (Daniel 8 : 14) Cette déclaration, la base et la colonne centrale de la foi adventiste, était familière à tous les amis du prochain retour du Christ. (La tragédie des siècles, p. 409)

        La compréhension correcte du ministère ayant lieu dans le sanctuaire céleste est la fondation de notre foi. (Ellen G. White, Lettre 208, 1906)

        Uriah Smith, pionnier, écrivain et éditeur parmi les frères Adventistes, écrivit ce que l’on peut considérer comme une affirmation représentative de ce que quasiment tous les premiers croyants de notre mouvement auraient approuvé :

        Il n’est peut-être pas étonnant que l’ennemi de la vérité semble être plus déterminé à troubler et à affaiblir les esprits au sujet du sanctuaire ; car c’est ici la citadelle de notre force. (The Review and Herald, 15 août 1875)

        Ce qui est spécifiquement Adventiste du 7ème Jour n’est ni l’observance du Sabbat du 7ème Jour, ni la foi dans le retour imminent de Jésus. D’autres églises gardent le Sabbat, et d’autres encore adhèrent au proche retour de Jésus-Christ ayant lieu après la grande tribulation, et avant le millénium. L’Adventisme du 7ème Jour est unique dans sa compréhension du message du sanctuaire dans le type et l’antitype. LeRoy Froom, historien de l’église et apologiste, écrivit que la vérité au sujet du sanctuaire est « l’unique vérité distinctive, séparative et structurelle – le seul enseignement doctrinal qui identifie et fait des Adventistes du 7ème Jour [un peuple] différent de tous les autres Chrétiens. (Movement of Destiny, p. 541)

        Les racines du mouvement Adventiste vont jusqu’à William Miller et d’autres prédicateurs de la seconde venue du Christ, tels que Joseph Wolff qui enseigna qu’elle était imminente. Miller fonda sa croyance dans ce passage de Daniel 8 : 14, devenu célèbre : « Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié. » [1] Miller croyait que les 2300 jours étaient des années prophétiques ayant pour point de départ l’année 457 av. J-C, et qu’elles allaient se terminer en 1843. Les calculs furent plus tard révisés, et aboutirent au 22 octobre 1844. Miller croyait que le sanctuaire dont il est question dans Daniel était la terre, et qu’elle serait purifiée par le feu lorsque Jésus reviendrait pour son peuple. Lorsque Christ n’est pas revenu, en 1844, les croyants traversèrent ce qui fut plus tard appelé « Le grand désappointement. » Ellen White le décrivit de la manière suivante :

        Lorsque le printemps de 1844 fut passé, ceux qui avaient attendu le retour du Christ pour cette époque furent, durant quelques temps, plongés dans le doute et le désarroi. Le monde les considérait comme terrassés et convaincus de s’être attachés à une illusion ; cependant, la parole de Dieu restait leur source de consolation. Beaucoup d’entre eux continuèrent de sonder les Écritures. Ils soumirent les bases de leur foi à un nouvel examen, et étudièrent les prophéties avec le plus grand soin pour y trouver de nouvelles lumières. Le témoignage biblique semblait réellement confirmer leurs vues. Des signes incontestables indiquaient la proximité du retour du Seigneur. La puissance du Saint-Esprit, qui s’était manifestée tant par la conversion des pécheurs que par un renouveau de vie spirituelle parmi les croyants, avait prouvé que le message était du ciel. Et, bien qu’ils ne fussent pas à même d’expliquer leur désappointement, ils étaient convaincus que Dieu les avait dirigés. (La tragédie des siècles, p. 423)

La vérité reçue après le désappointement

        Le premier croyant Adventiste qui comprit ce qui s’était passé durant le désappointement fut Hiram Edson, un « fermier prédicateur, dirigeant d’un des premiers groupes Adventistes à l’ouest de l’état de New York. Il écrivit l’expérience quelques années plus tard, et l’histoire fut préservée par sa fille, Mme O.V. Cross, de Floride. » (Heavenly Visions,[2] p. 111)

        « Nos attentes se firent très intenses, et c’est ainsi que nous avons attendu le retour de notre Seigneur jusqu’à ce que l’horloge frappe les douze coups de minuit. Le jour s’était alors écoulé, et notre désappointement était devenu certain. Nos espérances et nos attentes les plus chères étaient anéanties, et nous nous mîmes à pleurer comme jamais auparavant. Il semblait que la perte de tous nos amis terrestres aurait été incomparable à notre expérience.  Nous pleurâmes et pleurâmes jusqu’à la fin du jour. …

        « Je songeais dans mon cœur, disant : ‘Mon expérience de l’ « Advent [3] » fut la plus belle de toute mon expérience Chrétienne. La Bible se serait-elle trompée ? N’y aurait-il pas de Dieu dans le ciel, pas de ville en or, pas de Paradis ? Tout cela ne serait-il qu’une fable habilement conçue ? Nos espoirs et nos attentes les plus chers ne sont-ils pas fondés ?

        « Je commençai à me dire que nous allions peut-être recevoir de la lumière et de l’aide dans notre détresse. Je dis à certains de nos frères : ‘Allons à la ferme.’ Nous entrâmes dans le grenier à blé, fermâmes les portes autour de nous, et nous prosternâmes devant le Seigneur. Nous priâmes avec ferveur, ayant le sentiment de notre besoin. Nous continuâmes à prier ainsi jusqu’à ce que l’Esprit ait rendu son témoignage, disant que nos prières avaient été acceptées, et que de la lumière allait être donnée – que notre désappointement allait être expliqué, éclairé et rendu acceptable.

        « Après le petit déjeuner, je dis à l’un de mes frères, ‘Allons voir et encourager quelques-uns de nos frères.’ Nous partîmes, et alors que nous traversions un grand champ, je fus arrêté environ à mi-chemin du champ. Le ciel sembla ouvert à ma vue, et je vis distinctement et clairement qu’au lieu de sortir du Lieu Très Saint du sanctuaire céleste pour venir directement vers cette terre le dixième jour du septième mois, à la fin des 2300 jours, notre Grand Prêtre entra en ce jour pour la première fois dans le second appartement de ce sanctuaire, et qu’il avait une œuvre à accomplir dans ce Lieu Très Saint avant de venir vers la terre ; qu’il alla aux noces, en d’autres termes, vers l’Ancien des Jours, pour recevoir un royaume, le pouvoir et la gloire ; et que nous devons attendre qu’il revienne du mariage. » (The Review and Herald, 23 juin 1921 ; cité de Heavenly Vision, p. 111)

        Hiram Edson, Dr. F.B. Hahn, et un jeune prédicateur du nom de O.R.L. Crosier, étudièrent les Ecritures plus en profondeur et parvinrent à la conclusion que « les 2300 années devaient aboutir au début du ministère de notre Grand Prêtre dans le Lieu Très Saint du sanctuaire céleste, symbolisé par la dernière phase du service Lévitique dans le type du sanctuaire terrestre. Le service accompli le dernier jour dans le sanctuaire terrestre était appelé la purification du sanctuaire. Ceci était exactement ce qu’annonçait Daniel 8 : 14 comme devant commencer en 1844. Tout était clair. Christ avait commencé ce service dans le Lieu Très Saint, la date de 1844 une fois arrivée. Leur erreur était expliquée. La prophétie s’était réalisée. Ils avaient tourné leurs regards vers cette terre au lieu de les tourner vers le Lieu Très Saint du ciel. Là-bas, au ciel, l’heure du jugement était arrivée, l’heure de purifier les annales du sanctuaire, comme décrit dans Daniel 7 : 10, 13. C’était là la lumière qui devait être annoncée pour les croyants. (Idem, p. 112)

        Edson et Hahn demandèrent à Crosier de poursuivre l’étude du message du sanctuaire d’après le type Lévitique, et d’écrire leurs découvertes communes. Edson et Hahn acceptèrent de publier les résultats. Le document fut préparé en 1845 et, au début de l’année suivante, ils s’arrangèrent pour l’imprimer dans une revue des Adventistes de Cincinnati nommée le Day Star.[4] L’article de Crosier intitulé « Le Sanctuaire » fut publié dans le Day Star Extra, le 7 février 1846.

        James White et Joseph Bates furent parmi les premiers à lire et à accepter la lumière telle qu’elle fut présentée dans l’article de Crosier. Lorsque Ellen White lut l’article, elle le recommanda immédiatement aux frères comme étant une « vraie lumière ». Voici ce qu’elle écrivit au frère Curtis le 21 avril 1847 :

        Je crois que le Sanctuaire devant être purifié à la fin des 2300 jours est le Temple de la Nouvelle Jérusalem, dont Christ est le prêtre. Le Seigneur m’a montré dans une vision, il y a maintenant plus un an, que le Frère Crosier avait la vraie lumière quant à la purification du sanctuaire ; et que c’était sa volonté que le frère Crosier en relate sa compréhension dans le numéro spécial du Day Star, le 7 février 1846. Je me sens entièrement autorisée à recommander ce numéro spécial à tous les saints. (A word to the little flock,[5] p. 12)

        L’article de Crosier commença en discutant de ce qui constituait le sanctuaire. Après avoir défini le sanctuaire de Daniel 8 : 14 comme étant le sanctuaire céleste où Jésus officie pour le croyant, il fit le lien entre le type de l’Ancien Testament et l’antitype, ou le vrai sanctuaire, tel qu’il est révélé dans le Nouveau Testament, en utilisant tout particulièrement l’épître aux Hébreux. Crosier ne s’attarda pas trop longtemps sur le calcul des 2300 soirs et matin, cela ayant déjà été fait par les prédicateurs du retour de Jésus. Par contre, Crosier discuta en détail ce qui commença à avoir lieu le 22 octobre 1844, et conclut son article en discutant de la fin du Jour des Expiations par le bannissement du bouc.

