Etoile du matin

Vol.6 - Novembre 2013

Mise en ligne Nov 17, 2013 par Etoile du Matin dans Etoile du Matin 2013
5,466 Résultats

 

Etoile du Matin

Ce volume en PDF

« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ.» 1 Thessaloniciens 5 : 16-18.

 

Table des matières

Editorial –Un compte rendu du Camp-meeting en Italie, Marc Fury

Etude Biblique – EDS de1936 : Divinité et préexistence du Christ—–

Le vrai cep – par Elisabeth

Un Sauveur parfait — par Allen Stump

Histoire pour les enfants — Le petit agneau perdu dans le marais

Coin Santé — Brioche

—–

Editorial

   Chers frères et sœurs dans la foi,

   Nous voilà déjà en novembre et l’automne est bien avancé. Ces deux derniers mois ont été riches en événements, étant donné que nous avons eu notre camp-meeting du 12 au 15 septembre, non pas dans le Tarn cette fois-ci, mais dans le Piémont, en Italie, là où vivaient jadis les Vaudois.

   Sachant que plusieurs d’entre vous auraient souhaité se joindre à nous, mais n’ont pas pu le faire pour diverses raisons, je vais tenter de vous faire un compte rendu de ces rencontres.

   Etant donné la charge importante que représente l’organisation d’un camp-meeting pour une petite famille comme la nôtre, Elisabeth et moi avons souhaité déléguer une partie de cette responsabilité cette année.

   Il se trouve que notre frère Elie, fidèle serviteur de Dieu, et collaborateur d’Etoile du Matin depuis plusieurs années, avait à cœur d’organiser des rencontres en Italie depuis longtemps déjà, car c’est là le pays de ses origines. Il a donc été décidé que des rencontres auraient lieu en Italie cette année, avec la précieuse collaboration de notre frère Maurizio, qui a été un élément clé pour tout organiser sur place, puisqu’il habite en Italie.

   Le Saint-Esprit a vraiment tout dirigé, et nous en sommes très reconnaissants à notre Dieu. Notre frère Elie, qui devait être le traducteur de tous les orateurs francophones de ces rencontres, a été très malade pendant les mois précédant le camp-meeting, mais il est resté confiant en Dieu, qui a exaucé ses prières et lui a rendu la santé. Nous avons donc chargé notre camionnette avec tout le matériel nécessaire, tel que le piano, le rideau, les livres, etc., et nous sommes partis de chez nous à sept heures du matin, pour arriver à… 21 heures le soir.

   Frère Maurizio avait déjà terminé sa première présentation, mais les frères et sœurs se sont montrés très accueillants et nous ont souhaité la bienvenue.

   La petite congrégation de croyants réunis en ces lieux était constituée d’Italiens et de Roumains qui avaient fait un long voyage pour se joindre à nous. Notre sœur Martha, par exemple, a fait un voyage de vingt quatre heures, malgré sa grande faiblesse due à la maladie de lyme. Le dernier soir, Pasteur Allen et les serviteurs de Dieu lui ont imposé les mains en demandant une grâce toute spéciale de Dieu afin qu’elle puisse recouvrer sa santé selon la volonté du Père – nous vous demandons également de prier pour elle afin que Dieu puisse la guérir.

   Les rencontres se sont bien passées dans l’ensemble, même si nos amis italiens sont parfois si expressifs dans leur manière de parler, qu’ils peuvent parfois intimider leur auditoire ! Mais en finale, nous avons beaucoup apprécié leur franchise et leur sincérité.

   Comme vous le savez, les orateurs ont été sensiblement les mêmes que les années passées. Les différents sujets abordés ont été une bénédiction pour tous. Notre frère Germain a approfondi la question des prophéties ; il a relevé des choses très intéressantes tel que le fleuve de feu dans Daniel 7 : 9, 10 qui sort du trône de Dieu et représente le Saint-Esprit, comme le fleuve de la vie dans Apocalypse 22 : 1. Frère Henri R. a montré les origines païennes de l’enseignement trinitaire et Allen Stump nous a parlé de l’amour de Dieu dans le don de Son Fils. Il a également mis en garde les enfants de Dieu au sujet d’un nouveau vent de doctrine : le sabbat lunaire.

   Mon épouse Elisabeth a développé le thème du cep et des sarments, tel que vous pourrez le lire dans ce magazine, alors que de mon côté, j’ai prêché sur la restauration de la gloire des enfants en rapport avec la vérité au sujet de Dieu.

   Au-delà des rencontres elles-mêmes, nous avons été bénis par de nombreux chants, des témoignages et de la musique sacrée. Vendredi après-midi, nous avons eu une sainte scène, et le Seigneur a vraiment béni ces moments de partage autour du pain et du jus de raisin, symboles de la chair et du sang de Christ. Le sabbat midi, nous avons mangé tous ensemble dans la salle principale, et le repas nous a gracieusement été offert par les frères et sœurs italiens.

   C’est non sans regret que le moment des adieux est arrivé, et nous gardons un très bon souvenir de ce camp-meeting. Pour conclure, j’aimerai partager quelques paroles du pasteur Allen en rapport avec ces rencontres :

   « - Que pensez-vous de ces rencontres ?

   - Mon nom est Allen Stump, je viens des Etats-Unis, et je pense que c’est là l’un des meilleurs camp-meetings auquel je n’ai jamais assisté. J’ai vraiment apprécié les choses que j’ai apprises, ainsi que l’interaction et la communion avec les autres. L’un des plus grands bonheurs de ce camp-meeting a été de rencontrer certains de mes frères et sœurs de Roumanie, parce que j’ai déjà été en Roumanie, mais ça fait assez longtemps que je n’y suis pas retourné, et je sais qu’il y a des gens formidables là-bas, qui aiment vraiment Dieu. Et le fait d’avoir été à nouveau réuni avec ce genre de personnes a été une réelle bénédiction pour moi. J’envoie donc mes salutations à tous mes frères et sœurs de Roumanie.

   - Auriez-vous un message à donner pour tous ceux qui auraient aimé venir, mais ne sont pas venus par peur des pasteurs des églises locales ?

   - Dans le neuvième chapitre de Jean, Jésus a guéri un homme qui était né aveugle, et ses parents ne voulaient pas confesser que Jésus avait accompli cela, parce qu’ils avaient peur des dirigeants de l’église de leur époque. Mais je pense à une citation d’Ellen White : elle dit qu’à la fin des temps, lorsque le temps de trouble viendra sur nous, les gens devront prendre des décisions, et il y aura des personnes qui laisseront derrière elles leurs églises ; il se peut même qu’elles laissent leurs familles, pour chercher la vérité. Nous disons croire que nous vivons à la fin des temps ! Et si la vérité est vraiment importante pour nous, si Jésus est plus important pour nous que quoi que ce soit d’autre, nous suivrons alors Sa vérité et nous n’abandonnerons pas les assemblées de notre peuple. Si vous avez donc manqué ce camp-meeting parce que vous craignez ce qu’une autre personne pourrait dire ou penser, je vous en prie, ne manquez pas le prochain camp-meeting. Soyez prêts à vous lever, et à être comptés comme faisant partie du peuple de Dieu. »

 

Etude Biblique

Ecole du Sabbat du 23 janvier 1937 [1]

Divinité et préexistence du Christ

Verset à réciter : « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création… Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. » Col. 1 : 15, 17.

A consulter : Jésus-Christ, p. 13-15 ; La Tragédie des Siècles, p. 566, 567.

Leçon

Divinité du Christ

1. De qui le Christ a-t-il été engendré ? Ps. 2 : 7 ; Jean 1 : 14.

2. A quel point Jésus est-il semblable au Père ? Héb. 1 : 3a ; Col. 1 : 15.

Notes. – « Lui qui a été en présence du Père dès le commencement, lui qui était l’image empreinte du Dieu invisible, était seul capable de révéler la divinité à l’humanité. » – Patriarches et Prophètes, p. 39.

3. Quel nom le Père donna-t-il à son Fils ? Héb. 1 : 8.

Note. – Hébreux 1 : 4 nous dit que le nom du Fils était « un nom plus excellent » que celui qu’avaient reçu les anges, parce qu’il en avait « hérité » comme héritier de toutes choses. L’héritier naturel, c’est le Fils, la filiation du Christ est reconnue par ce divin héritage. C’est aussi pourquoi le Fils portait le même nom que le Père.

4. Quand Jésus naquit en chair, quel nom lui donna-t-on ? Matt. 1 : 23.

Note. – Ici encore le Fils est appelé par son nom de famille « Dieu », parce qu’il « était Dieu ». Jean 1 : 1.

5. Quelle est la source de la vie du Fils ? Jean 5 : 26.

Note. – Le langage de Paul est l’équivalant de celui de Jean disant « la parole a été faite chair » (Jean 1 : 14). Il affirme que Jésus, quoique « né d’une femme », est réellement «  Dieu manifesté en chair ».

6. Comment le Père proclama-t-il publiquement la divinité de son Fils à deux reprises différentes ? Matt. 13 : 17 ; 17 : 5.

7. Comment le Christ affirma-t-il lui-même sa divinité ? Jean 16 : 27, 28 ; 8 : 58.

Note. – La déclaration directe de Jésus : « Je suis sorti du Père » jointe à celle-ci « le Père est en moi et je suis dans le Père » (Jean 10 : 38), constitue un témoignage personnel certifiant qu’il fut bien réellement engendré de Dieu.

Préexistence du Christ

8. Quelle est la source de la vie du Fils ? Jean 5 : 26.

9. Quelle est la vie que possède le Fils ? 1 Jean 5 : 11, 20.

10. Quand la vie du Fils commença-t-elle selon le prophète ?

Michée 5 : 1.