        Les premiers Adventistes firent du ministère de grand-prêtre du Christ le centre de leur message. Des pionniers tels que James White, James M. Stephenson, Joseph H. Waggoner (le père de E.J. Waggoner), Uriah Smith et Stephen Haskell écrivirent abondamment au sujet de l’expiation finale dans le ciel.[6]

        L’église publia sa première Déclaration de Croyances en 1872. Le paragraphe d’introduction releva qu’elle n’était pas imprimée pour être une autorité parmi les frères, ou dans l’objectif d’assurer l’uniformité en son sein. Il fut cependant relevé que cette déclaration contenait « ce qui est et ce qui a été, dans une grande mesure, l’objet de leur foi. (A Declaration of Fundamental Principles Taught and Practiced by the Seventh-Day Adventists, 1872) Sur les vingt-et-une croyances, deux concernaient directement le ministère de grand-prêtre du Christ :

        Il y a un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Père Eternel, par qui Il créa toutes choses, et par lequel elles consistent ; il prit sur lui la nature de la semence d’Abraham pour la rédemption de notre race déchue ; il marcha parmi les hommes plein de grâce et de vérité, vécut notre exemple, mourut notre sacrifice, fut ressuscité  pour notre justification, monta aux cieux pour être notre seul médiateur dans le sanctuaire céleste, où, par son propre sang, il fait l’expiation de nos péchés ; expiation qui loin d’avoir eu lieu à la croix, où n’eut lieu que l’offrande du sacrifice, est la toute dernière partie de son œuvre de prêtre selon l’exemple de la prêtrise lévitique, qui préfigurait le ministère de notre Seigneur dans le ciel. Voir Lév. 16 ; Héb 8 : 4, 5 ; 9 : 6, 7. (Idem. Croyance n°2)

        Le sanctuaire de la nouvelle alliance est le tabernacle de Dieu dans le Ciel au sujet duquel Paul parle à partir de Hébreux 8, et dont notre Seigneur est le pasteur en tant que Grand Prêtre ; ce sanctuaire est l’antitype du tabernacle Mosaïque, et le ministère de prêtre de notre Seigneur qui y est associé est l’antitype du ministère des prêtres Juifs dans l’ancienne dispensation, Héb. 8 : 1-5. C’est ici le sanctuaire qui doit être purifié à la fin des 2300 jours, et ce que l’on appelle sa purification est dans ce cas, tout comme dans le type, simplement l’entrée du grand prêtre dans le Lieu Très Saint, pour finir l’ensemble des services qui y sont liés, en éradiquant et en enlevant du sanctuaire les péchés qui y avaient été transférés par le moyen de l’œuvre accomplie dans le premier appartement, Héb. 9 : 22, 23. Cette œuvre, dans l’antitype, commence en 1844 et occupe un espace bref et indéfini, au terme duquel l’œuvre de salut pour le monde prend fin. (Idem. Croyance n°10)

        L’unanimité avec laquelle cette croyance était acceptée fut également exprimée dans le Yearbook[7] de 1889 sous les termes suivants : « Les propositions suivantes peuvent être considérées comme le résumé des principaux aspects de leur foi religieuse, au sujet de laquelle il y a, aussi loin que nous le sachions, « une grande unanimité dans le corps entier ». Quinze années après la déclaration de 1872, en 1887, Uriah Smith écrivit une déclaration en cinq points exprimant la compréhension des pionniers au sujet du sanctuaire, publiée dans la Review and Herald :

  1. Que le sanctuaire et la prêtrise de la dispensation Mosaïque représentaient symboliquement le sanctuaire et la prêtrise de la dispensation présente, ou Chrétienne. (Hébreux 8 : 5)
  2. Que ce Sanctuaire et cette prêtrise sont dans le ciel, ressemblant aux précédents d’aussi près que les choses célestes peuvent ressembler aux terrestres. (Hébreux 9 : 23, 24)
  3. Que le ministère du Christ, notre Grand Prêtre, se divise en deux grandes parties, comme dans le type ; d’abord dans le premier appartement, ou Lieu Saint, puis dans le second appartement, ou Lieu Très Saint.
  4. Que le commencement de son ministère dans le deuxième appartement fut spécifié par la grande période prophétique des 2300 jours (Daniel 8 : 14), et débuta lorsque ces jours prirent fin, en 1844.
  5. Que le ministère qu’il accomplit maintenant dans le deuxième appartement du temple céleste est « l’expiation » (Lévitique 16 : 17), la « purification du sanctuaire » (Daniel 8 : 14), le « jugement investigatif » (Daniel 7 : 10),  « l’accomplissement du mystère de Dieu » (Apocalypse 10 : 7 ; 11 : 15, 19), qui complètera l’œuvre du Christ en tant que grand prêtre, terminera le plan du salut, mettra fin au temps de probation, décidera de chaque cas pour l’éternité, et conduira Christ sur son trône de domination éternelle. (Uriah Smith, « Questions on the Sanctuary », The Review and Herald, 14 juin 1887 ; cité de The Sanctuary Doctrine, p. 1, 2)

        Les premiers Adventistes virent dans le quatorzième chapitre d’Apocalypse un message à donner au monde, disant que cette œuvre de la purification du sanctuaire (le début du jugement) avait commencé. « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant l’Evangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu et donnez lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et les sources d’eaux. » (Apocalypse 14 : 6, 7) Dans ce message se trouvait l’appel à adorer Dieu comme le grand Créateur par le Sabbat  du 7ème jour. C’était là le temps auquel se référait Paul lorsqu’il parla à Félix et à sa femme, Drusilla, lorsqu’il « discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir. [futur] » (Actes 24 : 25)

        La compréhension que les premiers Adventistes reçurent quant à la prophétie des 2300 jours de Daniel 8 : 14 modela et façonna le mouvement Adventiste. La croyance que Christ devait accomplir une œuvre de prêtre dans le sanctuaire céleste n’était pas, en elle-même, une idée nouvelle. Le livre des Hébreux parle clairement d’un ministère de Jésus dans le ciel. L’idée que cette œuvre était une œuvre d’expiation essentielle au salut de l’homme était cependant nouvelle.

Introduction d’une nouvelle doctrine du sanctuaire

        En 1955 et 1956, certains de nos pasteurs dirigeants tels que Roy Allen Anderson et LeRoy Froom rencontrèrent Walter Martin et d’autres évangéliques pour discuter de la foi Adventiste. Martin soumit des questions concernant l’Adventisme et la foi Chrétienne aux Adventistes, qui répondirent par des déclarations qu’ils prétendirent être « vraiment représentatives de la foi et des croyances de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour. » (Questions on Doctrine, p. 9) [8] Alors que les déclarations publiées dans Questions on Doctrine ne devaient soi-disant « pas être une nouvelle déclaration de foi » (Idem p. 8) elles prirent un virage à 180° de la position des pionniers. L’une des questions posées par Walter Martin fut : « Etant donné que les Adventistes affirment qu’un sacrifice d’expiation totale eut lieu à la croix, qu’enseignez-vous au sujet du ministère de notre Seigneur en tant que Grand Prêtre dans le ciel ? » (Questions on Doctrine, p. 369) Froom répondit à cette question, en disant que « Les Adventistes ne souscrivent à aucune théorie d’une expiation en deux [phases]. » (Idem, p. 390. Italiques dans l’original) Froom avait affirmé aux Evangéliques que l’église croyait que l’expiation fut complétée et terminée à la croix, et que le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste ne constituait pas, de lui-même, une œuvre d’expiation.[9] En fait, il écrivit :

        Ainsi, si quelqu’un entend dire un Adventiste, où bien lit de la littérature Adventiste – même dans les écrits d’Ellen G. White – que Christ fait maintenant l’expiation, il devrait être comprit que nous voulons simplement dire que Christ fait maintenant l’application des bénéfices du sacrifice expiatoire qu’Il offrit sur la croix ; qu’il le rend efficace pour nous individuellement, d’après nos besoins et nos requêtes. » (Idem, p. 354, 355 ; italiques dans l’original)

        En réponse à cette affirmation, le pasteur M.L. Andreasen écrivit :

        Si sœur White était à présent vivante et lisait cela, elle s’occuperait certainement des écrivains présomptueux en des termes bien compréhensibles. Elle ne concéderait à personne, quel qu’il soit, le droit de changer ce qu’elle a écrit ou de l’interpréter de manière à fausser sa signification évidente. L’affirmation faite par Questions on Doctrines selon laquelle elle veut dire ce qu’elle ne dit pas, détruit efficacement la force de tous ses écrits. S’il nous faut consulter un interprète inspiré de Washington avant de pouvoir savoir ce qu’elle veut dire, nous ferions mieux d’évincer les Témoignages dans leur ensemble. Veuille Dieu sauver son peuple. (Letter to the Churches,[10] série A, n°2)

        Andreasen s’opposa non seulement à Froom parce qu’il cherchait à interpréter les citations d’Ellen White, mais il désapprouva également sa façon d’inclure tous les écrivains Adventistes dans son point de vue.

        Il en est peu aujourd’hui qui remettraient en question le fait que Anderson et Froom étaient alors à la base d’un changement dans la théologie de l’église. Il y a quelques années, l’auteur de ce livre eut l’opportunité de parler à un pasteur retraité qui avait personnellement été un ami des deux. Il affirma que Anderson et Froom étaient bien conscients de tracer une nouvelle voie pour l’église, mais il s’agissait d’une voie qu’ils estimaient importante à suivre. Alors que nous ne pouvons pas juger des motivations de ces hommes, les quarante dernières années ont non seulement produit une théologie différente, mais également une église différente. Il est d’une importance capitale de comprendre le ministère de Jésus-Christ dans le sanctuaire céleste. Il nous a été dit :

        Le peuple de Dieu devrait comprendre parfaitement le sujet du sanctuaire et du jugement. Chacun devrait être au courant de la position et de l’œuvre de notre souverain sacrificateur. Sans cette connaissance, il n’est pas possible d’exercer la foi indispensable en ce temps-ci, ni d’occuper le poste que Dieu nous assigne. (La Tragédie des Siècles, p. 531)

Les pionniers comprenaient la portée de l’expiation :

        Les pionniers de l’Adventisme ne considéraient pas le ministère du Christ comme faisant une expiation, mais comme faisant l’expiation. Les dirigeants de l’église contemporaine considèrent que l’expiation a été faite à la croix. Andreasen proposa la solution suivante :

        Une grande partie de la confusion sur l’expiation découle d’une négligence à reconnaître qu’il y avait deux phases. Remarquez ce qu’il est dit de Jean-Baptiste : « Il ne distinguait pas bien entre les deux phases de l’œuvre du Christ – souffrant pour aboutir au sacrifice, puis revenant comme un roi conquérant – mais il comprit que sa venue avait une signification profonde. » (Jésus-Christ p. 118) Le livre Questions on Doctrine fait la même erreur. Il ne les distingue pas clairement ; en fait, il ne les discerne pas du tout. Les auteurs ne semblent pas savoir qu’il y a deux phases, d’où la confusion. (Letter to the Churches, série A, no. 6 ; italiques dans l’original)

        Une expiation a-t-elle eu lieu à la croix, et si oui, cela empêcherait-il une expiation qui se déroulerait au ciel ? Les premiers Adventistes comprenaient-ils l’expiation comme ayant deux phases, une « expiation en deux temps » ? L’évidence est là : les pionniers avaient bien une telle compréhension. Cependant, dans leur zèle pour élever le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste à sa juste position soutenue par la Bible, les pionniers de nos débuts ont parfois manqué de souligner l’œuvre du Christ sur la croix comme une œuvre expiatoire. La Déclaration de foi de 1872 met l’emphase dans le ciel.[11]

        Alors que cette déclaration n’affirme pas spécifiquement qu’aucune expiation n’a eu lieu au Calvaire, elle dit bien que l’expiation que Christ accomplit maintenant dans le ciel n’a pas été faite sur la croix. Cela ne veut pas dire que les pionniers ne comprenaient pas la signification du Calvaire, mais révèle leur désir de proclamer l’œuvre que Christ accomplit dans le ciel. Plusieurs citations d’ouvrages écrits par les pionniers expriment clairement leur croyance en une expiation à la croix.

        L’un des premiers écrits à aborder ce sujet fut l’œuvre de O.R.L. Crosier, « Le Sanctuaire », imprimée pour la première fois dans le Day-Star Extra, du 7 février 1846.[12] Crosier écrivit :

        L’expiation faite pour le peuple par les prêtres en rapport avec leur ministère quotidien était différente de celle faite le dixième jour du septième mois. En accomplissant la première, ils n’entraient pas plus loin que dans le Lieu Saint ; pour la deuxième, ils entraient dans le Lieu Très-Saint ; - la première avait lieu pour des cas individuels, alors que la deuxième concernait toute la nation d’Israël – la première avait lieu pour le pardon des péchés, la deuxième pour les éradiquer – la première pouvait avoir lieu n’importe quand, alors que la deuxième n’avait lieu que le dixième jour du septième mois. C’est ainsi que la première peut être appelée l’expiation quotidienne et la deuxième l’expiation annuelle, ou bien la première l’individuelle, et la deuxième la nationale. (Day-Star Extra, 7 février 1846 ; italiques dans l’original.)

        On devrait distinctement se souvenir que le prêtre ne commençait pas ses tâches avant d’avoir obtenu le sang de la victime, qu’elles étaient toutes accomplies dans le parvis (la cour du Sanctuaire), et que l’expiation ainsi faite ne l’était que pour le pardon des péchés. Ces points sont expressément enseignés dans ce chapitre et le suivant sur le sacrifice de culpabilité. Nous avons la une expiation pour laquelle les prêtres n’entraient que dans le Lieu Saint, expiation qu’ils pouvaient faire « toujours » ou « quotidiennement ». (Idem ; italiques dans l’original)

J.N. Andrews, notre premier missionnaire, écrivit :

        Si la loi qui condamnait l’homme avait put être abolie, il n’aurait pas été nécessaire que le sang du Christ soit répandu, afin qu’une expiation soit faite pour ses transgresseurs. Mais le Fils de Dieu mourut parce que la loi que l’homme avait brisée ne pouvait être retirée. (The Perpetuity of the Royal Law,[13] p. 24)

        La question est posée : comment Israël pouvait alors avoir l’espoir d’être sauvé, alors que la loi de Dieu se tenait devant eux ? Notre réponse est que mis à part « la loi royale » (Jacques 2 : 8-12), une autre loi fut donnée à Israël : « la loi des ordonnances dans ses prescriptions. » - Eph. 2 : 15 ; Col. 2 : 14-17. Par tous ses sacrifices et ses offrandes, cette loi préfigurait la seule offrande de Jésus-Christ, comme la grande expiation pour leurs transgressions. (Thoughts on the Sabbath and the Perpetuity of the Royal Law.[14] p. 16, 17)

        Le  pasteur James White, le premier à avoir édité une Déclaration de Foi en 1872, suivit l’idée de Crosier en appelant le sacrifice quotidien pour le péché « l’expiation quotidienne ». Il écrivit : « L’expiation quotidienne ne se poursuivait que 364 jours jusqu’à ce que les services du Sanctuaire terrestre changent, et l’expiation du dixième jour, pour la purification du Sanctuaire, fut introduite. » (The Parable, p. 15) Ecrivant dans la Review and Herald, il affirma :

        Comment est-il traité, celui que les Juifs avaient attendu pour être leur roi ? Comme trône, il reçoit une croix ; comme diadème de gloire et d’honneur, il [ce peuple] lui a préparé une couronne d’épines ; au lieu de le reconnaître comme le Roi dont le sceptre gouverne tous les mondes, il a mis entre ses mains le faux symbole de l’empire ; au lieu de lui rendre l’hommage qui lui était dû, comme Seigneur et Christ, ils ploient le genoux en se moquant de lui, alors qu’il est suspendu, en agonie, faisant expiation pour la transgression. Ainsi, par le conseil arrêté et la prescience de Dieu, le Fils du Très-Haut fut offert pour faire expiation pour la transgression, mettre fin aux offrandes pour le péché, et apporter la justice éternelle. Dan. 9 : 24 (The Review and Herald, 20 juin, 1854 ; article ayant pour titre, « Vision sur le mont sacré »).