Note. – Alors que nous ne pouvons pas concevoir l’éternité – sans commencement ni fin – il est clairement affirmé que la vie que le Christ possède remonte « aux jours de l’éternité ».[2]

11. Quelle affirmation trouve-t-on dans la bouche de Jésus lui-même concernant sa préexistence ? Jean 17 : 5.

12. Quelle affirmation semblable trouve-t-on dans les écrits de Paul et de Pierre ? Eph. 1 : 4 ; 1 Pierre 1 : 20.

13. Quelle preuve supplémentaire de la préexistence du Christ nous donne l’œuvre de la création ? Col. 1 : 16, 17.

Note. – Les preuves sont nombreuses dans les Ecritures que le Fils existait avec le Père avant la création. Dans les quelques passages que nous avons étudiés ici, nous voyons que le Christ était avec le Père « avant que le monde fût », « aux jours d’éternité », « avant la fondation du monde », « avant toutes choses ». C’est pourquoi il n’est nulle part question de la création du Fils, mais il est dit qu’il est issu du Père dans les jours d’éternité et fut Dieu réellement lui-même.

L’accès des pécheurs à la vie éternelle

14. Est-il possible au pécheur d’avoir accès à la vie éternelle qui est dans le Fils ?

Note. – La vie éternelle est accessible au pécheur, mais seulement comme un don. Quand Dieu donna son Fils unique, il donna tout ce qui est dans son Fils : la vie, la vérité, et le moyen d’obtenir la vie.

15. Y a-t-il un autre moyen d’obtenir la vie ? Verset 12.

16. Quelle certitude avons-nous d’avoir la vie éternelle ?

Note. – Quand nous « croyons au nom du Fils de Dieu » nous devons savoir, au-delà de tout doute que « celui qui a le Fils a la vie », la vie éternelle.

17. Quelle assurance Jésus donne-t-il de cette vérité dans sa prière ? Jean 17 : 2-5.

Note. – L’enseignement des Ecritures touche ici au sublime : le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu et Dieu lui-même, qui existait avec le Père dès les jours de l’éternité, qui fit le monde et tout ce qu’il renferme, ce Jésus se donne lui-même pour nos péchés, et par la foi au nom de ce Fils de Dieu, nous obtenons le don de la vie éternelle pour la partager avec lui à travers les âges et un monde sans fin.

Canevas de la leçon 4

[« Le beau travail qui consiste à faire des études bibliques de maison en maison augmente l’importance de l’œuvre de l’école du Sabbat, et souligne la nécessité qu’il y a à ce que les moniteurs soient des hommes et des femmes consacrés, qui comprennent les Ecritures, et dispensent droitement la Parole de vérité. » – Témoignages sur l’Ecole du Sabbat, p. 31.]

I. – Le Christ engendré du Père. Ps. 2 : 7.

1. Est comme le Père.

2. Est appelé « Dieu ». Héb. 1 : 8.

II. – La préexistence du Christ.

1. Source de la vie du Christ. Jean 5 : 26.

2. Il existait avant que le monde fût. Jean 17 : 5.

III. – Les pécheurs peuvent avoir la vie éternelle. 1 Jean 5 : 11-13.


REMARQUE :

   Il est intéressant de remarquer que cette leçon, issue des archives de l’Eglise Adventiste de Collonges-sous-Salève, était l’enseignement officiel de l’Eglise Adventiste du 7ème Jour en 1936.

   Même si la notion de « trinité » avait déjà fait son chemin dans nos milieux à cette époque, il est intéressant de relever que Jésus était encore identifié comme le Fils engendré et issu du Père « dès les jours de l’éternité ».

   La tactique de l’ennemi se vérifie donc : 1) Introduire dans un premier temps un terme étranger, appartenant à Babylone, pour décrire la pure doctrine biblique, sans la modifier. 2) Corrompre progressivement la pure doctrine jusqu’à ce qu’elle se conforme à la doctrine de Babylone dont elle a pris le  nom.

   Lewis R. Walton nous explique bien ce phénomène dans son livre « Oméga II », page 211, alors qu’il montre comment les Jésuites s’y sont pris pour conduire les églises protestantes dans l’œcuménisme :

   « …il faudra qu’ils travaillent politiquement pour vendre l’idée à leurs propres gens – en employant, bien sûr, les termes et les idées qui seront facilement acceptés par la population de leur église. Personne ne peut parler le langage d’une église mieux que quelqu’un qui en fait partie. Avec gentillesse au début, mais aussi avec insistance, ils peuvent présenter l’idée à la communauté – dans les assemblées, les publications, au moyen de subtils et insistants expédients de terminologie. Dans le monde manipulateur d’aujourd’hui, un changement de ce genre est appelé un « paradigme » (changement des doctrines de bases).

   Dans le même registre, il est intéressant de relever que de plus en plus de termes en provenance de Babylone sont introduits dans le langage des enfants de Dieu, tels que « catéchèse », « sacristie », et depuis récemment, on entend ici et là parler d’ « eucharistie ». Chaque semence porte son fruit, et ces choses doivent être surveillées de près. Tout comme pour la trinité autrefois, il est clair pour chaque adventiste que l’ « eucharistie » adventiste n’a rien à voir avec l’ « eucharistie » catholique. Mais qu’est-ce qui nous garantit que cela sera toujours le cas dans les années à venir ? Ne jouons pas avec le feu, et laissons à Rome son vocabulaire.

Marc Fury

 

Le vrai Cep – Christ

                        Comment porter du fruit

 Jean 15 : 1-8

   J’aime profondément l’Evangile de Jean et je ne me lasse pas de le lire. C’est probablement parce qu’il révèle si clairement la relation existant entre le Père et le Fils. La précieuse vérité sur Dieu a vraiment changé ma manière de lire la bible et a été comme un moyen utilisé par Dieu pour faire tomber les écailles de mes yeux. Le Seigneur me permet de voir avec plus de clarté les précieux textes Bibliques qui mettent en valeur non seulement l’amour de Dieu pour l’humanité, mais plus spécifiquement Son amour pour l’individu – vous et moi. N’est-ce pas merveilleux de voir comment le Père nous dirige et nous guide dans notre quête de la vérité ?

   Dans le texte que nous avons lu, Jésus est le vrai Cep et nous sommes les sarments. N’est-ce pas une merveilleuse illustration ? Nous avons tous vu comment pousse le raisin. Il y a le cep, puis les branches (ou sarments) poussent à partir de ce cep. Ainsi en est-il dans le domaine spirituel.

Durant ce moment d’étude, j’aimerai approfondir avec vous quelques points :

1. La nécessité d’une relation vitale et intime entre le cep et les sarments. (v. 4-6)

2. Demeurer attaché au cep produit du fruit. Quel est ce fruit ? (v. 4-6)

3. Lorsqu’il existe un lien entre le cep et les sarments, il y a la nécessité de la “taille” ou émondage. – de quoi s’agit-il ? (v.2)

4. La bénédiction liée à la relation avec le Cep. (v. 7-8)

   Au verset 4, nous lisons : « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. » Le mot grec traduit par « demeurez » est « meno » qui signifie rester, être présent, demeurer. Ainsi, il nous faut rester en Christ. Dans la vie végétale, si l’on reste dans l’exemple du cep et des sarments, la vie est transmise par la sève. Cette sève est la source de la vie pour les sarments. Ce n’est que si le sarment est relié au cep qu’il peut recevoir cette vie et peut ainsi vivre.

J-C p. 681 : « Comme le sarment qui tire constamment la sève du cep, nous devons rester attachés à Jésus et recevoir de lui, par la foi, la force et la perfection de son caractère. »

   Nous sommes tous convaincus que la source ultime de toutes choses et de toute vie est le Père. Voici ce que nous lisons dans 1 Corinthiens 8 : 6 :

« Néanmoins pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent  toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. »

   Toutes choses viennent du Père par le Christ. Ainsi, le Père est la source de tout bien et de toute vie. Le Christ est le Cep auquel il nous faut être attaché, sur lequel il nous faut demeurer. La Sève peut représenter l’Esprit du Père et du Fils, transportant la vie à l’âme.

LMC, p. 18 « Christ relie l’homme déchu, faible et impuissant avec la source de la puissance infinie. »

J-C, p. 680 « Demeurer en Christ, c’est recevoir constamment Son Esprit, c’est vivre dans une parfaite soumission à Son service. »

   En lisant cette citation, on y découvre une définition de ce qu’est « demeurer en Christ. » C’est recevoir constamment le Souffle de la vie venant de Dieu, c’est être en relation intime, constante avec Lui. Comme le dit Sr. White dans une autre citation de la même page :

« Il ne s’agit pas d’un contact occasionnel, d’une relation intermittente. Le sarment fait partie du cep ; entre la racine et les sarments il y a une communion ininterrompue de vie, de force et de fécondité. Détaché du cep, le sarment ne saurait vivre. Vous ne sauriez davantage vivre en étant séparés de moi. La vie que vous avez reçue de moi ne peut se conserver que par une communion continuelle. Sans moi vous ne pouvez vaincre un seul péché, ni résister à une seule tentation. »

   Ce n’est donc pas uniquement être en communion avec Jésus lors du Sabbat ou de réunions spéciales comme ce camp-meeting, mais c’est le rester.

   Mais une question se pose. Comment peut-on être en communion ? Qu’est-ce que la communion, la relation intime avec Le Père et le Fils ? Être en communion avec eux nous permet de grandir en Dieu, d’être transformés à son image, avoir un caractère semblable à Celui de Christ. Lorsqu’une âme est ainsi unie au Christ,  il n’y a pas de risque qu’elle meure ou se dessèche. Etre en communion avec le Christ, c’est passer du temps avec Lui, prier, étudier Sa Parole, lire des livres inspirés. C’est également chanter, mémoriser les écritures. En tant que chrétiens, nous avons besoin d’être entourés d’une atmosphère spirituelle, si nous voulons pouvoir faire face à la tentation ou aux épreuves. Je réalise de plus en plus combien mémoriser les Ecritures et les cantiques me permet d’être dans cette atmosphère de communion avec Jésus. En ce moment, je mémorise certains cantiques, ainsi, au lieu de laisser mes pensées vagabonder lorsque je suis toute seule, je chante, et cela me permet d’être à nouveau en communion avec Jésus.