        Dans son article de la Review intitulé « L’Unité de l’Eglise, et les moyens prévus par Dieu pour sa purification », David Arnold, premier président de la Conférence de New York, écrivit :

        Il [Satan] n’a pas seulement trouvé le moyen de « changer les temps et la loi, » en poussant les hommes à déplacer le sabbat du septième au premier jour de la semaine, les amenant ainsi à « transgresser les lois, violer les ordonnances, et rompre l’alliance éternelle, » (Esaïe 24 : 5 ; Exode 31 : 16) mais il s’est aussi attaqué aux ordonnances spécifiquement prévues afin que l’église Chrétienne garde en mémoire l’expiation effectuée par la mort et les souffrances du Christ. Il a aussi changé en aspersion le symbole approprié pour garder en mémoire la mise au tombeau et la résurrection du Christ, en pervertissant ainsi entièrement son emploi. (The Review and Herald, 26 juin 1855)

        Dans son livre Looking unto Jesus,[15] Uriah Smith a fait référence au Dictionnaire Biblique de William Smith :

        « Nous remarquons donc que, dans tous les cas, c’était la coutume de celui qui faisait l’offrande de poser ses mains sur la tête de l’offrande pour le péché, de confesser ses péchés de manière générale ou spécifique, et de dire ‘Que cela soit mon expiation’. Sans l’ombre d’un doute, l’offrande pour le péché prouvait que le péché vivait en l’homme, que ‘le salaire du péché, c’est la mort’, et que Dieu avait pourvu à une expiation par la souffrance substituée d’une victime. » (Looking unto Jesus, p. 141 ; italiques dans l’original)

        James M. Stephenson écrivit une série d’articles qui parurent dans la Review and Herald du 22 août au 5 décembre 1854. Cette série en neuf parties était intitulée « L’expiation ». L’œuvre de Stephenson fut hautement recommandée par le pasteur James White. Il commenta : « L’EXPIATION. – cette œuvre importante est à présent achevée. Aucun autre sujet n’est plus important que celui qu’elle traite, et personne ne devrait négliger l’étude du grand plan du salut, telle qu’il est révélé dans les Saintes Ecritures, s’il espère être sauvé. Cette œuvre révèle un vaste champ de vérités Bibliques, et sera d’une aide précieuse pour l’étude du sujet qu’elle évoque. Nous la recommandons aux amis de la vérité. (The Review and Herald, 19 décembre 1854) Bien que Stephenson abandonna les Adventistes du 7ème Jour en 1855 pour rejoindre le Messenger party (The Seventh-day Adventist Encyclopedia, p. 870), le pasteur James White continua de faire la publicité de son œuvre « L’expiation », dans la Review and Herald. En fait, le magazine de l’Église en fit la publicité plus de soixante fois entre 1856 et 1857 ! Il semble que le pasteur White ne considérait pas que la défection ultérieure de Stephenson ait dévalué son œuvre. Stephenson écrivit :

        Il [l’homme] a violé une loi qui exige une obéissance parfaite ; ainsi, il ne peut absolument pas remédier à une telle violation, du fait que tout ce qu’il aurait pu faire était d’obéir parfaitement à la loi dès le début, et que de souffrir la peine de mort pour sa transgression aurait causé sa perte. C’est pourquoi, l’expiation accomplie par Christ est à juste titre appelée une expiation substitutive. (The Review and Herald, 22 août 1854 ; italiques dans l’original.)

        A ce point de notre investigation, nous sommes préparés à comprendre la relation qui existe entre le sacrifice, ou l’expiation du Christ et la loi de Dieu. En présentant cette partie du sujet, je vais comparer ce que je comprends être la position Biblique. (Idem, 21 novembre 1854 ; italiques dans l’original)

        Certaines affirmations de A.T. Jones et E.J. Waggoner, que sœur White appela « Les messagers, délégués du Christ » (Test. to Ministers and Gospel Workers, p. 97), sont d’un intérêt tout particulier :

        Avant que l’agneau ne soit offert en sacrifice, l’individu qui l’avait apporté posait ses mains sur la tête de la victime et confessait ses péchés. C’est ainsi qu’il était « accepté pour faire une expiation en sa faveur » (The Consecrated Way to Christian Perfection, p. 63)

        Que la pensée qui était en Jésus-Christ soit aussi en vous. Il mourut pour faire une expiation, et pour servir d’exemple à tous ceux qui voudraient être ses disciples. (The General Conference Bulletin, 1895, p. 332)

        Cet acte de miséricorde de la part de Dieu est éminemment juste, parce que premièrement, le péché est contre Dieu, et c’est son droit de laisser passer une offense contre lui ; et aussi parce qu’il donne sa propre vie comme une expiation pour le péché, de manière à ce que la majesté de la loi soit non seulement maintenue, mais aussi magnifiée. « La bonté et la fidélité se rencontrent ; la justice et la paix s’embrassent. » (Ps. 85 : 11) Dieu est juste et justifie celui qui croit en Jésus. Toute justice vient de lui seul (Waggoner on Romans, p. 74). (Ce livre fut compilé à partir des articles de The Signs of the Times, publiés d’octobre 1895 à septembre 1896)

        Ellen White vit clairement la mort du Christ sur la croix et son ministère dans le sanctuaire céleste comme étant essentiels pour le salut de l’homme. Elle se référait à l’ensemble de ces deux œuvres dans le service typique comme une expiation. D’une manière émouvante, elle écrivit :

        Celui qui s’approche de la croix du Calvaire découvre un amour sans égal. Si par la foi vous saisissez la signification du sacrifice, vous vous reconnaissez pécheur, condamné par la loi. Ceci, c’est la repentance. Si vous venez avec un cœur humble, vous recevez le pardon ; en effet Christ nous est représenté comme se tenant continuellement à l’autel, faisant valoir le sacrifice accompli pour les péchés du monde. Il est le ministre du vrai tabernacle, dressé par le Seigneur, et non par un homme. Les ombres typiques du tabernacle israélite ont perdu toute vertu. Il n’y a plus lieu de présenter chaque jour et chaque année un sacrifice expiatoire typique ; cependant un sacrifice expiatoire offert par un médiateur est toujours indispensable parce que des péchés sont commis constamment. Jésus officie en la présence de Dieu, offrant son sang versé, comme celui d’un agneau. Jésus présente l’oblation qui a été offerte pour chaque faute, pour chaque manquement du pécheur. (Messages Choisis, vol. 1. p. 403 ; MS 50 p. 50)

        Se référant à la mort de Jésus comme à une expiation pour le péché, elle écrivit :

        Le salut des hommes dépend d’une application continuelle du sang purificateur du Christ à leur cœurs. Ainsi, la sainte cène ne devait pas être observée occasionnellement, ou annuellement, mais plus fréquemment que la pâque annuelle. Cette ordonnance solennelle commémore un événement bien plus grand que la libération des enfants d’Israël du joug Egyptien. Cette libération était un type de la grande expiation que Christ fit en offrant sa propre vie pour la libération finale de son peuple. (Spiritual Gifts, vol. 3, p. 228)

        Christ, notre Médiateur, est celui qui donne l’Esprit Saint ; et par l’œuvre dont l’Esprit Saint est responsable, l’expiation faite au Calvaire est mise en contact avec l’âme de l’homme afin de transformer son caractère, et de changer sa nature, jusqu’à ce qu’il puisse être dit au ciel, « Vous êtes des ouvriers avec Dieu, portant le joug du Christ, et portant son fardeau. » (The Youth Instructor, 5 juillet 1894).

        La gloire du Christ n’apparut pas lorsqu’il fut sur cette terre. Il était alors un homme de douleur et habitué à la souffrance. Les hommes se détournaient de lui. Mais il suivait la voie que Dieu avait prévue pour lui. Toujours revêtu de l’humanité, il monta au ciel, triomphant et victorieux. Il prit le sang de son expiation dans le Lieu Très Saint, l’aspergea sur le propitiatoire et sur ses propres vêtements, et bénit le peuple. (Idem, 25 juillet 1901)

        Christ s’est diligemment appliqué à l’étude des Ecritures ; car il les savait pleines de précieuses instructions pour tous ceux qui en font leur conseiller. Il était fidèle dans l’accomplissement de ses devoirs domestiques, et les premières heures matinales, au lieu d’être gaspillées au lit, le trouvaient souvent dans un endroit retiré, méditant et sondant les Ecritures en prière. Toutes les prophéties concernant son œuvre et sa médiation lui étaient familières, particulièrement celles qui concernaient son humiliation, son expiation et son intercession. (Special Testimonies on Education, p. 177) (Voir aussi The Youth’s Instructor, 25 mai 1909)

Allen Stump

 

Soumission à Dieu

John N. Andrews

   La leçon de parfaite soumission à Dieu est une des plus importantes et des plus difficiles de toutes les leçons qu’il y a à apprendre dans l’école de l’expérience chrétienne. Quoique Dieu soit notre Créateur et quoique toutes les forces de notre être soient des dons de Dieu, nous sommes pourtant par nature dans un état de rébellion contre Lui, et nous désirons employer les forces que Dieu nous a données, non en faisant la volonté de notre Créateur, mais en agissant selon notre plaisir et en avançant notre propre intérêt sans égard à la volonté de Dieu. La volonté de Dieu est toujours juste et droite. La volonté de l’homme est naturellement égoïste et perverse. Il ne recherche pas ce qui plaît à Dieu son Créateur, mais ce qui augmente son propre plaisir et son avantage.

   Lorsque l’homme n’avait que la loi de Dieu dans son cœur, il prenait plaisir à la volonté de Dieu, car sa nature était en parfaite harmonie avec cette volonté. Mais lorsque la loi du péché fut implantée dans sa nature par sa rébellion contre Dieu, alors sa volonté fut pervertie et son plaisir ne fut plus d’obéir à Dieu, car la désobéissance lui devint un plaisir.

L’œuvre de la conversion

   La grande œuvre de la conversion consiste réellement à changer la nature de l’homme, de sorte que sa volonté soit parfaitement soumise à la volonté de Dieu, et non plus en rébellion contre lui. L’expérience chrétienne est une œuvre progressive. Elle commence lorsque l’homme fait la première résignation de sa volonté à Dieu et elle progresse de jour en jour juste dans la proportion où il fait des progrès en se soumettant lui-même à Dieu. Si nous étions soumis à Dieu hier, nous devons être capables de faire une soumission plus parfaite aujourd’hui et d’en faire demain une plus parfaite qu’aujourd’hui, car chaque pas que nous faisons en avant, nous prépare à en faire encore un autre plus avancé.

La triste expérience de nombreux chrétiens

   Beaucoup de chrétiens sont tristement déçus à l’égard de leur relation avec la volonté de Dieu. Ils n’ont jamais fait qu’une soumission partielle de leur volonté à la sienne, et ils ne prennent pas garde que leur propre volonté règne dans leur cœur. Ils parlent sans doute de faire la volonté de Dieu ; mais ils n’ont aucune idée d’une soumission sans réserve à cette volonté. Ils veulent bien faire la volonté de Dieu si cela n’exige pas un trop grand sacrifice. Ils veulent bien servir Dieu s’ils peuvent le faire d’une manière qui ne leur soit pas désagréable. Mais ils ne sont pas désireux de faire une soumission entière de leur volonté à Dieu, de peur qu’il les appelle à quitter leurs propres affaires et à sa dévouer pour lui. Ces personnes donc préparent leur propre chemin dans la vie, et elles sont désireuses de faire la volonté de Dieu, si Dieu veut accepter l’arrangement de leurs affaires qu’elles ont faites pour elles-mêmes. Elles ne voient pas que c’est soumettre Dieu à leurs conditions, et que c’est si loin d’être un acte de soumission à Dieu que c’est en réalité une rébellion directe contre lui.

   Dieu ne peut pas diriger ceux qui choisissent leur propre course d’action, et qui disent à Dieu qu’ils veulent le servir, s’il leur est permis de prendre la voie qu’ils ont choisie eux-mêmes. Dans tout ceci, hélas ! il n’y a pas de soumission à Dieu. Au lieu de se soumettre à Dieu, l’homme demande à Dieu de se soumettre à lui, et beaucoup de ceux qui agissent de cette manière se trompent tellement qu’ils se supposent eux-mêmes les serviteurs de Dieu ; mais ils seraient étonnés, si dans ce moment, leurs yeux pouvaient être ouverts pour voir les choses comme elles sont réellement, de trouver qu’au lieu de se soumettre eux-mêmes à Dieu, ils ont vécu comme si Dieu devait soumettre sa volonté à la leur. L’expérience chrétienne de cette sorte est absolument sans valeur. Dans le fait, elle ne devrait pas être appelée expérience chrétienne, car elle n’a rien en elle de la religion chrétienne.

Les exemples de Christ et d’Esaïe

   Christ dit qu’il descendit du ciel, non pour faire sa volonté, mais la volonté de celui qui l’avait envoyé. (Jean 6 : 38). Sa volonté était entièrement perdue dans la volonté de son Père. Il ne s’enquérait pas de ce qui lui aurait été plaisant et avantageux ; mais toujours de ce qui glorifierait son Père dans les cieux. Il fut obéissant même jusqu’à la mort de la croix. Quand la terrible coupe lui fut présentée dans le jardin, il demanda qu’elle lui fût ôtée ; s’il était possible, mais il ajouta : « Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Luc 22 : 42). Voilà le vrai esprit de la religion chrétienne. Il y avait là une soumission sans réserve à la volonté de Dieu, et son exemple nous est rapporté afin que nous l’imitions. « Car, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ; soit que nous mourrions, nous mourrons pour le Seigneur ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourrions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14 : 8). Alors nous pourrons dire comme Paul : « Car Christ est ma vie et la mort m’est un gain. » (Philippiens 1 : 21) Nous serons comme Esaïe lorsqu’un séraphin eut touché ses lèvres avec un charbon ardent, pris de dessus l’autel. (Esaïe 6 : 5-8). Le Seigneur dit : « Qui ira pour nous ? » et Esaïe qui, auparavant s’était senti incapable d’être le messager de Dieu, dit alors : « Me voici, envoie-moi. » Il ne dit pas : « Envoie-moi, si la commission est agréable, et si c’est vers un peuple obéissant, » mais il dit : « Envoie-moi, quoique ce soit pour éprouver des reproches, des angoisses d’esprit, des déceptions, la pauvreté et la mort. »

   Voilà l’esprit de la religion de la Bible, et voilà le caractère de ceux qui seront sauvés au jour du Jugement. « Tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous au royaume des cieux ; mais celui-là seulement qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7 : 21). Ces personnes sont le trésor spécial du Seigneur et il les honorera devant l’univers. (Malachie 3 : 17).

La mort à soi-même

   Nous devons mourir à nous-mêmes. Cela nous coûtera de la peine. Cette peine se répétera des milliers de fois, car l’amour de soi se manifestera de mille manières et dans les plus secrets motifs de nos cœurs ; et partout où notre moi se découvre, notre devoir est de le crucifier par la grâce de Dieu. Nous ne devons pas seulement faire ce que Dieu nous commande de faire, mais nous devons le faire non pour obtenir la louange des hommes, ni par intérêt égoïste, mais seulement pour plaire à Dieu, car au jour du Jugement, Il examinera non seulement ce que nous aurons fait, mais les motifs qui nous ont dirigés dans nos actions. Et tout acte, quelque noble et généreux et digne de louange qu’il pût être en apparence, qui a eu d’autres motifs que la gloire de Dieu et le bonheur de nos semblables, sera rejeté comme sans valeur.

La grâce de Dieu pour la victoire

   Qu’on ne dise pas que c’est avoir une opinion trop sévère de la religion chrétienne. Nous n’avons pas à vaincre avec nos propres forces ; la grâce de Dieu nous est donnée pour cela. Cette grâce nous est suffisante, et il nous est possible de remporter la victoire dans tous les conflits avec l’égoïsme. Rien n’est plus doux ni plus précieux que la victoire que nous donne la grâce de Dieu sur nous-mêmes. Ce n’est pas nous qui vivons, mais c’est Christ qui vit en nous, et jour après jour nous devons avancer dans la vie divine, jusqu’à ce que l’amour parfait décrit par Paul dans 1 Corinthiens 13 règne dans nos cœurs et nos vies, et que Christ soit tout en tous.

 

Christ le Législateur

E. J. Waggoner – Christ et sa justice, chap. 8

« Car l’Éternel est notre juge, l’Éternel est notre législateur, l’Éternel est notre roi : c’est lui qui nous sauve » (Ésaïe 33 : 22).

   Il nous faut maintenant considérer Christ dans un autre rôle, qui n’est cependant pas différent. Il s’agit de la conséquence naturelle de Sa position de Créateur, car celui qui crée doit certainement avoir l’autorité pour guider et pour contrôler. Nous lisons dans Jean 5 : 22, 23, les paroles de Christ : « le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père ». Comme Christ est la manifestation du Père dans la création, de même, il est la manifestation du Père pour donner et faire appliquer la loi. Quelques textes de l’Écriture suffiront à le prouver.

   Dans Nombres 21 : 4-6, nous avons le récit partiel d’un incident qui eut lieu pendant que les enfants d’Israël étaient dans le désert : « Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge, pour contourner le pays d’Edom. Le peuple s’impatienta en route, et parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Egypte, pour que nous mourions dans le désert? Car il n’y a point de pain, et il n’y a point d’eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture. Alors l’Éternel envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël ».

   Le peuple parla contre Dieu et contre Moïse, en disant : Pourquoi nous as-tu amenés dans le désert? Il blâma son chef. C’est pourquoi il fut exterminé par les serpents. Maintenant, lisons les paroles de l’apôtre Paul concernant ce même événement : « Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d’eux, qui périrent par les serpents » (1 Corinthiens 10 : 9). Qu’est-ce que cela prouve? Que le Chef contre lequel ils murmuraient était le Christ. Ceci est encore plus clair par le fait que quand Moïse unit son sort à celui d’Israël, il regarda « l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération » (Hébreux 11 : 26). Lire aussi 1 Corinthiens 10 : 4, où Paul dit que les pères « ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce Rocher était Christ ». Ainsi donc, Christ était le Conducteur d’Israël depuis l’Égypte.

   Hébreux 3 confirme le même fait. Ici on nous dit de considérer l’Apôtre et le Souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ, qui a été fidèle dans toute Sa maison, non pas comme un serviteur, mais comme un fils dans sa propre maison (versets 1-16). Puis on nous dit que nous sommes Sa maison, si nous retenons fermement notre confiance jusqu’à la fin. En conséquence, nous sommes exhortés par le Saint-Esprit à entendre sa voix et à ne pas endurcir nos coeurs, comme le firent les pères dans le désert. « Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement, pendant qu’il est dit : Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte. Qui furent en effet ceux qui se révoltèrent après l’avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse? Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert? » (versets 14-17). Ici encore, Christ est décrit comme le Conducteur et le Capitaine d’Israël pendant leur séjour de quarante années dans le désert.

   La même chose apparaît dans Josué 5 : 13-15, où l’on nous dit que l’homme que Josué vit près de Jéricho, ayant une épée nue à la main, à la question de Josué : « Es-tu des nôtres ou de nos ennemis? » répondit : « Non, mais je suis le Chef de l’armée de l’Éternel, j’arrive maintenant ». En effet, personne ne pourra contester que Christ était le réel Conducteur d’Israël, bien qu’invisible. Moïse, le conducteur visible d’Israël « se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible ». Ce fut Christ qui commanda à Moïse d’aller délivrer son peuple.