   Nous avons aussi lu dans la première citation : « Demeurer en Christ, c’est… vivre dans une parfaite soumission à Son service. » Il y a donc le côté de l’étude, de la méditation, mais également, le service. Pour être au service de Dieu et de notre prochain, il nous faut être entièrement soumis à Sa volonté. C’est probablement ce point-là qui va le plus à l’encontre de notre propre nature. Mais, de même que le Fils est soumis en toutes choses au Père, Il nous demande de Lui être entièrement soumis. Cela signifie un changement dans notre vie, un changement de regard sur Dieu et sur nous-mêmes. Mais Dieu ne sait-Il pas mieux, Lui, ce qui est nécessaire pour notre bien ? Ne pouvons-nous pas Lui faire confiance ?

J-C p. 681-682 « La vie du Christ produit en vous les mêmes fruits qu’elle a produits en Lui. En vivant en Christ, en adhérant au Christ, en vous appuyant sur le christ, en tirant du Christ votre nourriture, vous portez des fruits semblables à ceux qu’Il a portés. »

   Nous en arrivons, par l’intermédiaire de cette citation, au deuxième point de cette étude : en demeurant attachés au Cep, en recevant Sa vie, nous portons du fruit. Avez-vous remarqué que même dans une certaine variété de fruits, il y a de différentes sortes, de différentes tailles, de couleurs différentes et de goûts différents. Par exemple pour le raisin : il y a du raisin rouge, rose ou blanc, à gros grains et d’autres à petits grains. Certaines grappes sont très sucrées alors que d’autres le seront moins. Mais il s’agit toujours de raisin. Et bien, il est de même pour le domaine spirituel. Le chrétien est amené à porter du fruit. Ce fruit peut être différent pour chacun, mais il est le résultat d’une union intime avec Jésus.

Paraboles p. 51 : « Le but de la vie chrétienne est de porter du fruit : c’est reproduire le caractère du Maître dans le cœur du croyant, pour qu’il puisse être reproduit dans d’autres. »

   Ainsi, étant unis à Christ, en demeurant en Lui, nous pouvons porter du fruit, refléter son caractère dans nos vies, être ainsi des canaux de la bénédiction divine. Rappelez-vous notre texte de départ, aux versets 4 et 5. Sans Christ, sans une relation intime et constante avec Lui, nous ne pouvons rien faire.

Dans le livre Prophètes et Rois, à la page 174 en anglais, Sr White a écrit :

« Rien n’est apparemment plus désespéré, et cependant, en réalité, plus invincible que l’âme consciente de son néant qui se repose pleinement en Dieu. »

   En fin de compte, c’est en réalisant notre néant, notre faiblesse, notre impuissance, que nous pouvons nous reposer, demeurer pleinement en Dieu, sachant qu’avec Lui toutes choses sont possibles.

Philippiens 4 : 13 nous dit :

« Je puis tout par Christ qui me fortifie. »

   N’est-ce pas une merveilleuse promesse ?

Ainsi :

« Christ demeurant dans une âme exerce une influence transformatrice ; l’aspect extérieur atteste la paix et la joie qui règnent à l’intérieur. Nous nous désaltérons à la source de l’amour du Christ, tout comme le sarment tire du cep son aliment. Si nous sommes greffés sur le Christ, si par toutes nos fibres nous sommes attachés au Cep vivant, nous porterons d’abondantes grappes d’un fruit délicieux. » 1 MC, p. 394-395.

   Ce n’est qu’en étant parfaitement uni au Cep que ce fruit pourra pousser, sous l’influence de la Vie de Christ.

« Notre vie provient du Cep. C’est seulement par une union personnelle avec le Christ, jour par jour, heure par heure, que nous pouvons porter les fruits du Saint-Esprit. » 5T, p. 47, 48

« Chez l’authentique chrétien apparaissent les caractéristiques de son Maître, et quand nous réfléchissons les caractéristiques de Christ dans notre vie et dans notre caractère, le Père nous aime comme son Fils. Quand ceci devient une réalité chez ceux qui disent croire en la vérité présente, nous verrons une église prospère, parce que ses membres ne vivrons pas pour eux-mêmes mais pour Celui qui mourut pour eux ; ils seront des sarments fertiles du Cep vivant. » ST 18/4/1892

   Cela nous permet de comprendre un peu mieux quel est ce fruit dont Jésus parle dans notre texte de départ. Prenons le texte de Galates 5 : 22. Ce texte nous montre très clairement et sans ambiguïté quel est le fruit que Dieu désire que nous portions :

« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. »

   Pierre dans sa deuxième épître reprend également ce fruit, d’une autre manière. Lisons-le dans 2 Pierre 1 : 5-8 :

« A cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la patience, à la patience la piété, à la piété l’amitié fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour. »

   Ce fruit trouve sa source en Dieu et se révèle dans nos actions, nos paroles, nos réactions. Ce fruit de l’Esprit que Dieu nous amène à porter sont des fruits bienfaisants, pour notre bien et celui de ceux qui nous entourent. Ce thème est vraiment une source de réflexion pour moi. Est-ce que dans mes paroles, mes actions et mes réactions je révèle ce fruit de l’Esprit ? Mon cœur déborde-t-il d’amour, de joie, de paix, de bienveillance ou suis-je reliée à une autre source ?

Conquérants Pacifiques p. 502 : « Si nous demeurons en Christ, si son amour habite dans nos cœurs, nos sentiments, nos actions seront en harmonie avec la volonté de Dieu. Le cœur sanctifié est en règle avec les préceptes de la loi divine. »

   Tel est vraiment notre idéal.

   Cela nous amène au point 3 de notre étude.

   Versets 6 et 2. Si un sarment ne demeure pas en Christ, qu’il ne porte pas le précieux fruit de l’amour de Dieu, il est retranché. C’est quelque chose de solennel, lorsqu’on y pense. Mais Dieu prend soin de Sa vigne, et alors vient le processus de la taille, de l’émondage.

J-C p. 681-682 « “Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruits.” Parmi les douze [disciples] qui avaient suivi Jésus, il en était un qui allait être retranché comme un sarment stérile ; les autres passeraient sous le sécateur d’une épreuve amère. Avec une tendresse solennelle, Jésus fit connaître le dessein du Vigneron. L’émondage occasionne une douleur, mais c’est le Père qui manie le sécateur. Il ne travaille pas d’une main brutale ou d’un cœur indifférent. Il y a des sarments qui se traînent sur le sol et qu’il faut détacher des supports terrestres auxquels leurs vrilles se sont fixées, afin de les diriger vers le ciel pour qu’ils trouvent leur appui en Dieu. L’excès de feuillage, qui accapare la vie dont le fruit aurait besoin, doit être élagué pour laisser pénétrer les rayons vivifiants du soleil de la justice. Le vigneron retranche les pousses nuisibles pour obtenir un fruit plus riche et plus abondant. »

   Cet émondage peux sembler être une épreuve amère, difficile, mais c’est le Père qui tient le sécateur, et cette image m’apporte beaucoup de réconfort. Je réalise aussi que quand bien même cette épreuve est présente, elle a un but. Chaque situation veut être utilisée par Dieu pour notre bien.

   L’orage grondait, les éclairs jaillissaient de toutes parts, le tonnerre était fort. Papa, sachant que son petit avait peur de l’orage, alla dans sa chambre. L’enfant avait effectivement peur, mais il demanda à son papa une chose : « reste avec moi, et je n’aurai plus peur. » L’enfant n’avait pas demandé à son père de faire disparaître l’orage. Il lui avait simplement demandé de rester avec lui.

   Combien de fois ne demandons-nous pas au Maître d’éloigner de nous l’épreuve, le sécateur divin ? Nous devrions plutôt demander au Seigneur de rester avec nous, de tenir notre main.

   Vous avez certainement entendu parler du prédicateur anglais Charles Spurgeon. Son épouse était également une femme de foi. Elle a écrit ce qui suit :

« Lorsque une épreuve ou une difficulté survient sur notre chemin, notre première pensée ne devrait pas être de quelle manière nous en débarrasser le plus rapidement ou comment diminuer la souffrance qui peut y être liée, mais plutôt comment nous pouvons le mieux glorifier Dieu dans cette épreuve et apprendre le plus rapidement possible les leçons qu'Il désire nous enseigner par ce moyen

Si nous avions suffisamment de grâce et de foi pour agir ainsi, nos épreuves et nos difficultés ne seraient que des marches à gravir pour arriver au sommet de la communion et de la paix avec Dieu. L'âme qui a appris le précieux secret du discernement de la main de Dieu dans tout ce qui la concerne, ne peut être la proie de la crainte ; elle regarde directement dans le cœur et la volonté de Dieu, au-delà des effets secondaires, et se repose, satisfaite, sachant que c'est Lui qui règne. » (Susannah Spurgeon - Free grace and dying love, p. 83)

Lorsque je l’ai lue pour la première fois, cette citation m’a profondément touchée et je crois que nous pouvons tous apprendre à considérer l’épreuve avec un autre regard. L’émondage est nécessaire pour retrancher les liens qui nous lient à la terre, ces choses qui, Dieu le sait, sont néfastes à notre croissance spirituelle, celles qui nous font encore aimer la terre et ses plaisirs et qui ralentissent la formation et la croissance du fruit. Puissions-nous y voir le sécateur dans la main du Père et nous reposer, sachant que c’est Lui qui règne.

Aux versets 7 et 8 de Jean 15 nous lisons ce qui suit :

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. »

Nous arrivons à présent à la dernière partie de cette méditation – la bénédiction liée à la relation avec le Cep. Les deux versets que nous venons de lire sont riches. Commençons par le versets 8 si vous voulez bien. « Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié. » Pensez-y un instant : le Père est glorifié si nous portons du fruit. N’est-ce pas un merveilleux encouragement ? Nous n’avons aucun mérite dans le fait de porter du fruit, car c’est une grâce de Dieu Lui-même. Nous pouvons être des témoins, des représentants, glorifiant le Père, et c’est déjà pour moi la première et la plus merveilleuse des bénédictions.

« Vous serez mes disciples ». Nous voulons tous, ici présents, être les disciples du Christ. Christ nous donne ici le moyen pour être vraiment Ses disciples : Il nous dit qu’en portant du fruit, en demeurant en Lui, instant après instant, nous pouvons être vraiment Ses disciples, lui ressembler, avoir un caractère semblable au Sien. N’est-ce pas également une riche bénédiction ?

Et quand est-il de la promesse : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » ? Dieu désire que nous Lui demandions Ses riches bénédictions spirituelles. Il ne s’agit pas, bien évidemment de lui demander les richesses terrestres, les biens que ce monde désire, mais lorsque nous Lui demandons de former en nous Son caractère, c’est une prière à laquelle Il est toujours heureux de répondre.

Je voudrais finir en vous laissant ce texte de Jésus-Christ, p. 680 :

« Je suis le Cep ; vous, les sarments, dit le Christ à ses disciples. Il allait leur être enlevé, mais le lien spirituel qui les unissait à lui devait rester intact. Comme le sarment est uni au cep, dit-il, vous devez être unis à moi. La greffe est insérée, et fibre par fibre, veine par veine, elle s’incorpore au cep. La vie du cep devient la vie du sarment. L’âme morte par ses fautes et par ses péchés obtient la vie par sa relation avec le Christ. L’union se forme par la foi en lui en tant que Sauveur personnel. Le pécheur unit sa faiblesse à la force du Christ, sa nullité à la plénitude du Christ, sa fragilité à la puissance endurante du Christ. Dès lors il possède l’esprit du Christ. L’humanité du Christ est entrée en contact avec notre humanité, et notre humanité avec sa divinité. C’est ainsi que, par le moyen du Saint-Esprit, l’homme devient participant de la nature divine. Il est accepté en son Bien-Aimé. »

   N’est-ce pas là une précieuse bénédiction : savoir que nous pouvons être acceptés dans le Bien-Aimé ?

   Ma prière est que nous puissions rester attachés au Cep, apprendre de Lui, refléter Son caractère dans nos vies et porter de précieux fruits pour Sa gloire. Amen.

Elisabeth Fury

Un Sauveur parfait

Allen Stump

   Le 14 avril 2003, des chercheurs ont annoncé que le Projet Génome Humain avait achevé le séquençage complet et de haute qualité du génome humain dans son intégralité. Aujourd’hui vous pouvez acheter Geno 2.0 — Genographic Project Participation and DNA Ancestry Kit [3] provenant de la société National Geographic, et votre ADN sera analysée afin que vous puissiez soi-disant connaître vos ancêtres. Le site Mormon genealogy.com propose de construire « votre arbre généalogique et creuser dans la plus grande ressource d’histoire familiale en ligne afin de connaître vos histoires de famille. » Ce n’est pas mal en soi de désirer connaître votre généalogie. La Bible parle beaucoup de la généalogie. L’homme qui, sans aucun doute, a été le plus grand scientifique de tous les temps, Isaac Newton, était un étudiant de la chronologie et de la généalogie Biblique, et a écrit plus de pages au sujet de la Bible que pour les mathématiques ou les sciences.

   Alors que la Bible n’offre qu’une généalogie sélective des douze tribus d’Israël, elle se focalise sur la généalogie de notre Seigneur Jésus-Christ. Les dix-sept premiers versets de Matthieu et la deuxième moitié de Luc 3 présentent la généalogie terrestre de Christ. Il nous est dit ceci :

L’histoire de Bethléhem est un thème inépuisable. On y découvre la « profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu. » Nous nous étonnons devant le sacrifice du Sauveur qui échangea le trône du ciel contre la crèche, la société des anges qui l’adoraient contre la compagnie des bêtes de l’étable. Sa présence confond notre orgueil humain et notre propre suffisance. Et cependant ceci n’était que le commencement de son étonnante condescendance. C’eût été pour le Fils de Dieu une humiliation presque infinie de revêtir la nature humaine, même alors qu’Adam résidait en Eden dans son innocence. Jésus accepta l’humanité alors qu’elle était affaiblie par quatre millénaires de péché. Comme tout enfant d’Adam, il a accepté les résultats de la grande loi de l’hérédité. Ces résultats on peut les connaître en consultant l’histoire de ses ancêtres terrestres. C’est avec une telle hérédité qu’il vint partager nos douleurs et nos tentations, et nous donner l’exemple d’une vie exempte de péché. (Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 33, 34 ; toute emphase de cet article est ajoutée à moins que cela ne soit mentionné.)

   Lorsque les gens parlent de leur généalogie, ils aiment à faire remarquer quels personnages notables et connus sont leurs ancêtres. Cependant, il est intéressant de se pencher sur certaines des personnes se trouvant dans la lignée de la généalogie de Jésus Christ. Remarquez cet illustre détail :

Jacob : Matthieu 1 : 2 — Jacob signifie supplanter ou tromper. Il s’est saisi du droit d’aînesse de son frère Esaü par duplicité.

Tamar : Matthieu 1 : 3 — Elle a trompé Juda et a joué le rôle d’une prostituée.

Rahab : Matthieu 1 : 5  — Une prostituée Cananéenne.

Ruth : Matthieu 1 : 5 — Une Moabite.

David : Matthieu 1 : 6 — Un meurtrier, menteur et adultère.

Manassé : Matthieu 1 : 10 — Un homme mauvais au-dessus de toute mesure.

   On trouve un intérêt unique dans le nom de Jacob. Jacob a vaincu et fut nommé Israël et plus de deux cents fois dans les Ecritures Yahvé dit de Lui-même qu’Il est le « Dieu d’Israël ». Pourtant, Il se nomme aussi « Dieu de Jacob » vingt-cinq fois dans la Bible anglaise. Par exemple, dans le Psaume 20 : 2 nous lisons : « Que l’Eternel t’exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob te protège. » Ainsi Dieu révèle qu’Il est prêt à associer son saint nom avec le nom d’un pécheur et être son aide. Le pécheur a très certainement besoin d’aide car il nous est dit :

Car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Romains 8 : 7

   L’esprit charnel ne se soumet pas à la loi de Dieu, et est tellement dépravé qu’il ne peut pas se soumettre à la loi de Dieu. Sans aide, l’homme ne peut vivre une vie juste et plaire à Dieu :

Il nous est impossible, par nos propres forces, de résister aux désirs impérieux de notre nature déchue. C’est par là que Satan nous tente. Le Christ savait que l’ennemi s’approcherait de tout être humain, profitant de ses faiblesses héréditaires, et s’efforçant de prendre au piège de ses fausses insinuations tous ceux qui ne se confient pas en Dieu. En foulant le chemin que l’homme doit parcourir, le Seigneur a préparé la voie à notre victoire. (Jésus-Christ, p. 104-105)

   Bien évidemment, le Père et Son Fils comprenaient très bien la situation désespérée de l’homme, et Jésus vint pour fouler le même chemin que l’homme doit fouler afin de préparer la voie pour l’homme pécheur afin que celui-ci cesse d’être pécheur, qu’il puisse vaincre le péché et vivre en harmonie avec la loi de Dieu.

Les premières années

   Les Ecritures ne disent que peu de choses concernant les premières années de la vie de Jésus. L’Esprit de Prophétie appelle cette période les « années cachées » (Ellen White, Testimonies on Sabbath School Work, p. 105). La Bible nous dit que « l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui » (Luc 2 : 40). Ce texte nous dit qu’il grandissait. Cela signifie que d’une manière réelle et concrète, Jésus se développait et murissait. Luc 2 : 52 dit que « Jésus croissait, en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. » Jésus ne croissait pas seulement en stature ou physiquement, mais il croissait en sagesse. Si Jésus était venu sur cette terre omniscient, il n’aurait pas pu croître en sagesse, car être omniscient signifie que la personne possède déjà toute la connaissance de l’univers.

   Ellen White tire quelque peu le rideau des années cachées et nous dit :

Cette trace de l’enfance et de la jeunesse de Jésus doit être un encouragement pour tout enfant et tout jeune. Jésus est le modèle parfait, et le devoir et le privilège de chaque enfant et de chaque jeune est de reproduire ce modèle. Que les enfants gardent à l’esprit que l’enfant Jésus avait pris sur lui la nature humaine, en prenant une chair semblable à celle du péché, et fut tenté par Satan comme tous les enfants sont tentés. Il était à même de résister aux tentations de Satan par sa dépendance de la puissance divine de son Père céleste, parce qu’il était soumis à Sa volonté et obéissant à tous Ses commandements.  Il gardait les statuts, les préceptes et les lois de Son Père. Il recherchait continuellement le conseil de Dieu et obéissait à Sa volonté. (Ellen White, The Youth’s Instructor, 23 août 1894).

   Ici, il nous est dit que Jésus est le modèle parfait. Un modèle est utilisé afin qu’une certaine chose puisse être reproduite de la même manière. Alors que Jésus est notre substitut, il est aussi clairement notre exemple parfait, même pour les enfants. Sa victoire sur le péché fut accomplie par sa dépendance en la puissance divine de son Père céleste. Il ne dépendait pas de la puissance divine qu’il avait en lui-même. Cela ne pourrait pas m’aider. Je ne possède en moi-même aucune puissance divine pouvant être utilisée dans ma lutte contre le péché. Si Jésus avait accès à une chose à laquelle je n’ai pas accès, comment pourrais-je vaincre comme il a vaincu ?

   Alors qu’elle écrivait à son neveu Frank E. Belden, Ellen White a expliqué la proximité de Jésus-Christ face à l’humanité :

Il fut « rendu semblable en toutes choses à ses frères » (Hébreux 2 : 17). Il a ressenti la joie et le chagrin comme eux. Son corps était soumis à la lassitude, comme le nôtre. Son esprit, comme pour nous, pouvait être tracassé et perplexe. Si vous avez des difficultés, ce fut aussi le cas pour Lui. Si vous avez des conflits, il en était de même pour lui. Si vous avez besoin d’encouragement, Lui aussi. Satan pouvait Le tenter. Ses ennemis pouvaient L’ennuyer. Les puissances en fonction pouvaient torturer Son corps ; les soldats pouvaient Le crucifier ; et ils ne peuvent pas faire plus pour nous. Jésus fut exposé aux difficultés, au conflit et à la tentation, comme un homme. Il devint le Commandant de notre salut par la souffrance. Il porta Son fardeau bien mieux que nous ne le pouvons, car Il le porta sans se plaindre, sans impatience, sans incrédulité ; mais ce n’est pas pour cela qu’Il le ressentit moins fortement n’importe quel fils d’Adam en souffrance.