   Maintenant, lisons Exode 20 : 1-3 : « Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant : je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » Qui prononce ces mots? Celui qui les fit sortir d’Égypte. Et qui fut le conducteur d’Israël à la sortie d’Égypte? Le Christ. Alors qui proclama la loi sur le Mont Sinaï? Christ, l’éclat de la gloire du Père, l’image exacte de Sa personne, qui est la manifestation de Dieu à l’homme. Ce fut le Créateur de toutes les choses créées et Celui à qui tout jugement a été confié.

   Il y a une autre façon d’arriver à cette démonstration : Quand le Seigneur viendra, Il y aura un grand cri (1 Thessaloniciens 4 : 16) qui pénétrera dans les tombeaux et ressuscitera les morts (Jean 5 : 28-29). « L’Éternel rugira d’en haut; de sa demeure sainte il fera retentir sa voix; il rugira contre le lieu de sa résidence; il poussera des cris, comme ceux qui foulent au pressoir, contre tous les habitants de la terre. Le bruit parvient jusqu’à l’extrémité de la terre; car l’Éternel est en dispute avec les nations, il entre en jugement contre toute chair; il livre les méchants au glaive, dit l’Éternel » (Jérémie 25 : 30, 31). En comparant ceci avec Apocalypse 19 : 11-21, où Christ est montré comme le conducteur des armées du ciel, la parole de Dieu, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs qui s’avance pour fouler « la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant », détruisant tous les méchants, nous voyons que c’est Christ qui rugit de Sa demeure contre tous les habitants de la terre, quand Il soulève une controverse avec les nations. Joël ajoute autre chose, quand il dit : « De Sion l’Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix : les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l’Éternel est un refuge pour Son peuple, un abri pour les enfants d’Israël » (Joël 3 :16).

   Par ces textes, auxquels beaucoup d’autres pourraient s’ajouter, nous apprenons, en relation avec la venue du Seigneur pour délivrer Son peuple, qu’Il parle d’une voix qui ébranle la terre et les cieux. « La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille, comme une cabane; son péché pèse sur elle, elle tombe, et ne se relève plus » (Ésaïe 24 : 20), et « les cieux passeront avec fracas » (2 Pierre 3 :10). Lisons maintenant Hébreux 12 : 25, 26 : « Gardez-vous de refuser d’entendre celui qui parle; car si ceux-là n’ont pas échappé qui refusèrent d’entendre celui qui publiait des oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux, lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a fait cette promesse : Une fois encore j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel ».

   La voix ébranla la terre au moment où la loi fut proclamée au Sinaï (Exode 19 : 18-20; Hébreux 12 : 18-20), événement saisissant qui n’eut jamais son pareil, et n’en aura jamais jusqu’au retour du Seigneur avec les anges du ciel, pour sauver son peuple. Mais notons : la même voix qui ébranla alors la terre, dans les temps à venir ébranlera non seulement la terre, mais aussi le ciel; et nous avons vu que c’est la voix du Christ qui retentira avec une ampleur telle qu’elle ébranlera le ciel et la terre, lors du dénouement de Sa controverse avec les nations. Donc il est démontré que c’était la voix de Christ qui se fit entendre au Sinaï, lors de la proclamation des dix commandements. Ceci coïncide exactement avec la conclusion logique de ce qui a déjà été commenté sur Christ Créateur et Auteur du Sabbat.

   En effet, le fait que Christ soit une partie de la Divinité, possédant tous les attributs divins, étant l’égal du Père sous tous les rapports, en tant que Créateur et Législateur, est la seule force du sacrifice d’expiation. C’est ceci seulement qui fait de la rédemption une possibilité. Christ est mort « afin de nous amener à Dieu » (1 Pierre 3 : 18), mais s’Il Lui avait manqué un seul iota pour être l’égal de Dieu, Il ne pourrait pas nous conduire à Dieu. Divinité veut dire avoir les attributs de Dieu. Si Christ n’avait pas été divin, alors nous n’aurions eu qu’un sacrifice humain. Peu importe, si Christ eut été reconnu comme la plus haute intelligence créée de l’univers; dans ce cas, il aurait été un sujet, devant allégeance à la loi, sans la capacité de rien faire de plus que son propre devoir. Il n’aurait eu aucune justice à impartir aux autres. Il y a une distance infinie entre l’ange le plus élevé jamais créé et Dieu; par conséquent, l’ange le plus élevé n’aurait pas pu élever l’homme déchu et le rendre participant de la nature divine. Les anges peuvent servir les humains, mais Dieu seul peut racheter. Remercions Dieu que nous soyons sauvés par la rédemption qui est en Jésus-Christ en qui « habite corporellement toute la plénitude de la Divinité », et qui est donc capable de « sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui ».

   Cette vérité nous aide à comprendre plus parfaitement la raison pour laquelle Christ est appelé la Parole de Dieu. Il est Celui par qui la volonté divine et la puissance divine se font connaître aux hommes; Il est, pour ainsi dire, le porte-parole de Dieu, la manifestation de Dieu. Il manifeste ou fait connaître Dieu à l’homme. Il a plu au Père qu’en Lui habitât toute la plénitude; et ainsi, le Père n’est pas relégué à une position secondaire, comme certains se l’imaginent, quand Christ est exalté en tant que Créateur et Législateur; car la gloire du Père rayonne à travers le Fils. Puisque Dieu est connu seulement à travers Christ, il est évident que le Père ne peut pas être honoré comme il devrait être honoré par ceux qui n’exaltent pas Christ. Comme Christ lui-même l’a dit : « Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé » (Jean 5 : 23).

   On se demande comment Christ pouvait être le Médiateur entre Dieu et l’homme tout en étant le Législateur? Nous n’avons pas à l’expliquer, mais seulement à accepter le texte de l’Écriture tel qu’il est. Et le fait qu’il en est ainsi donne de la force à la doctrine du sacrifice d’expiation. La certitude pour le pécheur du pardon complet et gratuit repose sur la garantie que le Législateur lui-même, celui contre lequel il s’est rebellé et qu’il a bravé, est Celui qui s’est donné pour nous. Comment est-il possible pour quiconque de douter de la sincérité de l’intention de Dieu, ou de sa parfaite bonne volonté à l’égard des hommes, quand Il s’est donné Lui-même pour leur rédemption? Car, qu’on ne s’imagine pas que le Père et le Fils étaient séparés dans cette oeuvre. Ils ont été Un dans ce cas, comme dans toutes les autres opérations. Le conseil de paix existait entre les deux (Zacharie 6 : 12-13), et même ici sur la terre le Fils, seul premier-né, était dans le sein du Père.

   Quelle merveilleuse manifestation d’amour! Christ l’innocent souffrit pour le coupable; le juste, pour les injustes; le Créateur, pour la créature; l’Auteur de la loi, pour le transgresseur de la loi; le Roi, pour ses sujets rebelles. Puisque Dieu n’a pas épargné Son propre fils, mais l’a volontairement livré pour nous tous -- Christ volontairement s’est donné lui-même pour nous -- comment ne nous donnerait-il pas toutes choses gratuitement avec lui? L’Amour infini ne pouvait pas trouver une plus grande manifestation de lui-même. Le Seigneur peut dire avec raison : « Qu’aurait-on pu faire de plus pour ma vigne, que je n’aie pas fait »?

 

Sur leurs traces – 26 ème partie

Un médecin comme on n’en trouve guère ! 

   Durant l’hiver 1862-63, deux des enfants de James et Ellen White contractèrent une pneumonie. A l’époque, cette maladie faisait de grands ravages. La tactique médicale y était d’ailleurs pour beaucoup. Le malade devait demeurer strictement confiné dans une chambre chauffée. Aérer la pièce de temps à autre ? Ouvrir si peu que ce soit la fenêtre ? Vous n’y pensez pas ! C’eut été, suivant l’optique des médecins de ce temps, condamner le patient à une mort certaine ! Donc pas d’aération, ni de jour, ni de nuit. L’eau était à proscrire aussi bien en tant que boisson que pour les traitements externes. En revanche, on abrutissait le malade de drogues patiemment élaborées dans des officines où la poussière avait droit de cité ; les médicaments étaient à base de minéraux, à doses massives, bien entendu, de sorte que les malades affaiblis ne parvenaient ni à les digérer ni à les assimiler.

   Les White s’inquiétaient donc avec raison des traitements coûteux et peut-être néfastes qu’un médicastre quelconque allait infliger à leurs fils. Opportunément, James White se rappela avoir lu un article signé d’un certain Dr Jackson, qui prônait des méthodes peu orthodoxes mais efficaces dans le traitement de la pneumonie : s’abstenir de toute médication, bains chauds alternant avec des enveloppements froids, aliments semi-liquides évitant de surcharger l’estomac, eau et tisanes en abondance, aération fréquente du local attribué au malade, de l’air pur, de la lumière, bref, un éventail très complet de méthodes absolument naturelles ; en outre, du repos et une hygiène stricte. Ces principes étaient bien faits pour plaire aux White. Ils renoncèrent à faire venir le médecin et décidèrent d’appliquer à la lettre le traitement du Dr Jackson. Avec succès, c’est évident.