Jésus était sans péché et ne redoutait pas les conséquences du péché. Excepté cela, Sa condition était comme la nôtre. (Manuscript Releases, vol. 20, p. 72).

Les tentations

   Aucune personne ne fut autant tentée, ou aussi sévèrement que Jésus. Être tenté n’est pas un péché. Jacques nous dit : « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise » (Jacques 1 : 13, 14). Être tenté n’est pas un péché, mais c’est un péché que d’y succomber. Souvent, lorsque nous pensons à la tentation, nous pensons au diable et à ses mauvais anges qui nous encouragent à mal agir, mais ce texte nous enseigne que nous n’avons pas besoin d’un diable ou de qui que ce soit pour nous tenter. Les pulsions de la chair, venant de l’intérieur, nos propres convoitises, nous attirent et naturellement nous éloignent de Dieu. Cependant, cela était-il aussi le cas pour Jésus ? A-t-Il lutté contre les désirs qui nous oppressent ? Lorsque Jésus était sur la croix, Il cria : « Eli, Eli, lama sabach-thani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 : 46). Ce cri était-il significatif pour Jésus et pour nous, ou bien était-ce simplement une comédie ? Paul écrit et fait remarquer que « nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hébreux 4 : 15). Si Jésus n’était pas tenté de l’intérieur comme nous le sommes, mais seulement de l’extérieur par Satan ou ses agents, comment Paul pouvait-il véritablement dire que Jésus fut tenté comme nous en toutes choses ?[4] La vérité est qu’il ne le peut pas !

La tentation n’est pas une tentation à moins qu’il y ait la possibilité de tomber. L’homme résiste à la tentation quand elle agit puissamment sur lui pour qu’il fasse le mal, et sachant qu’il peut céder, par la foi il refuse de commettre le mal, en s’accrochant fermement au pouvoir divin. Telle fut l’épreuve angoissante par laquelle Christ passa. Il n’aurait pas pu être tenté comme l’homme en toutes choses, s’il n’y avait pas eu la possibilité pour lui de chuter. Il était un être libre, comme Adam, et comme l’est chaque homme. (The Youth’s Instructor, 20 juillet 1899).

Passions

   Avec les tentations qui sont en nous, le concept des passions ne peut pas être mis de côté.

Les passions inférieures ont leur siège dans le corps et l’utilisent. (Ellen White, Spalding and Magan Collection, p. 209)

Le corps est le siège de nos passions et de nos impulsions ; il faut le conserver dans sa meilleure forme, et sous les influences les plus spirituelles, si nous voulons que nos talents puissent fructifier. (Ellen White, Paraboles, p. 301)

    Nous devons tous affronter les passions que nous avons héritées. Cependant, nous n’avons pas à laisser les passions mauvaises nous contrôler. Pourquoi ? Parce que par Jésus, nous pouvons vaincre nos passions comme il a vaincu. Jésus dût-il affronter de telles passions ? Oui. Si ce n’était pas le cas, il n’aurait pas été tenté comme nous en toutes choses, et ne pourrait pas être un Sauveur parfait. Il vécut de la manière dont nous pouvons vivre :

Il sait combien fortes sont les inclinations du cœur naturel, et Il sera notre aide au moment de chaque tentation. (Ellen White, Testimonies for the Church, vol. 5, p. 177)

   Les questions et les préoccupations au sujet de l’incarnation ne sont pas nouvelles. A l’époque d’Ellen White des questions et des idées erronées existaient :

Dans des lettres qui m’ont été adressées on a dit que le Christ ne pouvait avoir la même nature que l’homme, sans quoi il aurait succombé à la tentation. Or il ne saurait être notre exemple s’il n’avait eu la nature humaine. IL ne pouvait être tenté comme l’homme l’avait été sans participer à notre nature. S’il lui avait été impossible de céder à la tentation, il ne pourrait nous secourir. Vérité solennelle : le Christ est venu livrer les batailles de l’homme en tant qu’homme. Ses tentations et sa victoire nous disent que l’homme peut copier le Modèle en participant à la nature divine. (Ellen White, Messages Choisis, vol. 1, p. 477)

La victoire gagnée a été conçue, non seulement pour donner un exemple à ceux qui sont tombés sous la puissance de l’appétit, mais aussi pour qualifier le Rédempteur pour Sa tâche spéciale d’atteindre les profondeurs mêmes du malheur humain. En découvrant en Lui-même la force de la tentation de Satan et les souffrances humaines et ses infirmités, Il saurait comment secourir ceux qui doivent fournir des efforts pour s’aider. (Ellen White, The Review and Herald, 18 mars 1875)

   La situation de l’homme n’a pas toujours été aussi sombre. Lorsqu’Adam sortit des mains de son Créateur, tout était parfait. « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, c’était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour » (Genèse 1 : 31). Lorsqu’Adam fut créé, il pouvait uniquement être tenté de l’extérieur, car il n’avait aucune disposition intérieure à faire le mal. Après qu’il ait péché, la nature d’Adam fut changée, et il possédait à présent une tendance au mal. Si Jésus devait être tenté comme nous en toutes choses, alors il devait, lui aussi, avoir la possibilité d’être tenté par l’extérieur et par l’intérieur.

La grande œuvre de la rédemption ne pouvait être accomplie que par le Rédempteur prenant la place de l’homme déchu. Chargé des péchés du monde, il devait se rendre sur le terrain même où Adam avait trébuché. Il devait prendre l’œuvre à l’endroit même où Adam avait chuté et faire face à une épreuve de même nature mais infiniment plus sévère que celle qui avait vaincu Adam. Il est impossible à l’homme de comprendre parfaitement combien fortes étaient les tentations mises en œuvres par Satan pour notre Sauveur. Le Fils de Dieu fut amené à porter, à un degré d’autant supérieur à l’homme déchu que son caractère lui est supérieur, les incitations au mal que celui-ci trouve si difficiles à surmonter.

Lorsqu’Adam fut assailli par le tentateur, il était sans aucune trace de péché. Il se tenait devant Dieu avec la force d’une virilité parfaite. Chaque organe, chacune des facultés de son être étaient pleinement développés et harmonieusement équilibrés. Il était entouré de beauté et conversait quotidiennement avec les saints anges. Quel contraste entre cet être parfait et le second Adam lorsqu’il entra, seul dans le désert pour faire face à Satan. Durant quatre mille ans, la race humaine avait vu sa taille et sa force physique diminuer, et sa valeur morale se détériorer ; et, pour élever l’homme déchu, Christ dût l’atteindre là où il se trouvait. Il prit sur lui la nature humaine, portant les infirmités et la dégénérescence de la race. Il s’humilia au plus profond du malheur de l’homme afin de pouvoir compatir pleinement avec l’homme et le sauver de la dégradation dans laquelle le péché l’avait plongé. (Ellen White, The Spirit of Prophecy, vol. 2, p. 88)

   La lutte contre le péché dans laquelle Christ s’est engagé n’était pas une comédie ni un simulacre ; elle était réelle et possédait un risque éternel. Dans la célèbre prophétie d’Esaïe, il nous est dit que « la domination reposera sur son épaule » (Esaïe 9 : 5). Il ne s’agissait pas d’une domination terrestre, mais plutôt du gouvernement divin ; la stabilité de l’univers entier était en jeu.

Satan avait éprouvé de la haine pour le Christ à cause de la position que Celui-ci occupait dans les parvis de Dieu. Quand il se vit détrôné, sa haine s’accrut envers celui qui avait pris l’engagement de racheter les pécheurs. Néanmoins Dieu permit à son Fils de venir dans un monde dont Satan se prétendait le maître, et d’y venir sous la forme d’un faible petit enfant, sujet aux infirmités humaines. Il lui permit d’encourir les dangers de la vie en commun avec tous les autres hommes, de livrer bataille comme tout enfant de l’humanité, au risque d’un insuccès et d’une perdition éternelle.

Le cœur d’un père humain s’attendrit sur son fils. Il considère le visage du petit enfant, et tremble à la pensée des dangers que la vie lui réserve. Il désire protéger cet être chéri contre la puissance de Satan, et le préserver des tentations et des luttes. Dieu consentit à donner son seul Fils engendré en vue d’un conflit plus redoutable et d’un risque plus effrayant, et cela, afin que le sentier de la vie devînt plus sûr pour nos enfants. « Voici en quoi consiste l’amour ! » (Jésus-Christ, p. 34)

La pureté de Christ

   Bien que Jésus « ait pris sur Sa nature sans péché notre nature pécheresse, afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés » (Ellen White, Medical Ministry, p. 181), il ne fut pas souillé par le péché. Jésus pouvait être en contact direct avec les péchés et ne pas être contaminé. Marc rapporte l’un des récits les plus uniques des évangiles :

Et il alla prêcher dans les synagogues, par toutes la Galilée, et il chassa les démons. Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié. (Marc 1 : 39-42)

   Jésus fit une chose qui n’avait probablement jamais été faite dans l’histoire de l’humanité — il toucha volontairement le lépreux. Ceux qui agissaient ainsi devaient être impurs, mais ce ne fut pas le cas pour Jésus. Il ne fut pas souillé, et le lépreux fut immédiatement purifé.

Il en est de même de la lèpre du péché, profondément enracinée, mortelle, et qu’aucun moyen humain ne peut guérir. « Toute la tête est malade, toute le cœur est languissant. De la plante des pieds au sommet de la tête, il n’y a plus rien de sain : ce ne sont que blessures, meurtrissures, plaies vives. » Esaïe 1 : 5, 6. Jésus, venu habiter au sein de l’humanité, ne contracte aucune souillure. Sa présence communique au pécheur une vertu guérissante. A quiconque se jettera à ses pieds, disant avec foi : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur », il sera répondu : « Je le veux, sois purifié ! » Matthieu 8 : 2, 3. (Jésus-Christ, p. 250)

   Cette expérience possède une importante leçon dépassant la simple narration. En acceptant notre humanité déchue, Jésus était en contact permanent avec les désirs, la force des passions, et les inclinations de l’humanité. Il nous est dit :

De son bras humain, Christ entoura la race déchue, tandis que de son bras divin, il se saisit du trône de l’Infini, unissant l’homme fini avec le Dieu infini. Il fit le lien entre la terre et le ciel, comblant le fossé creusé par le péché. Dans sa nature humaine il maintint la pureté de son caractère divin. (The Youth’s Instructor, 2 juin 1898)

   Paul, écrivant à l’église de Rome, affirma une vérité profonde : « Car — chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, — Dieu  a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Romains 8 : 3, 4). […]

   Bien que Jésus ait accepté la chair déchue de l’humanité avec toutes ses aptitudes à être tenté de l’intérieur, Jésus était pur et sans tache en relation avec le péché :

Il ne faut pas tromper au sujet de la nature humaine du Christ, parfaitement exempte de péché. Notre foi doit être intelligente ; il nous faut regarder à Jésus avec une entière confiance en son sacrifice propitiatoire. Il faut cela pour arracher une âme aux ténèbres. Le Saint Substitut est capable de sauver jusqu’au bout, ayant offert à l’admiration de l’univers une parfaite humilité dans son caractère humain et une parfaite obéissance aux exigences divines. (Messages choisis, vol. 1, p. 300)

   Alors que l’Inspiration déclare que Jésus prit sur lui notre nature pécheresse, elle n’hésite pas à déclarer que Jésus était parfaitement exempt de péché, ce qui pourrait être défini comme un état sans péché.

   Jésus peut sauver aujourd’hui, et il touche l’humanité aujourd’hui, car, avec sa nature humaine il atteint l’humanité, tandis qu’avec sa nature divine, il atteint le trône du Dieu infini. Dans son humanité parfaite et dans sa divinité parfaite, Jésus peut combler le fossé existant entre vous et Dieu. Il est à même de vous élever et de vous faire paraître irréprochable devant Dieu. Jésus ne fait pas semblant de nous atteindre, il le fait avec sa propre justice parfaite. Jésus garde le lien avec des personnes de mauvaise compagnie, et il gardera le lien avec vous ! Il peut vous sauver parfaitement (Hébreux 7 : 25).

   J’ai un ami que nous nommerons Robert. Robert était un soldat dans l’armée Américaine durant la guerre du Vietnam. Il m’a décrit quelques-unes des horreurs de la guerre. Il m’a raconté la manière dont on sanglait des bombes sur des enfants innocents, et qu’ils étaient envoyés dans les troupes Américaines comme attentats suicides. A cette époque la seule manière pour vivre ou sauver ses compagnons était de tuer ces enfants. Robert fait la triste estimation qu’il a certainement tué plus d’une centaine d’enfants, sans compter les soldats ennemis. Aussi terrible que ce soit, le sang de Jésus peut sauver Robert, car le sang de Jésus peut sauver parfaitement. Le mot Grec pour parfaitement signifie à travers tout.

   Nous considérons cette vie temporelle comme étant éternelle, mais Dieu voit le temps dans une juste valeur. Dieu peut pardonner le pécheur, grâce à la mort de son Fils. Nous ne pouvons pas prendre la vie éternelle d’une personne ; nous pouvons uniquement prendre leur vie temporelle. Dieu seul peut prendre la vie éternelle. Il nous est dit de ne pas craindre « ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Matthieu 10 : 28). Nous devrions craindre, respecter et aimer Celui qui peut donner la vie éternelle.

La Cène

   Lorsque nous pensons aux armes de Satan, il se peut que nous pensions à ses faux enseignements, tels que la révérence du dimanche, la trinité, l’âme immortelle, l’expiation achevée à la croix, et d’autres abominations, mais il existe deux outils, n’ayant aucun rapport avec la doctrine, qu’il utilise avec beaucoup de succès. Il ne s’agit pas de l’alcool et du tabac, bien qu’ils puissent être impliqués indirectement. En fait, nous lui fournissons ces deux armes. Il s’agit de la nature héréditaire de l’homme à pécher, et les tendances cultivées de l’humanité à pécher. Alors que nous examinons les dernières heures de la vie de Christ, remarquons la manière dont il pourvoit à une victoire totale, puisqu’il est un Sauveur parfait.

   Matthieu, Marc et Luc sont appelés des évangiles synoptiques car ils forment un aperçu général de la vie de Jésus, et donnent un résumé, ou un synopsis de sa vie. Concernant le service de communion, ce synoptique nous permet d’en savoir davantage au sujet du pain et de la coupe.

   Matthieu 26 commence avec le complot des dirigeants à l’encontre de Christ, suivi de Marie qui oint Jésus, de la trahison de Judas, la Pâque, Christ qui parle de la trahison et la Cène.

   Marc 14 commence avec le complot contre Jésus, suivi de Marie qui oint Jésus, la trahison de Judas, la Pâque puis la Cène.

   Luc 22 commence avec le complot des dirigeants contre Jésus, et leur alliance avec Judas, continue avec la trahison, la Pâque, la Cène, et l’avertissement du reniement de Pierre.

   Dans la Sainte Cène, nous commémorons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. Le pain et le vin représentent le corps et le sang de Jésus. Nous reconnaissons et acceptons son sacrifice en participant aux symboles de la communion.

   L’évangile de Jean est différent. Jean se focalise sur les événements précédant le pain et le vin. L’évangile de Jean est un évangile didactique, venant du mot Grec didaskô qui signifie enseigner. Le but de l’évangile didactique est d’enseigner les principales leçons de Jésus. Il est intéressant de constater que le service de Sainte Cène n’est pas mentionné par Jean, bien qu’il mentionne le lavement des pieds, ce que les évangiles synoptiques n’incluent pas.

Pendant le souper, alors que le diable avait déjà mis dans le cœur de Judas Iscariot, fil de Simon, le dessein de le livrer, Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : toi, Seigneur, tu me laves les pieds ! Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui dit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. (Jean 13 : 2-8)

   A l’époque de Jésus, la coutume voulait qu’un serviteur lave les pieds poussiéreux du maître, lorsqu’il entrait dans la pièce. « Selon la coutume Juive dont l’origine remonte probablement au temps de Jésus, le lavement des pieds du maître était l’un des devoirs d’un esclave étranger. … Etant donné qu’aucun serviteur n’était présent à l’occasion du Dernier Souper, l’un des disciples aurait dû se charger de cette tâche, mais aucun d’entre eux ne se proposa. » (Seventh-day Adventist Bible Commentary, vol. 5, p. 1028). Cela ne fut pas fait parce qu’aucun des disciples ne fut prêt à accomplir cette tâche. La Bible dit que Jésus « ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. » Le mot Grec pour vêtements est himation, « un vêtement du dessus » (Intermediate Greek-English Lexicon, Liddell et Scott). Ce retrait était symbolique du fait qu’il ait mis de côté sa puissance divine afin d’accepter la nature d’esclave de l’homme, symbolisée par le fait qu’il se soit ceint d’un linge (Grec : lention). Le Thayer’s Lexicon déclare que lention est ce « qui est supposé protéger la nudité des personnes subissant la crucifixion. »

   Jésus Christ, qui était Micaël et qui partageait la gloire de Dieu, son Père, était prêt à devenir un esclave et à servir afin que les pécheurs n’aient pas à périr.

   Paul dit que Jésus « existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes » (Philippiens 2 : 5-7). La Nouvelle Bible Segond le traduit de cette manière :

Lui qui était vraiment divin, il ne s'est pas prévalu d'un rang d'égalité avec Dieu, mais il s'est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave, en devenant semblable aux humains. (Philippiens 2 : 6-7)

   Ellen G. White déclare :

Maintenant la [nature] humaine : « semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort. » Il a volontairement assumé la nature humaine.  Ce fut son acte et son consentement personnel. Il revêtit sa divinité de l’humanité. Il avait toujours été comme Dieu, mais il n’apparut pas comme Dieu. Il voila les démonstrations de la Divinité qui avaient provoqué l’hommage et l’admiration de l’univers de Dieu. Il fut Dieu tant qu’il était sur la terre, mais il se dépouilla  de la forme de Dieu, et à sa place prit la forme et l’image d’un homme. Il marcha sur la terre comme un homme. Il se fit pauvre pour nous, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il mit de côté sa gloire et sa majesté. Il était Dieu, mais pour un temps il se dépouilla des gloires de la forme de Dieu. (The Review and Herald, 4 septembre 1900)

 Jésus Christ mit de côté Sa robe et Sa couronne royales, et revêtit Sa divinité de l’humanité afin de devenir le substitut et le garant de l’humanité, pour qu’en mourant dans l’humanité, Il puisse par Sa mort détruire celui qui avait la puissance de la mort. Il n’aurait pas pu le faire en tant que Dieu ; mais Christ pouvait mourir en venant en tant qu’homme. Par le moyen de la mort, Il a vaincu la mort. La mort de Christ emmena à la mort celui qui avait la puissance de la mort, et Il ouvrit les portes de la tombe pour tous ceux qui le reçoivent comme leur Sauveur personnel. (Manuscript Releases, vol. 10, p. 173)

Le Calvaire

   Après avoir lavé les pieds des disciples, Jésus posa la question : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? » (Jean 13 : 12). Le lavement des pieds des disciples était un symbole de leur purification par son sang versé au Calvaire. « Et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a lavés de nos péchés par son sang. » (Apocalypse 1 : 5). Au Calvaire un sacrifice infini fut accompli pour l’humanité :

Christ a fait un sacrifice infini. Il donna Sa propre vie en notre faveur. Il prit sur Son âme divine le résultat de la transgression de la loi divine. Mettant de côté Sa couronne royale, Il condescendit à descendre, marche après marche, au niveau de l’humanité déchue. Suspendu sur la croix du Calvaire, Il est mort à notre place, afin que nous puissions avoir la vie éternelle. (The Review and Herald, 30 avril 1901)

   Afin d’aider son peuple d’une manière complète, Jésus devait lutter comme ils le doivent, et se battre comme eux. A la croix fut illustrée la réalité finale et complète de cette expérience. A sa naissance Jésus accepta la nature déchue de l’homme, et à la croix il accepta les péchés commis par l’humanité. « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivant sa propre voie ; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Esaïe 53 : 6). « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5 : 21).