   Ce Dr Jackson fut, aux Etats-Unis, un pionnier dans l’application des traitements naturels, en particulier de l’hydrothérapie. Il fut suivi dans cette voie par deux autres médecins. Mais n’imaginez pas que des théories aussi révolutionnaires valurent à leurs novateurs une grande notoriété. On jugea au contraire qu’elles étaient le fait de dangereux illuminés. La popularité de ces médecins en pâtit grandement mais, en vrais pionniers qu’ils étaient, ils luttèrent pour faire triompher leurs idées.

   Le Dr Jackson était, il est vrai, un médecin comme on n’en trouve guère. Du jour où il exerça la profession médicale, il se refusa absolument à prescrire les médicaments usuels. Il n’en prescrivit, à l’exception – c’est lui-même qui le précise – de préparations homéopathiques en dilution aux sept millionièmes, rediluées dans une proportion de liquide équivalente à toute l’eau contenue dans le Lac Supérieur (le plus vaste de tous les lacs américains). Et encore, uniquement en cas d’absolue nécessité.

   Comment le Dr Jackson en était-il arrivé à des conceptions aussi originales ? D’une manière assez curieuse, il faut le dire. Fils de médecin, il ne se sentait aucun penchant pour la profession médicale et se garda bien d’entreprendre des études, en ce sens. Mais, quand, à l’âge de trente six ans, il se vit affligé d’une santé déficiente, il estima que le meilleur moyen d’y remédier serait d’étudier la médecine ! Ce qu’il fit. Il est aisé d’imaginer qu’en cours d’étude, il eut l’occasion d’expérimenter sur lui-même et sur d’autres patients les divers traitements proposés et qu’en homme intelligent, déjà mûr, il en décela les lacunes. Il fut d’autre part très vivement impressionné par les résultats qu’obtenait un médecin autrichien, le Dr Preissnitz, le fondateur de l’hydrothérapie. Il se rallia donc à ces principes et une fois son diplôme en poche, résolut de les appliquer à sa clientèle, se réservant d’y apporter des modifications chaque fois que cela lui paraîtrait nécessaire.

   Devant ce refus de céder aux modes de son temps, on peut se demander quelle sorte de personnage était ce Dr Jackson. Etait-il ce qu’on appelle « une force de la nature », un de ces hommes à la forte stature dont les vues, même fausses, ont force de loi parce que nul n’oserait se risquer à les contester ? Nullement. Le Dr Jackson, dans sa jeunesse, était plutôt du genre dandy, porté au romantisme, avec un fort penchant pour les excentricités de qui se prend pour un génie. Avec l’âge, et sans rien perdre de son élégance, il prit une apparence de patriarche : large calvitie frontale, cheveux flottant sur les épaules, pas de moustache, mais en compensation une longue barbe fleurie. Et, par-dessus tout, un visage gai, plaisant, auquel l’épatement du large nez camus donnait un air bon enfant.

   En 1858, après avoir exercé son art pendant trois années consécutives, le Dr Jackson fit l’acquisition, en association avec un autre médecin, d’un petit établissement de cure, à Dansville, près de New York. Il l’appela modestement « Notre home sur la Colline ». En dépit des attaques des médecins – des allopathes, et même de certains homéopathes – l’Institut du Dr Jackson connut bientôt un certain renom. Le docteur lui-même jouissait d’un respect unanime. C’est ainsi que, peu à peu, ses méthodes gagnèrent du terrain.

Le « Home sur la colline »

   Le régime de Dansville différait notablement de celui des établissements hospitaliers courants. Voici la description qu’en donne un des premiers patients admis dans cette institution.

   « Le bâtiment, déjà ancien, était formé de pièces disparates, aux plafonds bas, reliées par des vestibules étroits. Des poêles à bois étaient installés dans les chambres. Les lits étaient équipés de matelas durs comme de la pierre, faits de varech séché et de coton, qui reposaient directement sur des traverses de bois. Les oreillers, bourrés de coton, étaient raides comme du bois. Pas de rideaux aux fenêtres : l’air et la lumière devaient pouvoir pénétrer librement. Pour s’éclairer, de simples petites lampes à pétrole. La salle à manger était constituée de longues rangées de tables étroites. Les patients se voyaient assigné leur place à table par un numéro qui changeait de semaine en semaine, procédé calculé pour réaliser un brassage démocratique des différentes couches sociales… L’ordinaire était à base de biscuits secs au blé complet, de bouillies de céréales non blutées, de porridge, jus de pomme, légumes et fruits frais, lait et œufs. Ni pain à la levure, ni farine blanche ; la viande, le beurre, le thé et le café étaient absolument bannis. Ce régime ne vous met pas l’eau à la bouche, n’est-il pas vrai ? Pourtant, je puis affirmer, d’après mes observations et pour l’avoir personnellement expérimenté, que jamais aliments ne furent savourés avec plus de plaisir que ceux qu’on nous servit durant cette période de produits Graham et de légumes à l’eau.

   « Dès huit heures, le soir, on se préparait au coucher. Une demi-heure plus tard, toutes les lumières devaient s’éteindre. Le lever était fixé à six heures. Trois ou quatre fois par semaine, un aide avait pour tâche de réveiller les retardataires en frappant à tour de bras sur un gong chinois aux résonances profondes. C’était le signal d’une réunion qui se tenait au salon à six heures et demie et à laquelle tous les patients valides étaient censés se rendre sans délai.

   « Les traitements se limitaient à des demi-bains, à des enveloppements dans des draps tout dégoulinants d’eau et à des bains de siège. » - A.W. Spalding, « Footprints of the Pioneers », p. 183.

   Et maintenant, posons-nous la question : Dans quelle mesure les traitements qui firent la réputation de Dansville influèrent-ils sur les premières tentatives faites en ce domaine par le Mouvement Adventiste ? Il est bien difficile ici d’établir un bilan. Mais il est évident que les méthodes du Dr Jackson furent reprises, en tout cas en partie, au Sanatorium de Battle Creek. D’autre part, le Dr Horatio Lay, qu’on désigna pour diriger la toute première institution, venait de passer un an en tant qu’assistant du Dr Jackson et il va de soi qu’il s’inspira de ses méthodes. Toutefois, si les principes de base furent identiques, on laissa entièrement de côté les pratiques de thérapie mentale propres à l’institut de Dansville, au profit de directives données par Mme White, relatives à un exercice physique progressif, pratiqué autant que possible en plein air. Ces principes s’étant avérés bénéfiques, le Dr J.H. Kellogg et ses assistants les mirent à profit et ce sont eux qui ont fait, dans une large mesure, la réputation des établissements médicaux adventistes.

   Aujourd’hui où les gens sensés recherchent une alimentation plus naturelle et des produits moins raffinés, ces méthodes ne frappent plus par leur caractère révolutionnaire. Mais, au siècle dernier, ceux qui les répandaient passaient pour des originaux et de dangereux fanatiques. On imagine mal les luttes qu’ils durent livrer pour imposer un mode de vie plus sain, plus conforme à la nature, mais dont personne ne voulait.

 

Histoire pour les enfants

   J’aimerais vous emmener avec moi, faire un petit tour dans le métro parisien.

   Il était une fois, et c’est une histoire vraie ! un tout petit garçon, assis dans un wagon de métro. Mais juste avant son histoire, celle d’un grand Monsieur, voyageant aussi dans le métro.

   Un matin, à l’heure où les wagons sont tellement remplis qu’on a peine à y bouger, je monte en queue de rame, ayant à la main un livret intitulé « JESUS-CHRIST, notre justice ». Vu l’inconfort, ne pouvant en faire la lecture, j’explore du regard les passagers.

   J’aperçois appuyé contre la vitre en milieu de voiture, un grand Monsieur, qui dépassait d’une tête la foule compacte. Un bel homme, distingué, élégamment vêtu, qui pleurait ! pleurait !... Aussitôt je me dis : certainement quelqu’un va faire quelque chose pour lui. Mais non ! Rien ne se passe. Personne ne s’intéresse à lui, pas même ceux qui sont là, serrés contre lui. Aucun secours n’est accordé, qui aurait franchi la barrière d’une gêne sociale que l’on pourrait ressentir, et comprendre.

   Mais moi ?... Je peux faire quelque chose pour cet homme ! Alors je me faufile dans la travée encombrée. Pardon Mesdames, pardon Messieurs. Excusez-moi ! Déterminée j’avance et arrive auprès du Monsieur. Discrètement je mets une main sous son coude, et de l’autre lui montre le nom de JESUS, sur ce livret que j’avais emporté. Doucement je lui dis : « Monsieur, je ne peux pas connaître la raison de votre peine, mais JESUS, Lui, la connaît. Faites lui confiance. Il veut et saura vous aider. » Étonnamment, ses pleurs s’arrêtent sur le champ, et ce Monsieur me dit : « Oh ! Merci Madame. Merci ! » Puis, souriant, il descendit à la station d’après.

   « Là où la grâce de DIEU est proposée et reçut, un baume apaisant, soulage toute douleur. »

   Mais… qui pouvait bien être, me dis-je, cet étrange voyageur ?