Quand Christ inclina la tête et mourut, il abattit à terre, avec lui, les colonnes du royaume de Satan. Il vainquit Satan dans la même nature que celle sur laquelle ce dernier avait obtenu l’avantage en Eden. L’ennemi fut vaincu par Christ dans sa nature humaine. Le pouvoir de la Divinité du Sauveur était caché. Il remporta la victoire dans la nature humaine, en dépendant de Dieu pour obtenir son pouvoir. Tel est le privilège de chacun. Notre victoire sera proportionnelle à notre foi. (The Youth’s Instructor, 25 avril 1901)

Le Sauveur détruisit par Sa mort celui qui avait le pouvoir de la mort. La mort fut vaincue par l’acte même où elle s’appropriait de sa proie, car Christ en mourant, a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Evangile. Le Fils de Dieu ne fut jamais autant aimé de Son Père, de la famille céleste et des habitants des mondes non déchus, que lorsqu’Il s’humilia Lui-même pour supporter l’ignominie, l’humiliation, la honte et les outrages. En devenant Celui qui portait le péché, Il ôta de la race humaine la malédiction du péché. Il subit dans Son propre corps le châtiment sur lequel Satan fondait son pouvoir sur la race humaine : le péché. (The Youth’s Instructor, 28 juin 1900)

   Dans son propre corps, Christ abattit les deux colonnes sur lesquels repose le royaume de Satan. La première colonne est la nature héréditaire affaiblie de l’homme. La seconde colonne représente les propensions – tendances – cultivées à pécher qui résident en nous à cause de nos vies d’iniquité ayant formé des modèles d’habitudes impossibles à briser.

   Pendant trente ans, Jésus démontra que l’hérédité affaiblie n’était pas une excuse au péché, mais qu’en est-il des tendances cultivées au péché ? Jésus pourrait-il porter le poids de cette transgression accumulée et rester fidèle et vrai ? Jésus pourrait-il comprendre et vaincre les modèles d’habitudes au péché ? Il n’est pas étonnant que le ciel observait avec stupéfaction tandis que la coupe tremblait dans la main de la divine Victime ! Pourtant, il la but jusqu’à la lie :

La sombre nuée de la transgression humaine se plaça entre le Père et le Fils. L’interruption de la communication entre Dieu et Son Fils produisit un état de choses dans les cours célestes que le langage humain ne peut décrire. La nature ne put supporter la scène de Christ agonisant en portant le châtiment des transgressions de l’homme. Dieu et les anges se revêtirent d’obscurité, et cachèrent le Sauveur aux regards de la multitude curieuse tandis qu’Il buvait jusqu’à la lie la coupe de la colère de Dieu (Lettre 139, 1898). (Ellen White, Seventh-day Adventist Bible Commentary, vol. 5, p. 1108)

Durant les dernières heures de sa vie, alors qu’il était pendu à la croix, il expérimenta dans toute son ampleur ce que l’homme expérimente quand il lutte contre le péché. Il comprit combien un homme peut devenir méchant quand il cède au péché. Il se rendit compte des terribles conséquences de la transgression de la loi de Dieu car l’iniquité du monde entier pesait sur lui. (The Youth’s Instructor, 20 juillet 1899)

   Remarquez que Jésus « comprit combien un homme peut devenir méchant quand il s’abandonne au péché. » Il ne comprit pas seulement ce qu’accomplit l’hérédité, mais également ce qui en résulte si l’ont cède. Bien que, dans l’obscurité, le Père ait caché sa présence au Fils, et bien qu’il « ne voyait pas au-delà de la tombe » (Jésus-Christ, p. 757), Jésus, par la foi, se saisit des colonnes du royaume de Satan et les abattit, offrant un exemple à l’homme :

C’est par l’Esprit que le croyant devient participant de la nature divine. Le Christ a donné Son Esprit comme une puissance divine afin que nous puissions vaincre toutes les tendances héréditaires ou acquises au mal, et pour que l’Eglise reçoive l’empreinte de son propre caractère. (The Review and Herald, 19 mai 1904)

   Le livre des Juges offre une expérience parallèle à l’expérience de Jésus sur la croix. Dans les derniers moments de sa vie, Samson saisit les deux colonnes soutenant le temple de Dagon, et Samson fit de ce temple Satanique un monceau de ruines (Juges 16 : 26-30). En faisant tomber le temple soutenu par ses deux colonnes, Samson perdit aussi la vie. De même que cela coûta la vie de Samson, cela coûta la vie du Fils de Dieu. Il résista jusqu’au sang, alors que sa vie luttait contre le péché.

   Lorsque Jésus cria « C’est accompli » (Jean 19 : 30), il déclarait que la grande démonstration avait été menée à bien, la loi de l’équivalence avait été atteinte, les accusations de Satan avaient été réfutées. Christ, en tant qu’homme, avait vaincu Satan, en utilisant uniquement la force disponible à l’humanité.

   A. T. Jones déclara : « O, Il est un Sauveur parfait. Il est un Sauveur des péchés commis et le Conquérant des tendances à commettre des péchés. En Lui nous avons la victoire » (General Conference Bulletin, 21 février 1895).

   1 Corinthiens 15 : 57 dit : « Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » C’est vrai pour Lui ; puisse cela être vrai pour vous.

 

Histoire pour les enfants

Le petit agneau perdu dans le marais

SIGURD était si rempli d’enthousiasme que la grimpée le long de la colline escarpée ne lui parut pas plus fatigante qu’un bon exercice. Arrivé au sommet, il poussa un cri de joie et sauta par-dessus trois buissons l’un après l’autre. En sautant par-dessus le quatrième, sa jambe accrocha une branche et il s’étala de tout son long. Il rit en se relevant et reprit la descente d’une façon un peu moins dangereuse.

Sigurd venait de passer une semaine chez sa sœur mariée. Elle habitait à environ seize kilomètres de chez lui par la route. Mais il n’y avait rien d’intéressant à voir sur la route. Il aimait tellement la nature qu’il avait pris un raccourci difficile par la montagne, où les oiseaux s’envolaient sous les pas et où les petits animaux couraient vite se cacher à son approche.

Sigurd rentrait chez lui, et il était impatient de voir paraître le toit rouge de sa maison. En imagination, il sentait déjà le bon tunnbrod que sa mère avait toujours a disposition. A la pensée de ces épaisses tranches de pain tartinées de beurre frais fait à la maison, il se remit à courir.

Ses jambes agiles sautaient et sautaient au-dessus des troncs qui barraient la piste, et bientôt il put voir la grande prairie qui s’étendait au pied de la colline. Un petit lac, alimenté par des ruisselets descendant de la montagne, se rassemblait au centre, et le sol, tout autour, était devenu un véritable marécage.

Sigurd contourna le marais et arriva à la maison à temps pour le repas du soir.

- Mange vite, Sigurd, s’écria maman.

- Pourquoi ? demanda-t-il, surpris.

- Un agneau manque depuis hier, expliqua-t-elle. Nous avons cherché partout, mais nous ne l’avons pas trouvé. Tu pourras sûrement le trouver, car tu connais bien tous les endroits où les moutons vont paître.

Le visage de Sigurd s’assombrit.

-Tu veux que j’aille courir après ce vieux mouton quand je viens de faire seize kilomètres ?

- C’est un agneau, Sigurd, et pas un vieux mouton, dit maman d’un ton de reproche.

- Un agneau ou autre chose, un mouton est un mouton, répliqua Sigurd.

- De plus, dit maman, il n’y a pas seize kilomètres en passant par la montagne. Tu n’as pas pris la route.

- Un garçon qui n’est pas capable de marcher plus de seize kilomètres est un faiblard, ajouta le père.

Sigurd ne pouvait accepter cette insulte, aussi, après une dernière et immense bouchée de tunnbrod, il se leva, prit son fusil et sa casquette, et se dirigea vers la porte.

- Tu n’auras pas besoin de ton fusil, dit maman. Il te gênera plutôt pour porter l’agneau.

- Tu veux que les ours me dévorent ? demanda Sigurd d’un ton plein de reproches.

- Les ours n’ont pas faim en ce moment, dit maman.

- Les loups, alors ?

- Les loups n’ont pas faim non plus. Je t’en prie, pars, mon fils. Le petit agneau perdu souffre peut-être.

Sigurd haussa les épaules.

- Je crois qu’il ne souffre pas maintenant. Un loup l’a probablement déjà mangé.

- J’espère que non. Tu ne dois pas renoncer avant d’avoir essayé, dit maman.

Sigurd sorti, mais il ne laissa pas son fusil. Il n’avait plus d’enthousiasme, et il traîna les pieds pendant les dix premières minutes. Il chercha partout quelque chose de blanc, mais il ne vit rien de la sorte.

Pour la première fois ce jour-là, il contourna le marais et parcourut le flanc de la colline. Il écouta, mais tout ce qu’il entendit fut le cri d’un oiseau de nuit et l’appel distant d’un loup.

Alors Sigurd aperçut quelque chose de blanc un peu plus haut. Son énergie revint, et il s’élança sur la pente rapide. Pourquoi ce petit fou d’agneau était-il resté si loin derrière le troupeau ? Ne pouvait-il sentir les traces des autres au moment de rentrer ? Il avait envie de prendre un bâton et de le renvoyer en vitesse à la maison.

Il perdit l’équilibre et tomba. Quand il se releva et chercha du regard l’objet blanc, tout ce qu’il vit, ce fut un gros rocher banc à moitié caché par un buisson.