   A présent, changeons de wagon, pour retrouver le petit garçon, qui devait avoir 5 ou 6 ans. Cette fois-ci, c’est lui qui arrive, accompagné d’un Monsieur, probablement son père. Tous les deux s’assoient non loin de moi, sans échanger le moindre mot.

   J’étais assise sur un strapontin, toute à ma lecture. Beaucoup de gens lisent dans le métro, mais observent aussi ! Alors je laisse ma lecture, intriguée par ce petit bonhomme, au visage douloureux et crispé. J’oserais même dire, à l’expression de … martyr. De ces visages d’enfants qui semblent vivre dans la nuit, sans jamais voir de soleil. Il y en a tant hélas ! Là, à ne pas me tromper, j’en rencontrais un sur ma route. J’avais déjà croisé cette souffrance…

   Le père semblait ignorer ce petit être fragile, abîmé sur son siège. Dans son indicible besoin d’attentions, de temps à autre, le petit garçon tentait de se rapprocher de son père ; d’effleurer son blouson pour poser sa menotte sur son bras puissant. Cependant, comme pressentant la réponse, furtivement il fixait des yeux angoissés vers cet homme. Aussitôt, sans parole, une dureté capable de transpercer l’attente d’un plus grand, s’abattait sur cette « petite chose », la gardant repliée, à son côté.

   Après plusieurs essais du même genre, avec le même résultat, le petit bonhomme cherchait alors sur le visage de ceux qui l’entouraient, l’assurance qu’au moins une personne, émue de compassion, avait capté sa détresse.

   Non ! Les adultes n’étaient pas tous des lâches, et lui ne repartirait pas dans son monde silencieux sans une consolation. Alors avec ferveur dans mon cœur, j’ai fait une prière à JESUS, le suppliant de m’indiquer ce que je pourrais faire « tout de suite » pour soulager le petit garçon. Peut-être allait-il bientôt quitter ce wagon ? Il fallait avant cela, qu’il sache que JESUS l’aimait à l’aide des plus grands.

   Dans la Bible, le prophète ESAÏE déclare : « Comme une mère console son enfant, vous serez portés dans les bras, caressés sur les genoux. » Vous le pensez, c’est bien ce que j’aurais aimé faire au malheureux enfant. Mais je ne le pouvais pas… Alors une petite voix m’a suggéré ceci : Prends ce que tu as placé dans la poche de ton sac à main et donnes le lui. Devinez quoi ?... Une jolie carte achetée le jour même à la Maison de la Bible. La photo d’un superbe petit canard jaune au duvet tout gonflé de lumières, auprès de 3 pâquerettes épanouies, au beau milieu d’une prairie verte, inondée de soleil ! Qu’elle était belle !

   Je remercie JESUS, qui répond à toutes nos urgences. Puis me levant je dépose la jolie carte entre les mains du petit garçon étonné. Retournant m’asseoir, je peux à présent lui sourire, guettant l’apaisement sur son visage.

   Quelques stations d’après, il descendit derrière son père, sans se retourner. « Vas petit bonhomme ! J’ai compris ta pudeur… Moi, je ne t’ai donné qu’un clin d’œil dans ton immense peine. » Et je l’imagine, déjà trottinant dans les couloirs du métro, disparu pour toujours de ma vue. Mais je me trompe !

   A l’instant même, où mon wagon va s’engouffrer dans le sombre tunnel, instinctivement je relève la tête, et vois, à ne pas en croire mes yeux : notre petit bonhomme, tout seul au bout du quai, serrant le caneton jaune sur sa poitrine, tout en cherchant fébrilement, à voir une dernière fois, la dame rencontrée ce jour là…

   Quel cadeau ! Quelle grâce ! Jamais, jamais je ne pourrais oublier le petit garçon du métro ! Serait-il encore malheureux ? J’en parlais avec notre ami clochard, Jean-René, le si doux poète que vous connaissez bien, et lui confiais : « Tu sais, Jean-René, je souhaite que ce petit bonhomme trouve quelqu’un pour le consoler chaque fois qu’il en aura besoin. » « Non Violette, me dit-il : pas “quelqu’un”, mais toujours un petit canard jaune sur son chemin. » D’accord !

   Petits enfants, mes amis, n’êtes-vous pas tous des petits canards jaunes ? Et nous aussi, les grands ! Placés par DIEU là où nous sommes, pour AIMER, CONSOLER, REJOUIR, ceux qui autour de nous en ont si grand besoin.

   Vous connaissez bien tous, Martin LUTHER KING, je le sais. Cet homme au grand cœur a fait un jour un rêve merveilleux : « Chacun aimait l’autre, s’appliquant à le rendre heureux. » Moi aussi j’ai fait un rêve :

   Alors que nous étions sur la Terre Nouvelle, un beau jeune homme, apparemment jusque là inconnu, s’approchait radieux nous disant : « C’était vous ! Oui ! C’était vous qui m’aviez consolé… » Le petit garçon du métro !

   Mais d’ici là, chacun peut faire à l’autre un petit coin de Paradis ! Justement, une surprise pour vous, petits enfants. Voyons qui l’on entend dans cette corbeille en osier… Ô non, pas un tout seul ! Mais 2 canetons jaunes, tout chauds, tout doux, et ceux là, bien vivants ! Achetés quai de Seine, pour vous, qui saurez les aimer.

   Chers lecteurs, le croirez-vous ? Lorsque sur l’estrade j’ouvris le couvercle tressé, le posant à l’équerre, les canetons, sans répétition préalable, montèrent sagement sur leur « scène », et bien droit face au public, babillèrent leur révérence, à nos petits enfants.

   A vous qui avez patiemment écouté : de partager aujourd’hui, éclats de rire et explosions de joie, que nos « artistes » reçurent en écho, avant de repartir pour leur campagne.

   « C’est si simple d’aimer ! »

Mangouste dévouée.


Coin Santé

Pommes de terres croustillantes

Ingrédients :

- 8 belles pommes de terres

- ½ cuil. à café de sel

- 2 cuil. à café d’herbes de Provence

- 1 cuil. à café de thym

- 3 cuil. à soupe d’huile d’olive

- 1 petit oignon (optionnel)

 

Préparation :

- Dans un grand saladier mélanger l’huile et les assaisonnements.

- Laver les pommes de terre, en laissant si possible la peau.

- Les couper en petits cubes (2 à 3 cm de côté), émincer l’oignon.

- Bien mélanger avec l’huile assaisonnée.

- Verser le tout sur une plaque à four en étalant bien les pommes de terre pour qu’elles cuisent bien et deviennent croustillantes.

- Cuire à180° pendant 50 minutes en tournant tous les 15 minutes.

- Si l’on souhaite des pommes de terre encore plus croustillantes, il suffit de les laisser plus longtemps au four !


Bon Appétit !

 



[1] Dans une lettre à la Review, Joseph Bates fit un commentaire suite à sa visite à la tombe de William Miller : « Son monument de marbre blanc ne se trouve qu’à quelques pas de la route, haut d’environ cinq pieds, il présente au visiteur une plaque de presque deux pieds de large, au centre de laquelle, à environ quatre pieds du sol, ce trouve un livre ouvert habilement taillé dans le bloc de marbre. Sur la page de droite, en grandes lettres noires, se trouve gravé le texte suivant : ‘Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.’ Daniel 8 : 14. » (The Review and Herald, 3 février 1853)

 

[2] Visions Célestes.

[3] L’Advent est un mot anglais qui se réfère à la deuxième venue du Christ et aux événements ayant entourés sa proclamation. Il signifie « venue ».

[4] Etoile du Jour.

[5] Un mot au petit troupeau.

[6] Voir le livre de James White, Life Incidents ; les articles de Haskell parurent dans la Review, le livre de Waggoner, The Atonement in the Light of Nature and Revelation ; le livre de Smith, The Sanctuary and its Cleansing and the 2300 days ; le livre de Haskell, The cross and its shadow ; etc.

[7] N.T. : Le Yearbook était le « livre de l’année » des Adventistes.             

[8] Le document final des questions réponses fut publié sous le titre complet, « Seventh-day Adventists Answer Questions on Doctrine. » L.E. Froom fut l’auteur principal des réponses données dans ce livre. Traduction du titre : « Les Adventistes du 7ème Jour répondent à des Questions de Doctrine. »

[9] Avant que le document final fût terminé, un document précédent fut soumis aux dirigeants de l’église pour une évaluation. En réponse à la question 50 au sujet d’Ellen White et de l’expiation, l’auteur de Questions on Doctrine écrivit, « Ni Mme White, ni les Adventistes en général, n’enseignent soit une expiation incomplète à la croix, ni une expiation en deux [phases] – l’une sur la terre et l’autre au ciel. En fait, c’est ici exactement l’opposé de notre croyance.

[10] Lettres aux Eglises.

[11] Voir p. 11 et 12.

[12] Par la suite, elle fut rééditée dans la Advent Review de septembre 1850, un numéro spécial de l’Advent Review contenant des témoignages allant de août 1849 à novembre 1850, et The Review and Herald du 16 septembre 1852.

[13] La perpétuité de la Loi Royale.

[14] Pensées sur le sabbat et la perpétuité de la loi royale.

[15] Regarder à Jésus