Toute cette montée pour rien ! Dégoûté, Sigurd s’assit sur un tronc et bouda. Il avait projeté de faire tant de choses ce soir. Il avait trouvé un arbre, un bjork, exactement tel qu’il lui en fallait un pour une nouvelle paire de ski, et voilà qu’il passait son temps à chercher un agneau perdu. En vain, d’ailleurs. Il était sûr que l’agneau avait été dévoré par un animal sauvage. Il ramassa une pierre et la lança rageusement contre un sapin.

Maman serait déçue qu’il n’ait pas retrouvé l’agneau. Il valait mieux poursuivre les recherches. La soirée était gâchée, de toute façon. Reprenant son fusil, il se remit à grimper vers le sommet. Il savait que les sons venant du bas monteraient clairement vers lui. Il était essoufflé en atteignant le sommet, et il se tint tranquille jusqu’à ce que les battements de son cœur se soient apaisés et qu’il puisse respirer normalement.

Pendant cinq minutes, Sigurd écouta. Puis un bruit particulier lui parvint. Quelque chose poussait un cri plaintif, mais cela ne ressemblait pas au bêlement d’un mouton. Il tendit l’oreille, mais il ne perçut que le son du vent dans les grands arbres. Il ne croyait pas que le bruit bizarre venait de l’agneau perdu. S’il en était ainsi, c’était sûrement le dernier cri de la pauvre créature avant d’être massacrée. En tout cas, maman ne pourrait pas dire qu’il n’avait pas fait tout ce qu’il avait pu.

Sigurd s’arrêta dans la descente. Une fois de plus, le cri monta vers lui. Il semblait venir du marais. Il n’hésita plus. Il se précipita vers le pied de la colline, sautant les buissons et les troncs sans même y faire attention. Une branche de pin lui arracha sa casquette, et il perdit de précieux moments jusqu’à ce qu’il la retrouve. Il souhaitait maintenant avoir écouté le conseil de sa mère et laissé son fusil à la maison. Il le gênait vraiment. D’autre part, il serait le bienvenu si un animal guettait l’agneau. Il se représenta un loup gris s’approchant lentement de la petite chose terrifiée.

Sigurd redoubla de vitesse, et quelques minutes plus tard, il était au bord du marais. Il s’arrêta et scruta les alentours. C’était maintenant le crépuscule, mais ses yeux étaient habitués au gris. Il examina toutes les aspérités du marais, espérant découvrir quelque chose de blanc, mais rien ne bougeait. Et il n’y avait rien de blanc. Il observait si intensément que le plongeon d’une grenouille dans l’eau le fit sursauter.

Il n’y a pas de mouton par ici, c’est évident, se dit Sigurd. Le cri était certainement celui d’un oiseau. Je rentre. Je peux revenir demain s’il le faut. Reprenant son fusil, il se dirigea vers la maison. Un agneau de plus, un agneau de moins, quelle importance ?

Ce n’est pas encore assez tard pour rentrer, se dit Sigurd. Ils vont penser que je n’ai pas bien cherché. Je vais m’asseoir sur ce tronc et attendre un moment. Il pointa son fusil vers des ennemis imaginaires jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien voir. Maintenant, ils verront bien que j’ai passé toute la soirée à chercher ce mouton ; ils devraient être satisfaits. Et une fois de plus il reprit le chemin de la maison.

Un agneau perdu ! Un agneau perdu ! Un agneau perdu ! Ses pas semblaient faire écho aux mots. Où avait-il entendu cette expression ? Soudain, il se souvint que Jésus avait parlé d’un agneau perdu. Si un homme avait cent brebis, et que l’une d’elle manquait, il partirait à sa recherche jusqu’à ce qu’il la trouve. Maman lui avait bien souvent lu cette histoire quand il était petit. Comment avait-il pu l’oublier ? Il était rempli de remords parce qu’il n’était pas un bon berger.

Sigurd baissa la tête et demanda son aide au Père céleste. Puis il rebroussa chemin. Il était possible que l’agneau se soit aventuré dans le marais. En ce cas, il serait loin d’être resté blanc.

Il s’arrêta pour écouter. Il entendit les sons habituels de la nuit – le bourdonnement des moustiques, le croassement des grenouilles et – qu’est-ce que c’était ? Il entendit gargouiller tout près de lui. Cela venait de ce qu’il avait pris pour une boule d’herbe brune. Alors Sigurd poussa un cri de joie, car il avait trouvé l’agneau perdu. Si seulement il n’arrivait pas trop tard ! L’agneau était enfoncé jusqu’au cou dans la vase et il ne pouvait plus se débattre.

Le jeune garçon accrocha son fusil à un buisson et se dirigea résolument vers l’agneau. En cinq pas, il avait de la boue jusqu’au genoux. Il n’arriverait à rien de cette façon. Il devait faire attention s’il ne voulait pas se trouver dans la même situation que l’agneau.

Sigurd réussit à retourner sur la terre ferme. Cette fois, il fallait travailler avec la tête. Il rassembla une brassée de branches. Les empilant généreusement, il fit un sentier jusqu’à l’agneau. Il n’y avait pas de temps à perdre. Il espérait que l’agneau ne mourrait pas avant qu’il puisse l’atteindre. Il fit trois voyages pour rassembler des branches, et finalement la piste faite à la main fut terminée. Il avait fallu du temps, car Sigurd devait ramper, empilant les branches devant lui au fur et à mesure qu’il avançait. Il devait faire très attention chaque fois qu’il retournait chercher d’autres branches.

Finalement, il put toucher l’agneau. La pauvre petite créature semblait avoir perdu tout espoir de vivre. Trop faible pour remuer, elle laissa rouler sa tête dans les mains de Sigurd. Il lui parla doucement tout en plongeant les bras dans la vase pour saisir l’animal sous les pattes de devant. Il tira tant qu’il put, mais l’agneau était vraiment coincé.  Il réussit finalement à le soulever de quelques centimètres, mais il dut le lâcher pour changer de position lui-même. L’un de ses genoux était complètement submergé.

Rapidement, il rassembla des branches sous sa jambe et se remit à l’œuvre. Cette fois, ce fut un peu plus facile. Au fur et à mesure qu’il dégageait l’agneau, il glissait des branches sous lui.

Bientôt, l’agneau fut libéré. Sigurd installa sur ses épaules la petite créature dégoulinante de boue, mais vivante. Soigneusement, le jeune garçon revint sur ses pas jusqu’à ce qu’il soit sorti du marais. Quel soulagement ! Il remercia Dieu pour son aide.

Sigurd était fatigué, mais il se dirigea d’un pas alerte vers la maison, fier de n’avoir pas failli à sa mission. Arrivé près du premier ruisselet, il se lava un peu, ainsi que l’agneau. Ce faisant, il découvrit que la petite bête avait une patte cassée. Maman s’en occuperait.

Il avait fait au moins un kilomètre lorsqu’il se souvint de son fusil. Il gémit tout haut. Il voulut déposer son fardeau au sol, mais il se rendit compte tout de suite qu’il ne devait pas le laisser seul. Les rôdeurs de nuit étaient maintenant en chasse. Installant l’agneau le plus confortablement possible sur ses épaules, Sigurd rebroussa chemin, et contourna le marais une fois de plus. Il retrouva finalement son fusil.

Il était bien tard quand Sigurd arriva chez lui, épuisé. Il déposa le petit agneau aux pieds de sa mère.

- Maman, je me sens exactement comme le berger qui a laissé ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller chercher celle qui était perdue, dit-il.

Le père examinait l’agneau sauvé. Il hocha la tête.

- Tu es un fidèle berger, mon fils.

Et aujourd’hui, Sigurd est le berger d’un troupeau d’âmes,[5] en tant que pasteur d’une église adventiste située à des milliers de kilomètres des montagnes de Suède où il chercha un jour – et trouva – le petit agneau perdu dans le marais. – B.G.

 

  Coin Santé

Brioche :

- 250 g de purée de pommes de terre

- 350 g de farine

- 10 cl d'huile végétale (l’huile d’olive va très bien et donne un petit goût fruité)

- 95 g de sucre

- 15 cl de lait végétal tiède

- 10 g de levure de boulanger déshydratée ou 1/2 cube de levure fraîche

- 1 pincée de sel

 

   Dans un bol mettre le sucre, le lait tiède et la levure de boulanger. Mélanger et laisser reposer 15 minutes environ dans un endroit tiède, il y aura des bulles à la surface.

   Après ces 15 minutes, mettre la farine, la purée de pommes de terre, le sel, et l’huile dans un saladier. Ajouter le mélange de levure. Amalgamer tous les ingrédients puis battre la pâte à la main jusqu'à ce qu'elle soit lisse et moelleuse (10-20 minutes). Il se peut qu’il vous faille rajouter un peu de farine, mais la pâte doit rester assez molle et légèrement collante.

   Couvrir d'un torchon et laisser gonfler la pâte 4h à l'abri des courants d'air et dans un endroit tiède. Au bout des 4 h, pétrir à nouveau la pâte et façonner pour mettre dans deux moules à cake bien beurrés (la pâte semble un peu basse, mais elle va très bien lever) et laisser gonfler pendant 1h.

 

   Mettre au four préchauffé à 180°, et laisser cuire pendant 30 minutes, jusqu’à ce que la brioche soit dorée.



[1] Aux Etats-Unis, cette EDS a été étudiée à partir du 24 octobre 1936.

[2] Pour plus de fidélité à l’original,  j’ai traduit cette note directement de l’anglais : « While we cannot comprehend eternity – without beginning and without ending – yet it is clearly affirmed here that the life which Christ possesses is « from the days of eternity. »

[3] Participation au projet genographique et Kit d’ADN ancestral.

[4] L’expression toutes choses du texte Grec est panta qui est un adjectif tiré du mot Grec pas qui signifie tout. Dans le texte, il n’y a pas de nom que panta puisse modifier ; ainsi, un mot doit être ajouté. Le point central de ce texte est que Christ fut tenté en tout — tous points, toutes choses— sans exclure quoi que ce soit !

[5] Cette histoire fut écrite en 1970.